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Deuxième roman de la rentrée littéraire 2014 que j'attendais avec impatience!


J'ai découvert Marie-Hélène Lafon en 2012 avec son roman L'annonce, que j'avais adoré (et que j'ai d'ailleurs relu cette année), puis avec Les pays. J'avais adoré L'annonce, un peu moins peut-être Les pays, mais je n'avais pas été déçue.


En fait, je crois que j'adore sa manière d'écrire. Cela me repose. Je trouve son écriture belle, elle me berce et je me laisse aller. Pourtant le texte est assez compact, l'auteure aime faire des phrases à rallonge (voir plus encore), il n'y a pas de paragraphes, pas de chapitres, tout est donné d'un coup, en un bloc. Il faut pouvoir suivre, tellement il y a de détails, de digressions. Franchement, c'est un style qu'il faut apprécier, mais quand on l'aime, quel délice!


Ce sont des romans plutôt courts en nombre de pages, par contre, il n'y a pas d'action, que des réflexions, des détails, des digressions…


Pour les lecteurs/ lectrices qui ne supportent pas les romans « contemplatifs », où il ne se passe absolument rien, ce roman n'est peut-être pas pour vous ( je préfère mettre peut-être, on ne sait jamais!). Moi j'adore ça!


Est-ce parce que je ne connais rien du monde rural que je suis passionnée? Je dois avouer que j'ai vraiment dévoré ce roman. Non seulement j'aime son style, mais en plus, j'étais très intéressée par les morceaux de vie de Joseph. J'ai l'impression qu'elle nous parle de la fin d'un monde, qu'elle détaille cette manière de vivre si minutieusement, parce qu'elle sait que d'ici quelques années, ce sera fini et perdu.


C'est ce qu'elle faisait avec les deux autres romans que j'ai lu d'elle : confronter l'ancienne époque à l'époque « moderne de l'agriculture », où on voit les choses en grand (où souvent on n'a pas le choix, sinon, on disparaît). Avec Marie-Hélène Lafon, j'ai l'impression de voir les temps anciens s'évanouir tout doucement, sans bruit. C'est un quotidien qui se perd.


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Encore une fois un plaisir de lire cette auteure, j'ai déjà hâte d'avoir son suivant entre les mains! Je sais qu'elle en a écrit d'autres avant, je pense que je vais essayer de les trouver.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Joseph est un ouvrier agricole, espèce en voie de disparition, célibataire, humble et observateur. C'est ce dernier trait de caractère qui donne le ton au roman. Il regarde, Joseph, ce qui se passe autour de lui et sa mémoire nous donne à voir le monde rural tel qu'il est: la campagne française devient un désert où seuls restent ceux qui ne peuvent faire autrement, coincés par un atavisme, des pesanteurs d'un autre âge. Il n'y a pas ici de chant d'amour pour un retour à la terre, nulle poésie bucolique. le travail en campagne est une astreinte quotidienne et besogneuse. Joseph va de ferme en ferme, bon ouvrier qui sait parler aux bêtes. Il a été alcoolique, ne l'est plus, a retrouvé sa dignité, c'est tout ce qui lui reste et c'est beaucoup.
Comment faire d'une histoire simple un roman touchant et juste. J'ai connu cet univers. Tout ceci est vrai, pas besoin de pathos ni d'effets dramatiques, ces gens là vivent et meurent en silence.
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Joseph est un des derniers garçons de ferme du Cantal (région d'origine de l'auteur).
Joseph est "Un coeur simple", doux et discret.
Il ne veux pas déranger, surtout pas.
Il retient toutes les histoires qu'on lui raconte sur la vie des gens.
Il prend grand soin des animaux dont il a la charge.
Il est sérieux, ses patrons lui font confiance.
Joseph a soixante ans, il y a trente ans il a aimé Sylvie qui avait beaucoup souffert par les hommes. Un jour elle est partie avec un autre.
Puis, pendant des années Joseph est tombé dans un trou, il a bu, trois cures. A la troisième il a rencontre une psychologue qui l'a fait parler et libéré. Un peu...
Joseph a un frère jumeau, Michel, bien plus malin que lui. Et lui, il a réussi. Pensez donc, il tient un bar dans une vraie ville !
Sa mère aussi l'a quitté pour s'occuper des petites de Michel. Et elle est morte maintenant...
Joseph a mis de côté de quoi payer son enterrement.

