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4,3

sur 7131 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les enfants ont des pouvoirs spéciaux, c'est bien connu : ils devinent la tristesse qu'on veut leur cacher, ils sentent venir les tempêtes ou devinent que leurs parents sont énervés. (Les tout-petits ont cependant la fâcheuse tendance à réagir à l'irritation parentale en criant encore plus fort ce qui amorce parfois une spirale dangereuse, mais c'est une autre histoire…)

L'enfant-lumière a donc des pouvoirs, des capacités encore plus grandes de lire dans les pensées, mais c'est d'abord un enfant vrai, avec des réflexions et des émotions de son âge. Je pense d'ailleurs que Stephen King a innové dans le domaine du roman d'horreur pour adultes, en mettant en scène un gamin, non pas seulement comme victime ou accessoire du mal, mais comme acteur, comme personnage clé.

Avec l'enfance, King amène aussi le lecteur vers une émotion fondamentale de cette période de la vie où l'être humain est tellement vulnérable. La peur, entière, celle qui ne peut pas être amoindrie par un raisonnement que l'enfant n'a pas encore acquis. La peur de ce qui se cache dans le noir, la peur des monstres et des choses qui font tromal...

Au-delà des rationalisations sur la qualité de l'écriture, on aime un livre en fonction de l'émoi qu'il suscite. Est-ce qu'on ressent l'atmosphère angoissante de l'Overlook? Est-ce que la terreur du petit Dany remue un peu les entrailles et fait remonter les peurs qu'on a tous ressenties un jour ou l'autre?

Pour ma part, ce roman a eu le même effet que Psychose de Hitchcock, son souvenir revient toujours lorsque je suis seule dans le corridor d'un vieil hôtel…
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Un hôtel hanté, un huis-clos loin de toute civilisation, un hiver très rude, un homme soumis à ses colères et sa dépendance, victime d'un passé violent dans sa famille, une mère et son fils tributaires des choix et de la folie d'un mari, un enfant possédant un fort don qui leur permettra d'appeler à l'aide…

Comme beaucoup, j'ai vu le film et n'avais pas lu le roman. Bon c'est chose faite à présent.

Comme beaucoup, je sais que Stephen King n'a pas aimé l'adaptation car je le cite: «Dans le livre, il y a un arc narratif où tu vois cet homme, Jack Torrance, essayer d'être bon, mais petit à petit il évolue dans cet endroit et devient fou. En ce qui me concerne, quand j'ai vu le film, j'ai remarqué que Jack était fou dès la première scène. » Tandis que l'un montre un homme sous l'emprise d'un hôtel hanté, l'autre montre un homme déséquilibré en proie à sa colère et ses hallucinations. L'erreur de Kubrick est l'ellipse temporelle brutale (un mois plus tard) qui nous empêche de mieux connaître Jack avant l'hôtel, et donc absent de la lutte qu'il a avec lui-même.

***

Je ne pourrais jamais dire que je préfère le livre au film, comme pour Blade Runner, les deux se valent. Tandis que l'un est un génie de l'écriture, happant son lecteur jusqu'au dernier mot, l'autre, par ses nombreux travellings avant et arrière, ses forts plongées et contre-plongées, ses plans fixes qui détonnent la symétrie (et les fausses symétries) avec une froideur incomparable (des plans larges d'ailleurs, peu commun dans l'horreur), les faux champ-contre-champs, le choix de perdre le public (le labyrinthe, mais également la moquette, les couloirs, les murs – des pièces qui changent de volume, de place, de couleurs, donnant l'impression que les murs de l'hôtel se déplacent – des plans qui nous perdent dans l'espace provoqués également par des plans à travers les miroirs, des raccords en fondus enchaînés qui nous brouillent dans l'espace et le temps, le découpage temporel du film de moins en moins précis…), l'éclairage et les musiques évidemment qui sont toujours essentielles à Kubrick, et qui accompagnent avec précision la forme et le fond de ses plans, le son (la machine à écrire, le tricycle dans les couloirs, la balle projetée dans le hall, les coups de hache, etc… ) et la direction des acteurs (une pensée pour la pauvre Shelley Duvall qui a énormément souffert) et toute la symbolique sur la violence ( la violence sur les Natifs – pourquoi Kubrick choisit de dire que l'hôtel a été construit sur un cimetière indien ? La violence sur les afro-américains, la violence et la désintégration de la cellule familiale) est un incroyable réalisateur… Tout cela montre qu'ils se valent même dans leurs différences : deux grands génies.
Mais est-ce que deux grands génies se comprennent forcément ? Il est clair ici, que non.

