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Chroniques des Nouveaux Mondes tome 1 sur 3
EAN : 9782917689028
Editions ActuSF (01/05/2008)
3.13/5   15 notes
Résumé :
« Tag Fades était un homme gris, aigri, amaigri. »
Un homme assez désespéré pour accepter de partir seul pour un voyage de cinquante-deux ans vers la planète Canaan à la recherche des premiers colons humains portés disparus. Mais ses motivations personnelles sont toutes autres.
Pourra-t-il enfin être seul et échapper à l'humanité ? Et que trouvera-t-il en lui-même dans cette fuite sans retour ?

Premier des quatre récits d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bien avant de rééditer La Saga d'Oap Täo, ActuSF avait déjà « ressuscité » les Chroniques des Nouveaux Mondes de l'auteur plusieurs fois récompensés Jean-Marc Ligny, notamment grâce à la passion de Jérôme Vincent pour cet ensemble hétéroclite de nouvelles, de novellas et de romans composant un space opera sur la destinée de la Terre construit sur plusieurs décennies, notamment à partir de publications chez Fleuve Noir dans la fameuse collection Anticipation. La curiosité ne peut que pousser à découvrir ces quelques récits, et c'est mon amie Verdorie qui m'a procuré ces publications d'il y a quelques années, merci à elle.

Le Voyageur solitaire est alors un recueil de quatre nouvelles revues et corrigées par Jean-Marc Ligny pour l'occasion, avec aussi une large préface nous replongeant parfaitement dans son processus de création continue et d'éditions multiples.
Tout d'abord, nous embarquons aux côtés du Voyageur solitaire, nouvelle qui donne son nom au recueil datant de 1991. Ce Voyageur solitaire est un certain Tag Fades et par son âme taciturne se retrouve à partir dans l'espace en quête du vide sidéral dans une mission médiatisée au possible. En plus de peindre le portrait d'un petit homme ordinaire qui ne comptait pas se mettre en avant, Jean-Marc Ligny délimite déjà les contours de son space opera d'envergure : il ne s'agit pas de conter des guerres interminables et des forces invisibles tapies dans l'ombre ; non, il s'agit davantage de s'attacher à comprendre les réactions humaines face à ce qui nous est normalement inaccessible, il s'agit aussi de dénoncer les affres de notre propre société des XXe et XXIe siècles entre une surmédiatisation ridicule en plus d'être abrutissante et une considération tout aussi minime de l'Autre quand l'individu se considère comme plus important que tout ce qui l'entoure. le Voyageur solitaire est la plus courte nouvelle ici, pourtant elle est sûrement la plus parlante et universelle du recueil.
Le Traqueur d'extrêmes raconte, ensuite, l'histoire d'un autre solitaire qui, lui, s'attache à travailler sa solitude en guettant les lieux les moins humains possibles et en tournant ses performances en complet dépassement de la nature humaine ; de fait, il possède des caractéristiques qui font de lui davantage un mutant qu'un humain basique. Déjà publiée en 1980 sous le titre de Recordman, cette nouvelle instille déjà plus de mystère dans un Nouveau Monde ce coup-ci bien proche de nous, mais encore faut-il que nous prenions la peine de nous rendre compte qu'il existe à nos côtés. Encore une fois, Jean-Marc Ligny explore l'extrême paradoxe humain qui cherche à voir toujours plus loin dans l'espace et à découvrir le plus extraordinaire de l'univers quand il pourrait très bien s'appliquer à mettre en lumière les beautés de la Terre et du Système Solaire autour de nous.
Le Cas du chasseur, déjà paru en 1992, est déjà une affaire plus complexe et peut-être un peu à part dans ce recueil. Au cours d'un procès pour meurtre plutôt simple normalement, l'auteur creuse l'idée de l'égalité des espèces animales à partir du moment où n'importe quel être a conscience de son existence. Tout cela se complique quand certains humains se payent le luxe de se transformer en hybride, notamment une femme-louve plutôt envoûtante...
Enfin, L'Astroport (1991) nous narre la troublante et touchante histoire de Gantoong Mash Majathan et Omali Xin Alia-Alta (l'auteur était toujours dans sa période psychédélique, notamment pour les noms de ses personnages) qui se retrouvent seuls à devoir survivre dans un astroport de Triton, lune de Neptune. L'un et l'autre s'accommodent, espèrent, désespèrent surtout de voir arriver un quelconque soutien ou renfort dans cet angle mort du système solaire. Leur Fils, né pendant leur retraite façon survival, vit tout autrement l'obligation d'habiter dans l'Astroport, cette infrastructure qu'ils ont trouvé sur place et qui recèle certains mystères tout en étant le sel de cette nouvelle.

