Après "
Femmes sans merci", je découvre une nouvelle fois un roman très très court de
Camilla Läckberg, intitulé "
Cyanure" et d'un genre un peu différent, puisque nous sommes ici coincé sur une île à quelques jours de Noël à tenter d'élucider un meurtre.
Pour ce faire, nous suivrons l'enquête de Martin, flic de profession, invité à passer le week-end sur l'île de Valö, pour y rencontrer la famille de Lisette, sa petite amie. À peine arrivé, il pressent que le week-end ne sera pas de tout repos, les tensions et les différends entre les membres de la famille Liljecrona étant plus que palpables. Et pour cause, alors que le repas commence à peine, voilà-t-il pas que le patriarche s'écroule la tête dans son assiette, empoisonné au
cyanure de potassium... Alors qu'une tempête fait rage, obligeant nos protagonistes à rester sur place, Martin va devoir mettre de côté son costume de petit ami et enfiler celui de flic : pour lui, l'enquête débute, les interrogatoires défilent... Mais pour confondre le meurtrier, ça s'annonce chaud... Tout le monde aurait plus ou moins un mobile...
L'inspecteur Martin Molin serait apparemment un collègue de Patrik Hedström, héros de la célèbre série policière de
Camilla Läckberg. Il y a deux ou trois clins d'oeil là-dessus dans le livre, et comme je n'ai encore rien lu de cette série, je n'ai pas su les apprécier, ni leur trouver un quelconque intérêt dans l'avancée de l'intrigue.
Quand Martin arrive sur l'île, une succincte présentation des personnages nous est faite par Lisette : son grand-père Ruben, le patriarche, richissime industriel ; son père Harald et son oncle Gustav, les deux fils de Ruben qui se tirent sans cesse dans les pattes ; sa mère Britten ; son frère dépressif Matte ; sa tante Vivi, légèrement fragile psychologiquement ; son cousin Bernard qu'elle adule et sa trop jolie cousine Miranda. Au sein de cette famille, rien n'est simple, tout est sujet à disputes et dissensions. Ils n'ont qu'un seul point commun : soutirer et profiter le plus possible des millions de Ruben. Les personnages sont tous très clichés, vite fait creusés mais tout de même assez bien campés dans l'intrigue.
Une fois les personnages présentés, on rentre directement dans le vif du sujet. C'est que le roman n'a que 160 pages, il n'y a donc guère le temps de s'attarder, ni sur les descriptions des décors (agencement de l'île, de la maison d'hôte, environnement contextuel), ni sur les circonstances et l'ambiance (esprit de Noël, tempête de neige, huis clos). Mais, même peu approfondis, il y a quand même de bons ingrédients : une île, une tempête, un huis clos, une réunion de famille et des tensions, un meurtre ou deux, une enquête, un soupçon de suspense. Il n'y a rien d'original, mais ça se laisse lire, d'autant que je n'avais pas vu venir le dénouement.
Mais c'est là que ça a clairement coincé pour moi : le dénouement, là où nous est révélée toute la vérité... et quelle vérité... saugrenue, risible... pour ne pas dire du grand n'importe quoi...
Bref, malgré des personnages et des événements qui manquaient de profondeur, ça passait quand même bien (le roman étant très court, j'y étais préparée). C'est dommage que la fin m'ait autant déçue.