***

Mon ressenti : l'oeuvre de King est-elle si différente de son adaptation ?
Mais voilà, si Stephen King maîtrise son sujet, il ne maîtrise pas le lecteur et pendant ma lecture je me suis posé cette question : Jack est-il vraiment une victime sous l'emprise d'un hôtel hanté ? Pourtant il a toutes les prémices pour péter un plomb tout seul. Notamment, lorsqu'il raconte son enfance avec un père très violent (la description du tabassage de la mère avec les lunettes cassées dans la purée, détail qui rend l'oeuvre d'une véracité dérangeante), son alcoolisme, ses rapports douteux avec son épouse, sa violence amnésique, ses colères, etc… On peut admettre que quelque chose cloche dans le cerveau de monsieur Torrance même avant son arrivée à l'hôtel. Utiliser l'alcool comme excuse à sa violence et penser qu'en y faisant abstraction, cette colère aura disparue. Mais n'est-elle pas cachée dans l'ombre et le confinement ne peut-il pas la réveiller? Et lorsque l'on fait une analyse plan par plan du film de Kubrick, on se rend bien compte que l'hôtel est hanté et que c'est par cette forme et non par son fond, que le film est plus fidèle au roman que ce qu'il n'y paraît. Mais cela ne tient qu'à UN mot : « interprétation ». Et l'interprétation est quelque chose de totalement subjective. Donc hôtel hanté ou homme fou dans les deux versions?

***

Dans le film, le « don » n'est pas quelque chose de primordial, tandis que le roman met logiquement beaucoup plus l'accent sur ce Shining (l'Enfant Lumière était le titre dans les premières éditions françaises), qui en fait le titre de l'oeuvre. Car dans l'adaptation, Danny pourrait tout aussi bien être un gosse « normal » que cela ne changerait pas vraiment l'histoire car même si l'enfant invoque Hallorann (bip bip bip bip bip pour ceux qui n'ont pas vu le film), son intervention est aussi brève qu'inutile (concernant le don, car dans l'histoire, c'est hautement symbolique).
Et c'est là !!! oui je pointe mon doigt mais personne ne me voit, c'est là que le roman devient une oeuvre à part qui mérite d'être lu même si vous kiffez grave le film ! le choix de Kubrick de faire du don de Danny une anecdote, donne entièrement les armes au charisme indiscutable de Nicholson, offrant l'image du père « fou furieux » dès le début, tant déprécié par l'auteur. Et on se demande, on pourrait imaginer, que Kubrick n'a lu que les 300 premières pages, en omettant toutes les dernières parties qui donnent son titre au roman. La menace dans le film est Jack et uniquement Jack (d'ailleurs on ne verra pas l'agression de Danny dans la chambre interdite, mais uniquement son pull déchiré et les marques dans le cou, qui pourraient être tout aussi bien, finalement être un acte de Jack…). Alors que dans le roman, tout l'hôtel est une menace et le Shining est là pour protéger Danny un maximum.

