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EAN : 9782889441341
349 pages
Slatkine et Cie (06/02/2020)
4.14/5   165 notes
Résumé :
Scottsdale, Arizona. A la suite d’un cambriolage qui a tourné au drame, le mari de Julia a succombé à ses blessures. Tandis que le meurtrier est rapidement appréhendé et incarcéré, la famille tente en vain de se remettre de cette perte. Désespérée, Julia est prête à tout pour voir le meurtrier de son mari condamné à mort… Le combat s’engage alors entre l’avocate commis d’office Kenza Longford et cette veuve déterminée à obtenir justice. Dans cette lutte, la jeune av... >Voir plus
Que lire après Coupable ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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Devoir un jour faire face à un cambrioleur fait partie de mes plus grandes angoisses.
J'en fais des cauchemars, persuadé que quelqu'un s'est introduit dans mon appartement, peut-être même dans ma chambre, et bien évidemment j'ai beau vouloir réagir je suis totalement paralysé, à la merci de l'intrus.
Même réveillé, lorsque j'entend une latte de plancher grincer, je reste sur le qui-vive et j'écoute avec inquiétude le moindre bruit qui confirmerait une présence étrangère.
Prêt à appeler la police, mais avec l'appréhension que le voleur m'entende chuchoter.
Je m'imagine souvent passer par la cuisine m'armer d'un grand couteau à viande.
Qu'est-ce que j'en ferais ? Je n'en sais rien.
Tout dépend des circonstances.
Je ne crains pas vraiment pour mes quelques biens matériels. Je ne vais pas me mettre en danger pour un téléviseur, quelques billets de banque ou ma collection de romans Bob Morane.
C'est pour ma vie que j'ai peur. Ou tout au moins pour mon intégrité physique.
Je n'appartiens pas à ces amateurs d'arts martiaux capables de désarmer et de maîtriser autrui en deux temps trois mouvements.
En tout cas j'espère ne jamais être confronté à un tel cas de figure.

Mark Francis, oncologue de renom, va prendre son courage à deux mains à la demande de son épouse Julia quand des bruits au rez-de-chaussée les avertiront de la présence d'un cambrioleur.
Les faits se déroulant en Arizona, rien de surprenant à ce que le médecin s'empare d'une arme à feu avant d'aller à la rencontre du criminel.
Il a une famille à protéger. Trois filles, et une femme qui appelle quant à elle les autorités.
Mais la confrontation entre les deux hommes va mal tourner. Un coup de feu, mortel, va accidentellement atteindre l'illustre médecin.
Le meurtrier sera arrêté peu de temps après.
Le désespoir et la soif de vengeance animeront alors la veuve éplorée dans un Etat où la peine capitale par injection létale est toujours pratiquée.
Et comment le lui reprocher ?
Sans l'intrusion de Patrick Jones à leur domicile, tout gentleman cambrioleur soit-il, son mari serait encore en vie.
"Il n'était pas tout blanc, mais il n'était pas un assassin."
Et ses filles auraient encore un père.

Dans les premiers chapitres, l'auteur évoquera également brièvement le monstrueux personnage du procureur Stephen Langford, et les attouchements qu'il fera subir à sa fille, la petite Kenza.
Les deux histoires se rejoindront rapidement.

Et toujours par alternance, il est également question d'un autre cambriolage qui tourne mal, en France cette fois-ci, dans le Val d'Oise.
Le tout jeune Ivan le terrible, du haut de ses quatorze ans, sans famille depuis sa fugue, doit réussir un troisième test pour appartenir au gang des frères de sang : Ramener un joli pactole en dévalisant la maison d'un petit vieux. Mais Raoul Granjean, certes âgé, est un ancien militaire qui ne l'entend pas de cette oreille.
"Plus moyen de dévaliser pépé sans risquer de se faire estourbir."
Là encore, le vol va tourner à la confrontation.
Et même à la torture et à l'humiliation.
La police arrêtera Ivan la même nuit.
L'auteur dresse-t-il un parallèle entre deux vols ayant mal tourné, l'un en France et l'autre aux USA ?
Ou les deux affaires sont-elles liées ?

