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EAN : 9782848761916
186 pages
Philippe Rey (25/08/2011)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Ces leçons du bonheur abordent la littérature en tant que jouissance, à travers des exemples variés : l’art de l’insulte chez les écrivains, l’usage de Victor Hugo au parlement, l’analyse du Dr Devendra Singh à travers 345000 romans de langue anglaise pour connaître la définition d'une femme séduisante, la récompense du prix Bulwer-Lytton pour le pire incipit de roman...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Edouard Launet nous livre ici une série de chroniques publiées précédemment dans Libération dans une rubrique intitulée « On achève bien d'imprimer », ainsi que quelques autres.
De quoi s'agit-il vraiment ? Non pas d'un catalogue de la jouissance telle qu'elle est décrite dans les livres, par exemple, non, non. Ce sont des réflexions diverses portant sur divers événements savants (un colloque international sur le thème de « Formes et enjeux de l'hyperbate ») ex. : « Johnny est malade, mais bien assuré, il est subclaquant, aux fans éplorés »), de petites questions qui nous concernent tous (« pourquoi voulons-nous faire croire que nous avons lu tel ou tel chef-d'oeuvre alors qu'il n'en est rien ? », « lire rend-il plus intelligent ? », « Un roman placé près des caisses se vend mieux »), des questions assez habituelles quand on parle de questions techniques (l'incipit), des anecdotes amusantes sur les « querelles d'écrivains » ou l'usage des citations de Victor Hugo au Parlement…, des citations dont on ne sait si elles sont authentiques…
Un index des auteurs cités complète le volume où Houellebecq, Hugo et Proust apparaissent abondamment.
Jouissance certes, surtout pour les amateurs éclairés, qui souriront ou riront franchement à certaines descriptions de colloques aux titres abscons dont Launet résume avec plus ou moins de bonne foi le contenu – incompréhensible bien sûr : c'est la loi du genre ! – mais la répétition engendre finalement moins de plaisir et c'est ainsi qu'on voit que le comique de répétition ne fonctionne pas à tous les coups.
Je préfère donc franchement les textes qui abordent de petites bizarreries comme la place de la météo dans les oeuvres littéraires (surtout en Normandie et singulièrement dans Proust), l'influence des amphétamines sur l'écriture, …

Lien : http://artetlitterature.blog..
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Lorsqu'un ouvrage vous fait sourire dès le premier paragraphe, il est assez agréable de se laisser charmer et de découvrir ce que l'auteur a à nous raconter. Edouard Launet nous invite à découvrir le jeu de la littérature. Les auteurs sont épiés, décortiqués, que ce soit leurs habitudes, leurs choix de ponctuation, ou de phrase d'ouverture de livre. Ces personnes qui les décortiquent ne sont autres que les universitaires qui cherchent à comprendre pourquoi tel point se trouve à tel endroit. L'auteur s'amuse de ces questionnements ou des créations artistiques autour de la littérature, et nous livre des pistes de réflexions, des conseils amusants aux jeunes auteurs et énormément d'anecdotes succulentes.

Le travail fourni par Edouard Launet me semble prodigieusement énorme. Que d'analyses et de colloques inconnus du grand public a-t-il dû lire, à chercher l'information et la faire swinguer en des chroniques aussi réjouissantes ? L'humour littéraire est chose rare, et d'autant plus délectable quand il est aussi bien fait.

Kafka rend plus intelligent, Victor Hugo est une super-star au sein du Parlement français, Jules Verne probablement un auteur érotique… Tout dans ce livre mène le lecteur à l'amusement et à la découverte.

On referme ce recueil amusé, heureux de ne pas être universitaire et effrayé de se faire un jour décortiquer de cette façon si on publie un livre. de la jouissance en littérature est un ouvrage intelligent et très drôle.

Livre reçu dans le cadre de Masse Critique de Babelio, un grand merci !
Lien : http://deslectureshumaines.w..
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Ce recueil de chroniques est un régal. En 50 chapitres, de 2 ou 3 pages chacun, Edouard Launet nous offre des anecdotes croustillantes concernant des auteurs, des livres, des personnages, et le monde littéraire en général. Très accessible, j'ai lu ce livre d'une traite, ne pouvant plus m'arrêter de tourner les pages. Mais on peut tout aussi bien venir y picorer de temps en temps un chapitre par ci par là. Chaque anecdote est, et c'est là tout l'intérêt du livre, relevée avec beaucoup d'humour par l'auteur, qui ne manque pas une occasion d'égratigner (gentiment) le monde littéraire. J'ai beaucoup sourit avec ce livre, et c'est une qualité que j'apprécie chez un auteur.
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Un livre un peu trop léger dans le sens qu'il ne donne pas assez d'informations à mon goûts, mais tout de même très drôle et très intéressant. Les articles mériteraient d'être plus longs et plus condensés.
Un livre pour aimer la littérature.
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J'ai adoré ce livre parce qu'il parle de livres et bien, sur un ton franchement humoristique ce qui m'a fait rire, et cela est rare. Je puis vous dire que je l'ai décortiqué de bout en bout.
Et Édouard Launet, sous des airs de faux béotien, nous livre ses commentaires désopilants sur la littérature. Un régal.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dix livres insubmersibles

