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Louise Mey (Autre)Louise Mey (Autre)
EAN : 9782360121250
72 pages
Editions la ville brûle (04/09/2020)
4.03/5   18 notes
Résumé :
La Tradition est un ensemble de règles : des petites règles et des grandes règles ; des règles qui ne sont écrites nulle part mais que tout le monde doit connaître ; des règles si anciennes que personne ne sait d'où elles viennent ni à quoi elles servent...
Dans la tribu de Sam, la Tradition servait depuis toujours à décider qui faisait quoi.
Et il était grand temps que ça change !
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Incontournable Avril 2021

Cette petite nouveauté de la maison d'édition "La Ville brule" est destiné au second cycle primaire ( 8-9 ans) environ et traite essentiellement des rôles de genre et de la persistance des traditions.

Salamantina est fille de chef, dans un village aux airs paléolitiques-fantasy où la Tradition est le socle sur lequel prend appuis les rôles et comportements sociaux. On n'y déroge pas. Ainsi, les petits garçons prennent part aux bagarres, que ce soit entre eux ou entre villages et servent de défense contre moult bêtes féroces. Pour leur part, les femmes entretiennent le village et font les tâches domestiques. Elles ont très peu de temps libre. Ils ont également un "objet" attribué dès la naissance en fonction du sexe. Les garçons ont des "bassues" ( pour fesser fort) et des "plarmures", une sorte d'armure de plaques de bois fort inconfortable du fait qu'elles n'existent qu'en taille adulte. Il faut donc que les jeunes garçon attendent de rentrer dedans...enfin, s'ils deviennent assez costaud, bien sur. les filles pou leur part, on le "Martotal" ( ben oui, comme dans le titre!), sorte d'objet polyvalent pour balayer, attraper et dégonfler. Notre petite Sam n'aime pas particulièrement son objet, ni les tâches obligatoires aux filles. Elle remet en cause la Tradition, souhaite faire certaines des tâches réservées aux garçons. Bred, elle veut faire les choses autrement, et elle n'est pas la seule: son ami Anatole est dans le même bateau.

Une histoire plutôt courte, mais très pertinente. On l'aura comprit: les rôles de genre sont clivés et inéquitables. Les hommes passent leur temps à se chamailler sans rien faire de constructif. Même leur rôle de défenseur du village est assez peu utile quand on sait que la plupart des bêtes féroces ne le sont que sur des bases de rumeurs. Les femmes écopent des tâches ingrates, mais nécessaires: prendre soin de tout le monde, faire la cueillette des plommes ( oui, on fait même des partes aux plommes avec), dégonfler les moumouths, balayer le sol, etc.
Au-delà de ce système, il y aussi les mythes, comme celui qui dit que les filles auront du poil au menton si elles mangent des oeufs de pinet.

Ce n'est donc pas seulement le système inégal entre genre qui est en cause, mais également la cristallisation de la pensée à travers la Tradition: c'est comme ça, c'est tout. Toute société a besoin de se remettre en question pour évoluer. de plus, le fait que tout soit très homogène dans les rôles et les tâches empêche l'originalité et la créativité de prendre part à la transformation sociale: tout le monde est pareil! Donc, Sam et son ami Anatole sont des vecteurs de changement lorsqu'ils doutent du système, lorsqu'ils modifient leur objet et s'aventurent au-delà du village en bravant un interdit.

C'est un récit sympathique, avec des créatures rigolotes ( ah, les moumouths sont si mignons!) , des illustrations amusantes ( les hommes avec leurs gros yeux et les bras bien enrobés) et des messages positifs faciles à conceptualiser pour les plus jeunes. J'apprécie que les deux genres soient représentés, même si pas de manière tout à fait égale: les femmes sont clairement utiles alors que les rôles d'hommes sont assez enfantins et inutiles (qui a besoin de faire des bagarres?). Mais l'important est de voir que de part et d'autre du changement est nécessaire. Il y a des inconvénients pour les deux.

Un roman constructif pour aborder l'importance de douter des vérités toute faites, de l'importance aussi de se remémorer pourquoi nos bases sociales sont celles que nous avons et pourquoi certaines devraient peut-être être revues, et finalement, de l'importance de la variété des rôles et comportement sociaux, qui sont, au final, aussi nombreux qu'il y a de personnes.

