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4,5

sur 9423 notes
Difficile d'écrire une énième critique sur ce livre, et l'histoire de Primo Lévi... Des récits réels ou romancés sur cette période de notre histoire j'en ai lu avec toujours cette question en moi : Pour quoi ?

Que cela soit au travers des récits de Gray, Arnoty, Veil ou de dignitaires allemands, jamais je n'ai réussi à trouver de réponses à l'abominable. Ma représentation de l'abominable était encore bien loin de ce que Primo Lévi nous livre ici...

La froideur de son récit, la distance avec l'humanité qui s'installe, il m'a fallu faire des pauses lors de cette lecture tant il était difficile de respirer, d'ingérer les informations, du moins le style d'écriture utilisé pour la relayer.

Véritablement, je ne regrette pas et rouvrirai ce livre dans quelles années pour mieux le comprendre, l'intégrer. Clairement, c'est une lecture difficile.

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J'étais adolescent quand j'ai lu pour la première fois Si c'est un homme. Un livre qui m'avait fortement impressionné, car je découvrais pour la première fois le témoignage de quelqu'un qui avait vécu la tragédie des camps de concentration. Depuis, je l'ai relu plusieurs fois et il m'est difficile de dire quoi que ce soit à propos de ce livre magnifique qui n'ait jamais été dit auparavant. Je ne sais même pas s'il est possible d'articuler quelques mots sans que la honte me coupe la voix. Je vais à peine essayer. Primo Levi y raconte son expérience depuis le moment de sa capture, son installation dans le camp de concentration d'Auschwitz, sa vie quotidienne jusqu'à sa libération. Cela peut sembler étrange, mais dans toutes les pages du livre, il n'y a pas de place pour la haine envers les nazis. Pas de rancune. Aucun désir de vengeance. Quoi qu'il en soit, les images de dégradation et de démolition de l'homme que Levi nous présente sont terribles. Un livre froid, douloureux, sec, mais jamais rhétorique, écrit avec une sincérité et un détachement qui impressionnent. C'est admirable et désarmant. Il est le témoignage d'un homme intelligent, réfléchi, humain et digne comme peu le sont. Alors, à quoi bon polémiquer sur les raisons de sa mort ? Les histoires sur l'Holocauste finissent toujours par des questions.
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Ce livre est resté longtemps dans la liste des livres que je voulais lire.
Mais comme beaucoup, je crois, j'appréhendais ce moment et me refugiais derrière un " à quoi bon " Encore un livre sur la Shoah, y a t-il encore quelque chose que je ne sache pas ou que je ne sois pas capable d'imaginer sur cette période ? Tout n'a t-il pas été dit, écrit, filmé ?
Et bien oui, je n'avais pas imaginé cette horreur humaine à ce point et n'avais pas forcement bien compris comment cela pouvait être vécu de l'intérieur.
J'avais encore beaucoup à apprendre et ce livre n'est pas une reformulation de plus, mais un éclairage indispensable d'une froide lucidité terriblement factuelle.
Ce récit est bel et bien un incontournable de la littérature.
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Mon Dieu, qu'écrire apres un tel livre !
C'est un lecteur de Babélio qui m'a encouragée à lire enfin ce livre, ou plutôt devrais-je dire le courage de le lire jusqu'au bout du bout.
Enfin, car j'ai mis presque un demi-siècle pour me décider.
Pourquoi ? Je ne le sais. J'ai vu "Nuit et brouillard" assez jeune et je n'oublierai jamais mon impression face à l'innommable : ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible.
Cet amoncellement de corps poussés par les pelleteuses, ces tas de cheveux, de chaussures, de peaux avec quoi ils fabriquaient des abats-jours, cette négation de l'Humain, cette chosification...
Et pourtant si.
C'est arrivé.
Ce livre est un témoignage implacable, dur, âpre, terrible.
Toute cette volonté à exterminer les hommes, ou peut être devrais-je dire des choses, des numéros... Car la chosification a été le bois dur du nazisme et de l'extermination.
Je ne trouve pas mes mots.
Je l'ai lu d'une traite, sans le lâcher pour un autre, moi qui pourtant lis plusieurs livres à la fois tant ma PAL est grande.
Mais la, il me fallait toute mon attention, rien qui puisse me distraire de ma lecture. Ce fut une marque de respect pour cet auteur et pour le livre lui-même. Je me suis même isolée pour être tranquille, si Je puis dire...
Et quand je pense qu'il existe encore des "gens"pour douter de la véracité de la Shoah !
Des révisionnistes, des négationnistes qui ont l'horreur de nier les faits.
Honte à eux.
Car ils leur donnent la mort une seconde fois.
À lire bien sûr, et ne mettez pas presque cinquante ans pour le faire.
Par respect pour tous...
PLUS JAMAIS ÇA.
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Un camp. Des prisonniers. le froid. Les maladies. Les monstres qui peuvent tuer à tout moment. La mort. Et un auteur. Ce même auteur qui a vécu ces horreurs, ces atrocités commises pour le pouvoir d'un fou. Primo Levi signe avec une grande méticulosité l'expérience des camps de la mort, et surtout celle de capo, détenu désigné pour commander les autres prisonniers et déportés. "Si c'est un homme" est un parfait exemple de déshumanisation et destruction de l'identité humaine et il ne laissera pas indemne, quiconque veuille en explorer la lecture.
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Pourquoi il est ESSENTIEL de lire ce livre :

