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EAN : 9782360134717
129 pages
Riveneuve éditions (18/01/2018)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Une femme curieuse et déterminée, ayant pénétré dans les jardins privés des auteurs qu’elle admire, interroge les lettres, les mots, les phrases, la pensée, et donc la nature. Un écrivain tente de répondre librement, à sa guise, en empruntant des chemins inattendus, pleins de surprises et d’humour. Ce dialogue est une rencontre insolite entre deux esprits libres, deux fervents des mots, de leur valeur et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'attends de mes lectures qu'elles me tirent vers l'avant, que j'ai hâte d'en apprendre quelque chose, que ce soit du domaine du témoignage, de la réflexion dans un essai ou de l'intrigue d'un roman policier. Ce qui me motive, c'est une forme de curiosité. Quelquefois, ça peu être un peu plus distancié et j'admire alors l'habileté avec laquelle l'auteur arrive à manipuler son lecteur, comment il navigue, par exemple, à la limite de la réalité et de la création dans ce qu'on a coutume d'appeler l'auto-fiction… ici, rien de tout ça et au bout d'une vingtaine de pages peut-être une trentaine, je me suis demandé pourquoi je m'imposais de continuer un livre que je n'avais pas le goût de retrouver et qui me tombait des mains alors même que je n'avais pas sommeil. Non que ce soit mal écrit mais ce qui est écrit ne me parle pas, me semble par trop décousu d'un chapitre à l'autre et même dans un même chapitre. En bref, je m'y suis ennuyée et je n'oserai le recommander à personne.
J'en ai lu assez cependant pour me permettre de n'accorder que trois étoiles, soit une note très moyenne dans mon propre hit-parade.
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Qu'est-ce donc que l'impertinence du mot ? Quelle définition lui donner ?

Présenté comme un dialogue entre une femme du Nord qui interroge les mots et un écrivain du Sud passionné de mots, l'impertinence du mot n'est pourtant pas la correspondance que j'imaginais. Dans cor-respondance, il y a "réponse" et partage ("co-"), ici la communication se fait à sens unique, d'Hélène Tirole qui s'essaie à définir le mot à Jean-Robert Léonidas qui, la lisant, apporte sa contribution, son regard. S'il y a correspondance, c'est uniquement quand le lecteur , qui lit de l'un à l'autre, recrée les liens entre ses textes dont seul le second répond au premier. Mais pourquoi pas ?

Hélène Tirole apparaît alors comme une apprentie qui s'empare de concepts, parfois maladroitement, et Jean-Robert Léonidas comme le maître-mots, celui dont la plume s'autorise à divaguer, à détourner, à faire écho de différentes façons.

Ainsi, convoquant les mots des auteurs, dont on appréciera les citations belles et pertinentes, Hélène Tirole tente d'évoquer les différentes dimensions du mot : ce qu'il est, ce qu'il n'est pas ; le rôle que petits, nous lui avons attribué inconsciemment ; sa pertinence ou sa non-pertinence ; ce qu'il parvient à dire et tout ce qu'il ne dit pas ; ce qu'il éclaire du monde et ce qu'il obscurcit ; l'usage qu'on en fait, plus ou moins consciemment, plus ou moins adroitement ; comment il s'inscrit dans nos vies. Elle compare le mot et la littérature à la musique et dit son amour de la littérature.

Mais ma lecture des textes d'Hélène Tirole a souvent été un peu laborieuse. J'ai éprouvé des difficultés à les comprendre, car la langue de l'autrice se situait à mi-chemin entre la théorie et l'écriture poétique. le choix des citations était remarquable, mais les réflexions qui les accompagnaient, ne me parlaient pas toujours. Ainsi en a été de "Lire autrement", qui aborde les différents modes de lecture pour parler de la lecture rapide, que l'autrice enseigne. Parfois aussi, je trouvais l'idée insuffisamment approfondie (Il y aurait tant à dire à comparer littérature et musique !) ou le texte sans réel enjeu.

Les mots d'Hélène Tirole mots auraient sans doute couru le risque de rester lettres mortes si Jean-Robert Léonidas n'avait pas écrit en écho. Ses mots à lui montrent dans les faits ce qu'ils disent ; ils transcrivent son regard ; ils transcrivent ce qu'il est entre leurs lignes. Imprégnés du soleil Antillais, de sa faune et de sa flore, de sa musique, de son histoire et de sa posture, ils ajoutent le supplément d'âme auquel n'accède pas, selon moi, Hélène Tirole. Car pour parler des mots et de la littérature, il faut donner de soi.

La langue de Jean-Robert Léonidas est fluide, parsemée de souvenirs, d'impressions, de figures de style : elle nous entraîne à sentir, plutôt qu'à concevoir, à expérimenter, plutôt qu'à théoriser.

Les dessins de Jean-Louis Jacopin, qui ponctuent l'alternance des écrits d'Hélène Tirole et de Jean-Robert Léonidas illustrent à merveille les deux approches des auteurs : la conceptualisation de l'autrice et le rapport sensuel que l'auteur entretient avec les mots et la littérature.



Revenons donc sur le titre, L'impertinence du mot : une sacrée trouvaille ! L'ayant d'abord compris comme une liberté attribuée à l'expression, une liberté de jouer avec les mots, les sons, de détourner les concepts et d'oser dire au mépris du convenable, je me suis rendu compte, au fur et à mesure de ma lecture, que l'ouvrage montrait plutôt le manque de pertinence du mot, qui tel un outil imparfait mais qu'on adore utiliser, ne parvient à exprimer que de manière ambiguë et partielle notre rapport à nous-mêmes, aux autres et au monde. Si impertinence il y a (au sens audacieux du terme), elle se situe dans la posture de Jean-Robert Léonidas, qui répond à la prose d'Hélène Tirole, en faisant un pas de côté.
Lien : https://lacuriositheque.blog..
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L'impertinence du mot, le genre de livre que l'on va lire lentement pour faire durer le plaisir. Au travers des pages, les mots choisis habilement se succèdent et rend notre lecture agréable. Écris mais également adressé par / aux amoureux des mots. Les deux auteurs échangent via une réflexion qui bien souvent nous fera voyager vers la beauté et la poésie.
Une très belle lecture.
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Hélène Tirole et Jean-Robert Léonidas évoquent ici le mot dans toute sa dimension de manière sérieuse, légère mais aussi avec coeur et grande considération. Ce sont deux univers qui s'interrogent, se répondent et se rejoignent dans et autour de la beauté, de la langue, du phrasé.

Dans une réflexion consentie, digérée, studieuse, libérée, ils nous écrivent ce que le mot n'a pas fini de nous raconter. Il y a une énergie, du rythme et de la mesure qui prend son envol pour nous amener à piquer la surface, pour sonder plus en profondeur...

Ces amoureux des lettres définissent à l'infini et déroulent l'élément du dicible, en se concentrant sur l'invisible. le mot est au début, celui qui amorce les liens et ouvre la porte des possibles. On assiste à un tour de force poétique, amusant, émouvant, sincère pour tous les conquis de littérature. Il y a impertinence dans ce qui tend le mot et ce qu'il sous-entend. Nous glissons vers un horizon sensible dans l'essence du mot, sa présence, son aspect abstrait-concret, son sens commun à chercher, à définir sans trahir, mais plutôt accomplir, agrandir...

Le mot étonne, détonne, stimule et réalise nos pensées fluides en modelage "créactifs". On ne s'en laisse pas douter...
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
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Jean-Robert Léonidas, médecin et écrivain haïtien, lit un poème ( Le prince)
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