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4,5

sur 9357 notes
.L'étonnement dans ce livre tient dans le ton détaché avec lequel il est écrit.
Détaché pour ne pas succomber à l'horreur.
Détaché pour n'en pas mourir.
Etonnement aussi qu'il ne soit pas un réquisitoire de haine pour les SS
Etonnement des relations entre prisonniers.
Mais c'est simplement un témoignage, un témoignage d'une période abominable vécue.
A la manière d'un sociologue, Primo Levi décrit son internement à Auschwitz, l'organisation des détenus entre eux, pas toujours tendres, pas toujours coopératifs, pas toujours compréhensifs.
Une véritable tour de Babel où chacun lutte pour sa vie. Prennent toute la place comme préoccupations essentielles la faim, le froid la fatigue et la peur.
Mais comment peut-on réagir dans cette abominable entreprise de déshumanisation ?
Il ne s'agit plus de vivre, mais de survivre, et surtout… surtout….de réussir à ne pas oublier qu'on est un homme.
Le lager, « une gigantesque expérience biologique et sociale » dont on ne sort évidemment pas indemne, et qu'il ne faut surtout pas oublier, jamais, d'où ce poignant témoignage.
Trop, c'est trop. Peut-on réellement survivre ? Peut-on réellement vivre, même après avoir écrit ce livre, avoir tant et tant témoigné en paroles, même après que tant d'années soient passées ?
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Primo Levi (1919-1987) est rescapé italien du camp d'Auschwitz-Monowitz. Il raconte son histoire avec des mots simples, parfois crus, qui nous font comprendre toute l'atrocité des camps nazis. La dureté du travail, la méchanceté des gardiens mais aussi celle de ces co-détenus et cette affirmation que l'on peut aussi tourner en question : Si c'est un homme. Est-ce un homme que celui qui impose un tel enfer à un autre ? Est-ce encore un homme que celui qui subit cet enfer ? Primo Levi explique que les réactions tendent plus vers l'animalité que vers l'humanité. A être enfermé, à avoir peur, à souffrir d'un travail trop dur et de conditions de détention trop pénibles, peut-on encore survivre en homme ? Ou (re)devient-on un animal pour se protéger ?

La lecture de Si c'est un homme est loin d'être facile et je la dirais même éprouvante. Savoir que l'auteur a vécu tout ce qu'il raconte est une chose. Mais il faut aussi avoir conscience que bien souvent les mots ne parviennent pas à exprimer aussi fidèlement un sentiment qu'il le faudrait, et aucun lecteur n'arrivera jamais à ressentir la solitude et la souffrance par lesquelles est passé Primo Levi. Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment un homme avait pu survivre dans de telles conditions : est-il plus fort que les autres qui n'en sont pas revenus ? A-t-il eu plus de chance ? La vie tient-elle finalement au hasard ?

Si c'est un homme nous plonge dans un enfer qui a existé et, pour en avoir toujours conscience, chacun d'entre nous devrait lire ce livre au moins une fois dans sa vie comme une leçon du passé et des atrocités des hommes. Ce n'est que par le savoir et la connaissance que l'homme, en apprenant de ses erreurs, ne les reproduira pas. (Enfin, espérons-le !)

