Dans la continuité de ma lecture
Alice au pays des merveilles, j'ai poursuivi avec
Alice de l'autre côté du miroir en LC avec une amie. J'avais hâte de relire l'histoire pour découvrir les planches de
Benjamin Lacombe. Il faut le dire : l'objet-livre est magnifique, carrément bluffant ! C'est vraiment quelque chose de le tenir entre ses mains. Cette version dégage une certaine magie très propice en ce mois de décembre. Je sentais que j'étais parfaitement dans le bon mood pour le lire.
Ressenti confirmé ! Je n'ai eu aucune difficulté à m'immerger dans l'univers. Complexe, dérangeant et merveilleux, l'envers du miroir nous réserve un panel de personnages tous aussi délirants les uns que les autres. Il est claire que l'imagination de
Lewis Caroll est sans faille. Il a le véritable coup de maître de nous faire rêver ! Qui de Tweedledee, de Tweedledum ou de Humpty Dumpty saura vous émerveiller ?
Chacun d'entre eux raconte son histoire en mêlant poèmes, chansons, narration classique rendant compte ainsi un style d'écriture subtil, élaboré, incroyablement ingénieux ! Je suis toujours aussi charmée par sa plume. Cependant, dans ce deuxième volet par rapport au premier tome, j'avoue qu'elle ne m'a pas parue toujours accessible. Par moment, je ne me sentais pas impliquée par l'intrigue. le style élaboré m'a quelques fois perdue. Je ne suis pas parvenue à saisir tous les détails et les sens cachés de certains passages. Peut-être, est-ce dû au fait que j'ai vu plus d'adaptations d'
Alice au pays des merveilles qu'
Alice de l'autre côté du miroir ? En tout cas, j'étais un peu moins immergée dans cette seconde aventure.
Les codes narratifs ne sont pas les mêmes. le dénouement est moins linéaire, plus foulli. On sent que c'est voulu de la part de l'auteur de nous faire plus tourner en bourrique. Attention, c'est déstabilisant ! Nous voyageons de songes en songes sans aucune logique. le charme de ce conte me direz-vous. Mais il suffit d'une note un peu trop audacieuse pour que ça dessert l'intrigue. Ici, j'ai senti que
Lewis Caroll voulait en faire trop. Les évènements s'enchaînent très vite surtout dans les deux derniers chapitres où on ne comprend plus rien de la direction à prendre. La fin m'a désarçonnée, me laissant sur ma faim.
Car les messages sont nombreux et méritent d'être analysés à la loupe. L'auteur n'hésite pas à pointer du doigt l'aristocratie en leur administrant des traits de caractère poussés et exagérés, leur donnant ainsi du relief. Les personnages anthropomorphes apportent une ambiance creepy que
Benjamin Lacombe renforce avec ses planches absolument divines.
Je l'avoue. le charme réside surtout dans le travail artistique de l'illustrateur. Je suis complètement amoureuse de son style gothique, très sombre et en même temps, chaleureux. Dans ce deuxième volet, nous avons des couleurs chaudes pour mon plus grand plaisir ! Des nuances de rouges, d'oranges, de marrons en veux-tu ? Ici, tu es bien servi, faisant ainsi contre-poids avec les couleurs froides du premier volet. Avoir ces deux beaux bijoux contrastés mais si complémentaires dans ma bibliothèque rend la collection juste délicieuse pour les yeux.
En conclusion, ce fut un instant de lecture merveilleux qui nous plonge dans l'insouciance de l'enfance. Un conte dont je ne me lasse pas de lire et de relire malgré sa complexité. Je recommande !