Un énième roman de Zombies, oui mais celui-là il vient de Corée du Sud ! Dans cette descente apocalyptique, le héro Cha Ji-Hoon va de rencontres en rencontres pendant sa drôle de quête. Ce n'est pas un roman déprimant, c'est drôle et léger, pas de prise de tête, pas de réflexion philosophique, un roman de zombies fun.
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Mon travail était simple : circuler en voiture et vérifier la réception des téléphones portables. La réceptivité varie de 0 à 10. Le 0 signifie qu'on ne capte aucun signal et le 10 correspond au maximum. Si la mesure était en dessous de 4, je notais le secteur sur la carte. Mon rôle n'était pas de résoudre les problèmes. Je ne faisais que vérifier les antennes et noter les résultats. Les chiffres sur l'écran étaient mes seuls compagnons. Quand toute la journée, j'avais regardé des chiffres comme 4, 2, 3, 9, 1, 4, 2, 3, 5, 7, 8, 6, j'avais l'impression d'y trouver une grande leçon. Tout ce qui existe dans ce monde pouvait recevoir une note entre 0 et 10 : l'état de ma voiture méritait un 7, ma force physique un 4, ma vie méritait un 1, ma confiance en moi un 0. Quant à mon humeur, elle oscillait entre 1 et 4. Depuis que j'avais pris l'habitude d'évaluer toute situation par un chiffre, je me sentais de plus en plus déprimé. J'en venais à penser que, les chiffres ne dépendant pas de moi et m'étant imposés, je n'avais qu'à attendre bêtement que 1 devienne 2. Mais les chiffres n'évoluaient guère. Ma vie était bloquée sur 1, ma force physique était passée de 4 à 3, mon humeur était souvent en dessous de 2.
Classer, c'est du talent. Les gens perçoivent le talent uniquement quand on fait quelque chose d'extraordinaire, mais le vrai talent, c'est de faire quelque chose avec constance. Le talent dont ils parlent n'est que la surprise d'un instant. Ce genre de surprise disparaît vite.
Parce que je stocke des informations dans la graisse de mon corps. Vous croyez que c'est une blague? Mais c'est la vérité. Les gens bien en chair ont chacun une raison particulière d'avoir une telle corpulence. Certains emmagasinent de la bouffe, d'autres de l'amour ou de la pudeur, moi c'est des informations telles que l'emplacement des livres.
S'il m'arrivait un jour d'être mordu par des zombies, je souhaitais qu'ils disent aussi :"avons mangé Chae Ji-hoon. Chae Ji-hoon, délicieux!" Sans doute ne me mangeraient-ils pas pour ma saveur, pourtant je préférais que, si quelque part au monde existait un zombie grand gourmet, il me croque avec appétit.
L'idée qu'il puisse y avoir une mort particulière permet aux gens de vénérer ou de craindre la mort, mais aucune mort au monde n'est particulière. La mort n'est qu'une simple extinction et un zéro.