***

J'ai beaucoup aimé le roman. Etonnement, il m'a été plus facile de dissocier les personnages aux acteurs que ce que je pensais, tout simplement parce que la Wendy du roman est plus forte (de toute façon les figures féminines chez Kubrick sont souvent fantomatiques ou responsables des problèmes). On aura donc une Wendy beaucoup plus intéressante, beaucoup plus courageuse et confiante. Jack aussi est très différent, en lutte avec lui-même, en lutte avec son alcoolisme, on sent un homme qui veut être un bon père, et qui se retrouve acculer à des choix qu'il ne peut contrôler à cause de sa dépendance passée. Il ne ressemble pas à un déséquilibré mais à un homme qui veut faire au mieux et on éprouve de l'empathie pour lui. Et Danny est beaucoup plus éloquent. D'autre part, tout le passage du déni des adultes face aux « surnaturelles » est nettement plus captivant, que ce soit Jack et les animaux du buis, ou le docteur qui prend Danny pour un mentaliste précoce lorsque ce dernier confie quelque chose d'assez extraordinaire. Et il y a aussi « l'emprunt » du passe-partout qui montre un petit garçon bien trop curieux, ou qui lui aussi veut vaincre ses démons en dépassant sa peur, ou se prouver qu'il n'y a rien, qu'il n'y a rien, qu'il n'y a rien… Jusqu'à l'agression physique et bien réel.
Je n'ai pas aimé certains passages du roman que j'ai trouvé trop " kitch" comme les buis qui s'animent. Je pense qu'il souhaitait peut-être sortir du cliché du fantômes au drap blanc. Difficile, je pense de faire une maison ou un hôtel hanté sans passer parfois dans le kitch... Mais dans l'ensemble c'est un excellent roman de Stephen King et comme c'est le roman de Stephen King le plus lu par nos babelpotes, je pense que vous serez nombreux à le confirmer.


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"C'était la nuit que le vent se mettait à hurler autour de l'aile ouest de l'hôtel. Il détestait tout particulièrement les nuits - elles étaient pires que tout".

Danny Torrance avait peut-être le Don de réveiller les forces obscures tapies dans l'hôtel Overlook, mais Stephen King a toujours eu le Don de réveiller mes vieilles peurs et de me coller des frissons avec des choses simples ou des scénarios qui, a priori, pourraient nous paraître éculés.

Si j'avais délaissé cette oeuvre majeure du King lorsque j'étais plus jeune, c'était parce que j'avais peur d'avoir peur... Oui, ce livre me fichait la trouille !

Un hôtel isolé, bloqué durant des mois par la neige, Jack Nicholson-Torrance, une hache à la main, sa tête de psychopathe fou et voilà...

"Il alla vers la planche à hacher et saisit le manche du maillet. Il le leva et le fit tournoyer. le maillet faucha l'air avec un sifflement menaçant. Jack Torrance se mit à sourire".

C'est la publication de "Docteur Sleep" qui m'a poussé à enfin sortir "Shining" de ma pile afin de me plonger dedans. J'avoue que j'en frissonne encore et ce n'est pas à cause de la neige ou du froid. Et je pense que je n'ai pas été la seule à avoir la trouille durant ma lecture !

"Il eut l'impression que ses testicules se transformaient en deux petites bourses ridées, pleine de glace pilée, et ses tripes en gélatine".

L'histoire, je la connaissais, en gros, mais le détail fut encore plus terrifiant, angoissant... Et le King, malgré une écriture assez "simple", possède un véritable talent de conteur pour nous conter son histoire qui nous entraîne petit à petit dans l'horreur, avec un vieil hôtel dans les personnages principaux. Il est temps de compter vos abattis !

Parlons un peu de ce personnage pour le moins inhabituel... Construit en 1907, l'Overlook est un somptueux hôtel des Montagnes Rocheuses qui a changé de nombreuses fois de propriétaires, passant dans de mauvaises mains. Bref, c'est un hôtel qui a un passé pour le moins "agité" et surtout particulièrement sanglant : suicides et meurtres. Quand au précédent gardien, il a massacré sa femme et ses deux filles...

Certaines personnes exceptionnelles possédant le Don peuvent se retrouver, malgré elles, témoins de ce passé sanglant sous la forme de visions, d'apparitions, de fantômes,... Ce qui fut le cas pour Dick Hallorann, cuisinier et d'une femme de chambre. Ce sera pareil pour le tout jeune Danny "Prof" Torrance.

La femme qui gisait dans la baignoire était morte depuis longtemps. Elle était toute gonflée et violacée et son ventre, ballonné par les gaz et ourlé de glace, émergeait de l'eau gelée comme une île de chairs livides. Elle fixait sur Danny des yeux vitreux, exorbités comme des billes.

Un hôtel isolé qui semble doué d'une conscience autonome et foncièrement malfaisante... Fallait penser à l'écrire et le cauchemar que le King eu en 1974, dans la chambre 217 d'un hôtel où sa famille était les seuls clients, n'y est pas étranger.

