AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 586 notes
Dans la série Caughlin, « Ils vivent la nuit » est la suite de « Un pays à l'aube ». J'avais beaucoup apprécié ce dernier pour son scénario, son intérêt historique - le Boston des années d'après la Grande Guerre, et ses personnages bien campés autour de la famille Caughlin. Cette fois Denis Lehane nous propose de suivre la trajectoire mafieuse de Joe, le petit dernier, lors de la prohibition. Malheureusement ni le scénario ni le parcours de Joe ne sont vraiment à la hauteur du premier roman. le suspense est inexistant. Les états d'âme de Joe aussi. La trame de fond historique a pratiquement disparu et pourtant il y avait matière avec les affaires américano-cubaines et Batista au pouvoir.
Bref, on passe un moment agréable de lecture (pour avoir lu au préalable le premier volet de la trilogie Caughlin) sans plus. Rien de palpitant.
J'espère beaucoup mieux du dernier volet « Ce monde disparu ».
Commenter  J’apprécie          10
Suite de « un pays à l'aube » (mais qui peut se lire indépendamment), « ils vivent la nuit » n'en possède pas la dimension historique, même si la prohibition, le racisme endémique et l'histoire cubaine servent de toile de fond.
Mais il s'agit quand même avant tout d'une histoire de gangster : j'ai adoré, ça se dévore comme on regarde en Scorsese !
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre fait suite à l'excellent "Un pays à l'aube" même si les deux livres peuvent se lire indépendamment. Ici, c'est Thomas Caughlin le plus jeune frère qui est à l'honneur, pendant la période de prohibition et qui se fait une place dans la pègre et l'argent sale de la vente d'alcool. J'ai moins aimé ce livre que le précédent pour plusieurs raisons. C'est trop centré sur Thomas, moins charismatique que son frère Danny, et l'aspect gangster m'a moins intéressé, le sujet abordé ayant déjà été traité en littérature. J'ai trouvé moins de profondeur et d'analyses dans les situations, trop de scènes de règlements de compte.
Commenter  J’apprécie          20
Hors la loi ou gangster ?
C'est la question qui poursuivra Joe Coughlin tout au long de son ascension dans le monde de la mafia, le monde de la nuit.
Plus jeune fils du commissaire Coughlin, laissé de côté au cours des événements d'Un pays à l'aube, ce dernier décide d'une orientation différente de celle de sa famille.
Après un passage par la case prison à Boston, il se retrouve propulsé dans le sud étouffant des États-Unis. Et il va y trouver sa place.
Moins dense que Un pays à l'aube, mais tout aussi intense, j'ai adoré ce 2e épisode dans la vie des Coughlin aux côtés de Joe qui assume tout de même mieux sa part d'ombre que ses frères et son père. Joe est un personnage très touchant et qui n'hésite pas à voir ses failles. On est loin du personnage manichéen, ni mafieux type, ni ange. J'ai hâte de lire le troisième tome.
Commenter  J’apprécie          110
Denis Lehane est un excellent conteur et le prouve une fois de plus avec ce roman. Cette fois il nous transporte dans l'Amérique de la prohibition et démare son histoire dans sa ville fétiche, Boston. On y rencontre Joe voleur à la petite semaine mais plein de potentiel. Pendant un séjour en prison il rencontre Mr. Pescatore mafieux puissant qui deviendra son mentor et plus tard son patron. L'action se transporte à Tampa en Floride où Joe réalise son potentiel et devient maître du territoir. Mais rien n'est parfait et rien n'est éternel et le vent tourne. Il faut lire le livre pour connaître la suit

Il y a beaucoup d'action dans ce roman mais pas que. Il y a aussi la relation de Joe avec son père, une histoire d'amour tragique, une histoire d'amitié une autre histoire d'amour et une histoire de trahison le tout dans un feu roulant de rebondissements et de coups d'éclats avec un dénouement spectaculaire.

J'ai beaucoup aimé l'histoire que nous raconte l'auteur avec son sens habituel du suspens . J'ai également aimé l'angle différent du traitement de la prohibition qui habituellement nous raconte le trafic d'alcool dans les grandes villes comme New-York ou Chicago mais cette fois nous montre cette période vue de la Floride et de Cuba. J'ai également apprécié qu'il nous parle des conflits raciaux dans ces lieux entre blancs et noirs, entre noirs et cubains , entre cubains et espagnols ou les uns entre les autres. Lehane nous parle aussi de cupidité faisant dire régulièrement à un de ses personnages 'ils n'en ont donc jamais assez!' .

