Le Tailleur de pierres a été publié en Suède en 2005 et en France en 2009. L'action se situe en octobre. Pas de préambule, ni de prologue: avec la découverte du cadavre dès la deuxième page, le lecteur est immédiatement plongé dans l'histoire, sous son aspect le plus sordide. La présentation des personnages aura lieu au fur et à mesure du déroulement de l'enquête.
Le roman se découpe selon de nombreux allers et retours entre la période actuelle et différents moments du passé, d'abord en 1923, puis en 1928, 1946 et 1954; les différents flash-back racontent l'histoire d'Agnès et d'Anders,
le tailleur de pierre, histoire qui se déroule en parallèle de l'intrigue du présent => Il faudra de nombreux chapitres au lecteur pour comprendre quel rapport existe entre les deux, même si, bien sûr, dès le début, il comprend qu'il existe forcément un rapport.
Camilla Lackberg affectionne particulièrement le procédé de flash-back, très souvent utilisé en littérature. Elle l'avait employé de façon moins systématique dans ses précédents romans. Par exemple, dans
La Princesse des Glaces, certains flash-backs autour du meurtre de la victime. Dans
le Prédicateur également . Ces flash-backs étaient néanmoins ancrés dans la narration de l'histoire en cours à laquelle ils étaient directement reliés, même si l'identité des assassins n'était pas dévoilée.
Dans
le Tailleur de Pierre, c'est une technique un peu différente qu'emploie l'auteure. En effet, à aucun moment elle ne donne d'indice concret pouvant éclairer le lecteur; ce n'est vraiment qu'à la toute fin du roman que l'on comprend comment et pourquoi ces deux histoires nous sont racontées.
Le roman débute par la découverte du cadavre d'une petite fille par un pêcheur: "La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l'avoir esquintée. Il jeta un coup d'oeil par-dessus bord mais ce qu'il vit n'était pas le casier. C'était une main blanche qui fendit la surface agitée de l'eau et sembla montrer le ciel l'espace d'un instant.
Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs (...)" Mais très vite, les enquêteurs découvrent que Sara, 7 ans, a de l'eau savonneuse dans ses poumons, ce qui signifie qu'elle a été tuée avant d'être jetée à l'eau. Mais qui peut être assez pervers pour assassiner une gamine de sept ans ?? Il se trouve que Charlotte, la mère de la petite fille, est la meilleure amie d'Erica, impliquant celle-ci, d'une manière ou d'une autre, à certains aspects de l'enquête.
Alors qu'Erica vient de mettre leur fille au monde, Patrick va devoir mener l'enquête sur cette sordide affaire de meurtre d'enfant sans son aide car la jeune femme éprouve beaucoup de difficultés à assumer sa nouvelle maternité: les tétées, les pleurs de Maja, les absences de Patrick pris par son enquête. Heureusement, la vie tumultueuse d'Agnès, femme froide et sans scrupule, de son mariage forcé avec Anders, un modeste tailleur de pierre incapable de lui offrir la vie luxueuse à laquelle elle est habituée depuis sa naissance, en passant par son exil en Amérique, jusqu'à son retour en Suède, donne du relief au roman. Avec en fil rouge la question qui revient titiller le lecteur: quel peut bien être le rapport entre cette histoire et l'enquête...Tout s'éclairera quand l'intrigue atteindra son paroxysme, c'est-à-dire presque à la fin, of course !!
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