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Mimi Perrin (Traducteur)Isabelle Perrin (Traducteur)
EAN : 9782253147701
411 pages
Le Livre de Poche (13/06/2001)
3.71/5   1882 notes
Résumé :
Par curiosité, par amusement, par amour peut-être, Jessie s'est longtemps prêtée aux bizarreries sexuelles de Gerald, son mari. Puis un jour, elle s'est rebellée. Débattue. Avec une violence qu'elle ne soupçonnait pas. Et à présent la voilà nue, enchaînée à un lit, dans une maison perdue, loin de tout. Un cadavre à ses pieds... Un mauvais rêve ?
Non.
L'horreur ne fait que commencer. Et jamais le maître de l'épouvante ne nous a encore emmenés aussi loin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (194) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 1882 notes
Puisque j'en suis dans mes ajouts "Stephen King", autant me fendre de ma petite critique sur ce livre que j'avais lu en 1995.

Ce livre m'aura appris une chose : si vous voulez pimenter votre vie de couple et que, dans cette optique, vous décidiez de vous la jouer "coquine" en vous laissant menotter aux montants du lit, soyez prévoyante !!

1. Faites cela chez vous et pas dans un endroit perdu genre le fin fond du trou du cul du monde...

2. Gardez les clés des menottes à portée de vos mains (et de la serrure) ou optez pour le modèle "ouverture facile" vendu dans tous les bons magasins spécialisés.

3. Ayez votre GSM en mode "vocal" afin de pouvoir appeler votre mère, au cas où votre tendre moitié ne trouverait rien de mieux à faire que de tomber raide mort, ce con !

4. Prévenez les voisins afin que, si la boîte aux lettres déborde, ils appellent votre meilleure amie (vu votre tenue et votre position, vous n'aurez pas envie de voir débarquer les flics ou les pompiers, sauf si vous avez un faible pour les matraques et les lances d'incendie).

Ensuite ? Enjoy...

Pas de chance, Jessie n'était pas une femme prévoyante et à l'époque, le mot "GSM" voulait sans doute dire "Gros Sado Maso".

Alors, voilà notre Jessie menottée aux montants du lit, son mari raide mort (sa raideur s'étant déplacée) et... pas de clé pour se libérer. Oubliée dans un trou perdu (c'est Jessie qui est dans un trou perdu, pas la clé. Elle, elle est juste sur le cadavre de son homme).

Lorsque j'ai lu ce livre, j'ai tremblé. Ce huis clos est oppressant, surtout avec le chien errant qui commence à béqueter le cadavre.

Le fait d'être dans un roman vous évitera les bruits de mastication du chien et la puanteur qui se dégage du cadavre. Par contre, point de vue descriptions, c'était Byzance ! C'est du King, tout de même... Résultat : on croirait l'entendre bouffer, le chien, et on a l'impression que la puanteur sort du livre.

Jessie, n'ayant rien d'autre à faire que de penser, va nous entraîner dans le maelström de ses pensées, pousser l'introspection jusqu'au boutisme, se remémorant alors des épisodes sombres de sa jeunesse, quand son père avait un comportement inadéquat avec elle. Oppressant, je vous dis !

Ce qui a fait monter mon angoisse d'un cran, c'est cette "présence" que l'on croit sentir dans le roman, comme si quelqu'un était là à épier Jessie. Jamais nous ne la verrons, entendrons et au final, je ne savais pas si c'était une hallucination de Jessie (vu ses conditions, cela pourrait être plausible) ou une fantaisie de l'auteur pour nous fiche encore plus la trouille.

En tout cas, il a pleinement réussi avec moi !

Les pages consacrées à la tentative d'évasion de Jessie, je les ai passés. Mon petit coeur se soulevait et mon esprit, suite au talent de King, voyait la scène comme dans un film. Beurk !

