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EAN : 9782742796182
442 pages
Actes Sud (04/05/2012)
4.5/5   1 notes
Résumé :

May est une artiste peintre américaine d'origine palestinienne qui a quitté sa ville natale, Jérusalem, en 1948, dans des conditions dramatiques, sous un autre nom que le sien. Elle avait alors à peine huit ans.

Après cinquante ans d'exil forcé et de lutte acharnée pour se forger une renommée internationale dans la peinture, elle tombe gravement malade et, hantée par ses souvenirs, elle exprime le souhait d'être enterrée à Jérusalem. Les auto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est imprégné de la tourmente de l'exil, de ses tragédies. L'exil qui ronge l'âme, assombrit le coeur, attise les regrets et amoindrit le souffle de la vie tant il rétrécit l'existence.

L'exil, c'est celui que connaît May, artiste peintre d'origine palestinienne.

Petite fille en 1948, elle s'est enfuie de sa terre natale, la main glissée dans celle de son père pour prendre cet immense bateau qui leur ferait traverser les mers et atteindre le sésame du Nouveau Monde : les portes d'Ellis Island.
Les autres membres de la famille ont été décimés, elle ne l'apprendra que beaucoup plus tard, lasse d'attendre les réponses aux questions qu'elle ne cesse de poser. Son père part à Seattle où il a trouvé du travail, la pauvreté et la misère le rongent autant que les remords et les souvenirs. May reste auprès de sa tante, pianiste, pour qui elle éprouve un attachement profond.


Quand le récit prend toute sa fougue ou plutôt son envol - comme ces papillons incessamment cités, incessamment présents, à telle présence imagée qu'ils ont donné leur nom à une nuance de couleur créée par l'artiste, May se sait condamnée et décide de transcrire son passé et ses émotions dans un symbolique cahier bleu qu'elle confiera à son fils comme un legs.
Et c'est l'histoire de la Palestine juste après le second conflit mondial, son partage, son morcellement qu'elle raconte à travers ses yeux d'enfant, perceptions floues et en miroir de sa jeune vie passée, puis avec le recul du jugement de l'adulte.
La progression du récit est habilement liée à la description des tableaux qu'elle réalise et prépare pour son ultime exposition à l'intention d'une oeuvre charitable pour des enfants.
Des tableaux comme des petits cailloux déposés pour jalonner une existence, pour revenir vers une vie trop douce qui n'a existé que trop peu, vers le début des sentiments flamboyants qui ne seront plus.


Toutes les pages transpirent de la nostalgie des rues foulées dans Jérusalem alors en paix, ville lumineuse dans laquelle les trois communautés arabe, juive et chrétienne vivaient ensemble et dans la sérénité avant le départ des occupants britanniques et les décisions prises à ce moment par l'ONU.

Une terre qu'elle aime par dessus tout, dans laquelle on lui refuse le dernier repos, une terre qu'elle n'a jamais revue, qu'elle a idéalisée , parée de toutes les qualités et qui pourtant lui est refusée désormais.


C'est un livre sur cette période de l'Histoire qui sans se faire leçon donne une vision des événements avec un regard différent, qui relie la barbarie de la Shoah à la puissance du sionisme, le partage d'une terre de paix en un territoire devenu colère et violence, qui relie ces décisions prises en 1947-1948 au jour tragique de Septembre 2001, comme si le fil de la terreur, de la vengeance, de l'incompréhension tirait toutes ces mains qui détruisent et ôtent la vie.
Un récit passionnant dans une langue riche, presque un texte en prose, qui murmure comme une mélopée continue les mots, comme un bercement lancinant, pour dire le drame de cette terre et de ces hommes différents et ennemis aujourd'hui mais si proches auparavant.
Et qui dit aussi le drame des conflits des autres temps passés et à venir qui ne sont que l'éternelle répétition d'un même aveuglement humain et d'un même refus de compréhension, le refus de la main qui pourrait se tendre.


"Réfléchir d'une manière désespérée sur le passé, c'est trahir le présent."
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J'étais étonnée de voir un tel bateau transporter la population de Beyrouth ou de Jérusalem ; à un moment j'ai eu l'impression que ma ville tout entière faisait la traversée. L'atmosphère me paraissait insolite, lourde et imprégnée d'une odeur que je respirais pour la première fois ; j'ai su plus tard que c'était l'odeur de l'exil. Oui, l'exil a une odeur qui évoque la cendre des feux de genévrier, l'odeur du levain, des pâtes rances et des feuilles mortes macérées dans l'eau, ( ... )
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