La thématique est passionnante : tout philosophe s'est déjà posé ces questions, a déjà fait cette expérience de pensée consistant à entrer dans les paradoxes de l'identité personnelle (télétransportation, transplantation du cerveau, etc). Parfit entend résoudre le problème de l'identité par la notion de continuité psychologique dans laquelle l'identité devient arbitraire - ce que j'accepte en substituant "arbitraire" par "fonctionnelle" ou "conceptuelle" - et il juge pour cette raison que ladite identité n'est pas importante comme question - ce que je refuse en tant que la logique même, dans son fondement ontologique, la suppose déjà. Lewis accepte les premières affirmations de Parfit mais refuse l'indétermination de l'identité et sa non-importance supposée : il présente une théorie de la personne composée selon la fusion et la fission avec superposition et distinction (au rythme de cet arbre) des déterminations des différentes phases-de-personne. Son argumentaire est plus analytique (au sens de la métaphysique analytique) que celui de Parfit. Quant à Swinburg, il remet au goût du jour la thèse du dualisme pour résoudre la question et considère l'identité personnelle comme déjà préalablement unitaire et non comme composée contrairement à Lewis et Parfit.
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Ce qui compte n'est pas qu'il existe quelqu'un de vivant qui sera moi. C'est plutôt qu'il existe au moins une personne vivante qui sera en continuité psychologique avec moi tel que je suis maintenant et/ou qui possédera une partie suffisante de mon cerveau.
Derek Parfit, "L'Insignifiance de l'identité"
à la page 55 de "Identité & Survie"