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4,5

sur 9427 notes
Une lecture bouleversante tant par le témoignage de l'auteur sur sa vie et sa survie dans un Lager durant la seconde guerre mondiale, que par son recul et son regard philosophique sur l'Humanité.
Un ouvrage nécessaire et éclairant.
Un ouvrage à remettre dans toutes les mains
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Une lecture dont on ne sort pas complètement indemne. Primo Levi y raconte son expérience de déporté juif à Auschwitz : la vie quotidienne, le froid et la faim (qui n'ont rien de commun avec ce que l'on connait dans une vie ordinaire), la préoccupation première : survivre jusqu'au soir (demain et jamais sont équivalents dit-il), les sélections et la peur, la perversion du langage par les nazis ("le travail rend libre" inscrit à l'entrée du camp), la volonté des nazis de transformer les détenus en bêtes, de les déshumaniser en les privant de l'essentiel.Cette transformation des hommes en animaux se traduit par des comportements de survie primaire et par le fait dit Primo Levi que dans ces conditions extrêmes, la morale, la solidarité, le désintéressement ne peuvent exister. Ceux qui avaient une chance de survie dit-il étaient ceux qui avaient force physique et mentale, de la chance (le rôle du hasard est évoqué souvent) et ceux qui se livraient à des trafics, étaient les plus débrouillards. Pourtant, lui-même dit qu'il doit sa survie au fait qu'il a toujours vu dans ses camarades des hommes. Enfin dans cette noirceur absolue, pour ne pas désespérer totalement de l'humanité, je retiens un passage magnifique : sa rencontre avec Lorenzo, un ouvrier civil italien, le seul qui l'ait aidé de façon désintéressée, lui faisant comprendre ainsi que l'humanité existait encore.
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Ce livre recueille une telle unanimité qu'il m'a semblé important de le lire.
Certes, je ne m'attendais pas à des révélations (depuis soixante-dix ans tout a déjà été dit ou écrit sur le sujet) mais, pour le moins, à être bouleversée. Et... je n'ai pas eu de sentiments particuliers à cette lecture.

Je suis bien consciente de la consternation que mon commentaire va susciter. Certains sujets sont sacrés et on s'expose à être suspectés de je ne sais quelle sécheresse de coeur si on ne les apprécie pas sans réserve.
Cependant, la notion de "sacré" n'intervient pas dans mon schéma de pensée et n'influence donc pas mon jugement.

De mon point de vue, le sujet n'est qu'un élément de la construction d'un livre. L'écriture, son style, en est un autre, et non des moindres. C'est par la qualité de cette écriture que, des décennies voire des siècles plus tard, un auteur conserve intacte l'émotion transmise initialement à ses lecteurs.

"Si c'est un homme", paru en 1947 est le premier livre de Primo Levy et certainement l'un des premiers témoignages sur cette période tragique. Il a indéniablement la valeur d'une parole libérée, nécessaire et salutaire.
Mais, le propre d'une parole c'est le spontané, le brut, les vibrations, portés par le narrateur et qui nous parviennent directement sans le filtre de l'écriture qui, si elle n'est pas maîtrisée avec talent, forme un écran laissant à la porte cette émotion.
C'est, pour ce qui me concerne et je le regrette, ce qui c'est produit avec ce livre.
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Le livre incontournable qui m'a ouvert les yeux sur Auschwitz et l'holocauste, sur la barbarie du XXe siècle au coeur d'un peuple d'histoire et de culture, les Allemands. J'ai surtout compris la leçon de Primo Levi, de combat sans répit pour la survie dans un camp où c'est chacun pour soi, malgré des élans de solidarité, de l'indispensable dignité sans laquelle il n'y à plus d'humanité, de la nécessité de la beauté dans cet enfer sur terre, avec les vers de Dante précieusement gardés en mémoire et récités avec vénération, de cette richesse immatérielle qui seule donne un sens à une vie qui n'en a plus, là où les bourreaux voudraient réduire leurs victimes à la bestialité, du hasard et de l'impondérable qui vous sauvent contre tous les calculs et supputations. Un grand livre, culte.
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" Mon nom est 174 517 ".

Non, nous ne sommes pas dans un roman de science fiction mais bel et bien dans la réalité. Celle de Primo Levi en 1944, pendant son année d'internement dans l'un des trois camps du complexe concentrationnaire d'Auschwitz où il travaille pire qu'un forçat.