Y'a pas à dire, Stephen King sait vous terrifier uniquement avec des ambiances angoissantes, des vieux ascenseurs, des tuyaux d'incendie et des buissons de buis représentant des animaux.

Au cours du roman, j'ai ressenti des frissons d'angoisse avec ce foutu hôtel qui avait lancé une véritable OPA de séduction sur Jack, ne sachant pas s'accaparer de l'esprit de Danny, qui lui, faisait de la résistance. Brrrr, oui, j'ai eu peur.

Ce livre, c'est une écriture qui fait mouche, du suspense, de l'angoisse, des temps fort, un huis-clos oppressant... le tout distillé goutte à goutte.

Le fait d'attendre aussi longtemps pour découvrir ce roman fut une bonne chose parce que cela fait peu de temps que j'ai appris que le King était dépendant à l'alcool lorsqu'il a écrit ce livre, tout comme son personnage, Jack Torrance. Cela confère au récit une force bien plus grande que s'il avait été écrit par un auteur sobre comme un moineau.

L'auteur savait très bien ce que Jack pouvait ressentir lorsqu'il se retrouve sans alcool, essayant tant bien que mal de s'en sortir; comme il savait bien l'état d'esprit que son personnage pouvait avoir lorsqu'il cédait aux chants des sirènes pur malt.

Si Stephen King détesta l'adaptation de Kubrick c'est parce qu'il lui reprochait d'avoir négligé les thèmes de la désintégration de la famille et de l'alcoolisme qu'il traitait dans ce livre avec une sacrée justesse.

Autre chose, si dans le film, Jack Nicholson/Torrance cédait assez vite à la psychopathie ambiante, sombrant rapidement du côté obscur de l'hôtel, il n'en est pas de même dans le livre où l'auteur prend le temps de le faire sombrer dans le déchéance. On voit Jack changer petit à petit et on tremble pour sa famille.

C'est ce qui donne tout le sel au récit : pas de précipitation ! L'Overlook infiltre l'esprit et les veines de Jack avec lenteur, prenant possession de lui, petit à petit, mais pas à 100% puisque Jack réussira tout de même à avoir quelques moments de lucidité, dont un fort important pour mettre en garde son fils : la marionnette a eu un sursaut de résistance...

Puisque je viens de vous parler de Jack, je vais m'attarder sur les autres personnages : il est un fait que certains sont plus attachants que d'autres et j'ai ressenti une tendresse particulière pour le petit Danny, 5 ans, qui va devoir faire face à des écueils dont il n'est pas préparé, ainsi que sa mère qui doit le protéger et pour le cuisinier, Hallorann, qui a le Don lui aussi.

Si le petit Danny a le rôle phare (normal pour un enfant lumière), si l'hôtel Overlook a un rôle central, si le cuisinier Dick Hallorann aura son importance, si Wendy, la mère de Danny joue son rôle de protectrice du mieux quelle peut, Jack Torrance est la pièce maîtresse du roman.

Voilà un autre point que j'ai apprécié dans "Shining" : l'évolution de Jack Torrance. Au départ, ce n'est qu'un pitoyable poivrot, un pilier de comptoir. Un homme au caractère versatile, changeant d'avis comme les vapeurs d'alcool changent sous la direction du vent. Comme toujours, c'est le même combat : il veut arrêter de boire, mais il veut le faire sans aide aucune, uniquement par sa seule volonté, ce qui est quasiment impossible.

Bref, pas un personnage que l'on a envie d'aimer. Pourtant, lorsque King nous parle de lui, nous faisant découvrir dans le récit ce que fut sa vie, sa jeunesse, nous parlant de ses ambitions perdues, de son père violent, de l'amour qu'il ressent pour son fils, Danny, et bien, mon regard a changé et j'ai commencé à ressentir de l'empathie pour lui.

Il n'est pas coupable de tout... L'hôtel a pris possession de lui et il n'est plus qu'un pantin dans les mains d'un marionnettiste plus fort que lui.