La montée des eaux consécutive au réchauffement planétaire donne une nouvelle consistance au fameux jeu de l'île déserte. Bientôt, réfugiés sur les hauteurs de Montmartre ou du mont Valérien, nous contemplerons le bassin parisien à nouveau envahi par la mer, tout en nous demandant si nous avons fait le bon choix au moment d'extraire de notre bibliothèque "les dix livres que nous emporterions sur...". Mais désormais, il est trop tard pour changer d'avis. Paris est submergé, et les lamantins au front pâle qui barbotent vers la rue Lepic négligent les miettes de pain que nous leur lançons, préférant mâchonner les pages des milliers de livres qui flottent entre deux eaux. Les derniers éditeurs parisiens, accrochés aux tours de Saint-Sulpice et au clocher de l'église Saint-Germain, finissent d'agoniser tandis que des mouettes rieuses déchiquettent leurs oreilles poilues.
Le temps est donc venu de s'intéresser calmement à la littérature enfin réduite à sa portion canonique. Au moment de constituer notre bibliothèque de Robinson, nous n'avons guère pioché en dehors des rayons XIXe et XXe siècle. Julien Gracq se souvenait ("Pourquoi la littérature respire mal", conférence donnée à l'École normale supérieure en 1960) de s'être livré au jeu de l'île déserte vingt ans auparavant avec ses compagnons de détention dans un camp allemand. "L'île déserte, en fait de livres, nous y étions réellement, et cela donnait à notre choix un caractère plus autorisé. Ils étaient bien variés, ces choix, mais ce qui frappait, presque comme une règle, c'est qu'à part la Bible, les ouvrages désignés antérieurs à 1750 étaient presque une exception." C'est ainsi que Katherine Pancol garde toutes ses chances face à Chrétien de Troyes.
Les centrales électriques sont noyées, les livres électroniques à jamais prisonniers des circuits de mémoire flash. Le ciel est violet. Les lamantins poussent de leur groin le cadavre boursouflé du climatosceptique Claude Allègre. Les dix livres que nous avons jetés dans notre sac étanche - dont Bains de mer, de Paul Morand, et Le Monde englouti, de J.G. Ballard - nous tendent leurs petits bras potelés, mais l'envie de les ouvrir a complètement passé. L'urgent, c'est d'aménager sur la place du Tertre un campement de fortune.
[...]
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Hyperbate, supercool

