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Le seul point positif de ce livre, c'est le récit historique.
Les évènements tragiques de l'Algérie, la mise à mort des harkis, le massacre qui en découle…
Les descriptions de la vie, de la politique, du pouvoir dans ce pays méconnu à mes yeux.

Sinon l'enquête est « LONGUE » pour arriver à l'essentiel. Tout ça pour ça !
Le commissaire est un brin « énervant », vulgaire, coriace, mais un peu trop « cowboy ». Rien ne lui fait peur. Même si tout Alger se met contre lui…

Heureusement, les critiques sont unanimes, Yasmina Khadra a écrit mieux… Il me reste plus qu'à découvrir d'autres ouvrages de lui.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Alger, années 90. le commissaire Llob s'ennuie ferme dans son commissariat quand sa secrétaire Baya lui annonce que son ami le docteur Allouche veut le voir. Brillant psychanalyste malmené à l'ère socialiste, il vivote à l'asile au fond d'un réduit. D'après lui un dangereux psychopathe est sur le point d'être gracié. Cet individu sans identité, surnommé SNP, doit être mis sous surveillance policière dès sa sortie. Par ailleurs le lieutenant Lino, coureur de jupons, s'est épris de la petite amie d'un grand manitou...et se trouve pour cette raison en danger.

Le commissaire va se retrouver, accompagné d'une charmante historienne, Soria, elle même en quête de son passé et sur les traces de SNP, assassiné suite à une tentative de meurtre dont il aurait été l'auteur ; ils vont se retrouver dans un arrière pays écrasé par la misère, figé par ses non-dits et confrontés à l'histoire récente de l'Algérie tombée depuis l'indépendance dans le chao de régimes meurtriers et corrompus. Et tous deux vont rouvrir des charniers et découvrir des vérités que personne n'osait dévoiler, dans la terreur d'un régime installé sur un tas de cadavres.

Un roman qui dépasse de loin la simple enquête policière car il dénonce une réalité politique longtemps niée et aide à comprendre le basculement dans l'intégrisme islamiste, autre source de corruption d'un pays qui a du mal à se construire. Et si notre commissaire semble s'en tirer, il est lui-même le jouet d'une machination beaucoup plus vaste qui nous laisse entendre que la partie est loin d'être gagnée…
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Une description au vitriol d'une Algérie qui est au bord de la guerre civile.
Le commissaire Llob, honnête et droit, nous entraine chez les "tout puissants" qui détiennent certains pouvoirs et des richesses (argent bien mal acquis !) et qui contribuent à l'élimination/au massacre d'êtres humains.

L'écriture incisive et percutante de Yasmina Khadra met en lumière l'insondable nature humaine qui se révèle destructrice et ravageuse.
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LA PART DU MORT

