Hombre

Ouf, enfin terminé !
Ce n'est pas que le roman soit mauvais, loin de là : un bon petit western gentiment troussé autour du libre et ténébreux « Hombre », rien de bien original dans cette histoire de hold up et course poursuite dans le désert, mais c'est rythmé, bien âpre et plaisant à suivre depuis le point de vue du jeune narrateur. Je suis tout de même déçue qu' « Hombre » ait la réputation d'être le meilleur western d'Elmore Leonard, que je découvre, car je m'attendais à mieux.
Ce n'est pas non plus une question de longueur, le livre faisant moins de deux cent pages.
Non, ce qui a fait de ma lecture un véritable pensum, c'est la traduction dans laquelle je l'ai lue (datant de 1967, et heureusement reprise après, mais ça j'aurais du le savoir avant !) : de mémoire de lectrice, je n'avais jamais été confrontée à une traduction aussi atroce, à la limite du lisible : mot à mot, phrases lourdes ou incohérentes, ça pique les yeux à toutes les pages.
Mon prochain Elmore, ce sera en VO !

On ne s'attend guère à croiser Elmore Leonard sur le terrain du western, mais à la vérité, son récit transcende le genre. le film de 1967 avec Paul Newman est davantage connu, mais il est bon de se pencher sur sa source.

Nous sommes en Arizona, en 1884. L'histoire est racontée par Carl Everett Allen, un jeune homme assez naïf, qui travaille pour une compagnie de diligences dirigée par un nommé Henry Mendez.
Carl fait la connaissance de Russell, dit "Hombre", un Blanc qui a passé plusieurs années au sein d'une tribu Apache, ce qui a profondément modifié son mode de pensée et son comportement.

Un jour, le hasard réunit dans la même diligence, Carl, Mendez, Russel, et 4 autres personnes : le Dr Favor, un surintendant corrompu d'une réserve indienne, sa jeune épouse, une jeune fille de 17 ans, "McClaren", encore traumatisée par sa récente détention chez les Apaches , et Brandon, un homme antipathique et inquiétant.

Russel, assimilé à un indien, n'est pas le bienvenu, mais quand la diligence est attaquée par une bande de hors-la-loi, il va devient le seul recours.

C'est en situation de danger que les personnalités vont se révéler pour le pire (la plupart du temps) et parfois le meilleur.
L' "Hombre" est bien entendu le pivot de l'histoire. Taciturne, indépendant, peu enclin à se mêler aux autres, il suit son chemin, sans empathie apparente, dur et moralement indépendant. Ses décisions parfois immorales, choquent ses compagnons qui peinent à le comprendre.
Chacun d'entre eux va devoir se mesurer moralement à lui et la tension va culminer jusqu'au duel final, qui blesse et tue les corps, les consciences et les préjugés.

C'est un mélange de tragédie grecque et de surréalisme.
C'est superbe.

Un western très classique dans sa construction qui tourne autour d'un personnage qui l'est moins: Hombre.
Élevé par des indiens mais adopté par un fermier, un pied dans chaque culture. Ce roman est au final assez moderne dans le sens où le personnage est un anti John Wayne: culture indienne, taiseux et un "brin" rancunier...
La cause indienne est évoqué est on sent que l'auteur y est sensible.

Bref une lecture rapide (175 pages) mais agréable avec une bonne histoire. Pour avoir vu le film en même temps que je lisais le livre, j'ai été frappé de retrouver des dialogues entier du roman dans le film.