Pour avoir lu ces nouvelles du recueil de 2008 après avoir découvert ce monde dans la réédition de 2014 des premières mésaventures d'Oap Täo, il semble évident que Les Chroniques des Nouveaux Mondes gagne à s'enrichir de petits récits pointus, mais sont plus compréhensibles une fois que l'on a pris en compte au moins un roman bien construit comme La Saga d'Oap Täo qui aide grandement à la connaissance de ce space opera au long cours. En 2008, 2009 et 2010, ActuSF poursuivaient son avancée dans ces Chroniques avec deux autres recueils de nouvelles ; de même, nous attendons pour 2015 et 2016 d'autres publications dans le même univers : autant dire qu'avec ActuSF, on ne risque pas de manquer de Nouveaux Mondes à découvrir. Cela tombe bien car Jean-Marc Ligny nous confiait encore aux Utopiales 2014 combien retrouver son héros psychédélique Oap Täo était jouissif au point d'avoir besoin de l'accompagner de nouveau pour de nouvelles aventures.

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Un peu déçue par les trois premières des quatre courtes nouvelles de ce recueil, initialement paru en 1991 dans la collection "Anticipation" de Fleuve noir (j'ai lu la version papier de ActuSF, 2007).

La 1e nouvelle m'a frustrée par sa quasi-absence de chute... oui, d'accord...ça n'était guère probable de se terminer autrement...
La 2ème souligne avec ironie l'omniprésence de l'homme et m'a fait sourire...
Passons sur la 3ème (autour du thème de l'intelligence animale) qui sort un peu du lot... Si (!) on veut trouver un dénominateur commun à ces récits : l'homme est-il capable/conçu pour vivre sans ses semblables ?

La 4ème histoire, celle d'un naufrage, répond excellemment à cette question. Avec une appréhension grandissante, on suit la survivance d'un couple et leur étrange enfant sur un astroport glacial et hostile (?)...

C'est dans cette dernière, et plus longue, nouvelle qu'on reconnaît le talent de conteur que J-M Ligny maîtrise souvent si bien, et pour lequel j'aime suivre cet auteur.
J'entame donc sans tarder les "Chroniques des Nouveaux Mondes, tome 2 : les Chants de glace".
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L'existence de la série de recueil de nouvelles « Les Chroniques des Nouveaux Mondes » m'est apparue alors que je feuilletais le catalogue des éditions ActuSF. Aussitôt mon appétit s'est éveillé ; j'adore que l'on me décrive touche par touche un univers imaginaire cohérent, que ce soit une terre de fantasy (comme Evanégyre de Lionel Davoust) où une galaxie conquise par les hommes.

Mais mon enthousiasme est retombé à la lecture du premier volume de nouvelles. Jean-Marc Ligny n'a pas la volonté de nous décrire une civilisation spatiale aussi éloignée de nous que nous le sommes de l'Égypte antique. Au contraire, il choisit de critiquer les travers de notre société contemporaine en les faisant subsister dans le futur. Ainsi les structures sous-jacentes de la conquête de l'espace sont des sociétés privées multispatiales (mot que j'invente en extrapolant l'idée de multinationale) qui creusent dans le système solaire à la recherche de ressources utiles et rémunératrices et sponsorisent pour des raisons d'image des défis délirants ou des sportifs de l'extrême. le pouvoir de la presse – sociétés privées comme les autres – est aussi prégnant qu'aujourd'hui, n'hésitant pas à transformer la vie d'un quidam en série télé à épisodes style Truman Show (dans « le voyageur solitaire », une belle préfiguration de la télé-réalité soi dit en passant, bien vu Ligny).

Au lieu de nous emporter dans l'épique, Ligny préfère nous enfoncer dans les affres de l'âme humaine et les tergiversations de quelques individus, des laissés pour compte ou des inadaptés de cette société de consommation spatiale. Cela n'a rien de répréhensible en soi, mais c'est pour moi gâcher un décor potentiellement infiniment riche pour faire de la littérature blanche – une chose que je reprochais aussi à Michel Jeury avec son « Orbe et la Roue ». Cela nous ramène plus à la réalité que cela nous aide à nous évader.

Ceci dit, bien que ce ne soit pas ce que j'étais venu chercher, ces nouvelles sont dans leur genre bien écrites et inventives. Ma préférée est « le cas du chasseur » qui – à travers l'idée de l'extension du droit des animaux – emprunte à La Fontaine aussi bien qu'aux histoires de Perry Mason avec un zeste d'humour. Elle est plus décalée que les autres dans ces chroniques. La dernière nouvelle -« l'Astroport » - assez longue, est celle qui se rapproche le plus de ce que je souhaitais lire. Elle met en scène un artefact non humain où une famille se retrouve naufragée et parvient bon an mal à survivre. le fils, né sur place, développe une relation quasi père-fils avec l'astroport et rejette le concept de société humaine dont ses parents lui ont parlé.