Gallimard publie en un seul volume intitulé le «Quatuor algérien», les 4 romans de Yasmina Khadra se déroulant durant la période 1988-2000 en Algérie où le FIS fit régner la terreur dans le pays après l’interruption par le pouvoir en place du processus électoral qui devait permettre aux islamistes de remporter les élections.
Le premier roman s’intitule la part du mort, il nous permet de découvrir le héros de Yasmina Khadra, le commissaire Brahim Llob, un ancien maquisard qui s’est battu contre l’armée française au sein de l’ALN pour libérer le pays. du joug colonial.
Une fois l’indépendance obtenue, Llob ne se retrouve pas dans l’Algérie nouvelle. Les valeurs qui l’avaient amené à combattre les colonisateurs.
L’intérêt de ce roman est notamment, la vision qu’il nous donne de l’Algérie post coloniale. La référence permanente à la guerre et à ses héros empêche d’accéder à une véritable démocratie et de conduire le pays vers le développement économique que la population appelle de ses voeux. L’indépendance, paradoxalement, ne conduit pas immédiatement au bonheur...
Digérer la période coloniale s’avère tout autant difficile réduisant le débat politique à une opposition caricaturale entre les héros et les traitres.
Si la plupart des leaders du FLN ont été formés à l’école de la France, une telle vérité dot être occultée car elle n’est pas politiquement correcte.
Yasmina Khadra, un ancien commandant de l’armée algérienne, sous le couvert de la parole de Brahhim Llob, ne mâche pas ses mots.
Selon Llob, le malaise de la société algérienne vient de ce qu’après le 5 juillet 1962, l’histoire officielle s’est bâtie sur une vision simpliste. D’un côté «Les Colons», c’est à dire tous les non-algériens et leurs séides (Harkis et Musulmans non encartés au FLN, «neutres» pour leur plus grand malheur) ; de l’autre, les glorieux combattants qui ont conduit le pays vers la liberté.
Cette vision entraîna une épuration durant laquelle certains chefs locaux du FLN ont épuré «très large», un peu comme le chirurgien qui pour prévenir la réapparition du mal coupe bien au-delà de la tumeur dont il libère le patient.
Les Algériens qui ont combattus au côté de la France entre 1954 et 1962 sont suspects au premier chef, mais les familles dont les ascendants ont combattus en 1914-1918 et en 1939-1945 sont également jugées suspectes.
Une façon comme une autre de se débarrasser d’élites devenues encombrantes, de témoins gênants ou de propriétaires terriens dont on accapare les biens.
Ces exactions sont le plus souvent le fait de résistants de la dernière heure ou de résistants au parcours hasardeux.
Air connu que nous avons chanté en France au sortir d’une 2ème guerre mondiale où le pouvoir avait collaboré avec l’occupant montrant le chemin à des citoyens égarés qui pour se racheter, une fois les alliés présents, ont décidé avec courage de tondre des femmes supposés avoir couché avec l’occupant....
Llob a la dent dure contre ces «bergers» devenus «notables» qui considèrent le peuple comme leur cheptel.
- Mes voisins immédiats, deux nababs taciturnes flanqués d’une grosse truie enrobée de soie et de pierres précieuses me dévisagent, (Page 413)
Il persiste et signe en dénonçant la nomination à des postes importants d’anciens chefs de guerre supposés avoir des compétences universelles et la mise au placard des experts, des érudits et des intellectuels :

Il a été ami avec Frantz Fanon. Mais que peut faire un érudit dans un pays révolutionnaire où le charisme s’applique à être l’ennemi juré du talent, où le génie est traité en hors-la-loi ?
(La référence à Frantz Fanon n’est pas neutre si l’on se réfère à son ouvrage sur les femmes et la révolution en Algérie)

Llob a une position peu enviable, commissaire au central d'Alger, ancien Moudjahidin, il connait les travers de ses supérieurs, qu’il a souvent côtoyés au maquis, vus frémissant de peur, ou s’enfuyant face au danger, et dont il sait qu’ils n’ont jamais suivi le aprcours figurant sur leurs CV officiels.
Lui-même n’a pas voulu entrer dans les système «je te donne» «tu me donnes» - «je te tiens- tu me tiens» et pas que par la barbichette.
Comme il est un excellent policier et une enquêteur hors pair, on tolère une certaine indépendance de sa part, mais on lui montre que si la laisse est souvent longue, elle peut être parfois très courte, jusqu’à l'étrangler en le privant de moyens.

La voiture 14 est intangible, Llob. On ne la sort du garage que sur ordre exclusif du Ministère. (Page 405)

Il s’en accommode, la plupart du temps mais, quelquefois, la coupe est pleine et il explose...
Dans «La part du mort», il se retrouve au sein d’un règlement de comptes entre d’anciens maquisards devenus notables du régime. On instrumentalise sa probité et sa rectitude. Il s’extirpera du traquenard pour dévoiler la vérité en étant conscient que cela ne change rien. Une petite victoire qu’on lui autorise à condition que rien ne bouge.

Vous faites fausse route commissaire, je vous assure, il n’y a pas de complot. Haj Thobane a été rattrapé par son passé. Nous avons décidé de ne pas l’aider c’est tout. Ce n’était qu’un être immonde. Il a causé d'énormes soucis à la Patrie, l’empêchait d’avancer, s’opposait aux réformes, à l’ensemble des initiatives susceptibles d’améliorer les conditions de travail et de vie de nos citoyens et retenait le peuple en otage. (Page 439)

Quelquefois même, ses supérieurs se laissent aller à mettre en avant les talents multiples de ce commissaire qui est aussi un écrivain reconnu (Llob devient Khadra) :

C’est un écrivain, aussi, ajoute le dirlo.
C’est-à-dire ?
Ben, il écrit des bouquins.
C’est pas vrai !
Mais si, je vous assure. Il a même eu droit à des papiers élogieux dans la presse. (Page 79)

Le roman se termine en 1988 lorsque le président de l’époque, le Raïs Chadli Bendjedid demande au peuple de se révolter contre les élites, de secouer la Nomenklatura, et ouvre pour la première fois un processus électoral démocratique dont le FIS sort grand vainqueur.

