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sur 772 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce n'est pas une défaillance de votre téléviseur, n'essayez donc pas de régler l'image. Nous maîtrisons à présent toute retransmission, nous contrôlons les horizontales, et les verticales, Nous pouvons vous noyer sous un milliers de chaînes ou dilater une simple image jusqu'à lui donner la clarté du cristal, et même au-delà… Nous pouvons modeler votre vision, et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir. Pendant l'heure qui vient, nous contrôlons tout ce que vous aller voir et entendre. Nos partagerons les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses…


"La Couleur tombée du ciel" (1927) :

Décidément HPL adore la narration indirecte… Dans cette nouvelle nous suivons l'enquête de terrain d'un ingénieur de Boston dans environs d'Arkham au sujet de l'installation d'un nouveau barrage réservoir. Il est intrigué par les légendes locales au sujet d'un endroit controversé appelé « la lande foudroyée »… Et c'est ainsi qui apprend de la bouche du dénommé Ammi Pierce la triste et terrible histoire de la famille Gardner.

Un jour un météorite s'écrase sur la propriété de Nahum Gardner, et une armée de scientifiques vient échantillonner la Chose pour en découvrir les secrets (et HPL s'éclate à piocher dans "Modern Science and Materialism" de Hugh Elliott). Alors que les hommes de sciences aboutissent tous à l'Inconnu, Nahum voit la nature se colorer, croître et prospérer avant de changer, évoluer, voire carrément se transfigurer. Puis faune et flore perdent leurs couleurs pour devenir grisaille avant de dépérir et de mourir (ben oui HPL a une légère tendance à spoiler ses propres révélations)… le pauvre Nahum spectateur impuissant des événements voir ainsi disparaître ses champs et ses troupeaux, avant que les membres de sa famille ne deviennent fous ou ne disparaissent. Quand après un silence de deux semaines Ammi Pierce vient aux nouvelles, il découvre un Nahum agonisant qui lui confie qu'il a compris trop tard être victime d'un vampire stellaire mais aussi où se trouve la tanière de ce dernier… Lui et les autorités passent la ferme au peigne fin, avant d'assister médusés au décollage du vampire stellaire pour l'espace intersidéral d'où il est venu (enfin une partie du vampire stellaire, car quelque chose est resté, et c'est pour cela qu'Ammi Pierce et le narrateur flippent à mort que le cauchemar ne recommence un jour).

Relecture aussi efficace que la lecture. Ici HPL s'inspire de "The Book of the Damned" de Charles Fort pour aborder le classique du choc des civilisation entre terriens et aliens qui remonte à "La Guerre des mondes" d'H.G Wells. Après la force de la nouvelle est aussi sa faiblesse à savoir sa longueur et son rythme : après toutes les bonnes descriptions des mutations de l'environnement, la partie humaine du récit est précipitée et on aboutit directement ou dénouement (imaginez le même récit avec une narration directe comme dans les thrillers).
On pense tout de suite aux ravages de la radioactivité, et HPL s'est directement inspiré du scandale des filles du radium pour décrire le calvaire de la famille Nahum (alors que Pierre et Marie Curie avertissait leurs contemporains des dangers du radium, les crevards yankees faisaient bosser des ouvrières avec jusqu'à ce qu'elle en crève : combien de millions de gens auront-ils été empoisonnés par l'hypercapitalisme juste pour se faire plus de pognon?).
Mais c'est saisissant de voir que la mort de leur ferme Nahum illustre à la perfection la destruction du Dust Bowl la décennie suivante par les apprentis sorciers de Monsanto… (qui va récidiver avec le DDT, le napalm, l'agent orange et ses nombreux dérivés, avant d'inonder le monde de ses très douteuses semences OGM… quand est-ce que l'hypercapitalisme cessera de nous empoisonner ?)