Bref, ce fut un bon moment de lecture. un bon Lehane mais qui ne surpasse pas Shutter Island son chef-d'oeuvre à mon humble avis.
Commenter  J’apprécie          50
Peut-on devenir et rester chef mafieux tout en affichant une certaine conscience et afficher des réticences face aux meurtres gratuits ? C'est la question de fond qui ressort en dernière analyse de ce roman noir très réussi. Car le parcours du héros, le fils déviant d'un très haut gradé de la police, est pour le moins atypique; trahi par un ami, laissé en pâture aux flics vengeurs par son propre père, son séjour en prison sera instructif et il ressortira moins naïf qu'à son entrée . . . La suite se transforme en une ascension digne du Parrain !

Mais au-delà du milieu criminel très réalistement mis en scène ici, ce sont les valeurs incarnés par Joe qui donnent une couleur spéciale à ce livre. Les notions de pardon et de réelle loyauté sont plutôt étrangères au monde interlope, alors qu'ici elles modulent de façon parfois surprenante l'action. Non pas qu'il soit un ange, les moyens qu'il prend pour brasser des affaires en témoignent, mais la violence n'est jamais, ou en tout cas, rarement, gratuite. Pire il fait presque de la formule gagnant-gagnant son modus operandi. Évidemment cette approche a des limites qui apparaitront éventuellement . . . Ce deuxième tome de la saga Coughlin, qui peut se lire indépendamment des autres, est excellent par son ambiance, l'évolution des situations et le comportement des ses acteurs principaux.
Commenter  J’apprécie          151
"Ils vivent la nuit" ou le crépuscule de deux écrivains jadis brillants : Dennis Lehane et Stephen King.

Commençons par Lehane.

Il reste l'auteur de romans policiers remarquables comme "Mystic River" ou la série des Kenzie/Genaro et d'une relecture enthousiasmante de l'histoire des Etats-unis, avec " Un Pays à l'aube".

Mais depuis, il faut reconnaître qu'il accumule les romans moyens.
"Moonlight Mile" mettait un point final indigne à la série précitée et aujourd'hui, "Ils vivent la nuit", ne rassure pas davantage. Ce n'est pas un mauvais roman en soi, mais il déçoit les attentes et c'est peut-être pire.

Au début, on est pourtant rassurés de retrouver comme personnage principal, le petit Joe Coughlin qu'on avait quitté au sein de sa famille dévastée, à la fin d' "Un pays à l'aube" (précisons quand même que si le lecteur habituel de Lehane y trouve un point de repère, ce roman se lit très bien de manière indépendante).
On s'attend donc logiquement, à un roman de la même veine, passant l'histoire au travers des grilles de lecture politique, sociale et économique.
Mais non, à peine, paresseusement.

Nous sommes toujours à Boston, en 1926 et la prohibition enrichit la pègre.
Joe, fils et frère de policiers a choisi en grandissant, la voie des "hors-la Loi", vivant de hold-up moyennement ambitieux, louvoyant entre les intérêts des parrains locaux..

Le hasard d'une rencontre avec une femme qui l'obsède (et qui accessoirement, est la maîtresse d'un de ces parrains), le fera tomber dans le cycle de la violence qui le conduira à gravir presque malgré lui, les marches du pouvoir mafieux. L'enchaînement des circonstances, accéléré par un passage à la "case prison" va lui faire franchir la frontière ténue entre le monde romantique du voyou quasi gentleman cambrioleur et celui du gangster avec du sang sur les mains.

Et c'est là que le bât blesse.

Ce livre souffre à mon avis, de deux défauts principaux.

En premier lieu, si Lehane conserve un style qui le place facilement au dessus de la mêlée, il a quand même du mal à donner du souffle et de l'originalité à un récit qui accumule, les poncifs du genre vus et lus cent fois, des "Affranchis" au "Parrain", de manière totalement prévisible. Même l'apparition de Lucky Luciano et Meyer Lansky sonne dans ce contexte, comme un aveu de manque d'inspiration.

Là où Ellroy sur des sujets équivalents a su, même avec excès, s'approprier l'époque et les personnes et les triturer jusqu'à l'os, Lehane ne délivre qu'un parcours de truand désabusé, assez fade, parsemé de quelques références obligées. Son roman a pour héros un truand malgré lui, mais qu'on sent malgré tout, rarement déchiré. C'est une sorte de Michael Corleone velléitaire, un centriste du crime organisé.