Difficile en premier lieu de définir le genre du dernier roman de Laurent Loison.
Et je ne pense pas qu'il souhaite être mis dans une case spécifique de toute façon au vu de l'originalité du roman dans le cadre pourtant déjà si vaste du polar moderne.
Mais si je devais me prononcer, je dirais que Coupable ? est à la fois un roman noir, un thriller juridique et ... un essai.
Pourquoi un essai ? Parce que le livre est rempli de réflexions, d'interrogations, mettant fortement le lecteur à contribution.
Il ne s'agit pas juste d'une histoire qu'on lit de la première à la dernière ligne avant de connaître la fin et de le ranger mais d'une source quasiment constante de questionnements qui resteront longtemps à l'esprit.

A commencer par la culpabilité bien sûr.
C'est dans le titre.
Un homme est mort, mais est-ce la faute du cambrioleur qui s'est défendu ? Est-ce celle de Mark qui n'aurait jamais du s'interposer ? Est-ce celle de Julia qui n'aurait jamais du envoyer son mari à la rencontre de l'intrus ?
C'est surtout un concours de circonstances, au sein d'une société dans laquelle se procurer une arme à feu est aussi normal que d'avoir une brosse à dents.
Mais ce ne sont pas non plus des évènements qui ne se produisent que dans les romans.

Et le meurtrier alors, il est certes coupable mais quelle sanction mérite-t-il ?
Ce sera à la justice de trancher en écoutant les arguments du procureur et de l'avocate de la défense.
Quelques années de prison avant d'être remis en liberté conditionnelle seraient logique au vu des faits qui ne nous sont pas cachés.
Mais est-ce que la veuve peut réellement s'en contenter ? Son désir de vengeance est incommensurable, elle est dévorée par la haine mais en même temps tient le coup grâce à celle-ci.
Que ressentiriez-vous pour le chauffard qui a pris la vie de votre femme ? Pour le violeur à cause duquel votre adolescente s'est pendue ? Vous tendriez l'autre joue ? Vous feriez confiance à la justice en estimant que quelques années d'incarcération seront suffisantes ?
Sincèrement ?
"Elle n'avait envie de voir cette souillure que derrière la vitre épaisse de la chambre d'éxécution."

Le roman évoque également la peine de mort bien sûr, toujours d'actualité dans trente états américains.
Depuis 1973, plus de 150 prisonniers attendant dans le couloir de la mort ont été innocentés à temps. Combien ont fini gazés ou sur la chaise électrique alors qu'ils l'étaient tout autant ?
La peine capitale, on peut être pour ou contre, là n'est pas la question. Mais les erreurs policières et judiciaires existent, ce qu'il faut toujours garder à l'esprit.
"Personne n'a encore requis la peine de mort dans mon prétoire."

L'incarcération est également un sujet phare du roman.
Un point commun que partageront le terrible Ivan et Patrick Jones.
"Mais qui sortait réellement de cette bouche de l'enfer ? Des êtres traumatisés qui ont appris à leurs dépens que la violence fait loi."
"Comment se réinsérer après une telle épreuve."
Les prisons non plus ne sont pas une solution idéale pour remettre des criminels, quels qu'ils soient, dans le droit chemin.
Je ne pense pas qu'il faille en faire des hôtels 4 étoiles. Mais il n'en n'est pas moins vrai que la violence engendre la violence. Rares sont les prisonniers qui sont accueillis à bras ouverts après avoir purgé leur peine, et nombreux sont les récidivistes.
A quel moment considérer dans un tel système qu'ils ont enfin purgé leur peine et qu'ils ont le droit de repartir de zéro ?
Peut-on un jour leur accorder l'absolution ?

Le pardon est également un des thèmes récurrents dans Coupable ?
Même si parfois, il est impossible.
Comme quand un père nous a totalement bousillé pendant notre enfance en nous tripotant alors que son rôle était de nous protéger.
"Espérer que sa fille lui pardonne relevait de l'utopie, mais cela ne l'empêchait pas d'essayer. La rédemption était-elle seulement possible ?"
Davantage que le pardon d'ailleurs, c'est le besoin d'être pardonné qui est évoqué ici. Un besoin vital afin de repartir réellement de zéro avec un poids de culpabilité un peu moins lourd.
En prison, Ivan prendra conscience du mal qu'il a fait en torturant une personne âgée.
Il était jeune. Il était bête. Il n'a pas réalisé la barbarie de ses actes.
Alors il souhaite exprimer ses sincères regrets à sa victime. Un seul mot de son interlocuteur et ses fautes pourraient, si ce n'est être expiées, être considérablement allégées.

