Je remercie Babelio, sa masse critique privilégiée et la maison Flammarion pour m'avoir offert ce livre en avant-première.
Irina Teodorescu, née à Bucarest en 1979, avocate spécialisée dans le droit animalier et écrivain, nous propose d'accompagner Carmen, son personnage principal, en Sologne. Carmen pourrait bien être Irina elle-même.
Elle est au volant de sa voiture et va vivre trois événements importants :
Elle apprend à la radio la mort d'un grand poète roumain dont elle était proche et qu'elle appelait « ma terre ».
Elle rencontre à un rond-point des contestataires qui manifestent.
Elle écrase un renard.
Il n'en fallait pas plus pour que la Roumanie s'impose. Sa poésie, sa révolution de 1989, les animaux qui la peuplent.
1989.La révolution sévit, la dictature, les restrictions. La poèsie reste et les animaux font parler d'eux. Les ours des carpates, les cigognes qui gèlent sur le lac et bien d'autres encore. Elle avait dix ans. C'est donc sur ces trois grandes familles que sont les animaux, la poésie et la révolution que Carmen va articuler ses souvenirs.
Trois femmes constitueront la colonne vertébrale du roman :
Carmen elle-même, dix ans à l'époque, nous offre des anecdotes douces et colorées nées en particulier en classe avec sa camarade maitresse.
Emma, sa maman, la quarantaine, qui enregistre des K7 dans sa salle de bains pour une amie passée à l'ouest.
Dani sa grand-mère, soixante ans environ, qu'elle trouve terrifiante, « habillée de noir, avec plein de taches et de miettes sur son énorme poitrine…….son visage anciennement joli couvert de rides flasques… » issu d'un milieu aisé et traitée pour troubles mentaux dans un établissement psychiatrique.
Bien que ce court roman s'appuie sur une période sombre de l'histoire roumaine, la musique est douce, les anecdotes sont celles d'une enfant de dix ans, probablement adaptée à la situation, qui ne ressent aucune souffrance violente sauf lorsque son papa sort de la maison.
Nous ressentons plutôt le quotidien d'une petite fille assez douée à l'école, très observatrice et très sélective quant à ses relations. Les souvenirs remontent en vrac. Ils me sont apparus un peu superficiels contrastant avec l'idée que j'ai de la période Ceausescu. C'est probablement la vision d'une enfant de dix ans dans sa famille mais pas au-delà. Cela me fait penser au livre de Gaël Fay : Petit Pays qui écrivait « Au Burundi, comme la violence n'était pas rentrée dans l'impasse, on avait l'impression qu'elle n'existait pas. ».
Ma comparaison avec ce livre s'arrête juste à cette pensée.
Les animaux sont présents. Les vas et vient entre la Roumanie de 89 et la France d'aujourd'hui relativement fréquents.
Je ne peux pas dire que j'ai dévoré ce roman. Je me suis un peu ennuyée parfois. Il est court (un peu plus de 200 p) et pourtant j'ai quatre jours de retard. J'ai un peu peiné je l'avoue. le style ne m'a pas marquée plus que ça. Je suis restée en surface et parfois je me suis même demandé si certains faits ne pouvaient concerner que les intéressés eux-mêmes. Je n'ai ressenti aucune émotion. Comme on dit, je dois être passée à côté !
Le chiffre trois jalonne le plan de cette histoire et je viens de voir qu'il s'agit du troisième roman de l'auteure.