Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Que peut nous apprendre la philosophie au quotidien?Pour répondre à cette question Guillaume Erner est accompagné de Géraldine Mosna-Savoye et d'Emmanuel Kessler. Cette semaine, David, étudiant et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Siddharta » de Hermann Hesse, et «l'insoutenable légèrté de l'être » de Milan Kundera.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
#livresetvous #bienvenueauclub #publicsenat #franceculture #universitéorléans
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Emmanuel Kessler/5
6 notes
Résumé :
Il a ferraillé avec Einstein, inspiré de Gaulle et prêté son Rire à Chaplin, tandis que Proust a été garçon d'honneur à son mariage ; fils d'immigrés juifs, philosophe et diplomate, inventeur de la « durée », prix Nobel de littérature, Henri Bergson (1859-1941) fut à son époque une véritable star, célèbre dans le monde entier. Professeur au Collège de France, académicien, il reçut tous les honneurs de la République, avant d'être oublié, parfois rejeté, éclipsé par l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3)
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Dès le prologue, l'auteur avance trois raisons de (re)découvrir la pensée d'Henri Bergson :
- dans un monde de plus en plus régi par des idéologies tranchées, il est utile de lire un penseur qui refuse « d'enfermer le monde dans des catégories toutes faites » ;
- Bergson est « un penseur de la nouveauté » : il a vécu la révolution industrielle et a théorisé sur le changement, source créative ; nous sommes en pleine révolution numérique, la pensée bergsonnienne est donc d'actualité ;
- « quoi qu'il arrive, rien ne se passe comme prévu (…) Nous ne cessons de vouloir anticiper, mesurer, calculer un avenir qui ne ressemble jamais, trait pour trait à l'anticipation qu'on en avait faite » ; Bergson est ‘'le philosophe de l'imprévisible'' dans un monde où « l'improbable peut vous tomber dessus n'importe quand. Et le probable ne jamais arriver. » (in La femme et l'oiseau d'Isabelle Sorrente)
A travers la biographie d'Henri Bergson (élève surdoué, normalien, professeur et académicien), l'auteur illustre cette « préparation à bien vivre » (propos du philosophe dans ‘'La Pensée et le Mouvant''), « la manière dont il (Bergson) nous aide à affronter des questions qui, aujourd'hui plus que jamais, constituent des défis de notre société inquiète et terriblement bousculée, menacée même. »
Nos démocraties sont mises à mal actuellement. « de l'homme, animal politique on peut tout redouter (…) il est en effet capable de la violence la plus extrême pour imposer son pouvoir (…) L'instinct politique originel est capable de faire sauter les civilisations ». Seule la démocratie « constitue une promesse, au moins l'espérance, de la société ouverte qui est l'idéal de l'humanité ». Pour un politique « la bonne approche n'est ni dans la révolution qui croit faire table rase du passé, ni dans le retour à ce passé révolu, mais dans une appréhension clairvoyante de ce qui doit être conservé et de ce qui doit être changé (…) Bergson n'est ni révolutionnaire ni réactionnaire, mais plutôt réformiste. »
Enfin, à l'heure où tant de nos hommes politiques se réclament du général De Gaulle, il n'est pas inutile de rappeler que celui-ci disait « Bergson a guidé toute ma vie »
« Un philosophe de l'incertitude et de l'ouverture » écrit l'auteur qui ajoute dans un interview : « C'est un philosophe complexe mais qui se lit facilement. » : à vérifier puisque je n'ai plus de souvenirs de mes lectures scolaires...
- dans un monde de plus en plus régi par des idéologies tranchées, il est utile de lire un penseur qui refuse « d'enfermer le monde dans des catégories toutes faites » ;
- Bergson est « un penseur de la nouveauté » : il a vécu la révolution industrielle et a théorisé sur le changement, source créative ; nous sommes en pleine révolution numérique, la pensée bergsonnienne est donc d'actualité ;
- « quoi qu'il arrive, rien ne se passe comme prévu (…) Nous ne cessons de vouloir anticiper, mesurer, calculer un avenir qui ne ressemble jamais, trait pour trait à l'anticipation qu'on en avait faite » ; Bergson est ‘'le philosophe de l'imprévisible'' dans un monde où « l'improbable peut vous tomber dessus n'importe quand. Et le probable ne jamais arriver. » (in La femme et l'oiseau d'Isabelle Sorrente)
A travers la biographie d'Henri Bergson (élève surdoué, normalien, professeur et académicien), l'auteur illustre cette « préparation à bien vivre » (propos du philosophe dans ‘'La Pensée et le Mouvant''), « la manière dont il (Bergson) nous aide à affronter des questions qui, aujourd'hui plus que jamais, constituent des défis de notre société inquiète et terriblement bousculée, menacée même. »
Nos démocraties sont mises à mal actuellement. « de l'homme, animal politique on peut tout redouter (…) il est en effet capable de la violence la plus extrême pour imposer son pouvoir (…) L'instinct politique originel est capable de faire sauter les civilisations ». Seule la démocratie « constitue une promesse, au moins l'espérance, de la société ouverte qui est l'idéal de l'humanité ». Pour un politique « la bonne approche n'est ni dans la révolution qui croit faire table rase du passé, ni dans le retour à ce passé révolu, mais dans une appréhension clairvoyante de ce qui doit être conservé et de ce qui doit être changé (…) Bergson n'est ni révolutionnaire ni réactionnaire, mais plutôt réformiste. »
Enfin, à l'heure où tant de nos hommes politiques se réclament du général De Gaulle, il n'est pas inutile de rappeler que celui-ci disait « Bergson a guidé toute ma vie »
« Un philosophe de l'incertitude et de l'ouverture » écrit l'auteur qui ajoute dans un interview : « C'est un philosophe complexe mais qui se lit facilement. » : à vérifier puisque je n'ai plus de souvenirs de mes lectures scolaires...
