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- Salut moi c'est mister jingles, oui je sais ce que vous allez dire, une souris ne peut pas parler, si vous les humains vous étiez un peu moins nombrilistes vous verriez plus de choses insoupçonnées, demandez à mon cousin Algernon, lui il est intelligent il vous clouera le bec. Quelqu'un qui m'a compris c'est Del, on s'est rencontré au pénitentier de cold mountain, bâtiment E, le couloir de la mort si vous préférez, c'était en 1932,Delacroix c'était pas un ange, il avait fait des choses pas belles, bon je ne suis qu'une souris qui ne porte pas de jugement, j'ai essayé de lui faire oublier ce qui l'attendait, un petit réconfort ça peut aider. Dans ce bâtiment E il y avait quand même des humains sympathiques, Paul, Brutus, Harry et Dean même si leurs jobs étaient d'envoyer en enfer leurs prisonniers. Ils aimaient le travail bien fait, sans bavure, c'est pas comme l'autre crétin de Percy, bon j'admets que lui et moi c'était pas l'amour fou. Un jour est arrivé une montagne appelée John Caffey, comme la boisson mais ça s'écrit pas pareil . Il était noir John Caffey et quand t'es noir faut pas t'attendre à de la douceur, la justice est plutôt expéditive, John était bizarre, pas comme vous les nombrilistes,il avait une sorte de don, Algernon dirait un magnétisme. Bon il faut que je me sauve c'est l'heure du casse -croute, le temps passe à une vitesse c'est fou.
Promis la prochaine fois j'amènerais mon cousin Algernon histoire de tailler le bout de gras.
La ligne verte de Stephen King est un de ses romans qui me touche particulièrement, on ne peut pas rester insensible sur le sujet de la peine de mort. Je viens de voir le film avec Tom Hanks dans le rôle de Paul Edgecombe et les larmes n'étaient pas loins.
Le débat pour ou contre a eu lieu , je me souviens en 1976 Christian Ranucci le dernier condamné à mort. Etait-il coupable ou innocent ?
Vous avez, fort justement, monsieur Forni, rappelé Hugo, j'y ajouterai, parmi les écrivains, Camus. Comment, dans cette enceinte(l'assemblée nationale), ne pas penser aussi à Gambetta, à Clemenceau et surtout au grand Jaurès ? Tous se sont levés. Tous ont soutenu la cause de l'abolition.( discours de Robert Badinter 17 septembre 1981).
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"Un lino d'un vert pisseux recouvrait le sol du large couloir traversant le bloc, et ce qu'on appelait dans les autres prisons la dernière ligne était chez nous, à Cold Mountain, surnommé la ligne verte."

***

La dernière fois que j'ai ouvert un roman de Stephen King remonte à si longtemps, que je n'en avais (presque) oublié à quel point c'est bon et même très bon. Une chose est sûre, je n'attendrai pas autant avant le prochain rendez-vous ou plutôt devrais-je dire les prochains rendez-vous, car je le sais déjà, bien d'autres suivront derrière.

Dans un style fluide et vivant, simple mais efficace, l'auteur déroule une histoire terriblement touchante, de celles qui vous remuent les tripes. J'ai tour à tour été atterrée, révoltée, attristée, oppressée mais aussi amusée et attendrie. le maître de l'épouvante sait créer la surprise, il possède indéniablement plusieurs cordes à son arc.  

*

"Ça s'est passé en 1932, quand le pénitencier de l'Etat se trouvait encore à Cold Mountain. Naturellement, la chaise électrique était là. Ils en blaguaient,  de la chaise les détenus, mais comme on blague des choses qui font peur et auxquelles on ne peut échapper. Ils la surnommaient Miss Cent Mille Volts, la Veuve Courant, la Rôtisseuse. " (incipit)

Le lecteur plonge dans les souvenirs de Paul Edgecombe, ancien gardien responsable du bloc E, "l'antichambre de l'enfer", le quartier des condamnés à mort. Lui et ses collègues avaient à l'époque la lourde tâche d'accompagner les détenus jusqu'à la chaise électrique. le récit, troublant d'authenticité, se concentre sur les événements ayant eu lieu en 1932 - année marquée par l'arrivée de John Caffey, une rencontre qui va bouleverser son existence (et pas uniquement la sienne). Les pages noircies depuis la maison de retraite où il passe ses vieux jours en attendant lui aussi de franchir la dernière ligne, sont écrites en sa mémoire.