Le livre se dévore chapitre après chapitre ( à l'exception du cinquante-troisième qui a curieusement disparu ), jusqu'à une fin que je ne concevais pas différente avec en cadeau bonus un superbe uppercut aux dernières lignes.
Certaines parties sont très émouvantes.
Il offre en début de livre la possibilité d'éprouver de l'empathie pour la majorité des personnages, de se mettre dans leur tête, de réfléchir à tous ces points de vue différents qui se croisent et de comprendre chacun d'entre eux, aussi opposés soient-ils.
Et j'aurais en quelque sorte continué à vouloir me faire ma propre opinion.

Mais Laurent Loison ne m'en n'a pas laissé l'opportunité. Son roman prend rapidement une dimension manichéenne et à l'exception de quelques personnages demeurant nuancés, on a vraiment les gentils et les méchants.
Et devant des exactions absolument infâmes, c'est comme si je me retrouvais obligé de penser comme les gentils. Je n'avais plus le choix. Et ce choix j'aurais souhaité continuer à l'avoir tout au long de ma lecture sans qu'il me soit imposé.
Qu'on me donne des axes de réflexions sans me dire pour autant ce qu'il fallait penser.

Autre petit bémol, la romance pourtant inspirée de faits rééls qui naît entre deux des protagonistes. Elle m'a parue cousue de fils blancs. Nécessaire à l'intrigue, elle dessert au final le roman à mon sens en lui donnant un aspect un peu mièvre alors qu'il aurait gagné à rester d'une noirceur glaçante.
"L'amour, il n'y a que cela de vrai."