Le récit a beaucoup inspiré : Brian Aldiss avec "The Saliva Tree", Jeff VanderMeer avec "Annihilation", Stephen King avec "Les Tommyknockers" (qui une fois encore trahit son modèle en faisant des aliens anthropomorphiques alors que HPL avait tout fait pour ne pas tomber dans cette facilité) et bien sûr Michael Shea qui a rédigé une suite intitulé "The Colour Out of Time", mais aussi les films "Die, Monster, Die "! (Daniel Haller, 1965), "The Curse" (David Keith, 1987) et "Colour From the Dark" (Ivan Zuccon, 2008)…


"L'Abomination de Dunwich" (1928) :
A première lecture c'est l'une des nouvelles lovecraftienne qui m'avait le plus marqué, et à relecture force est de constater que ce n'est plus le cas. La faute sans doute à une narration indirecte où le narrateur omniscient nous met à l'écart avant de tout spoiler (ben oui, le vieux Whateley qui parle de ses petits-fils à qui veut bien l'entendre mure son étable, et en abat les cloison intérieures avant d'acheter à la chaîne des têtes de bétail que personne ne revoit jamais : d'après mes souvenirs Joseph Michael Straczynski avait écrit quelque chose d'assez similaire pour la série animée Ghostbusters)…

Dans la ruralité profonde de Nouvelle Angleterre, où dans chaque patelin les familles se divisent en branches saines et en branches dégénérées à cause de la consanguinité, on suit le destin de la famille Whateley dont tout le monde considère le patriarche (à juste titre) comme un sorcier inféodé aux forces cachées derrière les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes qui hantent la communauté de Dunwich. Et les choses s'accélèrent quand sa fille albinos accouche d'un père inconnu le 2 février 1913 à 5 heures du matin d'un garçon aux traits étranges et à la croissance inhumaine. le garçon anormalement précoce suit le chemin tracé par son grand-père et cherche à percer les secrets du tristement célèbre Necronomicon (pour évidemment précipiter la fin du monde dans l'espoir de tirer les marrons du feu quand les astres seront propices), et les nuages d'engoulevents semblent observer et juger chaque acte de la famille…

Quand l'héritier de la funeste dynastie Whateley meurt dans une tentative désespérée de mettre la main des connaissances interdites, un monstre invisible répand le chaos et la désolation parmi les habitants de Dunwich et un trio d'érudits formé par Henry Armitage, Francis Morgan et Warren Rice collabore avec les habitants menés par Earl Sawyer pour évacuer la population et empêcher l'abomination de rejoindre les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes… Car Yog-Sothoth est à la fois la Clé et la Porte ! (remember le Maître des Clés et le Cerbère de la Porte dansle film "Ghostbusters")

HPL signe un récit désormais classique mais néanmoins efficace inspiré par "The Great God Pan" et "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen, et évidemment celui-ci a eu une longue postérité (les jumeaux inhumains faisant par exemple une apparition marquée et marquante dans "Au-delà de la Rivière Noire" de R.E. Howard).


"Le Cauchemar d'Innsmouth" (1931) :

Robert Olmstead est un étudiant qui souhaite réunir observation de terrain et frisson de l'aventure, et c'est ainsi qu'il est magnétiquement attiré par la localité d'Innsmouth de sinistre réputation… Dans son mini road-trip, il interroge employé de chemin de fer, conservatrice de musée, magasinier de petit commerce et quand il écoute le récit de Zadok Allen, clochard nonagénaire toujours en manque d'alcool, les pièces du puzzle semble se mettre en place si tant est que tout cela soit vrai : dans une ambiance plus lourde que jamais dans laquelle la Innsmouth est un personnage à part entière pour ne pas dire une créature qui veut l'engloutir, il apprend d'où viennent les bancs de poissons qui permettent à la ville de survivre malgré la crise, d'où vient l'or qui alimente la fonderie qui permet à la famille Marsh de régner sur elle, d'où vient la tiare que son chef tient absolument à récupérer, et que si la population a naguère été décimée ce n'est pas par une épidémie (OMG un préquel de la nouvelle dans laquelle on nous raconterait la guérilla urbaine entre cultistes et loyalistes et le massacre perpétré par l'invasion des Profonds, cela serait génialissime ! Il va falloir que j'aille fouiller du côté de Robert Price, Stephen Jones, Neil Gaiman, Ramsey Campbell, David Sutton et Kim Newman qui ont poursuivi d'une manière ou d'une autre le cauchemar d'Innsmouth)…