"Je ne veux pas que vous oubliiez John Caffey, d'accord? Je veux que vous le voyiez, contemplant le plafond de sa cage, pleurant en silence, le visage enfoui dans ses énormes pognes. Je veux que vous entendiez ses soupirs qui tremblaient comme des sanglots, ses plaintes si discrètes qu'elles en paraissaient clandestines. Ce n'était là ni un chant d'agonie et de regret que nous entendions (...) ni les cris arrachés par les échardes du remord. Dans ses yeux mouillés,  on ne lisait pas non plus cette douleur qui nous était coutumière.  (...) on aurait dit, que c'était sur le monde entier qu'il pleurait; que sa peine était beaucoup trop vaste pour qu'il en soit jamais soulagé."

Arrivée au bout de ce récit-confession, coeur serré et yeux embués, je peux affirmer que je ne l'oublierai pas. Ni lui, ni aucun autre - qu'il soit détenu, gardien ou petit invité particulier. Je n'oublierai rien de cette humanité qui s'est révélée dans ce qu'elle a de plus cruel et de plus fragile, de plus beau et de plus laid. Je n'oublierai rien de ces heures partagées ensemble, de ce quotidien où tout était exacerbé, de cette marche vers (l'horreur) une mort programmée, de l'extrême violence, de l'injustice, du racisme et des liens d'amitié qui sont nés.

"(...) j'étais loin de me douter que l'acte d'écrire pouvait ouvrir tant de portes (...)"

*

Intrigue prenante du début à la fin, rythme idéal, touche de fantastique bienvenue, narration parfaitement maîtrisée, tension palpable et personnages forts, tous les ingrédients sont réunis pour faire de la ligne verte une lecture impossible à lâcher une fois commencée. Ce sont cinq cent pages intenses, cinq cent pages qui ballottent le lecteur entre sourire et larme, entre émotion et réflexion, cinq cent pages dont il ne ressort pas indemne. du grand King, jusqu'ici mon préféré! 
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La ligne verte, beaucoup connaissent l'histoire et ont vu le film. de toute façon pour le résumé il y a la quatrième de couverture. Alors je vais aller droit au but, bien entendu il y a une histoire, une intrigue, un peu de surnaturel et bien d'autres choses mais pour moi ce livre est surtout une prise de position et un cri du coeur.
Sans jamais prononcer les mots « peine de mort » et sans jamais argumenter Stephen KING nous offre un plaidoyer vibrant contre la peine de mort, condamnation à l'issue irréversible, évidemment , encore prononcée dans de nombreux pays y compris dans certains états des Etas Unis. Pas de pamphlet, de discours mais une histoire, un conte qui en dit bien plus que ce que les apparences pourraient laisser penser. Il bouscule la vision manichéenne du bien et du mal et soulève de nombreuses questions éthique.
Un meurtrier, un violeur,… un être humain qui commet l'innommable a-t-il encore droit à être traité avec dignité par ses pairs et à être considéré avec un minimum d'égards? Que dit de nous, de nos sociétés la façon dont nous traitons nos criminels ? Les geôliers sont-ils moralement condamnables de voir l'homme au-delà du monstre et d'éprouver parfois de la compassion voire de la sympathie pour certains d'entre eux?

Grâce à une galerie de personnages aussi variés que complexes Stephen KING suscite de nombreuses interrogations sur notre part de bien et de mal arrivant même à nous faire entrer en empathie avec certains condamnés. Certains gardiens sont d'ailleurs bien moins en odeur de sainteté auprès du lecteur que les criminels.
L'auteur bouscule les évidences, creuse au-delà des apparences et va chercher nos consciences.

Parmi ces personnages il y a évidemment John Caffey, comme le café sauf que ça s'écrit pas pareil qui vous vrille les entrailles et vous fend le coeur. Coupable parce que noir, coupable de trop d'innocence et de naïveté. Récipient de toute la souffrance du monde mais débordant d'amour et uniquement d'amour. On pleure sur John et sur l'injustice de son destin. On pleure sur une humanité capable de tuer sans sourcilier et de se repaître de ce spectacle au seul motif que les condamnés ne sont pas des hommes mais des monstres. Logique malsaine et incohérente mais couverte par la loi. Dans ce livre l'enfer le dispute au paradis. Témoin impuissant le lecteur voit défiler le plus pervers et le plus pure, le plus beau comme le plus laid. Impuissant il tourne les pages et sent la catastrophe arriver sans pouvoir s'en prémunir.