Ce roman est profondément humain et émouvant, l'écriture y participe.
A priori, l'impression d'une seule phrase.
Mais non. On est dans sa pensée, ses souvenirs, ses regrets aussi peut-être, sans doute...
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Je suis dans le Cantal. Je suis entré en communion avec Dame Nature. J'ai fait la connaissance de Joseph ouvrier agricole de 60 ans. Un homme ordinaire. Il vit actuellement sous le même toit que ses patrons.Je me suis très vite attaché à lui, car il m'a permis de redécouvrir le milieu rural. Un monde touchant et réaliste. C'est un homme doux et silencieux. J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écouter me raconter son quotidien, mais aussi, les histoires des fermes de son pays. J'ai passé un agréable moment avec lui. j'ai pris conscience que le travail à la ferme n'est pas de tout repos.Il faut s'armer de beaucoup de patience. On travaille tous les jours. On ne compte pas les heures. Les vacances n'existent pas. pas beaucoup de place, non plus, pour les histoires d'amour. de toute façon, la plus part du temps, elles finissent mal.Joseph a avoué qu'il était tombé dans l'alcool, quand Sylvie est partie. de plus, Il faut s'occuper des bêtes tous les jours. Les bêtes ne sont pas des machines. On sent le chaud de leurs corps. Et leurs yeux posés sur vous. Ces animaux dépendent de vous, pour les soins et la nourriture. Lorsque vous rentrez dans une étable bien tenue, l'odeur des bêtes est très agréable à respirer. Ça remet les idées en place.
« Joseph ne laisse pas de traces et ne fait pas de bruit ». et portant,c'est quelqu'un que je n'oublierai pas. Il m'a beaucoup apaisé.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Seconde approche de MH Lafon.
Et cette fois, subjugué !
Dans une grande économie de signes et un vrai travail sur la langue (rareté de la ponctuation, rareté des paragraphes qui ne sont plus que des chapitres), MH Lafon nous parle d'un homme qui ne parle pas, au-delà de l'image du "taiseux".
Le silence, l'humilité, la fragilité, l'attention au monde : un "transparent" (René Char) ?
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Il y a quelque temps, un ami lecteur avait attiré mon attention sur Marie-Hélène Lafon, Celle-ci, professeure de français-latin-grec en région parisienne, est née dans le département du Cantal et n'a jamais oublié son origine. Dans ce court roman, elle campe un personnage d'une grande authenticité: Joseph, un ouvrier agricole fruste et (très) travailleur, qui a brièvement connu l'amour avec la fantasque Sylvie et qui, au fil des années, devient un vrai poivrot. Sa vie est dure, dans ce milieu rural bien éloigné de nos villes.
Le récit ne comporte pas de grands rebondissements et il est un peu ennuyeux. L'écriture de l'écrivaine m'a semblé touffue, sans respirations. J'ai eu des difficultés à entrer dans ce livre. Mais, vers la fin, je l'ai mieux apprécié pour ce qu'il est: un témoignage presque ethnographique d'un ensemble de personnages en voie de disparition.
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A l'orée de ses 60 ans, Joseph -ouvrier agricole dans une ferme du Cantal- se raconte.
Il se souvient des maisons, des bêtes, des prés, des bois et des gens.
Son monde à lui n'est pas constitué de mots.
Joseph est un taiseux, qui se rappelle toutes les places occupées dans les fermes du Canton.
Il a retenu les histoires des gens et les a rangées par listes.
Il appartient à ces paysans qui "ne font pas maison" (ne fondent pas de famille) mais qui louent leurs services aux patrons.
Il pense "se finir" doucement dans cette ferme car les patrons sont honnêtes et respectueux.
Puis, il rejoindra probablement une maison à Riom.
Joseph a toujours su mieux s'y prendre avec les bêtes qu'avec les gens.
Sa droiture, son courage et son dévouement sont reconnus dans le Canton et on ne revient plus sur le "trou", la faille béante traversée entre sa 32 ième et 47 ième année.
Oui, Joseph est un Homme, un journalier taiseux et solitaire qui a rencontré le Grand Amour.

Marie-Hélène Lafon déroule le récit d'une vie.
Celle de Joseph mais plus certainement celle d'un monde paysan qui n'en finit pas de mourir.
Et avec lui, des valeurs puissantes.
Un roman sur la solitude. Celle d'un homme qui s'est crée un monde à lui, sans les mots.