Dans ce texte écrit deux ans après sa libération, il examine avec quasiment un regard d'ethnologue, les mécanismes de l'horrible machine à broyer les hommes qui les déshumanise à coups d'humiliations impensables avant de les faire mourir lentement de faim, de fatigue ou de désespoir. Quand ça n'est pas avec des méthodes plus expéditives comme les faire "sortir par la cheminée". Dans le même temps il dévoile les stratégies mises en place par les häftlinge (détenus) pour réussir à survivre face à tant de souffrances physiques et morales.
C'est un témoignage qui m'a franchement surprise par son ton presque détaché, tout du moins sans aucune acrimonie. Comme si mettre une certaine distance était indispensable pour pouvoir raconter ce qui s'accroche inéluctablement à la mémoire, qu’on le veuille ou non, sans se laisser déborder par une émotion trop intense.
J'ai mis beaucoup de temps pour me décider à lire ce texte tant j'avais peur d'être épouvantée par l'atrocité de ce que Primo Levi pouvait y avoir révélé mais il fait preuve d'une grande pudeur dans sa façon dire la réalité. Ce dont je lui suis infiniment reconnaissante.
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Devant un tel monument , un tel témoignage de l'horreur absolue des camps de la mort , que peut on dire , nous qui avons la chance , le privilége de vivre en des temps de relative paix , que peut on faire ? Tout d'abord prendre le temps de lire ce livre essentiel , qui devrait étre lu par tous au moins une fois dans sa vie . Prendre le temps de le lire , c'est surtout prendre le temps de le comprendre , de savoir se montrez humble devant ce que ces gens on subits . Ensuite , il faut prendre le temps méme si l'on est pas croyants d'avoir une pensée pour ces gens innocents qui on étaient les victimes d'une folie du à un racisme envers une religion. Ce que ce livre nous enseigne c'est que ces gens on étaient les victimes de la folie humaine , qui avait pris possession des corps et des des esprits . Ce que ce livre nous apprend c'est qu'il ne faut plus jamais que cela se reproduise. Il faut tout faire pour que le populisme qui tape à la porte soit refoulé , car il en est de la mémoire de ces gens . le plus grand livre du siécle peut étre...
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Si c'est un homme est un témoignage des camps de concentration. Levi est un ingénieur chimiste. Et juif. C'est Levi qui raconte ce qu'il a vécu à Auschwitz : il décrit des moments durs, les travaux de force, l'organisation du camp, régit par ses règles de trafic. Ils sont nombreux dans cette situation. Et pourtant, c'est une lutte solitaire que mène chacun pour survivre.

On a l'impression de pénétrer dans un monde imaginaire tellement cela paraît irréel. On n'arrive pas à y croire tant l'endroit décrit est inimaginable d'horreur, de souffrance. Levi organise et schématise le récit de son séjour là-bas depuis fin 43. Il parle des moyens de se nourrir, de se loger, de ruser… Un récit dur et impitoyable.
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Le livre de Primo Levi se distingue au sein de ce que l'on appelle la "littérature des camps". Car plus que décrire les horreurs perpétrées à Auschwitz (omniprésentes cependant), son objectif est de disséquer l'évolution de la condition humaine dans des conditions aussi extrêmes. de nous convaincre que la barbarie résidait peut-être plus encore dans la négation par les nazis de toute humanité aux déportés que dans leur extermination.
Il décrit aussi de façon poignante comment, alors que lui-même la pensait définitivement abolie, ravalé qu'il se sentait avec ses camarades d'infortune au rang de bête, son humanité est revenue le jour où, dans le camp abandonné par les bourreaux, il ramena un poêle pour réchauffer toute sa chambrée et que les autres détenus, en signe de gratitude, lui offrirent ce qu'ils avaient alors de plus précieux : une fraction de leur ration de pain.
Une lecture incontournable.
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Cela fait longtemps que je voulais lire ce livre... très longtemps! J'attendais le bon moment... Maintenant que c'est fait, je sais que, malheureusement, il n'y a jamais de "bon moment" pour découvrir un tel récit mais qu'il fallait absolument que je me force à découvrir ce témoignage bouleversant d'un rescapé du camp d'Auschwitz.

Arrêté en décembre 1943, l'auteur italien, Primo Levi, écrit son livre dès 1947 et, ce qui peut paraître incroyable à notre regard contemporain, est refusé par plusieurs éditeurs avant de pouvoir être publié.

Par des chapitres courts, un langage sobre et dépassionné, sans haine, l'auteur nous décrit ce qu'il a vécu, ce qu'il a vu, ce qu'il a ressenti pendant sa période de captivité au camp d'Auschwitz.