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Comment parler d'un témoignage qui vous a secoué comme un raz de marée ?
Cela vous arrive-t-il de relire une page pour sa beauté ? Une page de Si c'est un homme, vous la relisez en vous disant : ça ne peut pas être vrai, mais si, c'est vrai, comment est-ce possible! Je ne parle pas de beauté, mais de Vérité.
Je veux le lire et le relire, devenir un passeur de temps, transmettre cette vérité. Pleurer, parfois. En silence et seule. de honte pour ce que les hommes sont capables de faire quand ils ne sont plus hommes. D'admiration pour ce qu'un homme est capable d'endurer quand il s'accroche à sa seule volonté de survivre.
Le faire lire aux ados, qui ne savent souvent pas. Qui disent : c'était une idée abstraite, pour nous, les camps. On y croyait comme une leçon d'histoire apprise, comme ça. Cet ouvrage les remue, on en parle, ils ont pleuré parfois eux aussi.
...
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Il y avait bien longtemps que je souhaitais lire "Si c'est un homme" de Primo Levi, roman autobiographique sur l'expérience concentrationnaire dans le camp (plutôt le lager comme il dit) d'Auschwitz. Je comprends que cette oeuvre ait marqué les esprits, car elle a permis et elle permet encore (c'est l'une des grandes forces de l'écriture sur support papier) de témoigner des atrocités subies par des millions de femmes et d'hommes de tous âges sans véritable raison. C'est un remarquable document historique offrant un éclairage salvateur sur cet effrayant système concentrationnaire allemand. Primo Levi a le don de rendre sensible la progressive descente aux Enfers d'hommes devenant en bout de chaîne de simples parasites, des bêtes immondes et répugnantes qu'il paraît, au bout du compte, logique d'exterminer. Ces métamorphosés sont confrontés à une sorte de sélection naturelle à la Darwin, où le plus volontaire, le plus malin et le plus chanceux (ce dernier facteur étant apparemment capital) passera entre les fourches caudines de la barbarie allemande. Et le plus terrible est l'abattement total de nombreux prisonniers, conscients de leur nouveau statut, conscients de ce que le sort leur réserve, mais qui ne peuvent plus réagir, car il est trop tard, ils sont trop isolés, coupés du monde et oubliés du plus grand nombre.
Autre fait marquant, les principales causes des souffrances. Ce ne sont pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, les coups et les mauvais traitements infligés aux détenus par des kapos brutaux et sadiques, mais la faim et le froid. Se faire taper par un abruti ne dure guère longtemps, on encaisse et ça passe, mais vivre par vingt degrés en dessous de zéro, avoir les doigts de pied gelés et ne plus tenir sur ses jambes à cause d'une faim tenace qui vous ronge le corps est plus qu'insupportable. Primo Levi fait partie des miraculés ayant survécu à cette horreur, peut-être parce qu'au fond de lui il voulait crier au monde ce qu'il avait vécu.
Enfin, il est bon de rappeler que cette oeuvre, la première de Primo Levi, écrite après la guerre, n'est pas irréprochable littérairement parlant. Contrairement à "Être sans Destin" d'Imre Kertész, qui traite également d'une expérience à Auschwitz, où témoignage et littérature se complètent magnifiquement bien, l'intérêt de "Si c'est un homme" réside avant tout dans le témoignage.
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S'il n'y a qu'un livre à lire sur un juif dans l'enfer d'un camp d'extermination, c'est celui-ci. La référence. C'est le témoignage de ce qu'il a subit, vécu, ressenti. le tout sans colère. À lire une fois dans sa vie, voir une deuxième fois, ce que j'ai fait à trente ans d'intervalles. Difficile de trouver les mots pour donner son avis, simplement lire Primo Levi.
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J'ai longuement hésité à faire une critique pour ce livre. Rien ne peut le décrire vraiment et pourtant c'est un livre qu'il faut lire. Ce n'est pas un roman, pas une fiction, il ne parle pas d'un monde imaginaire. Non c'est juste le témoignage de ce que des êtres humains ont pu faire à d'autres êtres humains. Sur quelle base ? On peut mettre en avant le racisme et l'antisémitisme, mais pris au ras des barbelés, entre deux baraquements, dans les limites étroites des pensées des gardiens SS, y avait-il besoin d'une raison pour habiller ce qui n'était que pur sadisme. Ce que Levi décrit si bien au travers de cet échange entre lui, éduqué, formé, sensible à la logique, et un maton :
- Warum ? (Pourquoi)
- Hier ist kein warum ! (Ici, il n'y a pas de pourquoi)
Une lutte de chaque jour pour simplement espérer survivre dans un espace sans raison.
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Aucun mot, aucune phrase ne peut décrire et qualifier cette oeuvre. Elle nous montre l'inhumanité que peut avoir l'homme. Cette biographie émeut le lecteur et lui montre la cruauté dont l'homme peut faire preuve. La lutte pour la survie est quelque chose d' inaccessible lorsque l'oppression est bien présente. C'est une vrai leçon de vie que Primo Levi livre dans cette courte biographie. Après cette lecture, beaucoup de questions nous viennent en tête, comment un homme a pû survivre à cela ? Comment a-t-il pû supporter ces conditions là ? Un silence, un long silence s'installe à la fermeture de ce livre. Cependant, c'est un silence plein de bonnes résolutions et de bons questionnements. Primo Levi nous éclaire sur l'essentiel de la vie...
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Horreur absolue.