Ce livre est un de mes préférés de l'auteur parce que rien de tout cela n'a pu se produire et pourtant tout est vrai.


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S'il y a bien un film qui ne cesse de me faire pleurer c'est bien « la ligne verte ». J'ai beau l'avoir vu de très nombreuses fois et en connaître la plupart des répliques, il a toujours le même effet sur moi et mon mari tient toujours un mouchoir à portée de main quand on le regarde.
Alors je me suis dis que j'allais lire le livre afin de voir si l'effet produit serait le même, d'ailleurs mon mari attendait avec impatience le moment fatidique… Je n'ai certes, pas pleuré comme une madeleine comme je le fais en regardant le film mais l'émotion et les larmes aux yeux étaient manifestement présentes.

La ligne verte c'est l'issue d'une vie… disons pour ceux qui ont pris un mauvais chemin et sont donc condamnés à mort sur la chaise électrique. Mais comme la justice n'est bien souvent pas au niveau, il arrive que certaines personnes soient condamnées à tort juste parce qu'ils sont « noirs ». Les nègres comme ils aimaient bien les appeler en ce temps là dans les années 1930.
Alors si on est noir et qu'on est un peu simplet d'esprit, bien entendu madame cent mille volts vous attends sans demander son reste.
C'est cette injustice que John Caffey, comme le café mais ça ne s'écrit pas pareil, va vivre.
Au fil des pages, on s'attache à divers personnages mais aussi à l'histoire, à l'injustice, au changement d'une personne quand son heure approche, au désespoir. de nombreux sentiments sont mélangés tout au long de ce roman et on peut rire ou pleurer mais de toute évidence on ne peut pas rester indifférent.
Stephen King a un certain talent pour mettre en valeur ces protagonistes que ce soit un humain ou une simple souris, tout y est pour vivre cette histoire comme si on y était.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Paul, qui en dehors de gérer le bloc E D une main de fer dans un gant de velours, sait se montrer humain et tolérant. Il est prêt à tout pour découvrir la vérité et tenter de sauver des vies. Mais que peut-on faire quand une personne ne souhaite pas être sauvée ? Vivre avec un poids sur les épaules toute sa vie…
John Caffey est bien sûr mon protagoniste préféré. Il incarne la bonté derrière un personnage totalement naïf et simplet. J'ai espéré tout au long des pages qu'une fin serait différente, que la justice triompherait, que le film avait modifié cet élément mais il devait être un exemple pour dénoncer l'injustice alors on accepte la fin comme on le peut.
Bien entendu on déteste Percy, son comportement odieux et ses relations. On est content de ce qu'il lui arrive aussi car il le mérite clairement. Mais j'ai beaucoup apprécié le jeu de mot avec son nom de famille « wetmore » qui signifie « plus mouillé » en référence au fait qu'il se soit uriné dessus quand Wharton l'a attrapé à travers les barreaux de la cellule.
Delacroix m'a aussi beaucoup touché. On sait le mal qu'il a fait mais son comportement au bloc E décrit un tout autre personnage qui se veut attachant et sa fin m'a quand même attristée.

Quoi qu'il en soit, Stephen King réalise un sans fautes avec ses personnages et son histoire. Certaines répliques resteront gravées en moi à jamais. On a tous un peu de John Caffey en nous…
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Lorsque la version cinématographique est sortie, je ne savais pas que celle-ci était tirée d'un roman de Stephen King. C'est depuis ce temps que je me dis: "Il faut absolument lire cette histoire !" J'avais trouvé le film réalisé par Frank Darabont EXCELLENT et je ressors de cette lecture tout aussi éblouie ! Si vous avez vu le film, on peut dire qu'ils ont vraiment été très fidèles à la ligne directrice et aux personnages. Ils ont respecté le scénario à la lettre. Tout y est, tel que tel (sauf un petit bout à la fin présent dans le roman mais pas dans le film) et ils ne pourraient avoir mieux choisi les visages qui incarnent les rôles. Tout-à-fait incroyable ! J'ai ADORÉ le roman et ceci dit, cela m'a fait apprécier encore plus le film quand je vois à quel point ils ont réussi à lui rendre hommage.

