AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 860 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Dans la famille Bellegueule, donnez-moi la mère, Monique. Dans ce quatrième roman, Édouard Louis continue à retourner les cartes d'une famille ouvrière et pauvre du nord de la France.
C'est en découvrant une photo de sa mère, jeune et libre, que l'auteur revit ces années difficiles :
« …les années de sa vie partagées avec mon père, les humiliations venues de lui, la pauvreté, vingt années de sa vie mutilées et presque détruites par la violence masculine et la misère. »
Ce retour sur une vie gâchée n'est pas joyeux, loin de là, mais sert d'étalon de mesure pour percevoir le changement radical de Monique qui, peu à peu, va s'émanciper et se reconstruire dans une vie plus libre.
Pourquoi avoir écrit ce livre très intime sur sa mère ? Peut-être pour se racheter, car le petit Eddy Bellegueule devenu Édouard Louis l'écrivain, a des regrets, voire une sorte de culpabilité qu'il confesse ainsi :
« …j'ai été malgré moi, ou peut-être, plutôt, avec elle, et parfois contre elle, l'un des acteurs de cette destruction. »
La démarche est louable et l'on comprend que le petit garçon devenu écrivain a voulu rendre hommage à cette mère dont il salue l'abnégation. Mais cela suffisait-il pour en faire un livre ?
Il la raconte, elle, en parsemant son récit d'anecdotes avec des phrases notées en gras (pour que le lecteur ne les manque pas ?) comme « l'année où elle a voulu partir en vacances…le jour de l'accident…Jusqu'à ta rencontre avec Catherine Deneuve. » On a même droit en bonus à quelques photos noir et blanc. Tout cela donne l'impression de feuilleter l'album photo d'une vie qui ne nous concerne pas et où l'on fait irruption par erreur.
Le sauvetage de cette femme humiliée devient vite lassant, avec des passages sans intérêt comme s'il fallait à tout prix remplir un certain nombre de pages.
Une lecture non indispensable et qui ne me laissera pas un grand souvenir…

Commenter  J’apprécie          560
Après avoir brossé et réhabilité ( de façon lourdingue) son père, Edouard Louis met sous les feux de son projecteur, sa mère dans un court texte sobrement intitulé : « Combats et métamorphoses d'une femme ». Évidemment, le rouleau compresseur médiatique s'emballe, saluant avec des cris d'extase cette nouvelle parution dont le mélange féminisme/confession permet de déployer sans fin tout une glose bien de notre époque : faire reluire le tout venant.

Posons-nous quelques minutes et imaginons une seconde que ce récit soit signé ... Jean-Paul Duglandier. Quel(le) critique daignerait écrire une ligne sur ce portrait banal ? Sans doute une jeune blogueuse, ravie d'avoir reçu de la part des éditions du Seuil le volume, se fendrait d'une critique enflammée ( dans le secret espoir de recevoir d'autres livres gratos), enthousiasmée par le parcours de cette mère partie du fin fond d'un logement social du nord de la France et qui finit par fumer une clope avec Catherine Deneuve.

Mais cette mignonne bluette est signée Edouard Louis, nouvelle égérie prouvant la non consanguinité du milieu littéraire et intellectuel français. Et ça change tout. L'homme, au parcours évidemment notable, est une personnalité intéressante, passionnante et formidablement électrisante lorsque l'on lit ou écoute ses interviews. Cependant, ses écrits laissent plus que songeurs et ce nouvel opus n'emballera pas plus le vrai amateur de littérature que celui d'essai sociologique.

Le texte est donc le récit du parcours de la mère de l'auteur, issue d'un milieu plus que modeste, privée d'études car mariée jeune à un homme violent et alcoolique avec qui elle aura deux enfants avant ses 20 ans mais qui au final arrivera à se sortir de cette misère pour atteindre une nouvelle vie plus conforme à ses rêves de jeune fille. L'auteur revisite donc sa famille déjà présentée sous un jour peu flatteur dans son premier texte ( « En finir avec Eddy Bellegueule »). Il a vieilli et sa maturité lui permet de donner un autre éclairage à ses géniteurs. C'est humain, normal, banal. Hésitant entre roman et essai, s'adressant tour à tour à sa mère, au lecteur ou à lui-même, Edouard Louis essaie de rendre la chose vaguement passionnante voire sociologique en abordant cette double peine qu'est être femme et pauvre. Hélas pour lui, il est loin d'être le premier à écrire sur ce sujet, la figure maternelle d'un milieu social défavorisé et sur la honte ressentie par un élément de la fratrie qui réussit. Face à lui se dresse Annie Ernaux ( et beaucoup d'autres) et les comparer n'est pas du tout à son avantage. L'écriture est plate, les décors à peine brossés n'arrivent pas à faire exister réellement les personnages qui ne sont caractérisés que par quelques petites anecdotes jamais vraiment exploitées. le texte essaie de se glisser dans un mouvement féministe, sans doute bienvenu à notre époque, mais qui lui aussi reste assez superficiel. Certes, cette mère est attachante au final, car, c'est seule qu'elle arrive à se sortir de son quotidien sordide. On peut être touché par ce revirement filial, qui passe de la honte à l'admiration mais pas plus que moultes récits publiés depuis des décennies.