La planète n'est toujours pas submergée par le raz de marée dont le réchauffement planétaire nous menace, la librairie quoique pas bien vaillante parvient encore à écouler quelques livres, le prochain tiers prévisionnel n'a pas été prélevé, mais rien de tout cela ne durera éternellement : profitons de ces derniers moments de répit pour réfléchir à des choses vraiment importantes. Par exemple aux "Formes et enjeux de l'hyperbate". C'était le thème d'un colloque international qu'ont accueilli, en juin 2010, la Sorbonne et l'École normale supérieure, rue d'Ulm. "HYPERBATE : n.f. Figure de style qui consiste à intervertir l'ordre des mots ou à disjoindre deux termes habituellement réunis." Exemple : "En grand danger, vous êtes." Ainsi parle, comme vous le savez probablement, le personnage de Yoda dans La Guerre des étoiles. Yoda dit aussi : "Bonnes relations avec les Wookies, j'entretiens." C'est une autre hyperbate. Pierre de Ronsard,qui n'était pas chevalier Jedi, a pratiqué cet art avec bonheur : "Las! voyez comme en peu d'espace, / Mignonne, elle a dessus la place / Las! Las! ses beautés laissé choir." Maître Yoda aurait dit de façon plus conventionnelle : ses pétales, la rose a perdus.
L'hyperbate est plus tranchante que le sabre laser lorsque, inversant l'ordre du discours, elle parvient à "exprimer une violente affection de l'âme" (Littré). Convenons qu'elle atteint son maximum d'efficacité lorsqu'elle se présente sous forme d'un ajout inattendu, se posant sur la queue de la phrase comme une mouette sur un wagon de déchets nucléaires.[...]
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En 2010, deux universitaires, Karin Becker et Olivier Leplatre, se sont mis en tête de rassembler, pour un volume futur ayant pour titre La Pluie et le Beau Temps dans la littérature française, un ensemble d'études analysant les liens que les écrivains entretiennent avec la météorologie ainsi que les modalités de leur compréhension du phénomène : anthropologiques, sociales, scientifiques, hygiéniques, poétiques, narratives. Au moment où le livre que vous avez entre les mains partait à l'imprimerie, Becker et Leplatre en était toujours à s'interroger : "Quelle place l'écrivain accorde-t-il au temps qu'il fait? Peut-on aller jusqu'à parler chez tel ou tel écrivain d'un véritable climat qui donne une cohérence à son univers?" Nous aimerions pour notre part ajouter deux points à cette réflexion. Un : peut-on imaginer une appréhension barométrique des œuvres littéraires, qui irait nécessairement de "Tempête" à "Très sec"? Et deux : en quoi l'air conditionné a-t-il renouvelé la littérature policière ?
Pour terminer, participons modestement à la météocritique littéraire en observant que dans Madame Bovary, Flaubert utilise dix-huit fois le mot pluie, mais jamais aucun des mots suivants : averse, ondée, bruine ou crachin. Chez Emma, quand ça tombe, ça tombe, voilà tout.
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19. Kafka m'isole

A la question « Lire rend-il plus intelligent ? », la réponse invariablement est : « Cela dépend de ce qu'on lit. » Les œuvres d'Ovide et de Guillaume Musso ne suscitent probablement pas la même effervescence synaptique : il faudrait allonger dans un scanner les lecteurs des unes et des autres afin de voir comment leur matière grise bouillonne sous la boîte crânienne. Toutefois, il est désormais possible de faire à la question introductive une réponse moins évasive, sans même recourir à l'imagerie par résonance magnétique. Car on sait aujourd'hui ce qu'il faut lire pour penser plus clair.
La lumière est venue de la revue Psychological Science qui, dans son numéro de septembre 2009, a affirmé puis démontré entre ses pages 1125 et 1131 que Kafka rendait plus intelligent [note de bas de page : « Connections from Kafka : Exposure to meaning threats improves implicit learning of an artifical grammar », vol. 20, n°9.]. Nous répétons : lire Franz Kafka assouplit le neurone. Cette découverte ouvre des perspectives si étourdissantes qu'elle mériterait que nous nous interrompions sur-le-champ, ce qui laisserait au lecteur un peu de blanc ci-dessous pour y dessiner des Mickeys et réfléchir au pouvoir de la bonne littérature. Hélas ! Science et fiction sont choses complexes, au point qu'il va falloir consacrer le reste de ce chapitre à bien cadrer l'affirmation « Kafka rend plus intelligent » afin d'éviter qu'en soit fait un usage déraisonnable.
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Les bons libraires ont la délicatesse de nous signaler les bons ouvrages avec un post-it comportant un court résumé sous le titre” coup de coeur du libraire”. Comme les bons libraires, Édouard Launet suggère que ces derniers devraient signaler aussi par un post-it les mauvais opus avec un avis ” coups de colère du libraire” comportant un avis du genre “c’est tellement mal écrit que je n’ai pas pu dépasser le premier chapitre” ou ” ce type-là ferait mieux d’arrêter d’écrire des romans et de se mettre au golf”, ce qui autoriserait à contourner la production d’un auteur particulièrement rasoir, ou encore ” je n’avais rien lu d’aussi emmerdant depuis le catalogue 1998 de Conforama”, ce qui serait une mise en garde non équivoque
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Video de Edouard Launet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edouard Launet
Le petit livre des gros égos de Édouard Launet .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/le-petit-livre-des-gros-egos-de-edouard-launet-536.html Qu'on en commun Silvio Berlusconi, Frederic Beigbeder, Thierry Ardisson, Franz Olivier Giesbert ou Philippe Sollers ? Leur arrogance et leur ego surdimensionné ! C'est en tout le point de vue d'Edouard Launet qui se lâche dans son nouveau livre paru aux PUF « le petit livre des gros ego ». Les petits phrases assassines, des bons mots, des portraits au vitriol tous plus drôles les uns que les autres. Journaliste à Libération, Edouard Launet ne se fait pas que des amis ! « le petit livre des gros egos » aux PUF Edouard Launet est sur WTC !
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