Un autre point que j'ai bien aimé : dans les dernières pages, lorsque tout est consommé et consumé, l'auteur nous montre que l'Overlook peut avoir une influence maléfique, diabolique, même sur les gens les plus purs... Achevant de me convaincre, par là-même, que Jack n'avait pas la capacité de résister et qu'il ne fut qu'une marionnette pour l'hôtel.

La télépathie, le combat de l'écrivain contre la page blanche, la famille, la solitude, le passé, la dépendance à l'alcool... sont des thèmes qui, dans ce roman, sont exploités avec une rare justesse.

Merci, Stephen, de m'avoir, une fois de plus, donné une excellente histoire bien frissonnante avec des personnages forts ! Si un jour je te croise, je pourrais te dire que ta littérature a marqué ma vie, avec celle de Conan Doyle (mais lui, je risque moins d'avoir l'opportunité de le croiser).

PS : j'ai tellement été perturbée par ce livre que j'avais publié ma critique de "Shining" dans "Docteur Sleep"... Oups !!!

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Shining, grand classique de la littérature d'épouvante qui fut adapté au cinéma par Stanley Kubrick. le film est plus connu par le grand public que le livre, alors qu'en fait, il s'en écarte tellement qu'hormis la trame globale, il n'y ressemble que de très loin. Ce qui ne fut pas du tout du goût de Stephen King.
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J'ai lu le roman bien avant de voir le film, et je dois reconnaître que j'ai adoré les deux, puisque ma lecture n'a pas été parasitée par la soi-disant adaptation qui en a été faite.
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Dans la famille Torrence, il y a le père, Jack, traumatisé par les maltraitances subies durant son enfance. L'alcoolisme et la violence du père, l'apathie de la mère.
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La mère, Wendy, dotée d'une mère qui l'a toujours rabaissée, et enfin Danny, 5 ans, adorable gamin très en avance pour son âge, d'autant que son ami Tony, pas si imaginaire que ça, l'accompagne et lui envoie des images du futur. Pas cool, les images.
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Mais Tony ne fait pas tout, puisque Danny a un Don. Il peut lire dans les pensées des gens, notamment celles de ses parents. Terrifiant pour un gamin de cet âge, qui redoute plus que tout que ses parents ne s'aiment plus et qu'ils divorcent.
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Suite à un énième renvoi de Jack, écrivaillon ayant réussi à se faire acheter une nouvelle et croyant dur comme fer qu'il a la trempe d'un grand écrivain, le déménagement de la petite famille isole complètement Danny qui perd tous ses copains et se retrouve bien seul.
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Mais Jack a des accès de violence qui lui font perdre encore une fois son travail, et c'est le couteau sous la gorge qu'il se voit obligé d'accepter un poste de gardien dans un hôtel isolé en pleine montagne, où ils devront passer tout l'hiver, coupés de toute civilisation.
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C'est dans une coccinelle, dont le moteur tient tout juste à l'aide de deux bretelles de soutif ou pas loin, que la famille arrive dans ce gigantesque hôtel... qui semble les attendre de pied ferme.
Hanté, pas hanté... j'ai bien envie de dire oui. Je me suis posé pas mal de questions au cours de cette lecture. À vous de vous faire votre opinion.
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Pour moi, il s'agit donc d'une relecture, dans le cadre d'une LC Stephen King avec tout plein de babelpotes. Après avoir lu Marche ou crève avec Chrystèle, Yaya et Patounet (en mode diesel), je me suis lancée dans Shining avec Pollux Chou Bis, El cameleon pour les intimes.
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J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle plongée dans ce roman, même si cette fois, le visage de Nicholson s'imprimait dans mon esprit. Je me dois toutefois de reconnaître que même si l'adaptation n'a pas plu à l'auteur, le film m'a marquée.
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Je conseille donc cette lecture dont on ne sort pas indemne, et la réaction de Stephen King au film de Kubrick ayant été d'écrire un second roman qui fait suite à Shining, je vous invite à découvrir Docteur Sleep, où nous retrouvons un Danny adulte, qui ne s'est pas remis de ce qu'il a vécu étant enfant.
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AprèsCarrie (1976), Salem (1977), voilà l'extraordinaire Shining (1979)! Un livre très puissant, un vrai roman psychologique plein de finesse et d'une grande sensibilité. La montée en puissance de ce don étrange -le « Shining »- est remarquable et un vrai suspense se met en place tout tranquillement -comme souvent chez le King- pour réellement exploser dans la toute dernière partie. Tout y est: l'amitié et l'ami imaginaire, l'amour, la fragilité de l'enfance, la solitude, l'isolement ou l'enfermement, la folie… Une fois de plus un grand roman exaltant et extrêmement bien écrit,un grand « page-turner » empli des vibrations de l'hôtel Overlook perdu dans le coton silencieux des masses de neige qui le cernent… Écoutez les bruits sourds naissants et les cris qui montent dans nos têtes !
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Voila un livre qui n'as pas vieilli. Un ouvrage de plus de 30 ans qui n'as pas pris une ride. J'ai adoré du début à la fin.