Le roman présente un autre intérêt, il montre le quotidien des Algériens. L’écriture de Khadra se révèle, comme toujours, inventive, truculente, imaginative :

Je range ma bagnole au coin de la rue Baba Arroud, une venelle constipée, à peine assez large pour laisser passer l’air du temps. De part et d’autre de la chaussée, des immeubles croulants défèquent à même le trottoir. Le coin semble ne pas avoir vu l’ombre d’un éboueur depuis l'époque du volontariat estudiantin de 1970. Le relent des fondrières est tel qu’on est obligé de travailler à la machette pour avancer. (Page 167)

On a parlé de l’attentat à la radio. Même le speaker avait la tremblote. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Depuis Khemisti, on n’a jamais ciblé un ministre chez nous.
Mon Dieu ! Si en plus des misères qui prolifèrent à toute vitesse on s’amuse à tirer sur les gens... (Page 186)

Je vais réchauffer ton dîner.
Pas la peine. J’ai seulement envie de prendre un bain.
Le quartier n’a pas été ravitaillé en eau cette nuit.
Encore ! (Page 186)

L’écran de mon vieux téléviseur Sonelec met une éternité à s’allumer ; il me porpose un documentaire insipide sur le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, fleuron du projet socialiste à l’algérienne, bâti à coups de slogans triomphalistes et de détournements tous azimuts. Mes enfants m’en veulent parce que je refuse d’installer une antenne parabolique chez moi. (Page 102)

- La rue larbi Ben M’hidi pullule de paysans venus de contrées lointaines soudoyer des guichetiers malins et gourmands. De jeunes loubards se pavanent sur les trottoirs, la chemise ouverte sur des chaînes en or massif ; ceux-la se prennent pour des vitrines et ne sont pas contents lorsque les demoiselles ne s’arrêtent pas pour les contempler. (Page 116)

- A Alger pour passer d’un siècle à l’autre, il suffit de traverser la chaussée. Lorsque, en plus, vous êtes amené à sortir de la ville, ne vous étonnez surtout pas si, par endroits, votre voiture se transforme en machine à remonter le temps. (Page 145)

Dans ce quotidien, le femme est réduite au rôle de ménagère ou d’objet sexuel :

Je vois d’abord une jupe et une culotte dentelée par terre, ensuite une fille à moitié nue couchée à plat ventre sur un bureau, les fesses généreusement écartées tandis que, le phallus érigé en thermomètre, Ghali Saad est en train de lui prendre la température.


Comme dans les autres romans, Llob est entouré d’une équipe aussi récalcitrante que lui.
Il y a :
Lino, le play-boy malheureux :
- Lino se relève de sa mésaventure amoureuse comme se relève d’entre deux bottes de foin une fermière dont on vient d’abuser ; c’est à dire hagard, souillé, humilié. (Page 173)
L’inspecteur Serdj, le scrupuleux, l’intégre, le consciencieux :
Il se tue à la tâche, Serdj. Ses joues sont sur le point de déboucher sur ses arrière-pensées. Les cheveux blancs, la moustache pleureuse, il n’est plus qu’une loque enfouie dans un costume à attendrir un SDF. (Page 32)
Baya sa secrétaire fantasque :
Baya prend son temps puis, la nuque droite et le nez haut, elle s’amène avec son calepin, le pas mesuré au millimètre près, rappelant une hôtesse de l’aire défilant pour un spot publicitaire vantant le sérieux de sa compagnie.



Llob reste fidèle à ses propres valeurs :
Son amour du pays enchâssé dans ses souvenirs d’enfance :

Nous portions le même amour pour les mamelons qui s’encordaient jusqu’au pied de l’horizon, les vergers qui s’étalaient à perte de vue, les amandiers chenus, les oliviers taciturnes, le grelot des clochettes au cou des chèvres, la rivière telle une couleuvre fabuleuse parmi l’échancrure des tertres et la montagne hiératique veillant sur la tribu...C’est bien joli de croire son pays le plus beau du monde - encore faut-il le mériter. (Page 260-270)