Désormais Robert Olmstead en sait beaucoup trop pour son propre bien, et c'est tout naturellement qu'on lui refuse de quitter la ville à la tombée du jour pour mieux s'en débarrasser la nuit. Nous entrons dans le survival et je confesse que la phase indoor est bien plus flippante que la phase outdoor (mais c'est peut-être un héritage de mes parties d'"Alone in the Dark" et de "Resident Evil")… Et il y a la chute du récit qui n'était sans doute pas nécessaire pour que celui-ci soit réussi mais qui a néanmoins assuré sa célébrité : en reconstituant l'arbre généalogique plein de dégénérescences biologiques du sorcier maudit Obed Marsh, le narrateur continue son chemin du Côté Obscur en apprenant qu'on peut échapper à tout sauf à soi-même !
La nouvelle illustre à la perfection les phobies de l'auteur puisqu'il insère ses tragédies familiales pleines d'internement à l'asile aux héritages de R.L. Stevenson, H.G. Wells et Lord Dunsany, et qu'au final il met en avant ces maux personnels et primordiaux que sont la peur des autres et la peur de soi… D'où les interprétations complètement racistes qu'on peut faire de l'oeuvre, qui ne doivent pas êtres très éloignées de ses pensées parfois nauséabondes… Chinois, Canaques et Polynésiens ne sont pas considérés comme de véritables êtres humains, et ça ce n'est que la face émergée de l'iceberg du racialisme et du suprématisme bien-pensant : grosso modo nous avons un bobo WASP qui se rend dans un ville portuaire pour découvrir avec horreur que sa population s'est mélangée avec des êtres qui ne sont pas considérés comme humains pour donner naissance à des hybrides jugés repoussants, mais comme tout ressortissant d'une nation fondée sur l'immigration lui aussi est peu ou prou semblable aux métisses / hybrides qu'il abhorre… Ah ça on sent bien les tourments des mouvements d'extrême-droite américains confrontés à leurs propres contradictions ! (ce qui invalide de A à Z les private jokes intellos de Norman Spinrad dans "Rêve de fer", mais ceci est une autre histoire)

Évidement le récit a inspiré films, comics et jeux vidéos et je mentionnerai "Dagon" du vétéran Stuart Gordon qui déplace l'action de la Nouvelle-Angleterre étatsunienne en Galice espagnole pour une oeuvre gore certes mais qui se termine par un épilogue à la fois terrifiant et fascinant plus démons et merveilles que jamais, ainsi que le survival vidéoludique "Call of Cthulhu: Dark Corners of the Earth" qui vous permettra d'incarner le fuyard d'Innsmouth pourchassé par toute sa population humaine ou inhumaine…


"Celui qui chuchotait dans les ténèbres" (1930) :

HPL est décidément à lui tout seul un pont entre la SF et l'Horreur, qui ici prend la forme d'un récit épistolaire écrit en 1930… En effet les folkloriste Albert Wilmarth universitaire du Massachusetts n'est pas d'accord avec Henry Akeley l'érudit du Vermont à propos d'étranges cadavres emportés par de violentes inondations :
– pour l'universitaire urbain, il s'agit de résurgence de superstitions païenne d'origine amérindiennes ou européennes, les légendes rurales anciennes se transformant en légendes urbaines modernes…
– pour l'érudit campagnard, il s'agit d'une preuve de l'existence d'une colonie extraterrestre dans la chaîne montagneuse des Appalaches !

Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas fou à lier, mais celui-ci est calme et posé, courtois et cultivé, et c'est le plus sérieusement du monde qu'il étaye sa théorie avec une argumentation issu d'un travail de moine cistercien. Quand arrive par la poste photographies, enregistrements sonores et mystérieux artefact d'origine non humaine celui-ci se met carrément à douter… L'un et l'autre en savent déjà trop, et les aliens qui ne veulent pas que leur existence soient révélée passent à l'action : lettres et colis semblent mystérieusement interceptés, et Henry Akeley se met à relater comment sa résidence isolée se retrouve en état de siège… le jour il se repose, se ravitaille et se prépare, et la nuit il combat pied à pied avec les créatures d'outre-monde et leurs agents humains : entre lui et un funeste destin ne se dresse que son chenil de chiens de garde constamment renouvelé à la plus grande consternations des habitants qui se demandent pourquoi chaque soir on les entends hurler à la mort entre deux coups de fusils… Puis silence radio… Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas mort quand il reçoit une ultime lettre…