1/ POUR L'HUMILITÉ DE L'AUTEUR
Primo Levi pose des mots tout en douceur sur son passé pour raconter les mois qu'il a passé à Auschwitz. Très humble, l'auteur utilise le "on" à la place du "je" comme s'il voulait gommer toute dimension personnelle. Il s'efface en tant qu'individu pour envelopper dans son récit les milliers d'âmes qui ont souffert dans les camps. En se positionnant comme témoin et non juge, Primo Levi livre un témoignage dont il émane une grande humanité.

2/ POUR L'HORREUR RACONTÉE DE L'INTÉRIEUR
Primo raconte son vécu sans jamais avoir recours au pathos. Nulle recherche de pitié de la part de l'auteur. Il y était, il a vu, il raconte sa vérité, point.

3/ POUR GARDER À L'ESPRIT
que si de tels faits sont arrivés, d'autres pourraient survenir de nouveau dans une forme différente ...ou pas tellement.

4/ POUR CETTE PHRASE
"Nous ne pouvons pas comprendre [cette haine nazie] ; mais nous pouvons et nous devons comprendre d'où elle est issue, et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi".

A lire d'urgence si vous êtes passé jusqu'à aujourd'hui à côté de ce monument de la littérature.
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« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » Winston Churchill

Nous avons tous beaucoup appris sur l'horreur des camps de concentration. Beaucoup de témoignages, de documentaires et de films ont tenté de décrire l'ineffable cauchemar des camps de la mort.

Malgré tous ces récits, j'avais souvent l'impression de ne jamais réussir à entrevoir la survie dans les camps d'extermination.

Issu d'une famille juive, Primo Levi, né à Turin en 1919, tente de résister au fascisme. Déporté à Auschwitz en 1944, il sera libéré par l'armée rouge en janvier 1945, dans ce récit poignant il nous décrit son long parcours dans les camps de la mort.

De retour à Turin quelques mois plus tard, il sera hanté toute sa vie par l'expérience du Lager et finira par se suicider en 1987, à l'âge de 67 ans.

Déjà écrit en pensée à l'époque de sa déportation, comme une libération intérieure, c'est par les mots que Primo Levi raconte les conditions de vie à Auschwitz.

Primo Levi dépeint la déshumanisation mécanique et implacable à l'encontre des déportés mais aussi la capacité de résilience de l'âme humaine.

Un tel choc ne m'avait pas traversé depuis mes études et la découverte du film « Shoah » de Claude Lanzmann sorti en 1985.

Ciment du devoir de mémoire et Bible de l'humanité, ce récit sans l'ombre d'une trace de haine est incontournable pour comprendre la Shoah.

Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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"Si c'est un homme" n'est pas un livre comme les autres. C'est comme le film "Nuit et brouillard" de Resnais. Ça fait partie du patrimoine culturel mondial. Pour ne jamais oublier ! même si, en ce moment même, ça continue à tous les coins de la planète, sous différentes formes ! (je viens de lire un reportage sur les camps d'internement des Ouïgours en Chine.) Je n'ai pas visité Auschwitz. J'ai visité Dachau en superposant la visite avec le récit de Levi. Ça me suffit !
La littérature, comme la photo ou le cinéma, ne permet pas de changer quoi que ce soit. Mais, au moins, l'art, en général, permet de dénoncer. Si tout le monde pouvait lire ce livre !
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Froid comme une autopsie pratiquée par un médecin-légiste, à cela près que le médecin est aussi cadavre, parmi le gigantesque cadavre qu'est Auschwitz.

Pourquoi lire Si c'est un homme?

Parce que si nous sommes des hommes, avec ce que ça implique d'humanité et d'inhumanité, il est indispensable de nous regarder tels que nous sommes dans nos pires retranchements, et ce livre nous y "aide" brutalement.
Parce qu'aussi, loin des récits mis en scène - ils ont aussi leur importance, ne les dénigrons pas -, Primo Levi rend compte sans fioritures et sans détour, avec une précision implacable, d'un épisode de notre Histoire à tous.

Dans le texte d'introduction, à la fois prière et menace - car on ne met plus les formes quand on a été déformé par l'expérience de l'abomination -, se trouve cette exhortation:

"Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants."

Dont acte.
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J'ai beau avoir lu un certain nombre de récits sur les camps de concentration, celui de Primo Levi m'a profondément surprise. Malgré les horreurs qu'il a enduré avec les autres, malgré les privations, malgré la peur et le désespoir, il a continué à voir des traces d'humanité dans tout ce qui l'entoure. On s'étonne avec lui de constater qu'il n'y a pas "de malheur absolu". Il y a toujours un geste, une parole, un regard, pour rappeler la vie à l'extérieur et pour permettre de rester humain malgré tout. C'est cette incroyable humanité qui fait la force et la beauté de ce texte magnifique et bouleversant.
Lien : http://madimado.com/2013/01/..
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