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Muchacho tome 1 sur 2
EAN : 9782800134093
72 pages
Dupuis (05/05/2004)
4.11/5   111 notes
Résumé :
En soulevant la peau des choses...Nicaragua, 1976. Secondé par la sinistre Guardia, "Tachito" Somoza règne en maître sur ce petit pays d'Amérique centrale. Jeune séminariste, fils d'une grande famille de Managua, la capitale, Gabriel peint. Le Christ, la Passion, les saints. Il est doué pour ça. C'est la raison pour laquelle on l'envoie exercer son art auprès de Ruben, le prêtre de San Juan, un petit village niché dans la montagne. Peu apprécié des villageois, parce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Emmanuel Lepage assure ici le grand chelem en scénarisant, dessinant et colorisant. Une perf' notoire qu'il convient de souligner, ravissement à tous les étages.

Nicaragua, 1976.
D'un côté, Somoza l'oppresseur. de l'autre, un monde ployant sous le joug du tyran.
Gabriel est jeune, séminariste et issu d'une bourgeoisie visiblement peu encline à condamner la politique dictatoriale.
A peine débarqué à San Juan pour y exercer ses talents de peintre en restaurant la vieille église du village, notre jeune ami devra rapidement faire face à l'hostilité ambiante et ce malgré la bienveillance de Ruben, son supérieur hiérarchique.

Récit initiatique sur fond de guerre sandiniste, ce Muchacho ambitieux remplit largement le cahier des charges.
Outre un graphisme de folie qui vous hypnotise littéralement les mirettes, une petite histoire dans la grande toute aussi puissante.
Celle d'un gamin, attachant et tourmenté, en proie au doute et appelé à se construire idéologiquement et sexuellement dans un univers qui le dépasse.

Incontournable !
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C'est en 1976 au Nicaragua que l'histoire se déroule. Gabriel de la Serna jeune séminariste, est envoyé à San Juan pour peindre une fresque représentant la passion dans l'église.
Ce jeune Gabriel, issu d'une famille bourgeoise, à l'allure délicate, aux attitudes raffinées, se retrouve confronté à la violence et à la vie dure des paysans, victimes de la répression, qu'il découvre. jusqu'ici protéger de la dictature militaire il se réveille.
Gabriel, sous la coupe du prêtre Ruben va apprendre à "soulever la peau des choses" pour que sa peinture reflète une âme.
Les dessins sont magnifiques, les paysages, les attitudes, les visages tout est extrêmement bien rendu. Je n'ai aucun doute sur le plaisir que je vais avoir à découvrir le deuxième tome.
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Décidément, Lepage nous emmène sur tous les continents, dans toutes les histoires!
J'ai été un peu déstabilisée par ces couleurs très vertes, étouffantes, dans les premières pages, mais l'auteur a l'art indéniable de nous jeter dans le récit tout de go. Me voilà donc embarquée au Nicaragua, en 1976, entre répression et opposition. Gabriel, lui, devra passer d'un camp à l'autre du haut de sa jeunesse.
Les personnages ont chacun une forte densité, c'est-à-dire une histoire personnelle, un caractère et des ambivalences. Quant à Lepage, il insère dans ses bandes dessinées une composition à la fois très classique - on sent qu'il étudie et intègre l'art de ses maîtres - et une histoire tout autant unique qu'universelle.
Ce qui m'épate, personnellement, c'est que quoi qu'il aborde - les Iles de la Désolation, Tchernobyl,le Nicaragua ou les voyages d'Ulysse- il le fait toujours avec un énorme talent.
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Il y a des parents qui exposent au feu leur progéniture, les êtres qu'ils veulent le plus protéger. Etonnez-vous après, qu'il y est...flamboiement ! Destruction et re-naissance, mais dans un ailleurs, si loin !

Le lieu de l'action : une dictature d'Amérique Latine, avec les ravages que l'on connaît. L'esprit révolutionnaire a un souffle cubain, sur une musique de cris et de tirs de mitraillette.

L'action : l'arrivée d'un tout jeune homme à la chair si tendre et si vulnérable, protégé jusque là par une éducation bourgeoise, studieuse et livresque, au fond d'un calme séminaire, sa fragile complexion protégée par des vêtements bien fermés et de beau drap comme une élégante soutane ; donc son arrivée, sa dé-portation brutale, dans un village au coeur d'une forêt somptueuse, odorante et dangereuse, village poussièreux, écrasé de lumière et de chaleur, où travaille, s'agite une population suante de labeur le jour et d'ébats amoureux la nuit, aux pensées écartelées entre résignation et révolte.