* * *

Après avoir entendu le plaidoyer du procureur et de l'avocat de la défense, les membres du jury s'absentent longuement pour délibérer.
Quelques heures plus tard, le président du jury remet au greffier leur décision, qui la transmet lui-même au juge.
- Au chef d'accusation "Laurent Loison a-t-il écrit un page-turner d'une redoutable efficacité", l'accusé est déclaré coupable.
- Au chef d'accusation "Laurent Loison a-t-il amené ses lecteurs à réfléchir sur la vengeance, le pardon, l'équité de la justice, l'incarcération ou la peine capitale", l'accusé est déclaré coupable.
- Au chef d'accusation "Laurent Loison a-t-il écrit un roman dénué de tout espoir sans jamais prendre parti", l'accusé est déclaré non coupable.
En conséquence, je condamne le prévenu à publier dès 2021 un roman encore meilleur.
La séance est levée.
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Suis-je coupable d'avoir pris tant de plaisir à lire cette histoire tordue, amorale et où on éprouve plus de sympathie pour les voleurs que pour certaines victimes ? Oui, et sans circonstances atténuantes. Serai-je du coup condamné à lire d'autres romans de Laurent Loison, que j'ai découvert tardivement ? Oui encore, sans aucun doute ? Faut-il accuser mon ami @Antyrya d'avoir une fois de plus usé de ses critiques si persuasives pour me circonvenir afin que je craque et lise celui-ci ? Toujours oui, mais j'avoue, j'en redemande !
Deux cambriolages qui tournent très mal. L'un en Arizona, à Scottsdale plus précisément, où un honorable médecin, père de trois fillettes, est tué accidentellement avec sa propre arme à feu au cours d'une bagarre contre le cambrioleur. Celui-ci, Patrick Jones, est très vite rattrapé et emprisonné dans l'attente de son procès.
L'autre cambriolage se déroule en France à Garges-lès-Gonesse. le Jeune Yvan, alias "Le Terrible" termine son initiation pour intégrer le gang des Frères de sang. le cambriolage en constitue l'une des épreuves. Yvan s'introduit dans la maison d'une proie à priori facile, mais qui va se révéler plus coriace que prévu. Pour maîtriser le septuagénaire bien décidé à ne pas se laisser dérober ses économies, Yvan va recourir à la torture. Il n'a que 14 ans, c'est un jeune crétin qui ne mesure pas la portée de ses actes. Lui aussi va se faire arrêter quelques instants plus tard, en tentant une autre effraction.
Nous suivrons le destin de ces deux "méchants" en alternance, leurs réflexions sur leurs actes, leurs (mauvais) choix, les chances qu'ils ont manquées... Nous aurons également l'occasion de réfléchir sur les systèmes pénitentiaires dans les deux pays.
Un personnage va jouer un rôle majeur dans l'histoire de Patrick, c'est Kenza, son avocate commise d'office. Kenza est la fille du procureur du comté, en passe d'être élu gouverneur. Ils sont irrémédiablement brouillés, Stephen Longford ayant traumatisé sa fille dans sa petite enfance. Elle a brillamment réussi ses études de droit, mais se tient à l'écart de toute liaison sérieuse dans sa vie privée. Les relations entre Patrick et son avocate sont tout d'abord très froides, mais Kenza comprend rapidement que la partie adverse cherche à transformer un accident en meurtre prémédité, ce qui change la donne en matière de peine encourue.
Le lien entre les deux histoires va se faire très lentement, et on ne comprendra vraiment qu'à la toute fin, même si certains petits malins subodoreront peut-être quelque chose. Pour ma part, j'ai fait partie des naïfs sur ce coup-là, en tout cas j'imaginais autre chose. Quand au dernier rebondissement...c'est presque trop !
L'histoire est bonne, mais pas que : elle ouvre une réflexion sur le degré de culpabilité suivant les circonstances, sur le besoin de vengeance qui peut amener à "tordre" les faits pour aggraver la peine encourue. Sur l'influence des chefs de gangs qui recrutent de jeunes paumés en rupture de famille et les persuadent d'accomplir des forfaits pour gagner une hypothétique protection. Et sur le pouvoir de vie et de mort que certains ont entre leur mains...
Beaucoup de positif, assorti quand même d'un peu d'agacement. Comme certains autres lecteurs, je n'ai pas vraiment été sensible à l'histoire d'amour qui se noue au fil des chapitres. Elle n'est à mon sens pas très utile, et surtout elle ne me semble pas crédible, déontologiquement parlant. Pour tout dire, je l'ai même trouvée un peu noeud-noeud par moments ! C'est ce qui m'a fait limiter ma note à quatre étoiles. Mais peut-être l'auteur a-t-il chercher à élargir un peu son lectorat en introduisant une dimension "romance" ? Sur moi cela n'a pas fonctionné, mais je ne doute pas que cela puisse en attendrir certain(e)s ! En tout cas, comme je l'écrivais au début de ce billet, cela ne m'empêchera nullement de continuer à suivre Laurent Loison, ni de conseiller la lecture de "Coupable" ?
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Reçu de la part d'un ami (qui se reconnaîtra sans doute) - dédicace de l'auteur en prime ! -, confinement etc... ; bref, je n'avais vraiment aucune excuses pour ne pas plonger dans le dernier Loison, d'autant que les avis lus jusqu'ici sont plutôt positifs.


« Je serai un homme. »


Alors que dire ?
J'en reste complètement abasourdie, carrément sur le c** (pardon!).

Une lecture réellement prenante,
une écriture on ne peut plus vraie.
Des personnages poignants,
criant de vérité.

Addictif à souhait.

Et des twists ! En veux-tu en voilà !
À vous étourdir, inexorablement.

Ce serait probablement exagéré de prétendre que je n'ai rien vu venir tout au long de ce récit que je qualifierais d'humain avant tout (encore qu'il faille pour cela largement dépasser les 3/4 du bouquin), mais, le truc c'est qu'on ne peut pas y croire... On ne veut pas y croire !
Les indices nous guident pourtant irrémédiablement vers une fin étonnante et détonnante.
Déstabilisante. Douloureusement.

