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EAN : 9782715233782
144 pages
Le Mercure de France (28/02/2013)
3.94/5   17 notes
Résumé :
Je ne saurais dire à quel moment le sentiment de la nécessité des livres s’est imposé à moi. Très tôt, dès l’enfance, j’avais aimé éperdument les mots et le refuge de l’imaginaire. Je m’étais inventé des vies, des territoires, en chérissant quelques vocables dont la matière sonore, le chatoiement et le suc me nourrissaient.
Pour Philippe Le Guillou, l’amour des mots et de la langue remonte à l’enfance. De son adolescence dans le Finistère jusqu’à la publicat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le chemin des livresPhilippe le Guillou, écrivain, revient sur sa découverte des livres, des écrivains, des apports de chacun, de cette soif inextinguible qu'il connut au tréfonds de la Bretagne occidentale.
Le lecteur le suit dans son cheminement livresque, dans un petit village breton, le Faou, pittoresque gris en feu, à partir de ses 17 ans jusqu'à la publication de son premier livre. « Je ne connaissais encore vraiment aucun écrivain » dit-il mais « il remâchait quelques vers de Rimbaud, quelques aphorismes de Nietzche » dans ses balades solitaires comme le faisait son père, dans une région propice à la rêverie et au silence, dans une époque pourtant si tumultueuse.
Philippe le Guillou offre au lecteur un panorama magnifique, si pressant à la rêverie, au silence, aux balades, dans cette région dans laquelle il a grandi.
Le suicide De Montherlant vient émouvoir ce jeune homme de 13 ans à qui on avait appris à cacher ses émotions. Montherlant, ensuite Homère, Gide, Gracq, viennent ensuite lui tenir compagnie. Patrick Grainville avec qui il noue une relation qui perdurera dans le temps.
Les livres l'ont aidé, lui ont insufflé l'envie, l'ont interpellé, et lui ont « permis de survivre à cette présence à nulle autre pareille que dispensait la littérature ».
Quel bel hommage, il rend à la littérature, au pouvoir qu'elle a !
A lire et à relire !
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Philippe Le Guillou nous fait partager son parcours intellectuel, son apprentissage de la lecture et ses influences littéraires. Il décrit avec un style formidable le lieu de ses origines; Le Faou. Magnifique région, ce lieu traversera beaucoup de ses oeuvres. Dans cet opuscule, il nous parle de Patrick Grainville, prix Goncourt en 1976 pour Les Flamboyants, et de Julien Gracq, écrivain qu’il affectionne plus que tout. J’aime les écrivains généreux en écriture; et lui l’est particulièrement.
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Très beau texte sur la passion de la lecture, l'expérience d'hypokhâgne et les débuts d'écrivain.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
A l'arrière-plan de ce continent langagier, il y avait la langue bretonne que je ne parlais pas. C'était la langue des toponymes, des noms propres, de certains cantiques à la Vierge que l'on entonnait à Rumengol le jour de l'Assomption, c'était aussi la langue du secret, des choses celées que les adultes, mes grands-parents, parlaient dès qu'ils évoquaient des sujets qui ne pouvaient en aucun cas tomber dans l'oreille des enfants. C'était une langue de sons rauques et durs, comme des pierres remuées sous les vagues. C'était l'idiome de l'interdit, des abîmes humains, de la nuit des manigances, du mal et du sexe. Il avait le charme des langues mortes qu’on parle dans la mémoire et un amont du temps, un charme vif dont les sonorités concassées et brutales ravissaient l'ouïe, surtout lorsqu'elles étaient par les pèlerins matinaux de Rumengol
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Il entre dans ce terme de transmission une profondeur obscure, indémêlable et affective intimement associée à ce que j'ai reçu de mes grands-pères. Je crois avoir appris à leur contact plus qu'à celui de beaucoup de maîtres de l'école publique qui étaient d'honnêtes pourvoyeurs de savoir, mais à qui il manquait cette part de mystère et de rêve qui est la marque des passeurs. (p. 17)
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Ce faisant, je lisais mal, je n'analysais pas, je me gorgeais de phrases, de mots, d'extase et de beauté. (p.57)
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Je suis entré dans l'intimité de Gracq (...) Le fait que les livres n'existassent pas en collection de poche, l'emblème de la rose et la devise intimidante, "rien de commun", les cahiers qu'il fallait précautionneusement couper, tout apparentait l'entrée dans cet univers à quelque chose d'initiatique, de liturgique même. (p.61)
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Dans le dictionnaire Larousse qui m'avait été offert à la naissance de ma soeur et dans lequel je grappillais quelques mots que je ruminais - reliquaire, territoire, reflux, jusant, chasuble, rogations - dormait la langue, énorme, infinie, abyssale. Déjà je n'étais pas sûr d'en aimer l'usage qu'on en faisait à l'école, le scalpel de la grammaire et de l'analyse logique.
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Videos de Philippe Le Guillou (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Le Guillou
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu Philippe le Guillou Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris
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