C'est bien sûr la découverte, la confrontation de ce jeune bourgeois à une réalité de la vie qu'il ne connaissait pas, mais, de mon point de vue, une passionnante réfléxion sur l'art, qui ne se résout jamais à la seule adresse technique. Bienheureux ceux qui possèdent cette virtuosité de la main et de l'oeil, s'ils se contentent de ce simple don.
Pour les autres, il leur faudra "soulever la peau des choses" : certainement la phrase phare de cet ouvrage. Il faudra que la pensée et les tripes "prennent la main" pour transcrire des émotions, celles-là universelles.
Et cette expression "soulever la peau des choses" évoque et de la douleur, et de la patience, et des contorsions du corps et de l'intellect, pour regarder, voir, comprendre et s'approprier pour mieux restituer.
Emmanuel Lepage parle au lecteur de son art, et c'est émouvant.

En filigrane, la sensualité, la sexualité, presque à toutes les pages, brutale et imposée, bruyante car partagée, honteuse quand mal assumée, l'homoséxualité suggérée par la jupe d'une soutane qui virevolte dans une course, par une question "Vous n'avez pas chaud avec cette soutane ?" posée par un éphèbe doré, à moitié nu et qui le scrute en souriant narquoisement.

Picturalement, ouvrage somptueux, tant dans la mise en page, le graphisme et les couleurs. le dessin suggère, est miroir et abîme.
Une des images que je préfère : c'est une belle nuit étoilée, que l'on devine chaude ; les fenêtres des maisons sont éclairées, les portes ouvertes sur la rue dessinent des zones lumineuses. Surplombant le village, agenouillé, bras ballants, sur le bord d'un oculus, Gabriel contemple la scéne. Une planche relie cet oculus à l'échaffaudage par lequel il est monté et l'ensemble forme un énorme croissant comme deux serpes aigûes dans lequel il se trouve ensserré.
Quant la douceur du trait, la suavité des couleurs s'opposent, mettent en valeur la cruauté de la scénographie.



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C'est une sorte de voyage initiatique dans l'univers de la guérilla nicaraguayenne au milieu des années 70, dans une ambiance de tragédie romantique, répression, cruauté, amour… Et surtout, c'est une histoire de passion dans tous les sens du terme y compris religieux, celle que peint le jeune séminariste dans ce village désolé, celle des villageois coincés entre la rébellion et un état policier dur et violent, celle du combat pour la vie, du sacrifice pour la cause, pour un monde meilleur, et la passion dans l'amour interdit... Les aquarelles d'Emmanuel Lepage font références à l'art classique romantique d'un Delacroix, d'un Géricault. Il y a de la “Liberté guidant le Peuple”, du “Radeau de la Méduse” et aussi de “l'Enterrement à Ornans”. L'acte de dessiner fait aussi partie intégrante de l'histoire, et intervient dans cette tragédie. Rien est laissé au hasard, tout est maîtrisé avec brio.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
-A vous, je peux le dire... Le padre là, il met des idées dans la tête des gens. Vous savez ce sont des paysans... Il faire dire des choses à Dieu...
-Des choses ?
-Des choses qu'on ne doit pas dire. C'est dangereux pour eux... Il ne les voit pas comme ils sont... Là-haut, on s'ra tous égaux, mais ici c'est pas la peine de les faire rêver... C'est pas chrétien..
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- C'est grace aux livres que mon père m'a ramenés des Etats-Unis que j'ai pu apprendre les leçons des grands peintres religieux.
- Appris la leçon sans doute, mais l'avez-vous comprise ? Je reconnais des influences prestigieuses. Mais ce n'est pas ce que j'attends de vous.
...Où êtes vous la -dedans ?
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Rubens, prêtre d’un petit village au Nicaragua à Gabriel, jeune peintre et séminariste: « Les peintres que vous admirez tant, ceux qui ont incarné Notre Seigneur et ses saints allaient chercher leurs modèles dans les bouges qu’ils fréquentaient, chez les paysans déracinés, chez les voyous. Il faut soulever la peau des choses, vous comprenez? »
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-N'oublie pas... Nous sommes des hommes de Dieu... Pas des hommes parmi les hommes!
-Mais Dieu n'est pas que charité, il est justice aussi.
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Les peintres que vous admirez tant, ceux qui ont incarné notre Seigneur et ses saints, allaient chercher leurs modèles dans les bouges, chez les putains qu'ils fréquentaient, chez les paysans déracinés, chez les voyous. Il faut soulever la peau des choses.
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Ce mois de mars est une ode à la nature, aux espaces infinis, et aux échanges qui nous font grandir.
Il marque la sortie d'Au pied des étoiles, le livre à quatre mains d'Edmond Baudoin et Emmanuel Lepage : une rencontre inoubliable, et un grand moment de bande dessinée. Troubs vous entraîne au Ghana, dans le Royaume des kapokiers, pour découvrir l'équipe extraordinaire du parc de la Mole. Et avec Thomas Azuélos et Aurélien Ducoudray, vous le saurez, Il ne devra plus y avoir d'orphelins sur cette terre.
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