On en oublie qui l'on est, nous, lecteurs, aux prises avec tous ces tenants et aboutissants, qui nous tombent dessus comme une tempête de grêle nous ravageant l'esprit au passage.
On n'arrive plus vraiment à réfléchir correctement, on suffoque littéralement, tant ce qui se déroule sous nos yeux ébahis risque fort de nous hanter encore longtemps.

Le destin ? Le karma, peut-être ?
Quoiqu'il en soit, un noeud me noue toujours viscéralement les tripes alors que j'écris ces quelques lignes.
L'expression « ne pas sortir indemne d'un roman » prend ici tout son sens.


Et maintenant ?
Vous rendrez-vous coupable, comme moi, de vous immerger dans le nouveau Laurent Loison ?
Je ne peux que vous le conseiller !!

Et de vous souhaiter de bien coupables lectures, à tous et toutes ^^
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Il est de retour...
Que ceux qui avaient justement apprécié les premiers ouvrages de Laurent Loison (Charade et Cyanure) se réjouissent.
Entre-temps il a cru aux Chimères mais n'a pas été suivi par les maisons d'édition ce qui explique son absence sur les étals de nos chers libraires.
Il lui en faut plus pour baisser les bras et avec ce Coupable ?,  il frappe à nouveau un grand coup.
À Garges les gonesses, banlieue parisienne, Ivan, un gamin de 14 ans mais qui en parait bien plus, est prêt à tout pour intégrer le gang des frères de sang. Parmis les défis qu'il doit relever, un cambriolage.
À Scottsdale, États-Unis, Patrick Stone s'apprête à cambrioler un pavillon quand il se retrouve nez à nez avec le propriétaire des lieux.
Et bien sûr, comme tout ne se passe pas comme prévu, des vies vont basculer.
Voilà, ce n'est pas plus compliqué que ça. le piège se referme sur vous.
Vous allez vous torturer le cerveau à essayer de comprendre.
Je vous le dis direct, la fin est bluffante, inattendue, elle m'a laissé bouche bée.
Et pourquoi me direz-vous ?
Parce que pendant 340 pages, Laurent Loison m'a fait passer par toutes les émotions.
Déjà,  on ne peut pas dire que l'on croise beaucoup de personnages sympathiques, quand on voit ce dont ils sont capables, tous, c'est effarant.
Et puis, il cherche tant à vous déstabiliser, qu'il trouve des ficelles, mais que vous jugerez tellement grosses, que vous douterez de lui.
En lisant ce roman, j'ai levé  les yeux au ciel plus d'une fois, je me suis énervé,  j'ai même eu des envies de meurtre (oui, oui, je vous assure).
Il doit bien se marrer cet auteur en pensant à la réaction de ses lecteurs, mais avec tout ça, il atteint son but.
J'ai eu l'impression d'être un sparring-partner,  pas le sac de sable, non le mec de chair et d'os qui encaisse. J'ai pris des coups. J'ai essayé de récupérer pendant les temps morts et, à peine le temps qu'une deuxième série en plein foie m'a fait vaciller. J'ai tenu bon, me suis redressé cherchant mon souffle et là... uppercut... knockout.
Terriblement efficace.
Quand on est amateur de ce genre de lecture, qu'est-ce qu'on peut demander d'autre que du plaisir ?
Bah moi, j'en ai pris avec ce Coupable ?
Voilà,  mon verdict est tombé,  la cour peut se retirer, l'accusé Laurent Loison a été condamné à écrire d'autres romans dans la même veine, et croyez-moi, je veillerai à ce que la peine soit appliquée...



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Je vous le dis d'entrée de jeu, la fin est bluffante, surprenante et m'a laissée bouché bée ! Je n'ai rien senti venir, rien perçu, rien remarqué dans les pages précédant le dénouement et waouh quel twist final ! Un grand bravo à l'auteur pour cette fin si subtile !

Dans ces histoires noires, on croise de nombreux personnages. Certains vont de suite se révéler antipathiques, malsains et même pervers… Et puis d'autres, à l'image de Kenza, vont nous toucher. On finit même par se prendre d'affection pour Patrick alors qu'il est accusé de meurtre… Chaque personnage de ce roman a une psychologie complexe, autant dire que Laurent Loison, tel un scénariste, a creusé en détail chaque personnalité, ce qui rend le roman très vivant.

