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EAN : 9791097594947
192 pages
Serge Safran éditeur (22/10/2020)
4.2/5   5 notes
Résumé :
C'est à la sortie d'une librairie que le professeur Ye rencontre un de ces anciens étudiants. Or ce jeune homme, jadis riche et dandy, ne ressemble plus à celui qu'il avait connu. La conversation se transforme vite en confession, d'abord par la proposition qu'il lui fait de lire les carnets intimes qu'il a écrits pendant une période de dépression, puis en conversations à l'hôpital où il est soigné. Là, le professeur fait la connaissance de sa petite fille, puis, ens... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Chine, Shanghai des années 30, l'écrivain Ye revoit Han Feijun, autrefois riche dandy qui fréquentait Chen Yanzhu, jeune et jolie femme moderne, danseuse, sa "perle de la nuit".

De conditions sociales différentes, vie d'oisiveté, luxe, soirées dancing, ponctués d'éclats, rythmaient alors leur quotidien.

Réputation et apparences en société pèsent de plus en plus.

Han Feijun, désespéré, va confier à M. Ye ses carnets intimes afin qu'il raconte son histoire.

Relation passionnelle remplie de sentiments contradictoires...
Amours impossibles, jalousie, mystères et tourments amoureux.

Un voyage au sein d'une ancienne époque.
Une ambiance rétro très agréable à lire.

C'est romanesque, tragique et superbe, d'une belle et élégante écriture qui joue d'un parallèle avec "La dame aux camélias" de A. Dumas fils.

Expression des sentiments, des émotions, de l'imagination, comme chez le poète Huang Zhongze (1749-1783) auquel l'auteur fait référence.
La littérature de YE Lingfeng (1905-1975), qui était aussi peintre, est qualifiée de "moderniste", associée à l'inspiration japonaise.

Une belle découverte, merci à Fuyating!
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Je me suis délectée de cette lecture qui nous entraîne dans le Shanghai des années 30, un délice ! Nous y retrouvons cette ambiance si particulière et caractéristique de l'époque : de jeunes dandys, les dancings, l'expression presqu'à l'extrême des sentiments, nouveauté d'ailleurs très intéressante. En effet, le Moi prend de l'importance et il est à la mode de parler de ce que l'on ressent. Nous suivons de jeunes intellectuels dans leur vie mouvementée et dans l'effervescence des idées et de la création littéraire. Cette période de grande liberté a vu naître moults revues consacrées à la littérature, poésie comme nouvelles ou romans.

Ici, un auteur (monsieur Ye) nous livre les péripéties de la vie amoureuse du jeune Haijun, amour passionné pour une jeune femme au caractère fort, une danseuse à la vie sulfureuse et suivant toujours la dernière mode. Nous y découvrons les hésitations incessantes de Haijun entre cette passion folle et la tradition : une vie rangée avec une jeune femme « pure », sans aucun passé amoureux et ne faisant jamais la une des journaux à scandale, belle-fille qui plairait bien sûr à la famille du jeune homme. Mais rien n'est jamais simple.

J'ai beaucoup aimé la narration, très vivante, alternant entre des passages du journal intime de Haijun et les témoignages recueillis par monsieur Ye, ainsi que l'oscillement entre présent et passé. J'ai également grandement apprécié les descriptions de Ye Lingfeng, nous promenant ainsi à sa suite dans Shanghai, ville aux mille couleurs, ville pétillante et scintillante, moderne et pleine de vie, lieu de culture et d'échange. L'énonciation des noms des rues et bâtiments nous donne un côté très authentique et l'impression d'autant plus forte de déambuler avec les personnages.