Sa famille, sa femme Mina et ses enfants :
Tu n’as donc pas que des soucis ménagers dans la tête, dis donc. où t’as appris à causer comme ça ?
En raccommodant tes chaussettes.
Tu aurais du tenter ta chance du côté de l’université pendant qu’il était encore temps. (Page 119)

- Lorsque ma fille s’esclaffe, j’ai envie de tout pardonner. Mais ma gaité est si brève que je n’ai même pas le temps de m’en inspirer. (Page 31)


A LIRE ABSOLUMENT
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Pour moi, super bouquin. J'ai apprécié particulièrement l'intrigue, le style de l'auteur. C'est mon premier livre de Yasmina Khadra, rencontré au salon Polar du Sud à Toulouse cet automne.

Le commissaire Llob est mêlé à une histoire dont il ne parviendra pas à démêler le vrai du faux et donc, il n'en sortira pas indemne.

J'ai lu les autres critiques, assez négatives, peut-être parce qu'elles viennent de lecteurs plus avertis que moi, qui connaissent l'auteur par ses oeuvres plus littéraires.

En tant qu'amateur de polar, ce livre est une véritable découverte, et un très grand plaisir. Cela change de nos amis nordiques, que j'aime aussi par ailleurs
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On sort un peu sonné de la part du mort, le premier des romans rassemblés chronologiquement dans le quatuor algérien mais dernier dans l'ordre d'écriture. Car tout est noir dans ce livre : la réalité de l'Algérie de la fin des années quatre-vingt avec ses tout-puissants régnant sans partage sur l'économie et la politique (thème que l'on retrouve dans Qu'attendent les singes), une société s'enfonçant de plus en plus sans la précarité pour ne pas dire la misère, les révélations sur certains moments bien peu glorieux de la guerre d'indépendance et leurs conséquences… Tout cela débouchera à la fin de l'année 1988 sur une étrange incitation du président d'alors à la révolte contre les élites, avec pour conséquence des mouvements de protestations meurtriers et des élections « libres » dont les mouvements islamistes intégristes sortiront grands vainqueurs.

L'argument policier peut paraître assez mince – nous sommes plus proches de l'intimidation ou du règlement de comptes politique que de l'affaire criminelle – mais il est suffisant pour que l'adjoint du commissaire Llob, qui fait le joli coeur avec une compagne dont les besoins sont bien supérieurs à ceux d'un simple flic algérois, se retrouve dans une situation plus que difficile. Les démarches et investigations plus ou moins officielles qu'entreprend Llob pour le tirer d'affaires vont le conduire à découvrir de douloureuses révélations sur le passé de l'Algérie et sur ceux qui mènent la danse depuis l'indépendance.

Brahim Llob est un peu la voix de Yasmina Khadra, celle de la rage et de la colère d'un flic intègre en lutte contre des puissants du régime plus aptes à s'enrichir qu'à gouverner le pays. Si le mur auquel il se heurte ne tardera pas à se lézarder, pourra-t-il s'en réjouir au vu des lendemains qui ensanglanteront l'Algérie au cours d'une guerre civile qui coûtera 60 000 vies ? Car La part du mort évoque la situation politique et économique qui mènera aux « années de plomb », période au coeur des trois autres romans (Morituri, Double blanc, L'automne des chimères) du quatuor.