L'auteur joue avec nos nerfs en faisant en sorte que l'on s'engage dans des chemins sans issue et il fait tout pour brouiller les pistes. C'est très rythmé, il n'y a pas de temps mort – je pense que la présence de chapitres courts n'y est pas pour rien -, on est de suite aspiré dans le tourbillon de la justice américaine et on finit par passer certains chapitres totalement en apnée ! L'auteur fait également preuve de finesse car dans ces destins moroses, il arrive à faire naitre de l'émotion, notamment lorsque le dénouement approche.

Seul petit bémol pour moi, c'est l'équilibre entre les deux histoires qui n'est pas vraiment respecté… J'aurais aimé en savoir plus sur Ivan, sur sa sortie de prison, sur sa possible réinsertion ou bien savoir s'il replonge dans la délinquance…

Malgré ce petit bémol, ça se dévore parfaitement bien en période de confinement ! Un très bon roman noir à mettre dans votre PAL ! 🙂
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque la bouche carcérale vous avale de sa gueule aux dents acérées, le temps arrête de s’écouler. Plus d’envies, plus de projets, plus d’horizons, ou si lointains qu’ils en restent inaccessibles. Pour Michel — alias Ivan — la chute dans le trou noir fut rude. Il avait connu la rue, traîné ses guêtres dans des endroits malfamés, côtoyé des êtres privés de conscience – et peut-être était-il en passe d’en devenir un –, mais rien ne l’avait préparé à l’enfer de la prison.
De minuscules cellules crasseuses et surpeuplées, des repas que même un chien enragé aurait refusés, des gardiens pourris jusqu’à la moelle... Sans parler des autres incarcérés. Si Michel en imposait par sa carrure, il découvrit rapidement qu’il n’était qu’un lapin coincé dans un repaire de hyènes. Habitué à dissuader les petites frappes de se frotter à lui, il apprit qu’en prison les règles du jeu étaient différentes.
Il y en avait de plus grands, de plus baraqués et de beaucoup plus méchants que lui. Sans compter qu’il avait beau posséder des papiers qui lui donnaient dix-huit ans, il n’en avait que quatorze.
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Julia se réveilla péniblement. Les yeux rougis, elle se jeta sous la douche pour reprendre ses esprits et fut rapidement rejointe par Nicola.
Une fois sorties, enveloppées par le cocon de douceur de leur épaisse serviette, la mère et la fille se dévisagèrent en silence. Un dialogue muet s’instaurera.
Qu’est-il arrivé ? Qu’allaient-elles devenir ? Comment feraient-elles face aux problèmes immédiats ?
Un vide immense remplirait désormais leur vie aux contours incertains. Le temps atténuerait la douleur, comme toujours. Mais la tristesse profonde et sournoise demeurerait toujours là, tapie dans un coin de leur cœur.
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La maison était sans dessus dessous, mais Ivan avait fini par tomber sur le porte-monnaie du pépé. Il le cachait au fond du congélateur, dans une boîte sur laquelle était inscrit « oseille », d’une belle écriture penchée. Il ne manquait pas d’humour.
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Kenza n'était pas le genre de fille à tomber amoureuse. Ses émotions, elle les contrôlait, et les hommes, c'est elle qui les menait à la baguette. Il y a longtemps déjà, elle s'était promis qu'aucun homme n'aurait d'emprise sur sa vie. Jamais.
Et pourtant. Le venin que lui avait inoculé Jones commençait à faire son effet et rongeait progressivement ses pensées. Comme si une lame de fond insidieuse lui ôtait tout moyen de réflexion, et lui coupait les jambes, lui arrachant toute chance de s'échapper. Une émotion inconnue.
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Je me battrai comme jamais sur ce dossier. Et pas uniquement moi. L’intégralité du cabinet va travailler pour toi jour et nuit. Quinze cerveaux d’avocats déterminés à sauver ta peau devraient suffire à contrecarrer un Kingall même gonflé à bloc. Nous trouverons les moyens d’emporter une décision favorable.
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