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EAN : 9782845902626
170 pages
Arfuyen (05/01/2018)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Mes poèmes
sont au-delà
de toute certitude

Au-delà des valeurs héritées

Ils portent en eux
toutes les contradictions
Que lire après Pressée de vivreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
 
 
Anise Koltz, grande poétesse, vient d'avoir quatre-vingt dix ans
– le 12 juin dernier ‒, et publie un recueil intitulé
« Pressée de vivre suivi de Après ».
Le titre, un rien provocateur, laisse entendre sa hâte d'en finir
avec cette vie actuelle et connaître « cet Après » qu'elle ne connaît
pas et qu'elle appelle fatalement de ses voeux.
Il est à noter son goût pour les antagonismes, pour les contraires
qui loin de s'opposer se complètent et s'expliquent, tels l'ombre et
la lumière, la fin et le commencement, la vie et la mort.
Selon Laurent Albarracin :
« c'est bien l'exacerbation de la guerre
des contraires, …, qui manifeste le vivant.
La vie après la mort n'est pas la vie sans la mort.
N'est donc pas non plus la mort sans la vie, mais
le lieu où la vie et la mort sont un, dans leur lutte
impossible à terminer.»
La poésie peut-elle aider à comprendre ?

" Mes poèmes interrogent
ils n'expliquent pas
p.118

" le ciel fatigué
ne sait où se poser

Le soleil ralentit
comme bloqué
par un frein invisible

La nuit finit par s'effondrer
sur nous
sans lieu
sans Dieu

L'invisible palpite
dans l'obscurité
p.113

" Mort
je te connais
je te provoque
je ne te déguiserai
d'aucune croyance

Je ne te donnerai pas mes pensées
ni mes paroles

Je ne te donnerai pas mon ombre
qui me devance à chaque pas

Comme aux chiens
je ne te donnerai
que mes os à ronger
p.114

" Que restera-t-il de ma vie
de ma mort ?

J'inspire
j'expire
pour qui ?
pour quoi ?
p.116

" le vent écrit ses lois
dans le désert
s'associant à la solitude
du sable
qu'il sache devant lui
comme dans une meute
de chiens haletants
traversent à la fois
commencement et fin du monde
p.117

" Vie et mort
se perdent dans le vide
sans nous toucher encore

Leurs regards
nous regardent
sans regarder
p.119

" On ne meurt pas
uniquement de sa propre mort

Je partirai
sans crainte
libre de croyances
mais avec l'espoir
de te retrouver

Ta voix résonne encore en moi
comme la mer
dans un coquillage
p.121

" Dans mes poèmes
l'atmosphère retentit
comme un tambour
que personne n'entend
mais qui bat
comme une métaphore
du silence
p.126

" le soleil
n'est déjà plus le soleil
repoussé par des signes nocturnes

Une fois la lumière endormie
les origines s'éloignent
les images s'enterrent doucement
p.123

" La main lourde du soleil
se repose sur ta nuque
la chaleur se déchaîne
le temps
suit les chameaux
qui traversent lentement
le désert
p.129

" le soir quand l'horizon s'écroule
je mène une seconde vie
dans mes rêves

Souvent je marche
pendant des éternités
sans me rencontrer

J'erre parmi mes rêves
non encore rêvés

p.131

" le silence n'a ni fin
ni commencement

Il appartient
à une plaine illimitée
p.135

Et APRES ?

" le matin me réveille
par les cris des mouettes
qui m'appellent

L'océan s'établit
sur la plage
jetant des coquillages
par-dessus bord

J'enlève mes sandales
pour sentir cette eau sauvage
sur ma peau

Je m'associe
à ses vagues éclatées
qui se noient
dans l'étendue du sable
p.141

" L'obscurité diminue
les alentours changent

Le matin s'illumine
la poésie traverse
une migration de paroles
p.142

" Derrière ma fenêtre
commence l'infini
p.144

" Je marche
sans m'apercevoir
que je marche

La distance est intérieure

J'essaie de toucher
des présences
à peine visibles

Je tourne en rond
suspendue à une fin
qui s'efface
p.146

" Entre commencement et fin
la lumière s'est éteinte

Un nom brûle quelque part
faisant tourbillonner le vent
qui emportera mes cendres
p.147

" Soudainement
le poème se lève
sous ma plume

Jusqu'ou le suivrai-je
n'ayant gardé
que sa mélodie

Les paroles s'isolent
pour se noyer
dans le noir
p.149

" de la naissance
à la mort
le temps nous dirige

Mais le soleil
s'empare de notre ombre
pour nous faire entendre
les chants de la terre
qui résonnent
à notre insu
p.160
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je suis l'impossible
du possible
l'encre est mon sang

Si je dessine un arbre
il grandit sous ma plume

Si je dessine un feu
ma feuille s'embrase

Mes yeux creusant la distance
j'invente
un autre présent
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Dans notre vie
repose une autre vie
non expérimentée
mais existante
qui nous suivra
jusque dans les ténèbres
de la mort
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Le matin me réveille…



Le matin me réveille
par les cris des mouettes
qui m’appellent

L’océan s’établit
sur la plage
jetant des coquillages
par-dessus bord

J’enlève mes sandales
pour sentir cette eau sauvage
sur ma peau

Je m’associe
à ses vagues éclatées
qui se noient
dans l’étendue du sable
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Le temps est sans visage
sans bruit

Il se confond
avec le jour

Il se confond
avec la nuit
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Après notre mort
nous quitterons
la fiévreuse reconstruction de nos corps
pour nous allonger sous terre

Le temps cessera de vieillir
nous ne respirerons plus
la lumière sera absente
positif et négatif
n'auront plus d'importance

Nous serons confrontés
aux spectres

p.154
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Videos de Anise Koltz (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anise Koltz
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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