Les mondes d'Aldébaran - Survivants, tome 2

Cela se confirme. Notre groupe, séparé de son abruti (tant mieux) va aller de rencontres en rencontres, amicales ou hostiles. Des races intelligentes auxquelles se confronter ou s'allier, cela change agréablement des vilaines bestioles à descendre.
Cela se confirme également, le temps et ses mystères va jouer un rôle très important dans ce nouveau cycle.
La planète regorge de dangers animaux, races intelligentes et phénomènes physiques inexplicables. le sous-titre du cycle va bien porter son nom.

Notre petit groupe de survivants va quitter la forêt, mais les plaines regorgent également de danger. Les extraterrestres de cette planète, tous aussi différents les uns des autres, ne sont pas tous pacifiques!

Les personnages se mettent bien en place avec un premier rôle pour la belle Manon. Bien que l'histoire soit racontée par Alex, et en fait donc le personnage principal, c'est bien la jeune femme qui est l'héroïne. Calme, sure d'elle, maitrisant à la perfection les armes à feu, leader dans les situations difficiles, elle rafle les beaux rôles. Djamile s'en sort pas mal avec son statut d'intellectuelle débrouillarde du groupe. Les autres personnages sont plus en retrait pour le moment.
Les histoires d'amour se profilent également, comme souvent chez Léo c'est un peu cucul et pas toujours amené avec subtilité. Heureusement ça ne prends pas une grande place dans le scénario.
Le tome se referme sur la révélation sur ces fameuses anomalies quantiques qui provoquent, en plus des distorsions à l'origine des crashs des navettes spatiales, des sauts temporels.

Dans ce tome 2, le personnage de Manon prend la place qui lui est dû et qui nous était promis dès le numéro 1. Son statut d'héroïne apparait comme de plus en plus évident, notament lorsqu'elle prend les armes pour défendre son groupe. Sa force se révèle alors ainsi que son caractère et l'auteur n'oublie pas de nous parler de son passé pour expliquer cette aisance dans le maniement d'armes qui aurait pû paraitre plus qu'incohérent sans explications. Manon montre également sa capacité de leadership de par sa capacité à gérer des crises. Son statut d'hroïne ne fait alors plus aucun doute, autant aux yeux de ses compagnons que les nôtres. Sa personnalité nous apparait bien plus que complexe qu'il n'y parait. L'auteur ne la présente pas comme une héroïne toute propre sur elle. Rien qu'à l'évocation de son histoire turbulente et empreinte de violence, on devine que ce personnage cache des zones d'ombres.
L'histoire avance peu à peu. Léo sait ménager le suspens et prend son temps pour nous révéler à petites doses de quoi il retourne. Les vénènements étranges dont les personnages sont la cible sont jusque là découverts et véus sans que l'on puisse leur attribuer telle ou telle explication. Jusqu'à un retournement de situation qui nous en dit plus sur la voie que va prendre le récit dans les tomes suivants.

Le scénario se complique et prend le temps de semer ça et là des explications sur l'accident qui a amené la petite troupe sur cette planète et autant de mystères que les tomes suivant devront éclairer. Bien joué ! La lecture en devient plus intéressante, même si le dessin reste un peu raide et manque de dynamisme. On a quand même du mal à ressentir le danger, la peur, bref l'émotion.

Après les cycles d' "Aldébaran", de "Betelgeuse" et d' "Antarès", Luis Eduardo de Oliveira, alias Leo, poursuit donc cette 4éme série satellite des Mondes d'Aldebaran.

Avec Leo aux commandes, les grandes lignes du pitch sont souvent connues d'avance et le lecteur ne s'étonne donc pas trop de devoir suivre les déboires d'un groupe d'humain qui se retrouve isolé sur une planète inconnue. Cette fois, c'est la désintégration du Tycho-brahé, un vaisseau interstellaire emmenant plus de 2500 personnes de la Terre vers la nouvelle colonie d'Aldebaran, qui est à la base du naufrage sur la planète GJ1347-4.

Si la recette demeure la même, le lecteur attentif remarquera néanmoins quelques nouveaux ingrédients assez intéressants. Il y a tout d'abord ces mystérieuses anomalies quantiques qui permettent à l'auteur de jouer avec le Temps. Ce bond temporel crée ainsi un trou de près de six ans qui ouvre la porte à d'énormes possibilités scénaristiques, permettant par exemple à l'un des membres d'apprendre la langue des autochtones en seulement quelques pages. Il y a ensuite cette planète qui semble regrouper plusieurs espèces d'extraterrestres ayant chacune atteint un degré d'évolution différent. Bref, suffisamment d'éléments pour tenir le lecteur en haleine.

Si Leo ne se contente donc pas uniquement d'explorer le biotope de la planète, ça ne vole malheureusement toujours pas très haut au niveau des dialogues et du développement psychologique des personnages. Il est grand temps que l'auteur se fasse aider sur ce plan là car la scène de baignade est une nouvelle fois fort proche du ridicule. Dommage !