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EAN : 9782373060119
220 pages
Le Murmure (24/02/2016)
3.61/5   9 notes
Résumé :
Ringo est une saleté de gosse élevé comme un clébard, à la vie piétinée dans un road trip délirant où la démence prend le pas sur toute autre raison. Élevé par sa mère alcoolique et violente dans une caravane échouée au bord de la frontière mexicaine, il se libère en la quittant à bord d'une vieille bagnole, direction Los Angeles... Ringo, pas de péchés, pas de morales ! Pas d'agissement méthodique des serials killers Tupperware que l'on voit partout non plus ! C'es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Avertissement de rigueur : Âmes sensibles, s'abstenir absolument !

Roman noir, roman ultra-violent, roman cash, roman trash... et pourtant roman coup de coeur. Non pas que je sois particulièrement portée vers la violence, ce serait même tout le contraire, mais quand on croise le talent il faut savoir le reconnaître, même quand il s'exprime dans un domaine totalement opposé à ses propres repères.

J'ai énormément pensé au Bison et à Hugo pendant ma lecture, sans doute parce que la prose sans fard et crue de Benoît-Marie Lecoin impacte autant qu'elle dérange le lecteur.

Pour commencer, Ringo est un être qui n'aurait jamais dû naître, une anomalie de la nature. Déjà, il a deux sexes, un féminin et un masculin, ensuite il est né par erreur, sa mère, prostituée et alcoolique, l'a toujours traité moins bien que son chien, lui aussi dénommé Ringo, enfin, Ringo n'a ni passé, ni présent, ni futur. Ringo, personnage à la fois touchant et haïssable, c'est en quelque sorte une allégorie de notre si précieuse humanité sous ses rapports humains, animaux, instinctifs et prédateurs.

***ALERTE SPOILER***
Ringo est un tueur. Par le meurtre se déploie le large éventail de toutes ses frustrations et de ses besoins d'affection. Adolescent, il s'évade du mobil-home de Maman pour se lancer dans la vie avec la grâce d'une grenouille qui sauterait d'un nid. Tiens, en parlant de grenouille, il y a un peu de Patrick Süskind dans "Ringo", et aussi un peu de Virginie Despentes, ou encore de Boris Vian. "Ringo", c'est un peu le schéma fascinant de "J'irai cracher sur vos tombes" : violence, crime, sexe, pornographie, alcoolisme. Ajoutons drogue et mafia et le tableau est complet. Ringo va donc de fil en aiguille goûter de près à tous les vices de notre société.

Tout dérange dans "Ringo" mais l'écriture plutôt géniale de l'auteur nous enchaîne à cette étrange destinée qui n'en ai pas une. Une alchimie se crée entre cet anti-héros absolu et le lecteur, comme si ce dernier était amené à s'étonner (ou pas) de la violence de notre monde car, au final, tous les crimes commis par Ringo peuvent bien faire froncer le sourcil, heurter les codes moraux ou donner la nausée, il n'en reste pas moins que tous ces crimes et tous ces vices existent bel et bien dans la réalité. Alors, qu'est-ce qui est la plus dérangeant entre la fiction dans laquelle nous plonge "Ringo" et le sentiment de cruel réalisme qui demeure quand on tourne la dernière page de ce roman coup-de-poing ?

A découvrir si vous aimez le genre noir.


Challenge Petit Bac 2017 / 2018
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《 Il se dit que le monde lui appartient, qu'il est invincible. Il ne craint ni la vie, ni la mort. Il est le seul dieu, unique déité de sa cosmogonie, brillant au panthéon du ciel, au-dessus de tous, sans avoir aucun rival. 》


Résumé :

"Elevé par sa mère alcoolique et violente dans une caravane échouée au bord de la frontière mexicaine, Ringo se libère en la quittant, direction Los Angeles...

Ringo est une saleté de gosse à la vie piétinée, élevé comme un clébard dans un road trip délirant où la démence prend le pas sur toute autre raison.

Ringo, pas de péché, pas de morale !
Pas d'agissement méthodique des serials killers Tupperware que l'on voit partout non plus !
C'est bileux, violent, désaxé...
C'est la fuite en avant."


Mon avis...

"(...) bileux, violent, désaxé..." : tout est dit.
Ces 3 adjectifs à eux seuls expriment mieux que n'importe quelle chronique l'essence même de ce roman.

Que l'on aime ou non la singularité dont l'auteur use dans son texte, on ne peut nier la profonde noirceur qui en découle. Le scénario est réellement intéressant et on ne peut plus vivant.
Il est vrai que Benoît-Marie Lecoin possède une plume particulière, qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Le style est haché, saccadé, et si cette originalité m'a d'emblée séduite, elle m'a malheureusement tout aussi rapidement lassée... Le récit conjugué au présent y aura certainement contribué ; ceci ajouté à cela m'a déstabilisée, et j'ai finalement eu du mal à terminer ce livre, je l'avoue.