Pas un instant, je n'ai hésité à vouloir terminer ce texte qui m'a donné la nausée, m'a fait ressentir physiquement un mal-être comme aucun récit précédemment, mais j'ai dû fractionner ma lecture, j'ai décompté les pages en ayant hâte que ce soit terminé: j'aurais voulu l'avoir lu sans être obligée de passer par le moment présent de la lecture, très difficile... et j'ai un peu honte de dire cela alors que, de ma vie confortable et douillette, je parle de l'horreur qu'a réellement vécue cet homme!

L'appendice, qui suit le récit à proprement parler et dans lequel l'auteur répond aux questions qui lui sont habituellement posées (et qui m'ont également taraudée lors de ma lecture), est extrêmement intéressant et complète très bien le récit.

A lire et à faire lire, pour prendre conscience de ce que les choix et les aveuglements de chacun, dans une communauté, peuvent aboutir à des conséquences inimaginables et incompréhensibles...
Pour comprendre que les débats et la réflexion valent mieux que l'attachement à un chef charismatique!
Un sujet toujours actuel et universel!
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Le poème placé en exergue du livre explique ce qui attend le lecteur de Si c'est un homme.
"Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non."
Le livre nous rappelle que c'est un privilège de vivre en sécurité. Grâce à l'écriture précise et vivante de Primo Levi, on comprend ce que peut représenter la peur permanente de perdre la vie. On comprend ce que cela signifie d'être exposé, presque nu, au froid mordant de l'hiver polonais et aux matraques nazies. le livre nous invite surtout à ne jamais oublier que cela fut. Un jour. Il n'y a pas si longtemps.
Tout cela a déjà été dit à maintes reprises, bien mieux que je ne le fais, et je n'ai guère de choses à ajouter à toutes les belles critiques qui m'ont précédé.
Je voudrais plutôt me concentrer sur le dernier chapitre de ce livre, intitulé « Histoire de dix jours », que j'ai lu, je m'en souviens avec précision même si c'était il y a plus de vingt ans, dans un état d'exaltation intense, et aussi avec un certain sentiment de culpabilité, confortablement installé sous ma couette.
"Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme…"
Rédigé sous la forme d'un journal, ce chapitre est l'épilogue de l'ouvrage. Souffrant de scarlatine, Primo Levi est admis à l'hôpital du camp. L'arrivée de l'Armée rouge est désormais imminente et les SS décident d'abandonner le camp. Seuls les prisonniers en bonne santé sont évacués. La marche forcée des détenus qui quittent le camp entraînera la mort de la quasi-totalité d'entre eux, y compris celle d'Alberto, le meilleur ami de Primo. Au service des infections, celui-ci rencontre deux déportés français qui viennent d'arriver, Charles et Arthur. Tous les trois se mettent à aider les autres malades dans leur baraque, parcourant le camp abandonné à la recherche de provisions…
Bien involontairement sans doute, Primo Levi a créé, dans ces quelques pages, un suspense insoutenable car on se demande à chaque instant ce qu'il va advenir de la petite dizaine de prisonniers dont la vie ne tient qu'à un fil. La relation de cette expérience de survie, aucun roman ne pourra jamais l'égaler. Malades et affaiblis, et alors que des dizaines de prisonniers meurent autour d'eux, Primo, Charles et Arthur, et quelques autres hommes valides du service des infections, vont faire preuve d'un courage et d'une ingéniosité incroyables pour tenter d'améliorer leur sort, pas après pas. Ils vont surtout, très vite après le départ des derniers gardiens SS, redevenir des hommes, alors qu'ils n'étaient jusqu'alors que des esclaves, craignant sans cesse pour leur vie. L'étape la plus marquante de ce processus pour retrouver leur humanité et vivre à nouveau comme des hommes civilisés est celle du partage de la nourriture.
Le séjour commun à Auschwitz d'Arthur, Charles et Primo n'a duré que quelques semaines, mais leur amitié continue montre qu'ils ont trouvé une parenté et une solidarité indéfectibles dans leur expérience commune de détention. A ce sujet, je vous invite vivement à regarder le très beau film réalisé par Catherine Bourdin qui montre les retrouvailles de Jean Samuel (Pikolo dans le livre), un des rares rescapés de la « marche de la mort », et de Charles Conreau. Deux hommes d'une grande dignité, unis par leur souffrance passée et leur amitié pour Primo. On trouve facilement ce film sur internet. Il est très émouvant.
Le dernier mot appartient à Primo Levi :
« Les Russes arrivèrent alors que Charles et moi étions en train de transporter Somogyi à quelque distance de là. Il était très léger. Nous renversâmes le brancard sur la neige grise.
Charles ôta son calot. Je regrettai de ne pas en avoir un. »
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