Ensuite, le découpage en trois périodes adopté, est bancal.
Autant la partie bostonnienne (1926-1929) est rythmée et intéressante, autant la période consacrée à son ascension dans la petite ville de Tampa en Floride (1929-1933), souffre de longueurs et d'invraisemblances (le vol d'armes à la Marine des EU ou l'épisode inutile de la "Madone" d'Ybor !).
Quant à la troisième partie (1933-1935), elle semble curieusement accélérée, comme si Lehane souhaitait conclure rapidement une histoire qui ne l'intéressait plus, pour nous mener vers une fin que tout le monde avait anticipée, tant elle était prévisible.

Et j'en arrive maintenant au 2ème écrivain qui semble tout aussi perdu.
Mais à quoi pensait Stephen King cité en 4ème de couverture pour affirmer que " Ils vivent la nuit, c'est le Parrain pour ceux qui savent penser" ?
Compte tenu de ce que j'évoque plus haut, je m'interroge : si le roman de Puzzo -pourtant autrement plus puissant, était destiné aux imbéciles, à qui donc s'adresse celui-ci ?

Reste quand même un bon livre avec par moments, le retour de la magie "Lehane, au détour d'une phrase, comme celle ci, retraçant un dialogue entre Joe et Dion, son bras droit (et peut être le personnage le plus intéressant) :
" La nuit. On ne s'en lasse pas. Si tu vis le jour, tu suis les règles de la société. Nous on vit la nuit et on suit les nôtres.
Le problème, Dion, c'est qu'on a pas vraiment de règles."
Commenter  J’apprécie          20
DL nous plonge au coeur des années sombres de la prohibition américaine et du krak financier de la fin des années 1920, il dénonce la guerre des gangs et la corruption généralisée : police, justice, personnel pénitentiaire, politiciens … A Boston, fils d'un immigré irlandais devenu capitaine de police, Joe Coughlin prend un chemin opposé, hors la loi, il braque des bars, des banques et s'entiche de la maîtresse du parrain local irlandais Albert White, dénoncé il se retrouve derrière les barreaux du terrible pénitencier de Charleston et tombe sous la coupe du caïd de la prison le sicilien Maso Pescatore patron du gang concurrent de AW. Une fois libéré, sous les ordres de MP il prend la tête d'un trafic de rhum en Floride, se venge de AW et bâtit un véritable empire. C'est captivant grâce à la densité des personnages et la complexité des rapports père fils.
Commenter  J’apprécie          30
Suite d' "Un pays à l'aube", qui suivait le parcours de Danny Coughlin à travers l'histoire de la ville de Boston dans les années 1917-1919, on suit cette fois le destin de Joe Coughlin, petit frère de Danny et dont les pas nous emmènent dans le monde de la pègre et de la prohibition dans les années 20 et 30. Ce parcours atypique d'un fils de flic devenu gangster nous mènera de Boston à la Floride, puis à Cuba, explorant les mafias de tout bord qui gangrènent les Etats-Unis et font exploser la violence dans tous les niveaux de la société. Cette exploration se fait de l'intérieur et permet de comprendre les tenants et les aboutissants de chaque groupe impliqué aussi bien que les motivations de chaque personnage. Un roman noir, très cinématographique où chaque scène semble se dérouler devant nous. Aussi informatif que cruel sur les déboires de la liberté.
Commenter  J’apprécie          180
Ce récit est la suite de " Un pays à l'aube " mais il n'est nullement nécessaire de lire celui-ci (c'est mon cas) pour avoir une pleine compréhension de "Ils vivent la Nuit".
Le personnage principal, Joe Coughlin, aime se définir comme un hors-la-loi, et non comme un gangster. Il épargne ses ennemis ou ses adversaires et cherche les arrangements et les conciliations plutôt que d'en venir aux affrontements et aux exécutions. Il fait preuve de valeurs morales qui ne sont, généralement, pas celles du Milieu, ce qui le rend attachant.
La quatrième de couverture vous sera suffisante pour appréhender ce que contient ce roman (Boston, la Floride, Cuba, la prohibition, l'alcool, la Pègre, la prison, l'amour des femmes, etc.)
Je vous recommande ce bon roman.
Commenter  J’apprécie          31




Lecteurs (1269) Voir plus



Quiz Voir plus

Complétez ces titres des romans de Dennis Lehane

"Un dernier verre avant ...

la fermeture'
de s'endormir'
la guerre'
le prochain'

8 questions
225 lecteurs ont répondu
Thème : Dennis LehaneCréer un quiz sur ce livre

{* *}