De plus, j'y ai trouvé nombre de flagrantes incohérences (comme par exemple, une strangulation durant quelques secondes à peine, alors qu'on sait bien qu'il faut plusieurs longues minutes pour parvenir à étrangler qqn...) et de vicieux pléonasmes, dont j'ignore s'ils étaient ou non voués à un but stylistique.

En fait, j'ai lâché prise à partir du moment où notre anti-héros commence lui-même à stagner dans l'histoire, brisant de fait la rythmique inhérente au "road-trip" - Car j'aimais vraiment l'idée de parcourir l'Amérique des seventies avec ce 'Dog-boy' sans scrupules ni remords ; c'était grisant.
Mais dès lors que ce dernier a semblé s'installer, je n'y voyais plus d'intérêt. Peu à peu, je me suis détachée de l'histoire et lorsqu'enfin, Ringo finit par reprendre la route, il était trop tard... (pour moi du moins).


Ceci dit, le bouquin en tant qu'objet, est assez joli en soi avec sa couverture mate finement cartonnée et ses rabats ornés d'esquisses dans des tons rouges et noir : un plaisir pour les yeux.
Dommage pour moi ; le contenu ne fût guère à la hauteur :(


Enfin, vous connaissez tous la fameuse chanson sur les goûts et les couleurs... n'est-ce pas ?


***

Lu dans le cadre de l'Opération Masse Critique de septembre 2017.
Mes remerciements aux éditions le murmure et à toute l'équipe de Babelio - ainsi que mes excuses pour le retard.
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Quand on a vu le jour dans une caravane pourrie, entre les bras d'une prostituée alcoolique, on peut considérer qu'on démarre dans la vie avec un sacré handicap...
Quand on est, en plus, elevé comme un clébart, au sens le plus tristement premier du terme (coups de triques et nuits seul dehors), on ne s'en relève pas. A moins, peut-être, de cramer nos derniers fusibles mentaux, de renoncer à toute humanité et de se changer en bête féroce.
C'est ce qui arrive ici au jeune Ringo, et c'est ce processus d'implosion psychologique, cette résilience du survivant que j'espérais toucher du doigt dans ce roman, en m'inscrivant à la dernière Masse Critique.

Hélas, trois fois hélas, j'ai vite réalisé que mes attentes risquaient d'être déçues... Nous n'assistons là qu'aux errements d'un désaxé, utltra-violent et sans moralité aucune, qui tue sans raison et multiplie les atrocités au grès de ses pulsions. Aucune "autopsie" de notre tueur-né, recul et profondeur quasi-nuls, personnages inconsistants et sexe gratuit à outrance : cette fuite en avant malsaine, sans finalité, tourne vite à la farce morbide, très péniblement débitée.
Car pour ne rien arranger, le style télégraphique de Benoit-Marie Lecoin (qui, je l'espère, ne me lit pas) est d'une platitude inouïe, et certains passages sont dignes des pires rédactions que ma classe de 6eme B imposa naguère à la regrettée Mme Delarue... Ce qui se voulait trash se révèle ici complètement insipide, et c'est gênant pour un roman prétendument subversif et dérangeant, qui s'adresse à un public averti (question "avertissement", j'espère vous avoir suffisamment mis en garde ! ;-))

Bien sûr, si vous n'avez rien contre les mauvais films de série Z ni sur les pléonasmes indigents du type "il sortit dehors", ou si vous n'avez rien de plus urgent à lire (un vieux Boule et Bill peut-être ?), vous pouvez tenter le coup.

De mon côté, j'espère oublier rapidement cette mauvaise pioche et avoir plus de chance lors de la prochaine Masse Critique.
Je suis un garçon poli et je remercie quand même Babelio et les éditions "le Murmur" (qui par ailleurs m'ont permis de découvrir une jolie collection : papier de qualité, format, typographie et mise en page très agréables !).
Ciao Ringo, et sans rancune !
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"Il a juste le temps de songer qu'il est à présent un homme, qu'il n'a plus rien d'un chien »
Cette dernière phrase résume très bien ce livre. Ringo, notre personnage principal, n'a pas eu une enfance facile. Mis au monde par une mère prostituée, alcoolique et violente, elle l'a nommé comme cela en l'honneur du chanteur Ringo Starr mais c'est également le nom qu'elle a donné à son chien, car pour elle, il n'y a pas de différence entre son chien et son propre fils.
Passé l'adolescence, Ringo décide de s'enfuir afin de se sortir de cette vie de misère sans avenir possible. Il quitte la caravane familiale pour commencer son road trip. Grâce à celui-ci, il rencontrera plusieurs personnes, la plupart en marge de la société, comme des hippies déconnectés de la réalité, un vétéran de la guerre du Vietnam devenu accro à l'héroïne et dépendant financièrement de la société ou encore des mafieux qui l'engageront pour casser la gueule voire tuer des gens qui ne payent pas le patron à temps. Mais ces rencontres se terminent mal, Ringo sème la mort là où il passe…