Si on devait chercher et donc trouver quelque chose d'original dans ce court texte, ce serait qu'Edouard Louis théorise gentiment la notion de « mère de » car, c'est bien grâce au parcours flamboyant de son fils que cette femme a pu se métamorphoser en s'aidant de l'appel d'air ainsi généré malgré l'ingratitude et la honte. C'est mieux que rien mais de là à déclencher ce torrent médiatique de louanges, on peut rester perplexe ou simplement passer pour un vieux rabat-joie en pensant que notre époque à les écrivains qu'elle mérite.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
Commenter  J’apprécie          5610
J'ai du mal à comprendre l'engouement suscité par l'auteur d'une grande partie du monde littéraire parisien. Parce qu'il faut bien le reconnaître, Édouard Louis depuis son premier livre "En finir avec Eddy Bellegueule" n'a rien à dire de vraiment intéressant. Et au rythme de sa production, ici un tout petit livre de 116 pages avec beaucoup de pages blanches ou de citations pleine page venant du texte (si, il a osé) sur maman cette fois, on risque de se coltiner (ou pas d'ailleurs) les portraits de la famille de l'auteur dans les prochaines années. Tout cela est sans intérêt, banalement écrit et vendu 14 balles quand même. Ah si, je suis mesquin j'oubliais une révélation fumeuse : maman a fumé une clope avec la grande Catherine Deneuve. J'en suis resté sur le séant.
Moi, j'ai discuté avec J.P. Marielle, J. Rochefort, B. Giraudeau etc... et je ne compte pas en faire un livre, rassurez-vous. Mais visiblement, le petit Édouard continue de séduire une majorité de lecteurs. Tant mieux pour lui ! En ce qui me concerne, je pense que c'est la dernière fois.
Commenter  J’apprécie          273
Après son autobiographie et la "biographie" de son père, c'est la "biographie " ou le récit sur la vie de sa mère que j'ai décidé de lire, bien que celui-ci a été publié avant celui sur son père.

Le portrait qu'il fait de sa mère, s'il reflète la difficulté des liens entre une mère et son fils et les incompréhensions qui constituent ce lien, Edouard Louis fait aussi preuve de beaucoup de compassion et d'émotions pour sa mère en tant qu'individu. Peut-être parce qu'il a senti en elle une personne peut épanouie, moquée et rejetée pour son surpoids ou le milieu pauvre (et les manières qui vont avec) s'en sent-il plus proche - à l'inverse de son père en qui il voyait un "agresseur".

