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EAN : 9782070492312
218 pages
Gallimard (02/05/1990)
3.67/5   15 notes
Résumé :
De quoi s'agit-il ?... 36 + 15, code horreur. Moi, Louis Lorenzo, à deux pas de la retraite, j'avais une fille belle comme sur ces affiches pour les messageries du minitel. Un dingue, à l'autre bout du fil du rasoir, l'a déconnectée. Et comme il n'en est pas resté là, je lui ai donné rendez-vous. Lapin. C'est un plat qui se mange vivant, et je ne courais plus assez vite
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La douleur des morts est, à priori, le 1er roman écrit par Hervé le Corre. Il date de 1990, c'est-à-dire du siècle dernier. Il a plus de 30 ans et c'est assez marrant car, si on ne parlait pas encore de réseaux sociaux, il y avait le Minitel, que j'ai bien connu pour ma part, vu que moi aussi, je suis largement du siècle dernier. Et le Minitel, pour ceux d'entre vous, qui connaisse est un des acteurs principaux de ce récit. Ce qui est également, curieux, c'est que si on transpose le Minitel en réseaux sociaux, ce roman pourrait très bien être actuel. Ce qui signifie que les maux de notre société actuelle ne date pas d'aujourd'hui même s'il faut bien reconnaître qu'il ont été exacerbés par l'entrée dans l'ère du tout numérique.
Comme vous l'avez sans doute compris, ce roman traite des dérives du "Minitel Rose" en l'occurrence qui permet à une certaine élite de la société bordelaise de donner libre court à leur perversité sans limite et à l'exploitation des femmes qui en sont, une nouvelle fois, les victimes.
C'est un roman court de 219 pages qui aurait sans doute mérité quelques pages de plus, j'y reviendrai. Même si c'est son premier roman, on reconnaît immédiatement la plume d'Hervé le Corre. Je dois dire que j'adore cet auteur. Il sait, comme habituellement nous emmener dans un univers particulièrement noir, glauque et poisseux. La pluie incessante, le ciel noir et pesant, qui font souvent partie intégrante des romans d'Hervé le Corre sont ici bien présents. Tous ces éléments créés une ambiance oppressante qui nous colle à la peau, et ne nous laisse aucun répit. J'adore cet univers.
Le personnage principal, un fonctionnaire proche de la retraite qui veut comprendre ce qui est arrivé à sa fille sauvagement assassinée, est très attachant. Sa vie est complexe et difficile, les rapports avec ses proches distendues mais les sentiments sont toujours présents et forts.
J'ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir, ça sonne juste, c'est prenant sauf, et j'y arrive la fin qui est, à mon avis, complètement ratée. Quel dommage !!! L'auteur a voulu créé un gros rebondissements pour le final qui pose plein de questions mais qui sont restées, pour ma part, sans réponse. Et, je n'ai, en fait, rien compris au final, ce qui est assez déroutant.
En conclusion, j'ai passé un bon moment mais je reste déçu par le final qui ne m'a pas plu. Pour les fans d'Hervé le Corre, comme moi, il faut le lire si vous ne l'avez pas encore fait. Puis, peut-être trouverez vous le final plus à votre goût que moi.
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Veuf et solitaire, Louis Lorenzo, la cinquantaine désabusée, travaille aux impôts à Bordeaux. Depuis des lustres, il n'a plus guère de nouvelles de sa fille Marianne devenue professeur d'anglais jusqu'au jour où il apprend par la police qu'elle a été retrouvée sauvagement assassinée à son domicile. Corinne, une amie de sa fille, va lui montrer une cassette vidéo qui va le déboussoler. Puis l'orienter dans sa soif de vérité et de vengeance dans un Bordeaux sombre et pervers à cent lieux de son existence tranquille.

Sorti en 1990, La douleur des morts est le premier roman d'Hervé le Corre, auteur bordelais.

Au coeur de la ville de Bordeaux, on suit le parcours psychologique du héros Louis, un citoyen lambda qui va lentement muer dans la peau d'un justicier et plonger dans un univers connecté qu'il va apprivoiser, celui du minitel (36-15), des messageries roses, lieux de drague, de sexe et de rencontre. Sa quête nous emmène des beaux quartiers de la ville de Bordeaux en compagnie de notables aux moeurs douteuses jusqu'à son domicile, la proche banlieue.

Pour son premier coup d'essai, Hervé le Corre fait mouche : l'écriture est épurée, l'histoire classique et efficace, le héros déterminé et la fin explosive d'une grande noirceur.
Un très bon polar.














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Le premier roman d'Hervé le Corre, de facture classique, mais déjà impressionnant de sensibilité...

Premier roman publié d'Hervé le Corre, en 1990, ce polar met en scène un agent des impôts quinquagénaire conduit à enquêter, dans le Bordelais cher à l'auteur, sur la mort de sa fille, sauvagement assassinée. Il y découvrira une double vie particulièrement gratinée, à l'époque du Minitel et des messageries roses, et un abîme au bord duquel il risquera de se perdre...