C'est donc un sans faute selon moi, et je tiens à remercier la maison d'édition Serge Safran ainsi que la traductrice Marie Laureillard de permettre aux lecteurs français de découvrir une oeuvre de cette époque passionnante mais trop peu traitée. Je vous conseille également de lire la postface de la traductrice qui est très enrichissante et éclairante pour ceux connaissant peu les années 20-30 en Chine.
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Tragique, superbe, « Confessions inachevées » est un livre perpétuel, un classique qui perdurera dans la nuit des temps. Cette histoire déchirante, belle de nuit, est à l'instar d'un film en noir et blanc. Insistante et grave, dramatique mais sans pathos. Ecrite en 1936, Ye Lingfeng est projeté au coeur de son récit. Dès les prémices, l'auteur est au front des turbulences sentimentales. « Ah ! je savais que monsieur aimait acheter des livres, c'est pour ça que je l'ai attendu, quatre jours de suite. Mes efforts sont enfin récompensés. Permettez-moi de vous demander une faveur. » Han Feijun au préalable riche et esthète plus qu'une ombre devenue veut confier à Monsieur Ye (écrivain) (suivez mon regard) le mélodrame de sa vie. Han Feijun lui confie ses carnets exutoires, tracés indélébiles. Monsieur Ye va les lire. Dans cette transmission « Confessions inachevées » semble l'immanence. La symbolique de la Dame aux camélias de Gustave Flaubert. Nous sommes aux prémices du XXème siècle à Shanghai. Une femme Chen Yanzhu, avant-gardiste, danseuse côté ville, ose le pas de côté, affranchie. A contrario, en manichéenne posture, elle est de blessures et de solitude. de risques et de méprises, abandonnée, ivre d'hommes, d'éphémères chimères, fourrures jetées en pâture sur les trottoirs gorgés de pluie. Chen Yanzhu est fragile, happée par les lumières, foudroyée, femme fatale, femme brouillard. le romantisme à mille mille de son existence ployée comme un roseau. Han Feijun est fou d'amour pour cette femme torturée et inconstante. Jaloux, possessif, pris en tenailles entre l'éducation reçu par son père, la richesse de ce dernier qu'il dilapide pour le confort outrancier de Chen Yanzhu, le relationnel est un grand écart, l'évènementiel à fleur de peau. « Dans un avenir chimérique, le bonheur m'attendait déjà en battant des ailes. » Han Feijun est pris au piège sournois d'un amour impossible. le radeau de Géricault, gouffre abyssal. L'écriture est un charme qu'on effeuille page après page. le style romantique, en plein midi, socle, affûte les tragédies. On est en transmutation dans cette capacité d'irréalisme. Les entrechocs d'une littérature renouée de Flaubert et Ye Lingfeng. Han Feijun, Icare aux ailes brûlées, égaré, ruiné sera-t-il abandonné par Chen Yanzhu ? « Confessions inachevées » est à l'instar des romans qui traversent le temps et restent graver dans nos mémoires. C'est un livre poignant, magistral, un camélia éternel retour. Traduit du chinois, annoté et postfacé par Marie Laureillard. Publié par les majeures Éditions Serge Safran.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'était pas avec une chaîne en fer que je voulais la retenir, mais avec une de ces cordes rouges que les Anciens utilisaient au clair de lune pour manifester leur amour.
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J'eus alors la sensation que tout était vain en ce monde, que les gens ne faisaient que se duper les uns les autres, qu'il n'y avait rien que l'on puisse qualifier d'amour et encore moins de bonheur. Chacun faisait preuve d'égoïsme, n'hésitant pas à mentir pour préserver sa vie et sa dignité.
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Les tourments de l'âme sont le meilleur viatique pour renforcer le caractère et dissiper les malentendus.
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La nuit shanghaienne à la fenêtre était enchanteresse. Sur le ciel sombre, des lumières multicolores clignotaient sans cesse comme des myriades d'yeux vifs. Ces yeux noirs et limpides, pourvus de longs cils et surmontés de sourcils d'un noir de jais, se dessinaient sur un visage ovale bordé de cheveux épars, qui de ses fines lèvres rouges me souriait indéfiniment.
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La vie humaine est faite de contradictions et de luttes incessantes. Un des atouts de la jeunesse est de pouvoir les supporter et d'aller de l'avant.
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