Les scientifiques découvrent Pluton, et le narrateur sait que la guerre avec les habitants de l'astre infernal a déjà commencé : il sait car il a vu ! le récit a très bien vieilli, et il aurait pu parfaitement constituer un bon pitch pour les séries télévisées "Au-delà du réel", "La Quatrième Dimension", "Les Envahisseurs" ou "X-Files" (d'ailleurs je crois que cela a été fait par chacune d'entre elle : il n'y a pas de mal à se faire du bien hein), et il est charnière dans le mesure où il pioche chez Arthur Marhen, Robert W. Chambers, et Lord Dunsany, et qu'il a inspiré Fritz Leiber, Brian Lumley et Caitlín R. Kiernan qui l'ont intégré dans leur propre mythologie. Albert Wilmarth aurait ainsi crée une fondation destiné à protéger humiliation des Grands Anciens et leurs séides humains et non-humains : nous basculons dans le monde des chasseurs d'horreurs, dignes héritiers du vénérable professeur van Helsing !


Lu dans le numéro 4 de l'excellente mais défunte collection "Présence du Futur", euthanasiée voire assassinée par Serge Brussolo et Gilles Dumay, avec la couverture de l'indescriptible Serge Bihannic, la traduction vintage de Jacques Pépy et une préface courte mais intense de Jacques Bergier.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Et si Lovecraft avait été le premier à avoir imaginé le récit d'une invasion extraterrestre belliqueuse, organique et sournoisement invasive ?
Et s'il avait posé les bases du récit d'épouvante SF dont se sont ensuite inspirés les John W. Campbell (avec "La chose"), Jack Finney (avec "L'invasion des profanateurs"), sans oublier les Triffides de John Wyndham ?

La relecture de "La couleur tombée du ciel" m'a convaincu de son talent et de son statut de pionnier.
Oubliées les créatures cartoonesques et les digressions des "Montagnes hallucinées" qui m'avaient mortellement ennuyé ; ici, les manifestations organiques de l'invasion sont inquiétantes et peu ragoûtantes, le récit est dégraissé, à l'os, le style Lovecraft est toujours identifiable (épithètes et adverbes qui inspirent le malaise et le dégoût chez le lecteur, tout en évitant les détails descriptifs ou explicatifs).
On admire l'inventivité et l'originalité de cette invasion d'un autre monde qui modifie l'environnement humain afin d'installer un effrayant biotope favorable à son installation sur Terre et éradique inexorablement toute vie terrestre alentour.

Avec "L'abomination de Dunwich", voici le parfait combo des récits fondateurs et incontournables de Lovecraft, à conseiller aux lecteur/-trices qui souhaitent une entrée dans son univers si particulier.
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J'ai beaucoup apprécié le ton et la manière de faire naître un mythe à partir d'un rien. Lovecraft a indéniablement un talent de conteur. Les atmosphères créées en quelques pages sont palpables.

Dans ce recueil de nouvelles, j'ai d'abord été estomaqué. Finalement, chaque nouvelle est très bonne, mais le procédé de narration étant identique j'ai tout de même trouvé certains éléments si ce n'est prévisibles en tout cas un peu rébarbatifs. (...)
Au-delà de l'histoire, ces nouvelles contiennent un second degré d'écriture, permettant d'analyser la psychologie des hommes face aux mystères et à l'inexplicable.

Je reste donc très satisfait de cette découverte, dont le ton grave de l'écriture me laisse encore une forte impression.

(Plus sur Instagram)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Première incursion dans l'Oeuvre et l'univers monstrueux de H.P. Lovecraft. Bien entendu, avant même de me plonger dans ce recueil de quatre nouvelles, j'étais un minimum familier de l'univers et du bestiaire de l'écrivain tellement l'influence de ce dernier fut large : cinéma, romans, illustrations, jeux vidéos,… On le connaît sans vraiment le connaître pourrait-on dire.
Je me lance donc dans ce recueil composé des nouvelles "La Couleur tombée du ciel", "L'Abomination de Dunwich", "Celui qui chuchotait dans les ténèbres"et "Le Cauchemar d'Innsmouth".


Bilan de cette lecture et de cette première plongée dans le monde lovecraftien ? Bon dans l'ensemble mais loin du coup de coeur attendu. Mon avis concernera l'intégralité des quatre nouvelles puisqu'elles présentent, à mon sens, les mêmes qualités et défauts.


