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EAN : 9782020984508
267 pages
Seuil (12/03/2009)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Brigitte Lavau est éducatrice spécialisée dans une institution pour adolescents autistes. Sans nier leur drame, elle pose ici un regard inédit sur eux et leur façon si singulière de concevoir le monde. Dans ce type d'établissement, l'équipe soignante ne doit pas répondre seulement aux angoisses des jeunes autistes mais aussi à celles de leurs familles. La bonne humeur est un moyen pour lutter contre le découragement, la routine, et pour faire face aux perpétuelles q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Brigitte Lavau nous fait entrer dans le quotidien de l'hôpital de jour des Jonquilles qui accueille des adolescents psychotiques et/ou autistes. Elle y est éducatrice et va suivre un groupe de 4 adolescents, mais aussi un projet de théâtre qui va permettre à certains de faire des belles avancées, tel Anthony, qui vit caché sous son pull et qui va accepter d'être sur scène, sans protection, devant 1.000 personnes.

Il y a énormément d'émotion dans ce livre, on a tellement envie d'aider ces enfants, de les accepter, de les faire avancer. Il y a aussi, de manière très directe, des sujets tels les relations parfois difficiles entre psy et éducateur, le tabou de la sexualité des handicapés, le manque de lieu d'accueil pour ces adolescents, les discours contradictoires sur l'autisme.

Tous les portraits sont savoureux : le directeur "Pakron" avec un grand P, l'éducateur motard Jacky, Kevin qui met deux heures pour déjeuner, gestes ultra lents mais sourire de bonheur quand il réussit à dire bonjour...On éprouve un attachement réel pour ces adolescents suivis au jour le jour, dont chaque progrès, même minime, constitue un pas en avant et une belle victoire.

j'ai été très touchée par ce livre qui se lit facilement. Alors que je n'avais pas accroché à "l'enfant bleu" d'Henry Bauchau, sur le même thème mais pour moi trop "psy", j'ai été vraiment prise par ce livre que j'avais hâte de retrouver.

Merci à Guillaume du site Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération masse critique.


Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Grâce à Brigitte Lavau, éducatrice spécialisée, nous découvrons le quotidien d'un hopital de jour qui accueille des adolescents différents. Outre la difficulté et les questionnements sur leur avenir, leur sexualité, le regard des autres, on découvre surtout avec émotion l'immense tendresse qu'elle a pour les enfants qu'elle suit... et on s'attache autant qu'elle à eux.
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J'aurais dû être plus emballée mais je me suis ennuyée. Ca manque de quelque chose sans que je ne puisse définir ce que c'est. Peut être trop teinté d'angélisme ? Ou certains positionnements qui m'ont questionnée ?
Bref, il m'a été recommandé en début de cursus et je ne l'ai jamais recommandé aux étudiants auprès desquels j'intervenais.
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Une belle histoire qui retrace bien le quotidien en institution, les difficultés qu'on rencontre, les conflits d'équipe, mais aussi les joies et les grands bonheurs qui font qu'on aime nôtre métier malgré tout.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
p.25 : " Souvent quand je dis que je travaille avec des adolescents autistes ou psychotiques, les gens soupirent : "Ah ... ça doit être dur!" Chaque fois, je réponds : "Non, c'est marrant", mais je vois bien qu'on ne me croit pas et c'est fort compréhensible. On se dit que le quotidien doit forcément être empreint de souffrance, de silences et de cris, dans un hôpital sordide, peuplé de médecins sadiques qui vous font des lobotomies transorbitales ...
La réalité est un peu différente."

p.111 : "Je reste à me demander comment faire pour surmonter ces situations difficiles sans trop de stress. Pour Etienne et moi c'est un peu la même chose, et nous avons besoin d'en parler, mais le boulot ne nous laisse pas le temps de l'analyse pendant la journée, et le soir nous préférons zapper et penser à autre chose ... Il y a bien les réunions d'équipe où l'on pourrait aborder ces questions, mais finalement l'ordre du jour est souvent tellement chargé que nous ne prenons jamais ce temps.
Cette année aux Jonquilles, les réunions servent surtout à gérer l'urgence ou l'organisation de la semaine, il y a peu de place pour parler de nos doutes.
Et même s'il le peuvent, rares sont les éducateurs qui s'autorisent à le faire, par pudeur ou par "professionnalisme", car avec ce métier nous apprenons à prendre de la distance pour ne pas nous laisser trop envahir. C'est absolument nécessaire, mais j'imagine qu'il serait tout aussi important de pouvoir aborder ces questions dans des réunions prévues pour cela."

p.129 : " Tu sais, dans les années 1930, les nazis ont stérilisés beaucoup de handicapés pour le "bien-être de la société"... Et puis qui peut juger que telle ou telle femme est handicapées ou ne peut pas s'occuper d'un enfant? ça dépend beaucoup de l'époque! C'est très risqué de légiférer là-dessus!"

p.130 : "- Pourquoi parle t-on de stérilisation?
- Parce que la sexualité des handicapées reste totalement taboue en France! Personne ne veut y réfléchir, ni en parler, alors on cherche des solutions définitives. On veut être bien sûr que ces femmes ne feront pas d'enfants, même si c'est ce qu'elles désirent ...
- Tu penses que certaines pourraient en avoir?
- Je ne sais pas, mais on pourrait au moins leur reconnaître le droit à une vie amoureuse ou sexuelle. Dans les foyers pour adultes, les handicapés sont souvent plusieurs par chambre, ils n'ont même pas droit à une forme d'intimité! Alors parler du désir d'être mère ou de la sexualité, c'est inimaginable."

p.148 :"- ça voudrait dire qu'il y'a quand même un facteur génétique? [...]
- Peut-être, dit Pakron, puisqu'il y a une proportion de quatre autistes garçons pour une fille ... Mais pour l'instant aucun généticien n'a pu trouver le gène en question ... Il semble plutôt que l'autisme soit lié à un ensemble de facteurs génétiques, neurologiques ou autres, mais bien malin celui qui peut dire aujourd'hui avec certitude d'où cela vient exactement! Ce qui paraît certain, c'est que l'environnement familial n'est pas la cause."

P.157 : "C'est un peu comme le terme "autiste", rien ne m'énerve plus que de l'entendre employé à propos des nations ou des dirigeants. Les journalistes utilisent parfois cette formule pour évoquer celui qui ne veut pas entendre ou comprendre une situation pourtant claire. Un autiste devient donc quelqu'un qui refuserait consciemment de communiquer par fermeture d'esprit volontaire et stupide, ce qui est bien loin d'être le cas des personnes réellement autistes."

p.170 : "Ce sont les joies du métier d'éducateur spécialisé, nous n'avons aucun moment prévu dans notre emploi du temps pour préparer nos activités, écrire nos bilans de synthèse, monter des projets ... Tout cela se fait sur notre temps personnel et ne met pas tout le monde à égalité."
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