AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B003BPMCSY
Self (30/11/-1)
4.25/5   18 notes
Résumé :
En 1947, Victor Kravchenko, ancien haut fonctionnaire du Kremlin, réfugié en 1944 aux Etats-Unis, livrait au monde occidental, bien avant Soljenitsyne, Kopelev ou Mandelstam, un témoignage poignant, jusqu'alors inédit, où il dénonçait le goulag soviétique et les hôpitaux psychiatriques. Ce livre, réédité trente-trois ans plus tard, est préfacé cette fois par Pierre Daix.
Que lire après J'ai choisi la libertéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bouquin lu il y a bien longtemps, figurant à l'époque dans la bibliothèque des grands-parents... Ce témoignage fondamental (l'un des premiers) sur les turpitudes du système soviétique, publié au sortir de la guerre, fut un grand succès de librairie, mais provoqua les foudres des communistes français et un retentissant procès pour diffamation intenté par l'auteur (qu'il finit par gagner). A quand une prochaine réédition ?...
Commenter  J’apprécie          153
Ouvrage à lire car dénonce les rouages du système soviétique. La date d'écriture (1946) et la date d'édition (1947) doivent être pris en compte pour comprendre la portée de ce livre quand il est paru.
Livre passionnant de 650 pages car le témoignage vient compléter les livres d'histoire. Ce n'est plus un regard extérieur occidental mais intérieur et il montre que le système répressionnaire de l'URSS n'était pas accepté sans toutefois pouvoir être dénoncé.
Commenter  J’apprécie          132
livre lu il y a 10 ans au moins , c'est un témoignage important et c'est déjà pas mal mais ce n'est , si j'ose dire , rien de plus . Varlam Chalamov témoigne aussi mais cela apporte plus qualitativement parlant . Soljenitsyne témoigne aussi mais sa classe sociale le trahit un peu ce qui n'enlève rien à son mérite , d'ailleurs Chalamov l'explique bien . Donc , revenons en à nos moutons , il a choisi la liberté , l'a-t'il trouvée et qu'en a-t'il fait ?
Commenter  J’apprécie          51

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les horreurs que je vis ce matin-là, tandis que je faisais avec Chadaï la tournée des maisons, il n’y a pas de mots pour les exprimer. Sur le champ de bataille, on meurt vite ; on a au moins la possibilité de se défendre; on est soutenu, enfin, par l’esprit de corps et par le sentiment du devoir. Dans ce village terrassé par la famine, au contraire, les gens mouraient lentement, hideusement, à petit feu, dans la solitude la plus complète et sans même avoir la consolation de se sacrifier pour une grande cause. Il avait suffi d’une décision de politiciens, arrêtée dans une capitale lointaine, devant le tapis vert d’une conférence ou la table bien garnie d’un banquet, pour transformer tous ces pauvres gens en de véritables animaux pris au piège que l’on laissait mourir de faim, chacun dans son coin.
Le plus effrayant spectacle, c’était celui qu’offraient les petits enfants, avec leurs membres d’une maigreur squelettique, et leurs ventres boursouflés et gros comme des ballons. La famine avait dépouillé leurs petits visages de la moindre trace de jeunesse et leur avait imprimé d’affreux rictus de gargouilles ; seuls, leurs yeux conservaient encore quelque chose de la naïveté de l’enfance.
Partout, dans le village, nous nous heurtions à des hommes et des femmes qui gisaient sans mouvement, le corps et le visage atrocement marqués par la faim, le regard vide…
Après avoir frappé plusieurs fois à une maison sans obtenir de réponse, je poussai la porte et entrai, plein d’appréhension ; traversant un étroit couloir, je pénétrai dans l’unique pièce du pauvre logis. Mon regard fut d’abord attiré par la flamme d’une veilleuse qui brûlait devant une icône, au-dessus d’un grand lit, puis j’aperçus,étendu sur ce même lit, le corps d’une femme dans la force de l’âge, les mains croisées sur la poitrine et le buste couvert d’une blouse ukrainienne à dessins brodés. Au pied du lit se tenaient une vieille femme et deux enfants, un garçon de onze ans à peu près et une fillette d’une dizaine d’années ; tous deux pleuraient à grosses larmes, en répétant, avec l’intonation monotone des paysans : « Maman ! chère petite maman ! »… C’est alors qu’en promenant mes yeux autour de moi, je découvris un homme au corps inerte et gonflé, allongé sur une planche placée au-dessus du gros poêle.
Ce qui contribuait à faire de ce tableau une véritable scène de cauchemar, ce n’était pas tellement la morte sur son lit mais surtout l’aspect qu’offraient les quatre personnes vivantes enfermées dans la pièce. Les jambes de la vieille femme étaient incroyablement enflées ; quant à l’homme et aux deux enfants, ils avaient visiblement atteint le dernier stade de l’inanition. Il ne me restait plus qu’à me retirer en hâte, tout en maudissant ma curiosité – ce que je fis.

Chapitre La récolte infernale.
Commenter  J’apprécie          50
Tout le monde savait aussi qu’on profitait des opérations de mobilisation pour supprimer ceux qui manquaient de confiance dans le régime soviétique. Les dossiers du NKVD avaient été minutieusement explorés et les bureaux de recrutement de chaque quartier avaient en mains des listes de suspects. Ceux dont on voulait se débarasser étaient promptement mobilisés et on les expédiait aussitôt – presque sans instruction – dans les secteurs les plus dangereux du front. C’était une espèce de purge qui n’en avait pas l’air.
Commenter  J’apprécie          60

autres livres classés : urssVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (113) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}