Un très court roman, simple mais aux forces évocatrices d'une puissance rare.
J'avoue avoir été "remué" par ce personnage qui rappellera (à des degrés divers) un grand-père agriculteur.
La très grande force de l'auteure réside dans le vocabulaire employé et la construction des phrases.
Elle parvient à poser des mots là ou le personnage rumine en lui.
Un hymne, un hommage au monde rural.
Un chef d'oeuvre que je recommande.
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Le Joseph est un gars simple. Attention, ce n'est pas le simplet du village, non, loin de là, il parle un français châtié. Cet homme est la correction même. Joseph est ouvrier agricole. Son frère jumeau, Michel, comme l'a dit le père, a tout pris. Michel travaillait bien à l'école alors que Joseph ne savait que compter. Joseph a eu une vie difficile et son jumeau Michel s'est rallié aux autres pour l'abaisser. D'ailleurs Michel, parti loin de chez eux a même emmené la mère suite au décès du père. Il ne reste rien à Joseph. Il est seul.
Joseph, un ouvrier agricole comme j'en ai connu. Un gars qui vit avec ses patrons tout en restant à sa place. Un gars d'un autre monde, d'une autre époque. N'ayant pas de chez lui, dès la retraite, il ira dans une maison de retraite à Riom rejoindre la cohorte des comme lui. D'ailleurs le patron, en riant, lui disait qu'il gagnerait plus qu'eux, les patrons, à la retraite. le fils va prendre la succession du père et veut travailler seul, pas besoin d'ouvriers, trop cher, pas rentable. le machinisme, c'est l'avenir.
Joseph est un taiseux. Il regarde, il observe, il enregistre, mais ne dit rien, sauf à nous les lecteurs. Il est à son aise à la ferme. Pas besoin de lui donner des ordres, il sait ce qu'il doit faire et le fait bien. Comme une plante fragile, il s'étiole hors les murs. Il soliloque beaucoup en travaillant, cela lui permet de ne pas laisser certaines pensées revenir et puis, il aime à se souvenir. D'ailleurs la patronne, Joseph l'aime bien. Il ne dit rien mais l'observe et sait lorsqu'elle est contrariée. Grâce à elle, il a remonté le fil de sa vie, ne boit plus, se tient propre. Il aime les préparer les arrosoirs avec lesquels elle arrosera ses fleurs. Oui, c'est une bonne patronne pour lui.

Joseph, un livre où le ton est juste. Je ne peux m'empêcher de penser à Raymond Depardon. Marie-Hélène Lafon parle d'un monde paysan qui disparait. Maintenant, ce sont des agriculteurs et ils doivent augmenter, augmenter, terre et cheptel pour espérer s'en sortir. Ce nouveau monde nous « offre » la ferme des 1000 vaches, ou l'industrialisation de la ferme.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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La langue et l'univers de Marie-Hélène Lafon sont uniques. Douée pour camper l'ambiance du fin fond du Cantal, de lieux et de gens qui semblent traverser les siècles sans changer, l'auteur est attachante et nous habitue à ces courts romans, tranches de vie, instantanés de campagne sans faux-semblants ni parisianisme.
J'ai aimé croiser des noms de lieux que je connais bien, tout ceci avait un écho en moi, et restait plein d'actualité (toujours un petit côté "L'amour est dans le pré" !). J'aime surtout beaucoup le texte, dans un beau français simple mais soutenu, la brièveté d'un récit qui se suffit à lui-même. Seul petit reproche, cette brièveté justement qui n'en fera pas à mes yeux un opus inoubliable.
Mais un excellent moment littéraire.
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Ce n'est pas un roman, mais le récit d'un journalier agricole dans une ferme du Cantal...: et ce qui en ressort, c'est surtout la simplicité et le côté touchant de Joseph, à travers ses souvenirs de labeur et de jeunesse qui rend le personnage attachant et plein de réalisme.
L'auteur a su nous imprégner dans l'esprit de son personnage avec beaucoup d'émotion, et on se sent proche de lui.
Ce livre "transpire" de solitude, qui est celle de Joseph, dans sa tête: il observe, il ne juge pas et ainsi passe le temps et sa vie.
L'écriture et le style de l'autrice collent parfaitement au sujet, et le ressenti en est que plus vrai.
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