À voir!
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Ce roman m'attirait à bien des égards. Mais ce que je n'imaginais pas, c'est que j'allais avoir autant de bonnes surprises.
Après quelques pages, j'ai bien compris que l'autrice s'était bien amusée avec l'invention de ce vocabulaire qui, somme toute, dans une tribu "préhistorique" pouvait passer pour un dialecte particulier. Toujours est-il que j'ai pris plaisir à évoluer au milieu des moumouths, bloutons, potruches et autres belles flommes.

Lu à voix haute à mon fils, il s'est, lui aussi, pris au jeu de ce texte étonnant, cherchant le vrai mot caché derrière chaque détournement de langage.
Mais l'humour ici ne se résume pas qu'à cela.
Dans les réflexions bien senties de Sam ( qui n'a pas sa langue dans sa poche : "la Tradition, elle est nulle comme un moumouth pelé.") et le comique de situation, l'humour est bien présent. Et il permet indirectement mais sûrement de faire passer un vrai message, de proposer un questionnement intéressant et donner matière à réfléchir.
Car oui, dans la tribu de Sam, il y a des règles. Chacun sa place, son rôle. Les femmes ont leur martotal, objet qui leur sert à effectuer des tâches domestiques, et les hommes, eux, leur plarmure, qui leur permet de faire la bagarre avec les autres tribus. Vous ne verrez pas des femmes faire la bagarre et impossible de voir un homme avec un martotal. C'est comme ça. C'est la fameuse Tradition. Elle est pesante, inflexible et finalement un peu obscure. Surtout, personne n'ose la remettre en cause.
Cette situation, a priori éloignée de la nôtre, ne l'est finalement pas tant que ça. On peut finalement trouver beaucoup de similitudes avec des comportements et travers de notre monde d'aujourd'hui.
Et les parallèles se font, avec humour, mais ils sont là et on les comprend bien. Par exemple, concernant la fameuse tradition, on pense au poids de la tradition religieuse, culturelle, familiale... Et pour ce qui est des clichés filles/garçons, on ne peut pas faire plus clair ! Cela semble caricatural mais on sait malheureusement que ces stéréotypes sont encore bien trop présents de nos jours. Faire une petite piqûre de rappel sur le sujet, histoire de, est essentiel (et bienvenu).
Sans faire la morale, l'autrice prouve la bêtise de ces clichés par a + b.
C'est très malin.

Si l'univers est bien planté par le texte de Louise Mey, Libon a réussi à donner vie à Sam et sa tribu. Avec ce trait de dessin épais et un judicieux choix de couleurs, le résultat est saisissant. Les illustrations ont contribué à me faire encore plus accrocher au récit. J'aime beaucoup la manière dont il a représenté les différents personnages, tous très expressifs comme Sam dont le visage exprime son courage et sa détermination, le père, Roger-le-chef, et son air buté et parfois un peu benêt mais aussi la tête de la potruche qui sous des allures effrayantes (ne pas se fier aux apparences) ne cherche qu'à se faire aimer.
Les illustrations frappent aussi car elles ne sont que dans des tons rouges et gris.Ce choix est assez original et confère au roman une identité propre et forte.
On notera que Sam est représentée en rouge, couleur qui symbolise sa force et sa combativité.

Alors, êtes-vous prêts et prêtes à venir combattre les préjugés et changer la Tradition en compagnie de Sam ? Si vous n'avez pas de martotal ou de plarmure, pas de problème, vous pouvez venir quand même.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
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Dans la tribu de Sam, les garçons portent une plarmure et les filles, un martotal. Cela définit qui fait quoi et comment on doit se comporter. C'est la tradition un point c'est tout !
Sauf que la tradition, Sam, elle s'en tamponne. Elle trouve même ça carrément nul et elle va bien le faire sentir. D'autant plus que son copain Anatole, il n'aime pas beaucoup ça non plus la tradition...

Vous voulez un roman jeunesse antisexiste ? Celui-ci fera remarquablement l'affaire ! Fille ou garçon, même combat !

Dans une ambiance préhistorique drôlissime, on suit cette petite fille dans un univers peuplé de moumouths, bloutons et potruches. Où les hommes doivent faire la grosse bagarre et les filles... le ménage, la cuisine, cueillir les belles flommes, etc. Les sujets du sexisme et du poids des traditions - dont personne ne se rappelle l'intérêt - sont hyper bien exploités. Les mots de l'auteure font mouche, son ton humoristique et piquant également. Les illustrations sont quant à elles les bienvenues et nous permettent de mieux entrer dans l'univers en mettant un visage et des formes sur les martotals, les plarmures, les moumouths, bloutons et autres potruches.