ÉBLOUISSANT est pour moi le mot qui correspond le mieux à "La Ligne Verte".
Louisiane. Nous sommes en 1932. Nous plongeons dans l'univers de cinq gardiens du couloir de la mort (Paul Edgecombe, Dean Stanton, Harry Terwilliger, Brutus Howell et Percy Wetmore) dont le rôle principal n'est pas que d'en être "gardiens" mais aussi de communiquer avec les détenus. Tous sont de bonnes personnes, sauf le cinquième, dernier arrivé en poste et le plus jeune, Percy. le plus détestable personnage qui soit. On le hait vraiment. Profondément. C'est un personnage lâche et cruel qui prend plaisir à torturer les prisonniers et à jouer dans le dos de ses collègues.
La brillante et mystérieuse souris Mister Jingles vient faire son apparition et tient un rôle principal dans cette histoire. Nous aurons aussi trois prisonniers importants, Edouard Delacroix, Wild Bill Wharton et bien sûr, notre favori, John Caffey.

"- Ton nom est John Caffey.
- Oui, m'sieur patron, comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil."

Un personnage gigantesque, une montagne de muscles dont la peau est noire, et qui, malgré sa taille, ne pourrait faire de mal à une mouche. Il est doux comme un agneau et parle très peu. Il n'a pas beaucoup de mémoire et connaît peu de choses, mais cet homme possède un don de Dieu. Et ce don est comme un cadeau empoisonné, pour lui. John Caffey est accusé du meurtre de deux fillettes et c'est lui qui est condamné à mort, à tort. Cet homme a du coeur.

Tous ces personnages décrits par Stephen King, on les aime (ou on les déteste) pour de vrai. Ils sont attachants, chacun à leur manière. L'histoire est tellement bien écrite qu'elle nous absorbe dès la première page. Lui aussi il a un don pour écrire...et ce que j'ai aimé ici, c'est que nous avons une histoire sensible, limite plausible et que le fantastique est présent mais pas à 100 %. C'est vraiment l'intrigue et les interactions entre les personnages qui sont si intéressantes. Rien n'est exagéré. En plus l'auteur aborde le thème de la peine de mort. La chaise électrique est quasiment un personnage en soi. L'époque, le lieu, l'ambiance, tout est parfait. La façon dont les chapitres sont construits. Tout est comme un puzzle bien imbriqué.

Parmi tous les romans de Stephen King que j'ai lus jusqu'ici, celui-ci est dans mon Top 2. L'autre étant "22/11/63". Lequel pourrait être # 1 ? Je ne sais pas, pour moi, les deux sont excellents de façon égale.

Si vous avez vu le film mais n'avez encore jamais lu le livre, je vous le recommande tout de même car s'immerger dans les pensées des personnages est une façon unique de découvrir une oeuvre même si on connaît déjà l'histoire. C'est un roman que je relirai dans ma vie c'est certain et s'il y avait plus de cases pour emmener sur une île déserte, je lui ajouterais une place claire et nette ! "La Ligne Verte" est tout simplement fantastique. Très heureuse de l'avoir enfin découverte ! Une histoire dont on ne peut passer à côté...

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UN PUR CHEF-D'OeUVRE.

La critique de domm33 (merci à elle) à bousculé mes lectures prévues dans ma PAL et à fait ressurgir en tête la lecture de la ligne verte.

Je l'avais déjà lu en 1996 en librio. Je me souviens que l'on devait attendre avec impatience le mois suivant pour lire le dénouement.

Dans la ligne livre il y a tous les ingrédients d'un page turner. Un rythme haletant, des personnages attachants ( ou détestables) et une dose de fantastique provoquant de l'émotion.

Pour moi c'est l'un des meilleurs King et certainement le plus bouleversant. Il m'est impossible de retenir les larmes pour la malheureuse et si injuste vie de John Caffet.

Il m'a fallut lutter pour le lâcher et revenir au monde réel malgré que je connaissais déjà cette histoire qui m'avait marqué adolescent.

Si vous hésitez à lire un Stephen King, par rapport à ses longueurs (reprochées par certains lecteurs) ou les scènes d'horreur, c'est le livre à lire pour le découvrir dans la maîtrise de son art.
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J'avais toujours pensé que King n'était pas pour moi, n'étant pas férue du genre horrifique.
C'était sans compter sur le Challenge Solidaire 2022 qui l'a placé sur la liste des auteurs à lire ! Autant vous dire que j'ai procrastiné un moment...

