Miroir : Le reflet du mal

Comme il se doit, je remercie les éditions du 38 et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse critique « Mauvais genres » de mars dernier. J'avais une fois encore fait une (très large) pré-sélection parmi les titres proposés, mais indéniablement, celui-ci avait attiré mon attention, car je l'avais déjà repéré lors d'une opération publicitaire sur Babelio justement – vous savez, quand la page d'accueil se trouve entourée par des bandes de présentation d'un ou plusieurs livres ? Pendant quelques jours en début d'année, on avait eu ainsi les futures publications des éditions du 38, et ce livre-ci en particulier faisait partie de ceux que j'avais d'emblée placés dans ma wish-list. C'était donc une très bonne surprise de le recevoir !

Je ne connaissais pas du tout l'autrice, qui a pourtant une production assez importante déjà – sachant qu'elle ne se serait lancée dans une carrière littéraire qu'en 2018. Sa mini-biographie indique qu'elle a d'abord travaillé dans l'informatique, mini-bio que j'ai lue à l'instant, c'est-à-dire après avoir terminé le livre, mais tout à coup je comprends mieux sa maîtrise du sujet de ce livre.
Nous sommes aux côtés de Charlie, alias Djinn, qui s'exprime à la 1re personne du singulier tout au long du livre. Jeune femme ayant suivi un entraînement de style paramilitaire pour le moins musclé, elle gagne (très bien) sa vie en tant que tueuse à gages, et aussi « chef » de la petite équipe qu'elle forme avec Zoltan, hacker de génie qui lui fournit toute l'aide logistique dont elle a besoin. Ils oeuvrent à partir du darkweb, où l'on trouve tout et n'importe qui – dont les quelques commanditaires de ces meurtres organisés, parmi eux certains États semble-t-il, quand l'un ou l'autre personnage important devenu trop « gourmand » doit être remplacé par un autre pion… C'est tout l'envers d'un décor qui nous est ainsi présenté, à peine effleuré pourtant, car il en ressort en permanence qu'il est aussi extrêmement dangereux, y compris pour ses « ombres » comme Charlie, quand leur cote baisse un peu trop.
Or, justement, un copycat s'amuse à reproduire quasi à l'identique les dernières missions de Charlie, la mettant ainsi en danger dans ce monde impitoyable. Mais qui est-il ? Admirateur ? Concurrent ? ou pire ?...

On entre ainsi dans un univers dur, glauque, et il faut savoir que certaines scènes sont réellement insoutenables, même si l'autrice s'attache à les suggérer à peine… mais avec suffisamment de détails esquissés pour qu'on se représente parfaitement ce qu'il s'y passe, comme dans les films policiers qui jouent astucieusement sur un registre plus glauque en plein milieu d'une histoire apparemment « normale ».
Ici, pourtant, il n'est pas tellement question de normalité. Si nos personnages sont présentés avec une certaine humanité, on ne nous laisse jamais oublier que ce sont avant tout des tueurs (sur le terrain comme Charlie, ou « indirects » comme Zoltan à travers son support).

À ce sujet : je reste assez partagée à propos des personnages, qui oscillent entre une présentation soignée… et de véritables caricatures. Chaque personnage est plus ou moins un cliché que l'on retrouve dans n'importe quel (mauvais) thriller du genre, avec en premier lieu les personnages principaux : on a la fille super-douée dans son « boulot », qu'elle exécute sans état d'âme (on a même un exemple assez dérangeant lors d'un de ses premières missions relatées ici), elle est la meilleure des tueur/ses à gage de sa génération avec une cote excellentissime sur le darkweb ; Zoltan est quant à lui l'archétype du hacker qui vit reclus dans son bunker, envahi d'emballages de malbouffe partiellement moisis, et qui ne sort quasi plus de là. Et alors je ne parle même pas du copycat… comme je ne veux pas divulgâcher, je mets sous balises. Je n'ai pas trouvé crédible un seul instant ce gars insaisissable, véritable incarnation du Mal (même si ce n'est pas tout à fait dit ainsi), qui a des talents dans tous les sens – hacker et tueur tout à la fois, alors qu'on ne cesse de nous asséner depuis le début que ça ne peut se faire qu'en équipe, ce qui explique la collaboration de Charlie avec Zoltan ! - et parvient à doubler / infiltrer / faire trembler à lui tout seul (sans qu'on sache trop comment, cela dit) des équipes surentraînées entières ! Sérieusement ?...
Bref, c'est tout simplement « trop », et peu à peu on glisse vers une lecture-plaisir pour le délassement – pour autant qu'un thriller relativement sanglant puisse être délassant, il faut être adepte du genre (ouf, c'est bien mon cas !), mais clairement ces personnages très stéréotypés donnent l'impression d'être les super-héros d'un film d'action sans envergure, où le spectacle seul compte, en dépit d'un réel contenu… et c'est dommage.