Un tout grand Stephen King !
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Stephen King est l'un des plus grands féministes du monde ! Pour un homme, ce n'est pas rien. Je ne sais pas où il a appris ce qu'il a appris sur les femmes, ni où il a compris ce qu'il a compris, mais sa lucidité est extraordinaire.
Après Carrie, après Dolores, voici Jessie, une autre femme blessée. Pour dénoncer la soumission sexuelle exigée des femmes par un bon nombre d'hommes, Stephen King va prendre des chemins de traverse, des chemins sombres, métaphoriques et maléfiques, comme à son habitude. Des chemins qui, de même que Jessie est enchaînée à son lit, vont nous enchaîner au récit.
Après quatorze ans de mariage, Jessie en a assez des petits jeux sado-maso de son époux Gérald. D'autant plus que ça ne l'a jamais amusé, elle l'a fait, en gros, pour lui faire plaisir...Et le ras-le-bol final lui vient malheureusement ...alors que Gérald, très fier de ses vrais menottes de vrai policier, vient de l'attacher au lit. Jessie, pour la première fois en quatorze ans, se refuse et Gérald, le bon petit mari Gérald, fait alors quelque chose qu'il va payer très très cher. Voilà pour Gérald. Mais Jess, elle, toujours enchaînée, va devoir se libérer seule...
Seule dans la nuit et dans la maison isolée, des fantômes reviennent, des voix, des présences. Qu'est-ce qui a mené Jessie à cette impasse ? Quelles erreurs, quelles terreurs, quels abus ? Il ne s'agit pas seulement de libérer ses mains. C'est le corps entier, et suivant, son esprit, qui doit se libérer.
C'est encore une magnifique réussite de Stephen King, un très beau personnage, à la fois drôle et désespéré, d'un courage physique et moral ébouriffant. A lire !
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Jessie avait quelque chose de particulier, du moins à mes yeux, je lui trouvais des proportions bien gaulées et un visage qui donnait envie de se quereller avec ma braguette… la première seconde ou je l'ai croisé, elle avait le regard aussi froid que l'hiver dernier, et moi les joues aussi rouges que la timidité, un joyeux mélange de Roméo moins Juliette… mais ce jour-là, j'ai ressenti un truc qui vous fout les mots à l'envers, alors j'ai pas insisté dans le futile et la stérilité, j'ai bien fermé ma gueule qui ressentait à cette époque l'envie pressante de raconter de la merde pour amuser le concours de bites qui nous unissait mes potes et moi… C'est quoi ce foutu besoin de toujours vouloir briller dans la connerie, pour faire marrer l'immaturité juvénile, qui se croit aussi invincible que la mort qui plane dans l'obscurité éthylique des soirées arrosées…

Bref le jour où j'ai rencontré Jessie, j'avais une vraie panne d'inspiration, mes yeux sentaient l'herbe à pleine bouche, je tirais sur les joints qui défilaient comme un mort d'amour, la fumée dilatait mes envolées nocturnes, et je commençais à sombrer dans la poésie mélancolique ou romantique, appelez ça comme vous le rêvez : l'amour, la bêtise, la folie distillée dans l'alcool et l'herbe folle, un feu qui illégalement nous réchauffait l'ambiance, j'étais bourré, défoncé, mais j'étais bien… Alors j'ai pris ma lâcheté dans les yeux que j'ai plongé dans les siens, de là où nous étions l'un de l'autre, elle ne pouvait pas distinguer l'effluve hagard de mes émotions, de mon côté je buvais les traits de son visage devenus détendus depuis l'obscurité, ils dansaient aux crépitements des flammes, elle avait l'air si douce, elle était si belle…

Dans la bande, il y avait un bon guitariste, pas trop empoté des doigts, qui au moment opportun trouvait toujours le moyen de gratter quelques accords, mais je n'ai jamais su écrire la musique, retranscrire les notes, les accords, la beauté du son brut qui s'envolait dans l'innocence de notre naïveté , alors je fermais toujours les yeux, pour écouter et ressentir pleinement le truc, mais pas ce soir-là, ce soir-là je voulais regardé cette jeune fille de bien foutue, hypnotisé par la grâce de ses formes lyrique et romanesque, l'imaginant nue, un doigt glissant le long de cette perfection donc la féminité renferme tous les secrets, et dont mon hétérosexualité ne faisait plus aucun doute…