Salué à sa sortie, ce roman est pourtant d'une facture classique, mais Hervé le Corre y déploie déjà son talent particulier, qui va s'épanouir par la suite, pour camper les tourments intérieurs de l' "honnête homme", "normal", plongé brutalement dans un univers criminel qui le dépasse au départ...

Pour l'anecdote, l'une des plus belles scènes d'entraide spontanée entre voisins que j'aie jamais lue prend place pages 122-123, après un rude tabassage du protagoniste principal.

Et le roman finit ainsi, ce qui ne dévoile donc rien de l'intrigue, résolue préalablement : "Ils m'ont tiré en arrière par les cheveux, ils m'ont tordu les bras dans le dos. Leurs pieds ont fait éclater mes côtes, se sont acharnés entre mes jambes. J'ai descendu l'escalier porté par leurs poings. Je hurlais comme si j'avais pu leur faire peur. Je ne sentais rien de leurs coups. Ma douleur n'était rien. C'était celle des morts qui me faisait si mal."
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Je n'avais jamais lu Hervé le Corre. Il y a un début un tout.
Ce roman, La douleur des morts fait partie d'un ensemble de trois réédités chez Pleine Page en 2007. "Trilogie bordelaise" comme le dit la 4e de couverture. Et en effet Bordeaux semble bien être un des personnages principaux de ce premier opus de Hervé le Corre. Loin de la ville qu'aime en présenter les magazines en papier glacé (Géo :-) , le Bordeaux de ce temps là accueillait encore des navires le long de ses quais , Alain Juppé devait déjà être maire, et le tramway ne circulait pas dans la Rue Achard. le Bordeaux de le Corre c'est celui du Jean Forton de "La cendre aux yeux" ( superbe roman d'une cruauté rare qui se déroule dans un Bordeaux d'après-guerre...).
Sinon le sujet du livre est relativement classique : un "français moyen" un peu largué, des jeunes femmes assassinées, des flics fatigués, des notables , et puis du sexe, du sexe....Oui du sexe mais sur Minitel rose ! bouffée de nostalgie. le Minitel....ce joyau technologique que le Mônde entier nous enviait ! Ouais.
Plus que l'intrigue c'est l'ambiance que j'ai aimée dans ce bouquin. L'auteur a un vrai talent pour plonger le lecteur dans un monde presque onirique (beaucoup de scènes se déroulent la nuit). On ne sait plus vraiment si le héro rêve ou s'il est conscient. Tout cela dans un décor bordelais crépusculaire . Louis Lorenzo, notre "français moyen" , le héro malgré lui, habite quartier du Bacalan au bout de la rue Achard , et cette rue, ce quartier je les connais très bien (raisons professionnelles...). Et le pire c'est que je ne savais même pas que Hervé le Corre était bordelais d'origine !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je n'avais plus peur de rien, comme les héros dans les films. J'avais seulement envie de hurler tout le temps dès que j'étais seul. J'appelais d'une voix nouée Marianne et Fanny. Les héros n'ont pas de ces faiblesses. Ils ne hurlent que lorsqu'ils sont en colère, ça fait frémir les femmes, et trembler les méchants. Mais je n'avais plus de voix, et personne à impressionner.
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Un vigile obèse, flanqué d'un doberman attaché dans l'ombre, m'a dévisagé en plissant ses petits yeux stupides avant de me faire entrer. J'ai laissé mon imper au vestiaire, où une fille plutôt jolie, qui mâchait un chewing-gum bouche ouverte, m'a remis un ticket numéroté.
Le bruit m'a écrasé aussitôt. Les basses me pilonnaient au creux de l'estomac. Les visages étaient creusés d'ombre, leurs dents étincelaient, irréellement blanches. J'étais chez les morts. Je marchais au milieu de ces corps qui glissaient les uns sur les autres, cadavres agités monstrueusement par une énergie inconnue qui me terrifiait. De la purée de mots, broyée par la sono, me parvenait parfois. Pourquoi parler ? Quoi dire, quand on est mort ? J'ai fait le tour des tables en contournant les pistes hurlantes, j'ai exploré les recoins grouillants de mannequins convulsifs. L'air me manquait, et j'ai du m'arrêter pour reprendre mon souffle. Des femmes installées autour d'une basse ont levé les yeux vers moi et ont éclaté de rire.
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Ma douleur n'était rien. C'était celle des morts qui me faisait si mal.
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Vidéo de Hervé Le Corre
Nous avons eu le plaisir d'interviewer Hervé le Corre autour de son roman « Traverser la nuit » pendant le festival Quais du Polar. Ce roman lu par Ariane Brousse est en lice pour le Prix Audiolib 2024. Découvrez notre interview !
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