Par ailleurs, s'ils sont présentés de façon généralement très humaine malgré tout – et on notera que c'est là un vrai tour de force ! – on a parfois l'impression de passer à côté d'eux sans parvenir à les comprendre. En effet, l'autrice les saisit à l'instant T de l'action, sans trop travailler leur histoire personnelle. En ce qui concerne Charlie et Zoltan, par exemple, on ne sait pas pourquoi ils se sont lancés dans une telle « carrière ». Zoltan ok, mais encore une fois on est dans le cliché : très doué en informatique, il s'est improvisé hacker dès l'adolescence, ça a marché, et de fil en aiguille c'est devenu sa vie. Mais Charlie ? Pour rester dans l'imaginaire collectif, un tel personnage devrait être plus ou moins exclu de la société « normale », avoir un passé lourd ou que sais-je… mais ici, on ne sait rien, justement, de Charlie… si ce n'est qu'elle entretient des relations correctes (certes très épisodiques) avec ses parents, ce qui contredit toutes les hypothèses de base. Pourquoi s'est-elle retrouvée à choisir (car l'autrice insiste quelquefois sur le fait qu'elle a choisi de faire ça de sa vie) un tel métier ? Mystère, ce ne sera jamais abordé, et je trouve que ça manque – oh, ce n'est pas indispensable à la compréhension de l'intrigue ! mais nous raconter, même juste souffler au creux de l'oreille, quelques éléments qui expliqueraient comment et pourquoi Charlie s'est retrouvée dans une telle vie professionnelle, aurait fait de ce livre un « grand » thriller, alors que là on reste un niveau en-dessous.

Pourtant, comme je disais aussi, certains de ces personnages, Charlie en particulier, évoluent dans un véritable questionnement au fil des pages, une remise en question qui est tout à fait convaincante aux yeux du lecteur, et qui la rendrait presque sympathique, et certainement touchante! de la sorte, elle sauve l'impression autrement très caricaturale qu'elle et ses compagnons de livre pourraient laisser au lecteur.

Quant à l'écriture, elle est précise et acérée, tout à fait adaptée à ce genre de récit, ponctuée par des chapitres jamais ni trop longs, ni trop courts, ce qui lui donne indéniablement un bon rythme. Pas tout à fait un page-turner, ce court roman se laisse lire avec enthousiasme. J'ajouterai à ça que la qualité graphique participe au plaisir : en effet, on trouve en début de chaque chapitre une reproduction en noir et blanc du haut de la couverture. Cette fille (du moins c'est ce que l'on devine, puisqu'elle est de dos) dans une posture que l'on pourrait qualifier de « pensive », et qui cadre tout à fait avec la personnage principale, est comme un rappel constant de cette évolution, de ce questionnement existentiel qui traverse Charlie, jusqu'à la fin. Une fin en forme de happy end, j'allais dire « bien sûr », même si je reste un peu mitigée : était-il vraiment nécessaire de parsemer la route de tant de morts pour arriver à une fin pseudo-heureuse ?
C'était donc une bonne lecture-plaisir pour qui aime le genre, avec toutefois un (énorme) potentiel qui n'a pas été vraiment exploité, laissant ainsi un avis général plutôt positif mais malgré tout un peu mitigé.