Mais Je restais tétanisé, renfermé dans un mal être qui se targuait d'une solitude adolescente, celle qui fait de vous ce mec gêné plein de maladresse, pas sur du tout, coincé dans son imaginaire littéraire aux si nombreuses histoires magiques, tragiques, parfois sordide, je passais à côté d'une nuance de bonheur qui m'échappait depuis tant d'années, polluées par tous ces adultes qui vous rabâchent les mêmes conneries de grands qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes mais dont leur semblant sonne comme la vérité absolue…

Déjà le temps était venu de mettre fin à cette soirée, tous titubant autour du feu mourant, nous vivions l'hilarité à sa fin, les yeux fatigués, on puait la virilité, ce mélange adolescent de tabac froid, d'alcool, et de transpiration, Jessie elle tenait bien mieux la nuit, elle était toujours aussi rayonnante, elle a tourné son sourire vers moi, en bégayant un au revoir, moi j'ai bafouillé mon indifférence sur un ton détaché, alors que je crevais d'envie de lui crier fleurette au creux de ses seins délicieux dont mon regard se posait délicatement entre deux gênes… Elle a tourné sur elle-même pour s'enfuir de ma vie comme elle était entrée, c'est alors que j'ai murmuré ceci :

"L'amour n'a pas besoin de parole, juste de quelques émotions : tendre, douloureuse, bandante, et parfois triste, les regards sont bien souvent plus bavards que nos silences… mais cette nuit il faisait trop noir pour en saisir tout le courage, alors pour ne rien manquer de toi, je me suis pressé l'envie picolée assidument sur la douceur de ton corps et le murmure de tes lèvres qui de là ou je te contemplais ne ressemblait qu'à quelques chuchotements , et si maintenant je me dandine devant toi d'un pied sur l'autre comme d'une maladresse assurée, c'est juste parce que j'ai une putain d'envie de pisser… "


L'assemblée a pouffé et Jessie s'en est allée…

Rien à voir avec le bouquin mais son souvenir se résume à ma jeunesse, je me souviens que je n'avais pas tout saisi à l'époque, mais cela n'enlève rien au talent incontesté de l'auteur qui reste pour ma part une référence dans la littérature horrifique…
A plus les copains
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Jessie est mon tout premier roman de Stephen King.
Je me souviens que je me baladais avec, durant le mois d'août de mes 15 ans, disposé à volonté dans la poche arrière de mon jean. D'ailleurs, je l'ai toujours ce roman. Je l'ai relu depuis et il n'a pas pris une ride, enfin le contenu, car l'objet lui, ne ressemble plus à grand chose tant il a été manipulé.
Si je décide d'en parler aujourd'hui, c'est qu'on m'a demandé, il y a quelques minutes si ce roman était intéressant : BAH UI ENFIN !!!
C'est du génie d'écriture de parvenir à saisir son lecteur sur 430 pages en partant d'un résumé en quelques lignes : l'histoire d'une femme attachée à son lit, dans une campagne profonde, sans voisin, avec le cadavre de son mec au pied du meuble.
Que va-t-il bien pouvoir brillamment conter sur autant de pages avec une idée si courte?

