Trouvé dans une boîte à livres, ce récit m'a fait de l'oeil car il m'a rappelé le film Everest, sorti en 2015 avec notamment Jake Gylenhaal, Josh Brolin et Robin Wright, qui m'avait fait une forte impression à l'époque.
La solidité du reportage/témoignage de
Nathalie Lamoureux réside dans le fait que l'on peut se projeter dans son expérience, elle qui se définit comme « une néophyte au passé sportif quasi nul »
Son immersion totale dans un monde qui n'a pas toujours été le sien m'a captivée, sa force mentale et sa passion de l'aventure et de la découverte sont bluffants.
Et pour ne rien gâcher la journaliste et auteure a de surcroît une jolie plume. Certains passages prennent des allures de roman tant ils sont fouillés et vont un peu plus loin dans la portrait psychologique des aventuriers qu'elle croise sur le chemin des sommets.
La question essentielle est largement posée et exploitée tout au long du récit sous différents prismes : Qu'est-ce qui peut pousser ces chasseurs de rêves à braver le danger à tout prix, au risque (très élévé) de leur propre vie ?
Dans les années 90 L'Everest est devenu une sorte d'usine à rêves. La manne touristique et l'appât du gain attirent les organisateurs d'expéditions commerciales destinées aux alpinistes amateurs, ces « faux aventuriers » en recherche d'inspiration à l'orgueil démesuré, fascinés par les limbes de l'altitude.
Enjeux politiques, économiques, corruption, négligences, c'est pas joli joli ce qui se passe derrière les rafales de vents et le grésil.
La sévérité des éléments naturels est largement décrite et l'on apprend beaucoup sur les mécanismes d'acclimatation mais également sur les limites du corps humain.
Crampons aux pieds, piolets dans les mains, cordes tendues, mousquetons dégainés,
Nathalie Lamoureux refuse de vivre avec le sentiment d'inachevé et sur plusieurs tentatives, elle mettra cinq ans à réaliser son Everest, sa gloire du sommet.
Sa détermination acharnée, son endurance/obsession valent le détour de ce témoignage.
Préparez votre bouteille d'oxygène car à plusieurs reprises on a vraiment l'impression de manquer d'air.