Pour la première fois, j'ai entre les mains le "digest" d'une exposition avant de l'avoir visitée. Une occasion de se cultiver et de mieux comprendre, en lisant les analyses pertinentes des experts, avant de découvrir les oeuvres et de pouvoir s'arrêter plus longuement devant celles qui sont plus signifiantes que d'autres. Cela permet de gagner du temps, surtout lorsque les expositions sont tellement encombrées qu'on a bien du mal à s'approcher des cartels et de lire les explications. Et puis j'ai de temps en temps la "haine" envers ces personnes, l'oreille vissée à leur audioguide, qui restent plantées à écouter le commentaire devant les oeuvres ...
Bref, au lieu d'acheter les numéros hors série comme ceux publiés par "L'objet d'art, l'estampille" après avoir vu l'exposition, il vaut mieux lire et se documenter avant de venir voir de ses propres yeux les objets exposés. Donc, j'en déduis que la prochaine fois que je devrai réserver une visite pour une grande exposition, j'achèterai le hors-série avant et le lirai avec attention.
En ce qui concerne les deux expositions décrites dans ce numéro, j'en ai adoré l'une et pas du tout apprécié l'autre .... allez comprendre ?
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"Plus que des tableaux, des visions", telles étaient qualifiées par Victor Hugo les eaux-fortes de Charles Meyron. Si les Eaux-fortes sur Paris conservent le souvenir nostalgique d'un Paris pré-haussmannien, elles portent aussi les stigmates d'une imagination maladivement romantique. Ces visions urbaines résultent d'un usage maîtrisé et original du dialogue du noir de l'encre et du blanc du papier auquel le graveur donne de l'importance pour créer une luminosité aveuglante, plus lunaire que solaire. L'atmosphère étrange qui enveloppe la ville appelle le surnaturel qui s'immisce parfois sous la forme de chimères naturellement intégrées à la topographie parisienne. Ces irruptions fantastiques, déroutantes pour les contemporains prompts à pointer du doigt les désordres psychiques de l'artiste, sont désormais considérées comme la part irréductible de génie du graveur.
Article "Paysages hantés"