L'originalité de ce thriller provient de ses protagonistes, une tueuse à gages et son complice hacker, tous les deux affiliés à un réseau opérant depuis le Dark Web, et menacés le jour où ils sont persécutés par un "copycat", personnifiant le mal absolu (lecteurs sensibles... etc.).
Vu la facilité (et sans état d'âme) avec laquelle Charlie, la tueuse égoïste, élimine ses victimes, on hésite à s'attacher à elle et pourtant... l'auteure y réussit en décomposant les sentiments de cette femme, qui face aux crimes de "l'autre" se trouve face à un miroir d'elle-même.
Avec son écriture fluide et châtiée, supportant un rythme rebondissant continuel, j'ai été captivée par ce roman accrocheur.

Pour commencer, je tiens à remercier Babelio et les éditions du 38 pour l'envoie de ce livre sous le cadre d'un masse Critique.

Pour être franche, je n'attendais pas grand chose de ce roman. Ce qui fait que ce fut une vraie surprise pour moi. J'ai adoré ce roman prenant, bien mené et addictif à souhait.

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Nous suivons donc Djinn, une tueuse a gage dans ses missions. Sauf que tout ne ce passe pas comme elle le voudrait. Une sorte de copycat, s'amuse à faire ses oeuvres à chaque endroit ou elle à une mission. Ce qui fait que sa notoriété baisse sur le réseau des ombres une organisation sur le darkweb et pire, elle et son entourage sont mis en danger.

S'ensuit pour elle une course contre la montre pour découvrir qui l'imite et pourquoi? Sans oublier qui l'a trahie? Car pour Charlie rien n'est facile. Elle n'a pas que le copycat à chasser mais le traitre qui aide ce dernier à la copier.

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J'ai adoré suivre Charlie et son évolution au fil des pages. Elle est agréable, humaine et surtout intelligente.

Les personnages secondaire ne sont pas mis de coté pour autant. Ils sont développer, construit et ce, même si on est pas avec eux.

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L'autrice à, de son côté, une belle plume. Fluide, prenante, entrainante. Elle sait nous garder entre ses pages, nous poussant à lire la suite. Pas un instant elle nous laisse du répit, nous happant par le suspense présent à chaque pages.

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En conclusion ; ce fut une belle découverte, prenante et entrainante à souhait. Un superbe thriller que je recommande avec plaisir. Seul petit point à noté, certaines scènes peuvent heurté la sensibilité des âmes les plus sensibles.

Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture.
Thriller sans temps mort et où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Charlie tueuse a gages et Zoltan hacker forment un duo de choc pour éliminer des personnes de façon méthodique. Mais voilà un copycat les mets à mal et c'est tout leur business qui en prend un coup. Qui leur en voudrait c'est ce que va essayer de résoudre Charlie, Zoltan et quelques amis sûrs.
Thriller court (environ 160 p. en ebook) mais efficace,sans temps mort. ah oui petit truc qui m'a saoule c'est "ma caille"!!!!!!Mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel.

Voilà un thriller assez atypique, puisque les héros sont moralement condamnables : entre une tueuse à gages qui assassine sans états d'âmes, un hacker coupé du monde, une équipe de mercenaires se vendant aux plus offrants et un psychopathe, on est loin des codes habituels du genre !

Ana Kori nous entraîne dans un roman sans temps morts, au rythme qui coupe la respiration, écrit avec une plume fluide et soignée. Il est souvent difficile de s'attacher à Charlie, l'héroïne, qui tranche avec les flics torturés mais empathiques que l'on rencontre généralement. Car Charlie ne cherche que sa propre survie, son propre intérêt, quitte à se montrer cruelle et inhumaine (le passage sur l'entrepôt est glaçant). Elle heurte même ceux avec qui elle travaille par son égoïsme en apparence assumé.

Pourtant, au fil des pages, on la découvre plus fragile et humaine qu'on pouvait le penser.

Des tréfonds du Darkweb à la campagne française, nous la suivons sur les traces de son ennemi. Certaines scènes sont assez glauques et pourraient heurter, mais elles sont nécessaires pour la cohérence de l'histoire.

Malgré certaines facilités scénaristiques, Miroir : le reflet du mal se lit avec plaisir et confirme la qualité des ouvrages des Éditions du 38.