Parmi les points positifs vient évidemment l'univers même du romancier et son bestiaire monstrueux. On est plongée dans en plein monde rural américain du début du Xxième dans lequel folklore et superstitions ont la vie dure. Un terrain favorable pour des messes noires, des complots extraterrestres et autres joyeusetés. Et, de ce côté-ci, l'auteur se fait plaisir et nous régale en, même temps. Il y développe un univers horrifique personnel et marquant qui devait trancher par rapport à la littérature de son temps. Ces nouvelles ne font d'ailleurs par leur âge.
Les histoires de Lovecraft sont, elles, intéressantes et suffisamment captivantes pour ne pas fait lâcher ce recueil.


Toutefois. Elles sont trop similaires les unes des autres et chacune est elle-même répétitives dans sa construction narrative, ses rebondissements,… Les quatre récits se ressemblent un peu trop et finalement peinent à surprendre.
De plus, j'ai trouvé ces histoires un peu trop froides en terme d'émotions et d'ambiance. Peut-être la manière de raconter de Lovecraft, en exposant le récit d'un témoin d'un événement surnaturel passé, inclut trop de distance entre les personnages et ce qu'ils vivent et le lecteur. du coup, je n'ai jamais réussi à m'immerger totalement dans cet univers de cauchemar lovecraftien. Pas de frissons, pas de suspens ni quelconque intensité émotionnelle. Dommage…


Un bon recueil bien que pas à la hauteur de mes attentes. Dans tous les cas, l'Oeuvre de Lovecraft a bien vieilli et son influence sur l'art fantastico-horrifique ne fait aucun doute et est plus que compréhensible. Je retenterai du Lovecraft un jour.
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Dans le volume que j'ai lu sont regroupées 4 nouvelles, qui sont publiées de façon isolée dans d'autres éditions :
- La couleur tombée du ciel
- L'abomination de Dunwich
- Celui qui chuchotait dans les ténèbres
- le cauchemar d'Innsmouth

Ma préférée est sans aucun doute la première (la plus courte), La couleur tombée du ciel. J'ai aimé l'ambiance, le ciel qui déraille, la tension qui monte et cette façon géniale de décrire le bizarre et l'étrange. On est vraiment à la limite et on bascule dans le fantastique sans presque s'en rendre compte. Peut-être que c'est ma préférée, car c'est la première et la surprise en est plus grande.

L'abomination de Dunwich est aussi très réussie. J'ai aimé le personnage central de Wilbur. Cet enfant aux particularités dérangeantes, hors norme, dans tous les sens du terme, perd vite ses caractéristiques enfantines pour vivre des transformations qui tiennent vraiment en haleine.

Le troisième texte, Celui qui chuchotait dans les ténèbres, est celui qui m'a le moins plu. Je me suis un peu perdue dans les échanges de lettres et la structure :un tel raconte à un tel qui raconte. J'ai ressenti plus de confusion que de clarté.

Enfin, la dernière nouvelle, le cauchemar d'Innsmouth a un inconvénient. Je n'aime pas les histoires de morts-vivants et de zombies, et j'ai eu le sentiment assez vite de lire une nouvelle entrant dans cette catégorie. Mais pour les adeptes, ils seront servis !
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Grâce à mon défi du classique du mois, j‘ai pu découvrir le très connu HP Lovecraft.
J‘ai lu une de ses courtes nouvelles intitulée „La couleur tombée du ciel“ et ait rapidement été happée par l'ambiance très sombre, tout à fait digne de la période d‘Halloween dans laquelle nous nous trouvons.

Lovecraft nous plonge dans une petite ville où d'étranges phénomènes de produisent. En effet, animaux, plantes et même humains succombent à une étrange et violente „maladie“. Personne ne sait réellement de quoi il s'agit mais la rumeur se répand rapidement que ce lieu est hantée par une force maléfique.

Même si le style d'écriture de Lovecraft demande une certaine concentration j‘ai pris vraiment du plaisir à la lecture de cette courte nouvelle et ait pu frissonner comme il se doit. A tous les amateurs d‘horreur, je vous le conseille les yeux fermés.
Lien : http://booksnco.fr/la-couleu..
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Publiée en 1927 cette nouvelle fantastique est une façon originale de montrer qu'il peut y avoir une force extraterrestre sans pour cela que ce soit des petits martiens verts avec des antennes.