Ringo m'a beaucoup rappelé Jean-Baptiste Grenouille, le personnage principal du livre le parfum de Patrick Suskind. Comme lui, Ringo n'a jamais reçu d'amour, il devient un être sans empathie, bestial et violent. Il est dépourvu de la notion du bien et du mal. Comme Grenouille, il s'accroche telle une tique à la vie afin d'essayer de la découvrir, même si celle-ci est menée dans la violence et dans l'incertitude. Enfin, comme Jean-Baptiste, Ringo a une particularité (que je vous laisserais découvrir). Une particularité dont il a honte et qu'il cache aux autres humains. Cette petite différence explique- en partie- sa rage qu'il a au fond de lui.

J'ai également beaucoup aimé l'histoire, ce road trip ne nous laisse pas une seule seconde de répit. Pour son premier roman, Benoît-Marie Lecoin met en avant des personnages déglingués, en marge de la société, des anti-héros. Vous l'aurez compris, ce roman est noir, très noir, violent, parfois dérangeant. Il ne plaira sûrement pas à tout le monde, mais moi il m'a convaincu. J'ai aimé découvrir ce personnage qui souhaitait seulement être reconnu comme un être humain et non plus comme un chien.

Bref, un premier roman réussi avec un anti-héros attachant aux actes abominables, un road trip à travers l'Amérique des marginaux, le tout dans une ambiance très sombre.

Lien : https://emerveillementcultur..
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Ringo est un roman cash, trash, noir, ultra violent où le sadisme se mêle à la violence gratuite, où un gamin bousillé par une enfance de sévices et de maltraitance déverse dans la vie et contre les autres la haine viscérale qui l'anime.
Ringo est un tueur, un tueur sanguinaire, sadique, violent qui prend son pied en faisant souffrir les autres et pourtant on se surprend à se prendre d'affection pour lui, on suit ses aventures avec un mélange d'horreur et de fascination, on a envie de voir ce qu'il va devenir, qui il va devenir et s'il va sombrer totalement dans la folie.
Ringo c'est un roman addictif, qu'on ne peut plus lâcher une fois qu'on l'a commencé, un roman qui m'a fait penser par son écriture sans concessions, son style avare en dialogues, à l'image de son personnage avare en paroles, à certains romans de Paul Auster. je pense notamment à M. Vertigo et à la musique du hasard. le destin de mafieux qu'embrasse Ringo n'est guère différent du chemin qui finit par suivre le héros de M Vertigo, et comme dans la musique du hasard, on est face à un roman très introspectif et à une fin tragique. Dans ce dernier exemple, les deux protagonistes principaux se fracassent contre leur destin au moment où ils réussissent à trouver une certaine paix.
je n'ai eu qu'un regret, que le roman se finisse si vite.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est le type même de l'adolescente un peu puritaine par son instruction mais frondeuse en secret ; émerveillée soi-disant par la lecture des auteurs antiques... Une de celles qui songent à visiter le musée du Louvre, une Américaine lambda comme il y en a tant. Émue devant l'Hermès de Lysippe, mais désespérément jalouse des seins de la Vénus de Milo, s'empourprant lorsque par maladresse elle frôlera le pénis de l'un des colosses de la salle des caryatides. Que pourrait-elle faire sinon rougir à la pensée de tout le bonheur qu'elle retirera de ses futurs fantasmes ? L'anatomie de ces éphèbes ne pourra qu'à jamais la décevoir des autres hommes.
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Entre deux pipes, elle dépense le fruit de ses passes en boissons. Les hommes qui sont là ce soir se foutent bien qu'elle soit saoule, ils la prendraient même si elle avait une cagoule sur la tronche, même si elle a une gueule de pochetronne, elle reste vaginalement opérationnelle.
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La souffrance nous attire tous immanquablement. Les femmes aiment les cœurs brisés, elles ne peuvent s'empêcher de vouloir les guérir, quand bien même parfois elles peinent, et ce, jusqu'à se rendre compte qu'elles ne peuvent rien. C'est ainsi, les femmes aiment les salauds et les hommes à terre. Les uns leur taperont sur la gueule et les tromperont à tout-va, les autres n'ont aucune confiance en la femme.
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Les femmes entretiennent une relation singulière avec les miroirs, qui leur renvoient tout ce qui est disgracieux en elles. Missy avait l'impression qu'ils ne savaient que l'enlaidir, son corps nu n'était qu'un vaste tas de graisse : anatomie asymétrique, hanches trop amples, seins trop gros tombant sur un ventre labouré, et sa chatte : un hideux puits tant de fois violé.
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Voulant dès leur première rencontre devenir l'ami fidèle, il avait scellé son destin ; les secrets sont gardés par de pieux eunuques, le confesseur d'une femme perd symboliquement sa verge.
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