Candombe Tango, tome 2 : Le vampire de Los Angeles

Après un premier tome qui m'avait enchantée, nous voilà de retour pour une nouvelle aventure avec notre trio atypique : l'humain, l'ange et le démon.

Dix ans après les évènements survenus dans le premier tome, qui a vu Dad, l'humain confronté au surnaturel quand il a du collaborer avec Rafael, l'ange, et Sebastian, le démon. Collaborer de façon d'ailleurs très étroite... et qui lui a laissé un goût de trop peu, un sentiment de quelque chose qu'il a juste entraperçu. Depuis, il est devenu commissaire, a épousé Lola, son amie, et ils ont une petite fille, Ascension. L'hécatombe de cette nouvelle maladie qui ne semble toucher que les homosexuels autour de lui (nous sommes dans les années 80) ne l'encourage certainement pas à sortir du placard mais il n'a pas oublié, il n'a rien oublié, et ce ne sont d'ailleurs pas les visites annuelles de son père décédé qui vont l'aider...

Quand Mercedes Muerte décide d'envoyer Rafael et Sebastian en mission à Los Angeles, il s'agit avant tout de protéger Lucio, un vampire comédien bien décidé à tourner dans le film dont il a enfin obtenu le premier rôle, ce qui déclenche l'ire de ses petits camarades aux longs crocs, partisans de l'anonymat. Menacé de mort, elle charge ses deux agents, en collaboration avec Dad (après tout, leur première collaboration s'était finalement bien passée) de le protéger et d'identifier les vampires qui en veulent à l'acteur, tout en allant rendre une petite visite de courtoisie à une banshee ayant trouvé refuge dans un clan de sorcières locales.

La routine pour l'ange et le démon.

Mais la Muerte a toujours plusieurs coups d'avance.

Le vampire de Los Angeles confirme le coup de coeur que j'avais eu pour Les revenants de Brezo. D'abord la plume de l'auteur, fluide, moderne, impertinente, caustique, aussi à l'aise dans les scènes d'action, les moments intimes ou les prises de conscience de chacun des personnages. Dès les premières lignes, j'ai été embarquée avec le beau Lucio, pas si superficiel qu'il en a l'air, avec Rafael, que l'on découvre plus profond, avec Sebastian, qui voit ses murs se fissurer et avec Dad, l'humain/flic/papa/amoureux/bon fils un peu perdu par le retour dans sa vie de ceux qu'il espérait pourtant depuis dix ans.

Et peu à peu, au fil des évènements qui s'enchainent et révèlent peu à peu une mission plus complexe qu'une simple protection, les trois hommes vont devoir accepter ce qu'ils ressentent et ce qui les lie, et Lucio, en "troisième mousquetaire" ne va pas simplifier les choses. J'ai aimé l'évolution des trois hommes, leurs cheminements, leurs peurs et leurs casseroles, et je salue une nouvelle fois la qualité de ce roman, tant pour la forme que pour le fond, avec un équilibre parfait entre introspection, romance, action, surnaturel, humour, dérision, sentiments et famille.

Mercedes Muerte, la Mort incarnée, met de nouveau à contribution nos enquêteurs de choc, aussi Sebastian, démon trop sérieux et Raphael, ange trop dissipé sont envoyés sur terre afin de protéger Lucio, vampire sur le point d'être reconnu comme star de cinéma après des décennies d'effort … au grand dam du conseil des vampires qui veut que ceux-ci reste ignorés des humains.
Ayant besoin d'une coopération avec les humains, qui pourrait être plus qualifié que Dad, maintenant commissaire et père. Dad qui après dix ans pense toujours à Sébastien …


Nous retrouvons donc nos héros devant composer avec les clinquants du monde du cinéma et leurs problèmes existentiels. Bon, les vampires c'est du sérieux, alors autant demander à une banshee et une bande de sorcières de se joindre à l'équipe, une banshee un peu spéciale puisqu'elle s'est matérialisée avec l'aide de deux sorcières, ses conjointes, qui lui ont fait don de quelques organes. Les forces sont en présence, ça va saigner !


L'écriture est fluide et agréable, les personnages hauts en couleurs, un polar sauce surnaturelle dans une ambiance exotique avec un côté loufoque, un agréable livre de délassement.