Ici Stephen King nous plonge das un univers a la fois banal et malsain. On s'attache rapidement aux personnages, on les comprends et on a peur pour eux. L'histoire se déroule lentement, avec un style très simple. Pourtant, à chaque chapitres, la pression monte de plus en plus.

L'apogée du livre est atteinte dans la chambre 217 qui m'as donné de grand frissons comme rarement j'en ait eut. A aucun moment on ne s'ennuie, il faut toujours que l'on lise le chapitre suivant, même lorsque l'on s'aperçoit qu'il est déjà trois heures du matin et qu'il faudrait dormir.(Essayez de dormir en plein milieu du livre, ce ne seras pas évident^^)

En bref du grand Stephen King, peu de personnages, une ambiance malsaine, un style simple mais efficace, une fin convenable (j'aurais aimé voir un ou deux morts de plus mais c'est mon coté sadique).
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"- Danny ! Viens ici, petit voyou ! Viens recevoir ta raclée, comme un homme !"

Jack Torrance, écrivain raté et alcoolique avéré, accepte un poste au coeur des montagnes rocheuses du Colorado. Accompagné de sa femme Wendy et de son fils Danny, il va être gardien de l'hôtel Overlook pour les mois d'hiver. Une escale de solitude qu'il espère propice à la création littéraire. Mais l'Overlook n'a pas dit son dernier mot. En plus, il s'avère que Danny a un don étrange, le "shining" ! le cauchemar est déjà commencé…

Shining, c'est d'abord pour moi le film de Kubrick que j'ai vu des dizaines de fois. Il était temps de découvrir enfin le livre de Stephen King. Une lecture forcément émaillée de comparaisons entre les deux oeuvres.

L'Overlook est finalement peut décrit ce qui laisse une grande place à l'imagination. On en apprend plus sur son histoire, son passé. C'est un personnage à part entière au coeur de l'histoire. Danny, lui, est le véritable héros ce qui est moins le cas dans le film.

Shining est un roman sur l'alcoolisme, sur ses ravages sur la cellule familiale. King connait le sujet, il en parle parfaitement. Tout sonne juste. Quand enfant, on a côtoyé un adulte alcoolique, on reconnait et on comprend les craintes de Danny, ses angoisses à l'idée que ressurgissent les périodes où son père "faisait le vilain"… C'est aussi un roman sur la possession, outre l'alcool, Jack Torrance est possédé par l'Overlook qui s'insinue en lui comme un poison coulerait dans ses veines.

Une fois de plus Stephen King nous embarque avec son écriture addictive pour ne plus nous lâcher avant un final à la hauteur de la tension qui habite tout le roman. le bruit du maillet qui siffle dans les airs résonne encore dans mes oreilles…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Pour ma centième critique sur Babelio (en douze ans ça ne fait pas bézèf...), il fallait que je parle d'un coup de coeur, d'un chef d'oeuvre, d'un incontournable, que dis-je ! d'un bijou !
Oui oui, vous le savez peut-être mais je suis une admiratrice inconditionnelle (et éclairée, j'ose le croire) de Stephen King.