J'ai reçu le livre “Bergson : Notre contemporain' lors d'une masse critique.
Henri Bergson est un auteur qui m'intéresse mais que je connais peu. J'étais très intriguée par ce livre.
La plume d'Emmanuel Kessler est plus facile d'accès que celle d'Henri Bergson. Emmanuel Kessler m'a permis de mieux comprendre Henri Bergson, son oeuvre et ses idées.
Bergson n'était pas seulement un philosophe, il fut un enseignant très apprécié, qui savait captiver ses auditeurs et auditrices lors de ses cours et de ses conférences. Il ne cherchait pas la notoriété, mais avait côtoyé des personnages aussi connus que Albert Einstein, Jean Jaurès ou Marcel Proust. Ses idées ont su influencer des hommes politiques comme le président américain Woodrow Wilson ou le général De Gaulle.
Ce livre n'est pas une simple biographie, Emmanuel Kessler explique tout au long de son livre l'oeuvre de Henri Bergson au travers de la vie du philosophe, mais également au travers de l'actualité contemporaine. Les idées du philosophe évoluent au cours de sa vie. Jusqu'à sa mort, Henri Bergson cherchera à se faire une opinion sur certaines idées comme l'esthétique.
Au travers des idées d'Henri Bergson, Emmanuel Kessler nous aide à comprendre notre comportement face aux événements contemporains comme la crise du COVID, la guerre en Ukraine ou le réchauffement climatique.
Je conseille ce livre à toutes les personnes qui souhaitent découvrir l'oeuvre de Bergson mais également à toute personne qui a envie de réfléchir à notre impact possible sur l'actualité contemporaine.
Henri Bergson est un auteur qui m'intéresse mais que je connais peu. J'étais très intriguée par ce livre.
La plume d'Emmanuel Kessler est plus facile d'accès que celle d'Henri Bergson. Emmanuel Kessler m'a permis de mieux comprendre Henri Bergson, son oeuvre et ses idées.
Bergson n'était pas seulement un philosophe, il fut un enseignant très apprécié, qui savait captiver ses auditeurs et auditrices lors de ses cours et de ses conférences. Il ne cherchait pas la notoriété, mais avait côtoyé des personnages aussi connus que Albert Einstein, Jean Jaurès ou Marcel Proust. Ses idées ont su influencer des hommes politiques comme le président américain Woodrow Wilson ou le général De Gaulle.
Ce livre n'est pas une simple biographie, Emmanuel Kessler explique tout au long de son livre l'oeuvre de Henri Bergson au travers de la vie du philosophe, mais également au travers de l'actualité contemporaine. Les idées du philosophe évoluent au cours de sa vie. Jusqu'à sa mort, Henri Bergson cherchera à se faire une opinion sur certaines idées comme l'esthétique.
Au travers des idées d'Henri Bergson, Emmanuel Kessler nous aide à comprendre notre comportement face aux événements contemporains comme la crise du COVID, la guerre en Ukraine ou le réchauffement climatique.
Je conseille ce livre à toutes les personnes qui souhaitent découvrir l'oeuvre de Bergson mais également à toute personne qui a envie de réfléchir à notre impact possible sur l'actualité contemporaine.
Je ferai la même critique de Choochen: une immersion dans la vie et l'oeuvre de Bergson, pas toujours aisée malgré une belle écriture. Ce livre permet de s'intéresser au philosophe, à sa pensée, et découvrir également son influence européenne et internationale. Comprendre sa philosophie, malgré les efforts de l'auteur pour faciliter les propos de Bergson, demande un effort constant, en tout cas pour moi. Bel exercice pour stimuler ses neurones pendant l'été.
