Il a quand même bien fait de les faire, ses mémoires à 26 ans, même si ça parait pompeux, puisque qu'il est mort 8 ans plus tard...
Visiblement manique et travaillant d'arrache-pied, on suit tout au long de ce livre les angoisses de ce jeune prodige du rire. Toute cette partie de l'oeuvre sur son enfance et sa gestion du trac est assez intéressante, de même que sur le monde de la nuit et du showbiz avec les célébrités de l'époque. Cependant les parties énumération et description des gens de son carnet d'adresse m'a fait rire, mais aussi plutôt ennuyé. J'ai trouvé ça tellement affable, langue-de-bois, que je me suis presque demandé si ce n'était pas un peau beaucoup lèche-cul...
Je n'arrive pas à percevoir si le Luron ne se mouchait pas du pied, ou s'il était vraiment sincère en laissant entendre que la France, les Français, si beau si gentils, étaient des petites gens si parfaits. On a de quoi se poser la question de l'hypocrisie, quand on sait que c'est le public qu'il a mis dans ses salles qui l'a fait passer de 1500 francs par mois à la possibilité d'acheter en vrac ses courses chez Saint-Laurent ou de servir 2 kilos de caviar (et uniquement ça) dans sa soupière en argent.
Pas la moindre allusion sur sa sexualité, mais bon, on s'en doutait pour 1978, et on s'en fiche au fond, en 2013. Par contre j'ai trouvé ça un peu too much le nombre de passages où la femme de machin ou untel est si superbe, magnifique, et tellement intelligente qu'il en serait jaloux... franchement, tout le monde s'en fout non? Alors, écran de fumée?
Qu'on ne se méprenne pas, ce livre est très intéressant à lire, pour la description de la vie d'artiste, et de la vie parisienne dans les années 70. le reste ce n'est que question de sensibilités personnelle. J'aime beaucoup ce niveau de langage écrit que l'on perd aujourd'hui, même si ça m'a mis la puce à l'oreille. Peut-être suis-je trop jeune pour trouver cela parfaitement naturel, parce que je ne l'entend ou ne le lit que de moins en moins souvent.
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Je les entends déjà: " Des mémoires à vingt-six ans, mais ça ne vas pas non?" Mais si, cela va même très bien. En vingt-six ans d'existence, huit ans de carrière et plusieurs tours du monde à coup de dizaines de milliers de kilomètres parcourus en voiture, en avion, à pied, pas à cheval (je monte lamentablement), j'ai déjà vécu tant de vies, rencontré tant de gens, vidé tant de verres à l'amitié a fond de la nuit, qu'il est grand temps que je m'y mette. Pensez donc: nous n'en sommes qu'au tome I de mes mémoires complètes et j'ai l'intention d'en publier un nouveau tous les vingt-cinq ans...
On peut m'objecter que vivre la nuit, c'est compenser une solitude en s'entourant artificiellement d'autres solitudes. Je pense plutôt que c'est vouloir vivre plus intensément, grignoter des minutes éveillées sur la petite mort du sommeil, tenter d'avoir des journées de vingt-quatre heures, pousser la machine humaine à son maximum.
Entrer en scène, c'est comme se jeter dans le vide du haut de la tour Montparnasse. Certains diront que, vu ma taille, il me suffirait de sauter du haut d'un trottoir mais ce ne sont, évidemment, que de mauvaises langues.