En résumé, si vous aimez les études de cas de l'âme humaine et acceptez les décors spatiaux, cela vous plaira. Amateurs de SF militaire, passez votre chemin. Pour ma part, j'ai trouvé cela intéressant mais pas vibrant. Je lirai peut-être la suite mais cela n'est clairement pas ma priorité.
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Quatre nouvelles, certaines anciennes, de l'univers des "Nouveaux Mondes"...

Quatre nouvelles de Jean-Marc Ligny, situées dans le souple univers des "Nouveaux Mondes", véritable madeleine pour lui, quasiment depuis le début de sa carrière d'écrivain. de ce fait, certaines des nouvelles, belles, sont anciennes ("Le voyageur solitaire") ou donnent une impression un peu datée ("L'astroport"). le tome 2 est nettement plus fort.
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Les thématiques principales sont plus ou moins présentes dans les quatre histoires mais je peine à voir la logique de placer ces nouvelles dans un même livre. À chaque fois, on se retrouve dans un décor totalement différent avec de nouveaux personnages et rien ne semble vraiment lier une nouvelle avec une autre.

Les deux premières ont pourtant une intrigue commune : l'exploration de vastes environnements. Les personnages, en quête d'inconnu, se lancent dans des missions impressionnantes qui vont leur apprendre beaucoup sur l'endroit qu'ils sondent, que ce soit l'espace ou les profondeurs sous-marines, et sur le besoin de se retrouver avec eux-mêmes. Cette fuite du contact humain, de la foule, et cette misanthropie démontrent une envie de se reconnecter avec son environnement, avec la nature bien plus complexe et supérieure que l'est l'être humain.

La troisième nouvelle se transforme en conte s-f intéressant dans lequel des animaux intelligents et des êtres humains interagissent autour de la nature et des instincts de l'homme et de l'animal. La quatrième s'éloigne davantage des trois premières nouvelles avec cette famille-colonie qui peine à s'entendre quand il s'agit de s'approprier une planète et ses vestiges.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Si cette société t'ennuie si mortellement, pourquoi ne la quittes-tu pas ? Pourquoi ne pars-tu pas... ailleurs ?
- Pour aller où ? grommela Tag Fades. L'homme pourrit le sol où il pose le pied.
On débattit de cette question durant une bonne partie de la soirée. Le petit homme gris devint le centre et l'objet d'une discussion qu'il n'avait pas souhaitée. Il tenta de se soustraire à cette ennuyeuse attention - en vain. Son problème soulevait l'intérêt général : où aller pour être vraiment seul, échapper vraiment à l'humanité ? Était-ce seulement possible ?
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Il se rappela leur première visite: la navette survolait lentement cette piste immaculée, démesurée... Ensuite, ils découvrirent les débris du vaisseau mère, disséminés dans l'Astroport, fondus en ses parois. Et les cadavres des membres de l'expédition... étrangement intacts. Instantanément gelés.
Plus tard, ces corps leur servirent de nourriture, sous forme de tablettes sans goût mais riches en protéines, synthétisés par l'Astroport.

("L'Astroport")
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Il ressentit le besoin de communiquer, et tenta d'exprimer ce qu'il ressentait: sa haine pour cette société laminatrice qui imposait à l'humanité un idéal spatial qui n'était pas le sien, son dégoût d'une humanité passive et accablée, surtout préoccupée de survivre, son sentiment d'être un rouage inutile et redondant au sein d'une entreprise déshumanisée.

("Le Voyageur Solitaire")
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Deux ans plus tard, je plongeais dans la gueule béante de Plume de Faucon (l'une des huit plumes de Io), à moitié brûlé par les projections d'acide sulfurique, malgré mon corpus-H/SO. Et là, dans une anfractuosité instable, tout au bord de la gueule rouge et vomissante du volcan, j'ai découvert un vieux moine fou, défiguré par les émanations. Armé d'un crucifix et d'un laser, il attendait depuis cinq ans l'apparition de Satan, persuadé que là s'ouvrait la porte de l'Enfer.

("Le Traqueur d'Extrêmes")
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Un journaliste a dit que je violais sans cesse la nature, par soif de sensations fortes. C’est faux : je fais sans cesse l’amour avec elle, par soif d’union, d’unité.

« Le Traqueur d’extrêmes »

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Videos de Jean-Marc Ligny (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marc Ligny
Désormais l'eau de pluie est devenue impropre à la consommation humaine, polluée par les particules chimiques éternelles jusque dans les endroits les plus reculés du globe, tandis que la fonte des glaciers compromet l'abondance ou la régularité des précipitations. Nous atteignons la limite de l'eau. Bientôt, sinon dès aujourd'hui, les réfugiés de la soif se masseront aux frontières des nations épargnées alors que nous peinons à recycler nos eaux usées. L'or bleu est déjà coté en bourse et les multinationales tentent de se l'approprier au détriment des populations. L'eau, bien matériel de l'humanité ?
Avec : Jérôme Harmand, Jean-Marc Ligny, Marguerite Imbert Modération : Nicolas Martin
+ Lire la suite
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