Puis j'ai ouvert La Ligne Verte... et là, j'ai pris une sacrée claque. Quelle révélation ! Et quel coup de coeur !!
De ceux qui vous déchirent et vous laissent totalement bouleversée, de ceux qui vous font remettre en question sur toute la ligne (c'est le cas de le dire). Ce roman, je l'ai fini en larmes et la vue brouillée tant les émotions m'ont submergée, et là, rien qu'à rédiger cette chronique, j'en ai encore l'oeil humide.

Ce roman, c'est une véritable ode à l'humanité, à la bonté, à la compassion et à la justice, un plaidoyer pour le respect dû aux vivants comme aux morts ou à ceux qui y sont condamnés. Il véhicule à la fois beaucoup d'amour et d'espérance et une forme de rage, de tristesse et de désillusion, tellement représentatives de la réalité de la vie et de la nature humaine.

Qu'il est brillant et extrêmement émouvant le parallèle établi entre le condamné à mort du pénitencier et le vieillard dont les jours s'étirent en maison de retraite, tous finalement soumis à la même échéance, à cette forme d'incarcération et de condamnation, quelque ait été leur vie passée, bonne ou mauvaise.
Quelle magnifique réflexion aussi sur la justice et ses errements, sur l'innocence et la culpabilité, sur le devoir et la responsabilité.

" La mort atteint chacun de nous, il n'y a pas d'exception, je le sais. Mais parfois, ô Dieu, que la ligne verte est longue ! " (p. 503)

Ici, cohabitent le bien et le mal.
A l'horreur du crime, de la violence, du vice, de la cruauté et de la méchanceté gratuite, se mêlent la bonté profonde de certains hommes, leur soif de justice, et la "magie" du surnaturel et de la spiritualité.
Sacrée alchimie, parfaitement dosée et réussie qui a su balayer mes a priori et m'envoûter totalement au fil des pages.

Je ne suis pas près d'oublier le gardien-chef Paul Edgecombe et ses hommes du bloc E, John Caffey (la douleur et les pouvoirs qu'il porte en lui), del et son Mister Jingles, Janice, Elaine, Melinda Moores... mais aussi Percy, Wharton et "la Veuve Courant".
Auprès d'eux, j'ai réellement vécu et partagé tant de moments forts, effroyables, émouvants, beaux, incroyables, mais aussi cruels et infiniment tristes.

Je ne pensais pas qu'un thriller puisse un jour me remuer autant. Il n'y a pas de doute, S. King est un génie.
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J'ai lu la ligne verte, au moment de sa parution originale en feuilleton dans la collection Librio.
L' histoire est prenante et humaine, de ces hommes qui attendent une mort atroce à laquelle la société les a condamné.
Stephen king donne sa patte fantastique à ce récit confiné dans ce pénitencier,
dernière étape avant la sortie de route définitive pour les condamnés.
L' allusion est toujours présente, à l'absurdité de cette peine de mort toujours pratiquée aux États-Unis.
Et puis, le vrai méchant de l' histoire, n'est pas un condamné à mort...
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Depuis la maison de retraite où il attend la mort, Paul Edgecombe se souvient..
1932, la Dépression dévaste toujours les plus pauvres qui errent sur les routes à la recherche d'un travail.
En 1932, Paul travaille dans le bloc E, le bloc des condamnés à morts - mort par électrocution.
C'est en 1932 que Paul fera LA rencontre qui va faire basculer sa vie et sa vision du monde.
Oui, c'est en 1932 qu'un colosse apparemment simple d'esprit fait son entrée dans le bloc E. Ce colosse, c'est John Caffey. Ce qu'on lui reproche ? le viol et le meurtre de deux petites filles. Et dans le sud des Etats-Unis, en 1932, alors que la ségrégation fait toujours loi : aucune chance de bénéficier de la présomption d'innocence. Et pourtant, dans son comportement ce détenu se démarque très largement des autres et des évènements étranges se produisent...