Se retrouver seule avec soi-même, y a matière à faire flipper!!
Jongler entre la réalité et les hallucinations dû à la déshydration, la faim? Comment se détacher lorsqu'il n'y a personne? Et merde, est-ce vraiment des hallucinations?
Et je rappelle qu'il y a le cadavre de son homme au pied du lit !!!
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Pour faire plaisir à son mari Gerald, Jessie a accepté de se livrer à des jeux sexuels qui ne l'excitent pas vraiment, d'autant plus qu'elle joue systématiquement le rôle du partenaire soumis. Dans leur villa d'été loin de Portland, loin de tout, Jessie en a assez et elle repousse son époux. Premier problème : Gerald fait une crise cardiaque et meurt au pied du lit conjugal. Deuxième problème : Jessie s'était laissée menotter au lit par son mari et ne peut pas se libérer. Troisième problème : la porte de la villa n'est pas fermée et laisse entrer des visiteurs inattendus. « Seule dans le noir, avec une porte ouverte, Jessie, et si l'on hurle et qu'on appelle à l'aide, qui sait quelles choses épouvantables peuvent répondre. » (p. 169) Isolée et entravée, Jessie n'a que les voix dans sa tête pour lui tenir compagnie, et certaines ne sont pas les bienvenues. « Bon dieu, j'avais bien besoin de ça ! Une conseillère qui sort de l'enfer. » (p. 38) Menottée au lit, Jessie est surtout enchaînée à ses pensées, à ses souvenirs et à ses terreurs. Prête à tout pour se libérer, il lui faut avant tout accepter de revivre un évènement traumatisant de son enfance, le jour de l'éclipse, le 20 juillet 1963.

Pas de surnaturel ou de monstre dans ce roman, mais une horreur tout à fait palpable devant le calvaire de Jessie qui ne sait comment se libérer et qui voit la mort, précédée de la folie, doucement approcher de son lit. Je n'en dis pas plus sur cette histoire, mais si vous cherchez un roman qui glace le sang par la seule évocation de la réalité, vous êtes à la bonne adresse !

Jessie est le premier volet de la trilogie féminine de Stephen King. J'ai déjà lu Dolores Claiborne et c'est avec plaisir que j'ai vu les liens entre ces deux textes, l'auteur prenant l'éclipse de 1963 comme point de jonction des deux histoires. Ou quand la lune, élément féminin, prend le dessus sur le soleil, flamboyant mâle des cieux. Cette éclipse semble être un élément fondateur de la mythologie littéraire de Stephen King et j'ai hâte de lire le dernier volet de cette trilogie, Rose Madder.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
La tronçonneuse, qui s'était remise à vrombir depuis un bon moment, s'arrêta brusquement. Le chien, le plongeon et même le vent s'étaient tus également, du moins pour l'instant, et le silence tomba, épais comme la poussière accumulée au cours des ans dans une maison abandonnée. Jessie n'entendait aucun bruit de voiture ni de camion, même au loin. Et la voix qui s'éleva alors n'appartenait à personne d'autre qu'à elle-même. Oh, mon Dieu ! s'exclama-t-elle. Oh, mon Dieu, je suis seule ici. Je suis toute seule.
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Jessie entendait la porte de derrière battre doucement au gré de la brise d'octobre qui soufflait autour de la maison. Le chambranle jouait toujours un peu en automne, et il fallait tirer la porte d'un coup sec pour la fermer à fond. Cette fois-ci, ils avaient oublié. Elle faillit dire à Gerald d'y aller avant qu'ils ne soient trop occupés, sinon ce claquement la rendrait folle. Puis elle songea que ce serait stupide, vu les circonstances. Cela gâcherait l'ambiance.
Quelle ambiance ?
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De toute façon, la plupart des études de cas avançaient que l'esprit humain réagit à un traumatisme grave comme une seiche face à un danger, en s'isolant derrière un nuage d'encre noire. On sait que quelque chose s'est passé et que ce n'était pas la fête, mais rien d'autre. Tout le reste a disparu du paysage derrière ce rideau noir.
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[...] je veux te dire encore une chose, à laquelle je commence vraiment à croire: je vais m'en sortir. Pas aujourd'hui, pas demain, pas la semaine prochaine, mais un jour ou l'autre. M'en sortir autant qu'il nous est permis de le faire, à nous autres humains. C'est bon de savoir qu'on peut encore choisir la survie et que, parfois, c'est même agréable de survivre. Que ça peut avoir un goût de victoire.
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Si tu veux aller au Paradis
Fais donc comme je te dis :
Il faut t'huiler les petons
Avec de la graisse de mouton.
Hors de l'enfer tu glisseras
La terre promise tu atteindras ;
Dans la joie et l'allégresse
Vas-y à fond la graisse.
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