Cette année, j'ai décidé de lire ou de relire un roman du King chaque mois. En janvier, je me suis attelée à la relecture de Shining, quinze ou seize ans après ma découverte.
On a parfois une certaine appréhension à relire des livres qu'on a adoré adolescent(e). Pour ce qui est de Stephen King, je sais que cela n'arrivera jamais, trop consciente de la qualité de ses textes, moi qui découvre toujours avec autant de plaisir ses romans. D'ailleurs en 2020, ce fut les tomes 4 et 5 de la Tour Sombre, qui sont de pures merveilles, ainsi que Duma Key, un poil en dessous mais qui vaut la peine malgré tout.

Bref, où en étais-je ? Ah oui, j'ai relu Shining... Et c'était génial.

Quoi ? vous êtes encore là ?
Je croyais en avoir assez dit... Ai-je vraiment besoin de présenter ce livre ? Il y a déjà 406 critiques, je n'ai rien à ajouter qui n'ai déjà été dit.
Pour ma centième, j'ai décidé d'écrire une critique inutile.

A toi qui est resté jusqu'au bout, sache que je ne me moque pas de toi, je te respecte pour ta persévérance... ou ton humour ;)
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Pas moins de 142 critiques pour ce fameux livre, ou livre fameux, au choix...
Je viens de lire la critique de miss Nastasia-B, pas tendre, mais bon, à chacun ses goûts, le côté "Grand Guignol" de Stephen King ne plait pas à tout le monde, c'est certain.
En ce qui me concerne, j'ai été "élevée au King"... Enfin, je me suis nourrie dès mon plus jeune âge (11ans) de cette littérature que certains disent mineure, mais que je qualifierais de grande guignolesque, dans le sens où, comme dans le théâtre Grand Guignol du 19ème siècle, on vient pour avoir peur, pour voir du sang, des têtes tomber, des membres arrachés, de la cervelle gicler, tout ça dans le plus grand respect de la tradition horrorifique et pour notre plus grande joie frissonnante, et surtout, on sait que tout cela n'est que du spectacle, que l'on ne risque rien à se faire peur, à toucher du doigt la mort, ou du moins son image, un peu grotesque. Parce que le but n'est pas de se sentir mal, mais d'avoir une grosse peur, un gros dégout, mais une fois le spectacle terminé, ou le livre refermé, on ne déprimera pas, on sera heureux d'avoir eu peur, d'avoir compatit avec les personnages, mais voilà, ça n'ira pas plus loin, tout ça n'est que "Fantasy", rêves et cauchemars, et ne peut pas nous atteindre.
Et Stephen King ne fait pas d'exception avec Shining, un de ces premier roman célèbre.
L'histoire, tout le monde la connait (ou presque...) : une famille - le père, professeur licencié pour faute professionnelle, la mère, un peu perdue, et le fils, 6 ans, petit garçon très intelligent et sensible - part pour passer l'hiver dans les montagnes du Colorado, où leur a été confiée la garde d'un grand hôtel à l'histoire sulfureuse, l'Overlook.
Après une installation rapide - pendant laquelle Dany le petit garçon va faire la connaissance de Dick Hallorann, le chef de cuisine, vieil homme qui possède un don que partage aussi Dany... le Shining, cette faculté de voir l'avenir, de lire dans les pensées des autres aussi - la petite famille va se retrouver coupée du monde pendant plusieurs mois. Mais quand on est un petit garçon, ce genre de pouvoir est lourd à porter, il fait peur... Et surtout quand les images que Tony lui montre (Tony est celui qui guide Dany vers ses visions) sont atrocement violentes et qu'elles mettent en cause ses parents, surtout son père.
L'ambiance de huis clos, la pression qui va crescendo, la peur qui s'installe, les fantômes qui se réveillent, et la folie qui explose... Oui, c'est une fin en apothéose, une folie meurtrière déchainée. Alors oui, il y a de la cervelle qui gicle, du sang, des larmes et des cris, des morts... Parce que tout est mis en place pour que cela se passe ainsi. Et c'est bien ainsi.
Stanley Kubrick a bien exploité le livre dans son film, qui doit surtout sa réussite à la musique et à la présence de Jack Nicholson. On peut y admirer les boiseries et les moquettes du bel hôtel qui tient lieu d'Overlook, et qui existe vraiment. de fait, les animaux de buis deviennent labyrinthe, et certaines scènes du livre ont carrément été supprimées du film, mais l'essentiel y est.
Ci-dessous un lien vers une de mes pages Facebook spéciale Shining.... de magnifiques photos du film et d'artistes inspirés par Shining.