Dans "La couleur tombée du ciel" Howard Philipps Lovecraft fait monter la tension à partir d'une enquête de terrain très terre à terre où un géologue se rend à Arkham dans le Massachusetts afin de préparer un projet de barrage. Il constate que le lieu est désolé et entend parler de faits étranges du passé qui effraient encore les habitants de la région. Il rencontre alors Ammi Pierce un vieil homme qui a assisté dans sa jeunesse à la chute d'une étrange météorite près de la ferme de Nahum Gardner.
Ammi va lui raconter dans le détail pourquoi il accepte ce projet de barrage : il veut que l'eau puisse ensevelir la Lande foudroyée, cette terre qui a connu l'horreur.

Le maître de l'épouvante sait décrire les événements insolites et troublants qui donnent des frissons sans écoeurement car on reste dans la science-fiction. Moi qui suis sensible et qui n'aime pas le sordide, je trouve que Lovecraft tient son lecteur en haleine avec talent.


Challenge Riquiqui 2022
Challenge XXème siècle 2022
Challenge ABC 2022-2023
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Ce recueil de Lovecraft est en fait un assemblage de 4 nouvelles qui ont en point commun de traiter la présence sur notre planète de dieux extra-terrestre adorée à travers leurs diverses apparitions.
La couleur, tombée du ciel, évoque l'arrivée, sur Terre, d'une entité extraterrestre non palpable, et sans substance visible, puisque la météorite ayant servi de moyen de locomotion se désintègre rapidement. Dans cette histoire, la menace inconnue est non palpable, elle agit lentement, avec une progression insidieuse, provoquant la dégénérescence progressive de l'intégralité de son environnement. Ce qui justement provoque l'angoisse du lecteur. Les habitants des environs se savent condamnés sans avoir la moindre chance de comprendre par quel processus et pourquoi il en est ainsi. du grand Lovecraft!
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Le narrateur est une homme sain d'esprit, les deux pieds bien sur terre. J'insiste: quelqu'un digne de confiance, un véritable cartésien. Alors lorsqu'il vous dit qu'il a démissionné de ses fonctions dans l'entreprise chargée de construire un barrage parce qu'il a eu peur - une peur cosmique -, vous comprenez que les raisons qu'il va vous donner sont sérieuses et bien fondées...

D'abord, il y a les rumeurs: des colons qui refusent de rester dans une vallée trop sombre, des histoires de sorcelleries anciennes, des habitants parlant par ellipse des jours étranges. Ensuite, les faits: une forêt trop dense, une clairière aride appelée lande foudroyée, une poussière sèche et grise, les ruines d'une maison en bord de cette clairière. Et surtout un témoin, le seul survivant des jours étranges. Il s'agit d'Ammi, un fermier austère sans imagination. Sans imagination? Oui, sans imagination. Heureusement pour lui...

Il y a quelques années un météorite est tombé sur la lande. Un météorite mou - en plastique? Un météorite chaud, d'une matière corrosive, d'une couleur dont le spectre n'a rien ni de terrestre, ni de stellaire, d'une couleur indicible, fondamentalement désagréable. Puis, le météorite a fondu - ou s'est-il plutôt sublimé? Les mots manquent pour décrire sa disparition progressive. Mais c'est ensuite que les choses ont pris une tournure vraiment bizarre... Enfin Ammi lui-même n'a pas eu le courage d'observer jusqu'au bout. le narrateur n'a de toutes façons pas voulu en savoir plus...

Howard Phillips Lovecraft signe un récit captivant où le surréel s'infiltre par petites touches, où la poésie et le non-dit jouent le rôle principal.
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Je suis tombé par hasard sur cet auteur. Et je voulais découvrir un de ses écrits.
Je n'ai lu qu'une nouvelle dans le fichier que j'ai téléchargé : la couleur du ciel.
Le récit est prenant, le suspens est à la hauteur. Même si l'histoire ne m'a pas effrayé plus que ça… (j'ai trop lu d'horreur).
Mais je vais renouveler mon expérience et inspecter plus d'ouvrage de HP Lovecraft.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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