Long roman de dénonciation, La part du mort est aussi une déclaration d'amour de Llob à l'Algérie et à Alger. Déclaration d'un ancien combattant de l'indépendance qui ne reconnait plus son pays ou du moins qui se demande si la lutte qu'il a menée avec ses compagnons avait pour finalité de mener à ce qu'il voit autour de lui.
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Cette fois, nous voici partis ... en Algérie avec Yasmina Khadra et La part du mort.
Un ancien militaire algérien, Mohammed Moulessehoul, se cache derrière ce pseudo.
L'islam attise les curiosités et cet écrivain très à la mode surfe sur le succès.
Sa prose s'en ressent qui donne dans les effets de style savamment orchestrés, qui nous agacent passablement comme chez Barbery, Claudel, et d'autres encore, si prisés aujoud'hui.
Du Fred Vargas puissance dix où la moindre phrase est prétexte à un exercice de style et de vocabulaire.
La première partie de son polar s'en ressent : on traîne un peu les pieds derrière le commissaire Brahim Llob dans une Alger désoeuvrée, en proie aux magouilles en tous genres entre les pattes velues des politiciens affairistes.
Le commissaire Llob est une grande gueule intègre, le seul flic honnête de cette ville gangrénée de corruption, et visiblement Yasmina Khadra veut en découdre avec les profiteurs et les prévaricateurs.
Mais comme lui, on ne croit pas vraiment à cette histoire de serial killer qui ne tue personne, ni à celle de cet autre lieutenant de police, un gigolo qui ne trompe personne, et certainement pas sa call-girl de luxe.
Et puis tout d'un coup, à mi-parcours, au détour d'un chapitre, le bouquin décolle.
C'est parti et on ne le lâchera plus jusqu'à la fin.
On croit vite tout comprendre mais on se laisse mener par le bout du nez jusqu'à l'utime dénouement, pressé de découvrir qui tirait les ficelles derrière le manipulateur qui agissait dans le dos de celui qui en coulisse ...
Yasmina Khadra, ou plutôt Mohammed Moulessehoul, fouille là où ça fait mal dans le passé de son pays et de ses compatriotes.
Un passé que l'on partage aussi, puisqu'il est donc question, je cite : de la guerre de libération et de la révolution qui a permis de se débarasser de l'ennemi impérialiste (toujours salutaire de voir L Histoire écrite de l'autre côté de la barrière !).
Mais tout n'était pas rose, enfin vert et blanc, même dans le camp algérien et la libération de 1962 ressemble fort à beaucoup d'autres, celle de 1945 par exemple, quand certains se découvrent soudain le besoin de se refaire une virginité politique à moindres frais ...
Car c'est bien de ça dont il s'agit : les drames et les crimes d'aujourd'hui ne sont que l'écho des événements pas si lointains qui ont marqué l'affranchissement de l'Algérie : les héros ont vieilli et se sont compromis, les enfants ont grandi et aspirent à un monde meilleur.
Le passé si terrible évoqué ici ne date que de 1962 et Yasmina Khadra situe son bouquin en 1988 ... juste avant la montée de l'intégrisme islamique et la quasi-guerre civile qui ensanglantera de nouveau le pays.
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Un roman vraiment noir puisqu'il s'agit d'un polar, mais aussi pour le regard que porte l'auteur sur son pays à la fin des années 80, peu de temps avant de basculer dans l'horreur de la guerre civile des années 90. Une Algérie gangrénée par la corruption et le népotisme, et où " l' "élite"du sérail veillait scrupulesement à maintenir le QI des Algériens à hauteur de celui de leurs responsables, c'est à dire aux alentours des braguettes" ( p.29).
L'intrigue est correcte mais le commissaire Llob m'étant d'emblée antipathique, et j'ai eu du mal à finir ce roman.
Je préfère Yasmina Khadra quand il fait un peu moins son San Antonio, j' ai préféré "Dieu n'habite pas La Havane " ou "Ce que le jour doit à la nuit".
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J'ai déjà lu un ou deux livres de Yasmina Khadra sans avoir été vraiment emballée, mais j'avais depuis pas mal de temps ce livre sur mes étagères, parce que je voulais voir ce qu'il donnait dans son genre de prédilection, le roman policier. Un genre qui habituellement n'est pas le mien, mais je ne suis jamais contre sortir des sentiers battus si c'est pour lire un bon bouquin.
Mais malgré tout le bien qui a été dit de ce roman, je n'ai pas réussi à m'y intéresser. Je n'ai pas dépassé la page 60 (sur environ 400), car on n'était toujours pas rentré dans le vif du sujet et je n'arrivais ni à m'intéresser aux personnages ni à apprécier l'écriture qui enfile à la suite tout un tas de jeu de mots pas plus subtils les uns que les autres.
Ne connaissant pas assez les codes du genre, je me dis que je ne peux pas vraiment donner un avis étayé sur ce livre, je préfère donc m'arrêter là, mais en tout cas, ce n'est probablement pas un bon livre pour ceux qui comme moi lisent peu de romans policiers et qui voulaient en apprendre un peu plus sur une époque récente et trouble de l'histoire de l'Algérie. Dommage, j'ai un peu l'impression d'être passée à côté de ce qui aurait pu être une lecture intéressante.
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Un roman policier qui décrit la capitale Algérienne quelques mois avant le mouvement du 5 octobre 1988. Yasmina Khadra au sommet de son art quand il évoque l'Algérie et sa situation pendant les années 80.
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