Mémoire d'un amnésique

Jacques Lanzmann est le frère de Claude, auteur de "Shoah", c'est dire qu'un destin tragique leur est commun. Mais dans "Mémoire d'un amnésique" (notez le singulier de "Mémoire" puisque le titre, au pluriel, a été utilisé par Erik Satie) , on est loin de la souffrance du peuple juif.
J'ai envie de dire que ce baroudeur, ce grand marcheur que fut Jacques Lanzmann, se complaît, dans ce livre, dans les délices d'une bourgeoisie un peu bohème des années 70 : des femmes, des maîtresses, des enfants, des crises de possession, suivies de crises de jalousie, la folie de vivre au-dessus de ses moyens... Cette "Mémoire" (ces mémoires) m'a paru frivole, dépourvue de profondeur et donc, d'intérêt. J'ai aimé l'amour immodéré que le personnage (un clone de l'auteur ? ) porte aux animaux, mais j'ai beaucoup plus de recul quant à la position du personnage principal (et donc de l'auteur, sans doute) , par rapport aux femmes. Elles sont calculatrices, revanchardes, ou naïves, ou soumises... bref, ce sont des femmes vues par un homme !
Ne vous jetez pas sur ce roman, il me semble bien que les éditeurs l'ont retiré de leur catalogue.
Et puisque l'amnésie est de mise, oublions ce livre, mais continuons d'apprécier son auteur.

Magnifique hymne à l'amour d'un homme tourmenté et sensible au charme irrésistible des femmes.
Plein d'humanité et de sincérité.