Quel roman !
J'avais vu le film lors de sa sortie, il y a plus de 15 ans maintenant, mais ce roman a une force telle qu'il vaudrait à lui seul de faire rentrer Stephen King dans les "classiques" de la fin du 20èmes siècle.
J'avoue avoir trouvé certains passages un peu long, avec des descriptions un peu répétitives, mais pas de quoi gâcher le plaisir de la lecture - même si la traduction laissait parfois à désirer...
Stephen King a créé une rencontre entre 2 mondes différents avec 2 personnages portant des noms d'apôtres.. lorsqu'on voit que l'un d'eux a souvent valeur d'une figure christique que l'on s'apprête à crucifier - à la mode du progrès technique - sur une chaise électrique.
Et de cette rencontre naît un fabuleux roman sur la vie, la souffrance, la mort, le Mal et la justice (divine et humaine). Ces réflexions sont amenées par un narrateur qui , où qu'il soit, se trouve dans un lieu où ses 'résidents' attendent la mort avec le risque de devenir fou, et sont soumis à l'éventuel sadisme de leurs gardiens.
Ce roman interpelle fortement le lecteur sur l'absurdité de la nature humaine qui tue ce qu'il a de bon sur Terre, alors même qu'il n'en est pas le Créateur. Et face à cela, que fait le Créateur ? Comment peut-on comprendre ou accepter ce laisser-faire, cette indifférence ou du moins cette non intervention divine?

Que dire de plus ? J'en reste tout aussi essoufflée et émerveillée que les personnages.
Un livre qui m'a arraché une larme. Un livre à lire, vraiment.
4,5/5
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La Ligne Verte voilà un chef d'oeuvre que Stephen King nous offre . Habituée et adoratrice de l'écriture de cet auteur je dois avouer que King surprends pour cet ouvrage. Avec cet auteur on a l'habitude de l'horreur, des frissons, des détails écoeurant qui hantent les nuits...pas a des histoires poignantes très réaliste ou le fantastique est la seulement pour renforcer le côté émouvant et faire ressortir la cruauté humaine.
Des grands thèmes sont abordées dans ce livre ( la vieillesse, la mort, la peine de mort, l'injustice, la maladie, le milieu carcérale) je le vois même comme une réflexion sur l'homme une réflexion sur tout ça.
Lu en version Roman-feuilleton ( prêté par une amie) en six partie je trouve que la structure du récit est très bien faite. Un Paul Edgecombe vieux nous raconte des souvenirs remontant à plus de soixante ans, des souvenirs qui l'ont toujours hantés et n'ont jamais su le libérer de ses remords.
Les retours à l'hospice assez constant en début de chaque parties sont peut être les moins plaisantes surtout si on le lit en un seul roman, ça parait répétitif, King avait une raison de faire ça : pour remémorer aux lecteurs les péripéties des épisodes suivants.
Les personnages sont pleins de psychologies tellement qu'on arrive même à s'attacher à des condamnées à mort.
Le décors ainsi que le thème principale du roman sont terrible tellement qu'on peut avoir la crainte avant de commencer le livre de se demander si on va tenir, si ça ne va pas être trop dur, trop triste, repoussant...sauf que non King arrive à faire dans la juste mesure en mettant un narrateur interne qui nous raconte son boulot dans le Bloc E avec notamment quelques moments amusants avec la complicité des employés du Bloc E, Mister Jingles...
En parlant de narrateur interne c'est la première fois que je lis un roman de King avec ce mode de narration je trouve qu'il s'en est très bien tiré, de plus ça rend l'histoire encore plus prenante.
John Caffey est typique de l'homme simplet, pauvre, qui essaye de s'en sortir dans une société ou les nègres sont exécré il est aussi doté d'une grande âme, d'une gentillesse, d'un besoin de guérir le monde dans le quel il vit ce qui va lui causer un aller simple pour la chaise électrique en tant qu'innocent.
À côté d'une bonté et une pureté au nul sans pareil de Caffey il y a des affreux comme Percy Wetmore ou William Wharton.
On aime, on déteste, on prie, on pleure, on se révolte..voilà ce que l'on ressent à la lecture. La fin est vraiment déchirante et si vrai : que l'on soit croyant ou pas punir un innocent c'est commettre le pire des crimes, ici Caffey représentait un peu l'envoyé de dieu. le narrateur est en quelque sorte damné puisque sa ligne verte qu'est sa vie et si longue et douloureuse pour avoir perdu tout ce qu'il aimait.

Le film que j'ai vu cet été est très fidèle au livre quoi qu'un peu romancé tout de même dans les deux cas le film comme le livre sont des chef d'oeuvre. Peut être pas le genre de livres que je lirais plusieurs fois car c'est se soumettre à de rudes épreuves émotionnelles mais c'est un livre qui frappe, dont on se souvient longtemps pour sa richesse de thèmes. Magnifique : à lire !


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