Lien : https://www.facebook.com/med..
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Avec le recul, je me dis que j'aurais dû lire Shining d'un seul coup et pas de manière aussi étalée dans le temps. C'est comme quand on vient de manger un Snickers, cacahuète par cacahuète, bouchée de pâte à MilkyWay par bouchée de pâte à MilkyWay, et qu'on a suçoté le caramel au lieu de croquer une bonne fois pour toutes dans la barre pour que toutes les saveurs se mélangent (cf. Ratatouille, quand Rémy fait découvrir à Emile que le goût réuni du fromage et du fruit est meilleur que le goût des deux aliments séparés). J'aurais bien aimé croquer Shining à belles dents pour que tous les goûts m'explosent au visage.

J'aurais peut-être dû manger la vraie marque Snickers au lieu de prendre une traduction française. Parce que du coup, le célèbre "Euh… Quoi de neuf Docteur ?" de Bugs Bunny se retrouve traduit par : "eh bien quoi de neuf prof ?". Ha ces chers traducteurs de 1980 ! Enfin, celui-ci m'a bien faite sourire, au moins, et plus jamais je ne regarderais les Looney Toons de la même manière. On y parle aussi du feuilleton "L'homme qui valait six milliards". A ma dernière connaissance, ne valait-il pas que trois milliards ? Ou alors je reste trop coincée sur mon éducation francophone, qui était déjà mal traduite à la base ? Maybe.

J'ai été assez déçue de ne pas retrouver certains éléments du film chéri de Kubrick dans le livre. Je sais que je ne devrais pas fonctionner dans ce sens mais j'ai beaucoup regardé l'adaptation ciné et, oh! désespoir ! La hache mythique de Jack Nicholson n'est en fait qu'un maillet de roque (variante américaine du croquet). Moins flamboyant, tout de suite. Tout aussi efficace, je le concède. Pas non plus question de parler à son doigt prénommé Tony ici. Tony est bien distinct de Danny (et en même temps le même, ben oui ça reste Stephen King). Dans ce personnage, j'ai retrouvé les prémices du fonctionnement de son futur personnage, "Ça". le vélo du gamin, avec lequel il fait le tour de l'Hotel, interrompu par des fantômes de gamines… Envolé, parti, perdu. La dame nue et sexy n'est là que pour faire plaisir à ces messieurs parce normalement, madame n'est qu'un cadavre gonflé par les gaz de putréfaction et l'eau de son bain. Glam glam tout ça.

Malgré ces petites déceptions personnelles, Shining est… grandiose. Avant de lire plusieurs Stephen King, je ne savais pas que la magie est si présente, dans la moindre de ses fictions. On parle de "maître de l'épouvante", "Dieu du thriller" mais, dans l'un ou l'autre de ces genres, c'est la magie qui me plait le plus. Les phénomènes inexplicables autant que la magie d'une fiction qui nous contraint à passer des nuits blanches pour connaître le déroulement.

Je pensais que l'auteur ne savait pas finir ses romans de manière valable, à part pour quelques exceptions. Je me trompais. La fin de Shining est terriblement bien ficelée et comme c'est ce que je me dis de la fin de plusieurs de ces livres, je dois reconnaitre que mon avis était tronqué par les quelques histoires dont je n'ai pas aimé la fin. Quel travail il a du fournir pour un tel foisonnement de détails, pour créer une telle intrigue. J'ai versé ma petite larme autant que je me suis sentie anéantie par la perte subie par le petit Danny, tellement on s'attache à ce mioche.

Phénomène dingue aussi, c'est que j'ai acheté mon exemplaire sur une brocante. C'est en le lisant que je suis tombée sur une enveloppe glissée entre les pages. Il a vraiment fallu qu'une lettre qui sort d'on ne sait où soit glissée dans un Stephen King. Un que je lis de surcroit ! Ce type a la capacité de nous entourer de mystère, même dans nos vies concrètes.
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