Primo Levi décrit dans cet ouvrage sa condition de prisonnier juif à Auschwitz.

Une claque, une claque magistrale ! C'est l'effet que m'a fait ce livre. J'ai assisté à cette plongée horrible en enfer au travers des yeux de Primo Levi. D'être humain, il passe à une bête sans dignité, ni identité. Aucune pitié n'est a attendre, autant des geôliers que des autres prisonniers. Tout ce qui compte c'est survivre un jour de plus. le futur c'est voir l'aube du lendemain. le futur n'existe plus, il n'y a plus d'espoir.

Primo Levi compare sa situation à l'Enfer de Dante. L'espoir est un vain mot. Il faut survivre, juste survivre. Une portion de soupe, une ration de pain valent plus que tout l'or du monde. Tout est permis pour avoir sa ration. le vol est omniprésent ainsi que le marché noir. Tout cela est la routine macabre de Primo Levi.

La lumière commence à percer les ténèbres lors de la fuite des nazis face à l'avancée des russes vers Auschwitz. Dix jours hors du temps s'en suivront. Dix jours dangereux mais libres. Dix jours où l'humanité reprendra sa place. Dix jours où la bête refluera. Dix jours avant la libération finale de cet enfer.

Ce livre est terrible. Ce livre décrit l'horreur absolue. Mais ce livre est indispensable pour comprendre comment celle-ci s'exerce. Pour comprendre comment celle-ci apparaît. Ce livre doit être lu par tout un chacun au moins une fois dans sa vie. Pour ne jamais oublier.

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Arrivée de Primo Levi dans le camp d'Auschwitz (Pologne), plus précisément dans le bloc 30 après de nombreux transferts. Alors qu'il attend de la solidarité, il est surpris par l'hostilité des autres détenus et l'atmosphère qui y règne. La faim avec un grand F et le froid glacial sont omniprésents. le pain (entre autre) devient une monnaie précieuse pour effectuer du troc. Les hommes se retrouvent humiliés, dégradés moralement comme physiquement, Primo Levi conclut avec une grande lucidité qu'ici, l'homme perd son humanité. C'est un premier appel au titre du livre, qui demande si ceux qu'il voit autour de lui sont bien des hommes.
Un élément le choque aussi : le fait que la communication soit quasi-impossible, chacun parlant sa langue. Primo Levi fait un rapprochement avec l'épisode de la Tour de Babel dans l'Ancien Testament, faisant cette fois référence à la culture juive. En effet, dans ce passage Dieu punit les hommes en leur donnant chacun une langue afin qu'ils ne puissent plus communiquer.
Ce livre pose de grandes questions sur le mécanisme de pensée des hommes. L'appendice de Si c'est un homme répond aux questions qui ont été posées à plusieurs reprises à l'auteur par des professeurs ou des élèves. Mon avis : restons vigilants à ce que ne se reproduisent pas ces horreurs, ces monstruosités, cette déshumanisation. Il ne faut pas penser que parce-ce que c'est passé que cela ne peut pas se reproduire.
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Insoutenable, insupportable, intolérable, ce témoignage est la démonstration de l'horreur pure porté par une intelligence et une force fines.

Sans ni haine, ni victimisation, Primo Levi raconte les choses vues, les choses senties avec une justesse dérangeante mais étrangement captivante.

Ce qui suscite l'intérêt ici, c'est cette machine démoniaque en mouvement, ce système nazi si bien huilé et cette déshumanisation si criante dans laquelle pourtant persistent le vice, la hiérarchie, la chasse à la mort.

A ceux qui diront, qu'il est inutile de lire ce livre parce qu'ils ont suffisamment soupé de films, de cours d'Histoire, de documentaires divers, de visites aux mémorial..., je réponds que si, nous nous devons de nous confronter à cette misère humaine afin de faire face à notre propre condition. Parce qu'outre la probité de ce récit, l'admirable Primo Levi livre une fine analyse de l'esprit humain, de ses travers et de ses possibilités, de son instinct de survie, de notre animalité.
Et si ce livre est important aujourd'hui, c'est pour nous rappeler ce dont on est capable, pour évoquer nos mauvais comportements quotidiens, notre posture de femmes et d'hommes libres.
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