Depuis ma lecture coup de coeur de
L'Attentat, il me tardait de retrouver
Yasmina Khadra et sa plume qui m'avait tant chamboulée.
Le cadre n'est pas le même, l'intrigue est beaucoup plus étirée, les enjeux bien différents et pourtant cette plume est toujours aussi juste. Douce et sensible pour évoquer l'exode de la famille du jeune Younes, pudique mais assez évocatrice pour imaginer les conditions de vie dans un bidonville d'Oran et parfois complexe pour décrire les tourments sentimentaux du protagoniste.
J'ai été transporté en
Algérie et l'atmosphère ambiante ne m'a pas quittée tout le long de ma lecture. Je ne connaissais pas grand chose de ce pays et ce roman m'a réellement permis d'appréhender sa culture cosmopolite et les tenants et aboutissants de la guerre d'indépendance.
Mais tout cela n'est qu'un décor dans lequel grandit Younes, devenu Jonas, qui toute sa vie ne saura dans quel "camp" il se trouve. C'est le récit de l'abandon: celui d'une famille, d'une communauté, d'un pays. Comment un homme peut-il se construire en sacrifiant à chaque étape de sa vie une partie de lui ? En voilà une douloureuse aventure...
Voilà donc un roman encore très humain de
Yasmina Khadra qui permet de contempler l'Homme et ses sensibilités au milieu d'un monde qui lui échappe.