Si l'histoire de la femme m'a touchée (à cause d'un petit penchant qu'on dirait "féministe"). Une femme qui en illustre pourtant beaucoup qui est sacrifiée à la vie domestique, s'oublie, est oubliée et moquée quand son corps se transforme après les grossesses, l'impossibilité de manger équilibré et d'avoir des loisirs. En revanche, j'ai beaucoup moins aimé la construction du récit que j'ai trouvé moins abouti que celui sur son père. Je n'ai pas retrouvé la force de dénonciation sociale qui m'avait remuée dans Qui a tué mon père ou même dans En finir avec Eddy Bellegueule.
Cela reste un récit "utile" dans le paysage contemporain qui a le mérite de donner une place, une existence à des individus qu'on méprise ou qu'on préfère ne pas voir.
Commenter  J’apprécie          240
Et un nouvel opus familial d'Edouard Louis, la coqueluche d'une certaine intelligentsia parisienne. Que dire de ce texte totalement anodin ? Sans doute que sans le nom de son auteur sur sa couverture, il n'aurait jamais été publié. Je me demande d'ailleurs combien de textes analogues sont refusés chaque année par les éditeurs. A vue de nez, je dirai un paquet.
Cela étant, on le plaindrait presque ce pauvre Edouard Louis. Il a un vrai problème existentiel. D'un coté tous ses amis lui expliquent à quel point c'est un écrivain génial, de l'autre il n'a strictement rien à dire. Pourtant il essaye fort : un petit texte de 120 pages écrit gros par ici, un autre par là.
Moi, encore moi, papa, maman. Il se creuse la tête pour la suite. Il a sans doute des frères et soeurs. En fouillant bien dans sa mémoire, il va nous trouver un vieil oncle aux mains baladeuses : ça ferait un vrai grand beau livre, ça coco. Surtout si l'oncle est le membre de la famille qui avait de l'argent et soutenait Pétain. Ah ouais super. D'une originalité totale.
Alors bien sûr ce livre n'a rien de déshonorant, il est écrit dans une langue correcte - pas mirifique non plus - , il tire sa petite larme de temps à autre. C'est juste que ce livre n'a rien de nécessaire, il n'existerait pas, l'histoire de la littérature française n'en serait pas changée d'un iota.
Allez lisez Simenon, lisez Aragon, lisez Céline, lisez Colette, Larbaud, Genet, Duras, Yourcenar, Pérec, Morand, Queneau et tant d'autres. Mais ne perdez pas votre temps avec ce sous-produit marketing.
Commenter  J’apprécie          150
Comment traiter convenablement des combats et des métamorphoses d'une femme, rien de moins, en à peine plus de 100 pages bien aérées par de nombreux espaces vides ?
Edouard Louis n'étant ni Tom Cruise ni Peter Graves, le titre de son témoignage me semble bien présomptueux ...
Même s'il ne prête guère à rire, le portrait qu'Edouard Louis trace de sa mère est d'une grande banalité et ne lui inspire que des réflexions pour la plupart insipides.
Une publication qui illustrerait parfaitement s'il en était besoin comment un éditeur n'hésite pas à exploiter un filon sans le moindre état d'âme.
Commenter  J’apprécie          50
Non, ce n'est pas un livre "sur" sa mère;
ce n'est pas un livre sur la "relation" entre un fils et sa mère;
c'est un livre sur une actuelle vision -subjective- de l'histoire d'une relation fils-mère.
N'importe qui peut constater dans sa vie (à l'heure d'évocations familiales, amicales, par exemple) que tout récit de souvenir est coloré de la personnalité et de l'état du raconteur de telle ou telle anecdote partagée, et les divergences sont parfois grandes.
L'auteur ne sauve pas grand chose de positif dans l'évocation de son enfance, de sa famille, de sa maman.
Mais qu'est-ce qu'il croit donc?
Que l'on puisse se révéler être un surdoué juste par la vertu du Saint Esprit ou le talent des profs de français ?
Petit con va -
C'est évident que , quelles qu'aient été les difficultés objectives pendant l'enfance, le contexte familial était assez porteur pour qu'il soit capable de s'adapter à une autre classe sociale et culturelle que celle du départ.

En fait la lecture de ce petit livre m'a beaucoup intéressée:
Non pas pour sa charge contre "les gens du Nord",
non pas pour le "portrait" d'une femme qui se libère,
-je n'y accorde que le crédit que l'on peut accorder à une représentation partielle et partiale- mais pour le cas psychologiquement captivant que représente l'auteur du texte.
C'est clair, ce gars là a mal à sa mère,
et son agressivité à son encontre est à la mesure de sa sensibilité, qui lui interdit pour le moment de partager quoi que ce soit avec elle.
Je souhaite à cette maman que son fils soit un jour capable d'un peu de vraie indulgence vis à vis d'elle, et d'une meilleure objectivité sur l'histoire de ses premières années.
Commenter  J’apprécie          30
Admiratif du parcours d'Édouard Louis, à la lecture de son précédent ouvrage, j'avais émis l'espoir que le suivant sortirait de l'univers familial dont il nous avait abreuvés depuis son apparition starisée dans le monde fermé de la littérature.

Mon voeu fut bien loin d'être exaucé. Dans la famille Bellegueule, c'est donc au tour de la mère d'être mise en avant, dans une autobiographie d'une cinquantaine de pages (record battu, devant Amélie Nothomb et Philippe Besson !)...
Malheureusement, le fils n'a pas trouvé les mots pour nous rendre la mère digne d'un quelconque intérêt, pas plus sur le domaine de la marâtre que celui de la compassion.

On peut se demander quels sont les appuis politico-littéraires qui ouvrent à Edouard Louis les portes de la Grande Librairie, et justifient les yeux doux de son présentateur...
L'auteur me reste néanmoins attachant, davantage que sa littérature...
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (1763) Voir plus



Quiz Voir plus

Avez vous bien lu "En finir avec Eddy Bellegeule" ?

Par combien de garçons Eddy se fait-il brutaliser dans les couloirs du collège ?

2
3
4
5
6

10 questions
257 lecteurs ont répondu
Thème : En finir avec Eddy Bellegueule de Édouard LouisCréer un quiz sur ce livre

{* *}