Citations et extraits (5)
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Pour lui (Henri Bergson) « presque tous les mots en isme sont mauvais. Ils sont vagues, ils sont fourbes ; ils sèment la division parmi les hommes. »
(…)
A l’époque du «wokisme», du «féminisme radical», de l’«intersectionnalisme», de l’«islamisme», du «multilatéralisme» versus l’«unilatéralisme», du «communautarisme», de l’«écoféminisme», de l’«essentialisme»… d’un brouhaha de l’espace public où le meilleur moyen de se faire entendre consiste à afficher la posture la plus tranchée, à se ranger dans un camp retranché, n’y aurait-il pas, en riposte, un immense profit à retrouver toute l’actualité d’un penseur qui refusera toujours d’enfermer le monde dans lequel nous vivons dans des catégories toutes faites, dans des «ismes» qui figent une réalité multiple et mouvante dépassant les cadres rigides, en un mot les idéologies qu’on voudrait plaquer sur lui ?
(…)
A l’époque du «wokisme», du «féminisme radical», de l’«intersectionnalisme», de l’«islamisme», du «multilatéralisme» versus l’«unilatéralisme», du «communautarisme», de l’«écoféminisme», de l’«essentialisme»… d’un brouhaha de l’espace public où le meilleur moyen de se faire entendre consiste à afficher la posture la plus tranchée, à se ranger dans un camp retranché, n’y aurait-il pas, en riposte, un immense profit à retrouver toute l’actualité d’un penseur qui refusera toujours d’enfermer le monde dans lequel nous vivons dans des catégories toutes faites, dans des «ismes» qui figent une réalité multiple et mouvante dépassant les cadres rigides, en un mot les idéologies qu’on voudrait plaquer sur lui ?
Surtout, il y a chez ce philosophe du temps qui passe une volonté ne pas dater cette oeuvre par les circonstances d'actualité périssables qui traversent sa vie personnelle et son époque. Se tenir en retrait est donc une exigence philosophique. De manière générale, pour qu'une œuvre , « si personnelle qu'elle ait été », devienne classique, il faut, selon lui, qu'elle ait « un aspect impersonnel ». « Aussi, insiste-t-il, est-ce une mauvaise note pour une oeuvre, à son avis, que d'avoir besoin d'être commentée par la vie de l'auteur, par le milieu, les circonstances, etc. N'étant pas liée aux choses de son temps, elle est de tous les temps. »
Dans sa composition, il résout le problème dit « des trois cercies », posé par Pascal. La copie est publiée en 1878 dans une revue par son professeur, Desboves, qui le pousse à préparer Normale-sciences. Mais Henri contrecarre le souhait de l'enseignant et fait un autre choix, qui se révélera déterminant. Il opte pouur la préparation du concours d'entrée à Normale-lettres. Desboves ne lui cache pas sa déception. Sa petite colère est restée célèbre « C'est un acte de folie, lui déclare-t-il. Vous auriez pu être un mathématicien, vous ne serez qu' un philosophe!»
Bergson lui répliquera à sa manière, en 1907:«Nous n'avons qu'à suivre la pente de notre esprit pour devenir mathématiciens" » La voie des maths eût été, selon lui, une solution de facilité. Et son choix revêt en réalité une dimension beaucoup plus profonde que l'expression d'une simple préférence, comme lorsqu'on choisit entre deux par- fums de glace. II pressent qu'il y a, au-delà de la science mathématique qu'il voit régner en maître, une connaissance plus complète encore. Bergson vit là sa première intuition. ll place, pour la première fois, l'esprit de finesse au-dessus de l'esprit de géométrie.
Bergson lui répliquera à sa manière, en 1907:«Nous n'avons qu'à suivre la pente de notre esprit pour devenir mathématiciens" » La voie des maths eût été, selon lui, une solution de facilité. Et son choix revêt en réalité une dimension beaucoup plus profonde que l'expression d'une simple préférence, comme lorsqu'on choisit entre deux par- fums de glace. II pressent qu'il y a, au-delà de la science mathématique qu'il voit régner en maître, une connaissance plus complète encore. Bergson vit là sa première intuition. ll place, pour la première fois, l'esprit de finesse au-dessus de l'esprit de géométrie.
La durée est la manifestation d’un temps créateur, qui ajoute sans cesse du neuf au passé qu’il vient enrichir et revivifier. Elle nous fait entrevoir l’horizon d’une autre donnée majeure : la liberté.
On pourrait dire que Bergson n'est ni révolutionnaire, ni réactionnaire, mais plutôt réformiste. On comprend des lors pourquoi l'ajustement de ces reformes est un art complexe, une approche subtile du compromis - ou de la rencontre - entre la tendance conservatrice de notre intelligence sociale et la nécessité du changement qui est la marque de notre adaptation créatrice.
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