C'est une lecture pertinente à lire et à faire lire.
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Dans la tribu de Sam tout est toujours bien rangé. Les femmes équipées de leur martotal sont aux corvées, tandis que les hommes portent fièrement leur plarmure et s'en vont faire la grosse bagarre. Tout ça par la grace d'une Tradition immémoriale qui dicte à chacun·e sa place au sein de la tribu via une multitude de règles.
Sauf que cette Tradition là, si elle a le mérite d'éviter de se poser des questions, elle ne convient pas à tout le monde, loin de là. Déjà elle ne convient pas à Sam, qui n'a aucune appétence pour les corvées, et n'en peut plus de se trimballer partout un martotal lourd et inadapté. Elle ne convient pas plus à son meilleur ami Anatole, écrasé sous le poids de sa plarmure et qui se passerait fort bien de bagarre, non merci.

Et s'il était temps de questionner la sacro-sainte tradition pour créer des règles qui conviendraient réellement à tou·te·s dans la tribu ?

Voilà un court récit à l'inventivité joyeuse, où le jeu avec le langage rappelle l'indéboulonnable Motordu de Pef, et les romans fantaisistes de Flore Vesco. le propos n'en reste pas moins sérieux puisqu'il s'agit de remettre en question les lois et stéréotypes qui figent notre société. Car à quoi bon maintenir des règles qui nous rendent malheureux·ses au prétexte de leur ancienneté ? Les illustrations de Libon donnent vie avec humour et délicatesse à la galerie de personnages attachants qui peuplent le roman, et surtout nous permettent enfin de découvrir à quoi peut bien ressembler une (pas si) terrible potruche.
Lien : http://www.super-chouette.ne..
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Il y a une pincée du prince des motordus pour la forme et pour le fond c'est un un bel éloge à l'émancipation des femmes pour les enfants. Un régal d'humour! (La couverture est très belle mais elle ne donne pas à penser qu'on va rire autant.)
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critiques presse (1)
Liberation
10 novembre 2020
Ce petit roman aux belles illustrations écrit par l’autrice féministe Louise Mey et édité par la super maison d’édition montreuilloise la Ville brûle démonte par l’absurde les stéréotypes de genre. Car si les adultes décident d’écouter le bon sens de leurs enfants, ne se rendront-ils pas compte que la Tradition est à la fois bête et triste à pleurer ?
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le martotal servait à beaucoup de choses, c'est vrai, mais surtout aux corvées, comme par exemple décrocher les flommes et dégonfler les moumouths. Il n'était pas utile pour tout, loin de là, mais les filles étaient quand même obligées de se balader tout le temps avec, quoi qu'elles aient envie ou besoin de faire. Ce qui est vraiment nul. C'est comme si on t'obligeait à te promener avec des skis alors que toi, ce que tu veux, c'est aller à la piscine.

[p12]
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Plus elle y réfléchissait, plus Sam se disait que la Tradition avait été faite par des gens qui n'aimait rien. Pas monter aux arbres, pas nager dans les torrents, pas dormir à la belle étoile. Juste la bagarre et le rangement. Et elle ne comprenait vraiment pas pourquoi ses parents aimaient tant cette Tradition qui la rendait si malheureuse, elle, Sam.
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Et pourquoi les filles étaient-elles obligées de se servir de leur martotal (qu'elles en aient envie ou pas) ? Et pourquoi les garçons étaient-ils obligés de se balader partout avec leur plarmure trop grande jusqu'à être assez costauds (ce qui arrivait parfois, et parfois pas) ? Parce que c'était la Tradition. Quand les enfants demandaient à Roger s'ils était vraiment obligés de se trimballer avec un martotal ou une plarmure tout le temps, il s'énervait et se mettait à crier. Car la seule chose que Roger, le chef de la tribu et le papa de Sam, aimait plus que de gagner des grosses bagarres avec sa grosse bassue, c'était la Tradition.
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Ils ne trouvaient pas la réponse. Mais ce n'est pas parce qu'on n'a pas de réponse qu'on pose une mauvaise question.

[p49]
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- Pourquoi tu ne l'enlèves pas, ta Plarmure ? demanda Sam

- Mais si elle tombe de l'arbre ? Elle va se casser, et on ne doit pas abîmer son Objet.

- Elle ne te protège pas vraiment. Elle est trop grande, trop lourde. Pourquoi on vous oblige à vous trimballer avec ça ? Pour vous aussi, c'est nul, la Tradition.
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