L'auteur est un spécialiste du format court, il sait créer une ambiance, il a le sens du suspens, parfois jusqu'à la dernière phrase. L'écriture est riche d'un vocabulaire choisi, d'images et de métaphores percutantes.
Florent Liau enseigne le français en milieu carcéral (entre autres), c'est peut-être là qu'il va chercher ses histoires de meurtres ?
Les deux fils rouges de ce recueil de dix nouvelles sont donc le crime, et la ville de Bourges. Je connais un peu Bourges pour y avoir traîné mes guêtres, ou plutôt mes baskets (mes guêtres c'est à Brest que je les ai traînées), et pas seulement au Printemps ! Elle est bien mise en scène ; ses ruelles pavées qui montent vers la vieille ville, la cathédrale St Etienne, le Palais Jacques-Coeur, les bords de l'Auron et du canal du Berry ... Mais j'espère que dans la réalité, la criminalité y est moins présente et l'atmosphère moins glauque que dans ces pages. Car ici Bourges est une Sin City du pauvre, les crimes sont misérables, sordides et suintent l'ennui du quotidien, ils se passent souvent en famille ou au coin de la rue. L'une de mes nouvelles préférées : Ni fleurs ni couronnes ; où le dénouement effrayant arrive en toute fin d'histoire, ... qui en fait reste ouverte.
Un bel exercice de style***, pour les amateurs du genre, et qui se lit vite et bien. Allez, salut.
P.S. : Merci aux éditions L'Harmattan et à la fabuleuse Masse Critique Babelio.