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EAN : 9782354888749
192 pages
Gulf Stream Editeur (18/02/2021)
3.83/5   36 notes
Résumé :
Le parcours chaotique d'une jeune fille brillante, mais qui peine à s'intégrer dans son nouveau lycée. Un regard subtil sur la difficulté de trouver sa place à l'adolescence.

" Echos " : une collection de romans unitaires, réalistes ou fantastiques, reflet des problématiques politiques et sociales d'hier et d'aujourd'hui.

Izzie vient des quartiers populaires. Elle est intelligente, ça oui. C'est même pour cette raison qu'elle a intégr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Izzie vit avec sa mère, concierge, dans un minuscule 20 mètres carrés, brillante élève, elle s'apprête à faire son entrée dans le prestigieux lycée Saint Exupéry. Sa mère exubérante et volubile est sûre de sa réussite, mais Izzie déchante assez rapidement lorsqu'elle découvre qu'elle n'a pas les codes des ados aisés de ce lycée coté, elle est pour eux, une "nobody". Elle n'a pas de corps, n'existe pas, elle n'est personne.
C'est la solitude la plus triste qui l'attend, à moins que... Gustave, qu'elle avait cru appartenir au groupe "des mondains", finalement, ne soit pas celui qu'elle pense. Et que comme elle, il soit aussi à part ? Mais alors pourquoi ne l'a dit-il pas remerciée lorsqu'elle est venue lui porter les cours ratés ? Pourquoi se moque-t-il d'elle lorsqu'elle obtient sa première note : un 6 ?
Entre cette mère, ultra positive et envahissante, la mettant sur un piédestal, ce père absent (et pour cause), ce groupe classe qui l'invisibilise, Pénélope qui la rejette ouvertement, cette femme étrange surnommée La mouette qui traine autour du lycée et ce Gustave dont elle ne sait plus quoi penser, Izzie est perdue.

Au début, on pourrait croire l'angle d'attaque du roman misérabiliste, mais attention, ce serait mal connaitre Anne Loyer ! En effet, sa plume toujours sincère et profonde, puise dans les relations subtiles entre les individus, la justesse des rapports humains. Rien n'est jamais manichéen dans ses romans. Elle le prouve encore une fois, ici, en proposant toujours des situations surprenantes, touchantes et poussant à la réflexion, des personnages complexes, jamais binaires.
Le scénario ingénieux, nous plonge dans la vie d'Izzie, nous montrant son réalisme tant dans sa révolte que dans sa passivité. Certes, mon coeur est déjà pris par la magnifique héroïne de Filles uniques, XinXin, mais je dois dire qu'Izzie m'a vraiment touchée car elle est authentique, elle "est" plusieurs de mes élèves que je rencontre et qui me touchent.
Ce sujet original, peu traité saura trouver un échos parmi nos jeunes, je pense.
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Izzie vit dans un vingt mètres carré à tout casser avec sa mère qui hurle pourtant tous les jours pour l'appeler au lieu de simplement ouvrir la porte. Dès le départ la relation entre elles m'a paru très réaliste. Il y a beaucoup de tendresse, d'amour, et on sent que la mère veut le meilleur pour sa fille au point d'en devenir peut être étouffante, lui fixant des objectifs peut être intenable. Comme rentrer dans ce lycée, Saint Ex'. Finir avec dix neuf de moyenne lui a permis d'obtenir une place dans ce grand lycée côté, auprès des « filles et fils de ». D'ailleurs, au premier jour d'école, elle sait à quoi s'en tenir : ils ne viennent pas du même univers. Pas les mêmes fringues, pas les mêmes chaussures pas le même humour. Tout est étrange et étranger, et j'ai trouvé que cette distance, cette aspect presque hallucinant était très bien retranscrit par l'autrice. Dès le départ, Izzie devient une Nobody, personne, quelqu'un que l'on ne voit pas, qui n'existe pas et j'ai trouvé ça assez juste et différent aussi de ce qu'on a l'habitude de voir dans la littérature adolescente contemporaine. Non, tout le monde ne se fait pas harceler h24. Bien sûr qu'il y en a, bien sûr que c'est grave, bien sûr qu'il faut en parler. Mais parfois la souffrance au lycée ou au collège ne passe pas forcément que par là. Parfois c'est simplement l'impression d'être seul.e tout le temps, d'être trop différent.e, pas assez à la hauteur, qui peut nous blesser très profondément. Et c'est plutôt ce prisme là qu'Anne Loyer a choisi.

Heureusement Izzie ne se laisse pas faire. Peut être est-ce parce qu'elle vient des banlieues, peut être est-ce son passé et son histoire difficile avec son père, mais Izzie a un sacré caractère. Et ça me l'a rendu aussitôt hyper sympathique. Non on a pas toujours besoin d'avoir des adolescents mal dans sa peau pour s'attacher à eux, bien au contraire ! Parfois c'est leur force, leur motivation, et leurs envies qui vont pouvoir aider les adolescents qui peut être liront ce livre. En tout cas moi, il a presque eu un effet thérapeutique ^^ D'ailleurs Izzie n'est pas le seul personnage auquel le roman s'intéresse. Il y a Pénélope, celle qui la surnommait Nobody, dont l'image de pétasse se floute à mesure qu'on apprend ce qui se cache sous la glace. Il y a Gustave, l'étrange Gus avec sa façon bizarre de toujours regarder sur les lèvres, de se mettre au premier rang et d'être un Nobody, lui aussi. Il y a la Mouette, une étrange bonne femme au rire urticant, quasi horrifique, mais qui pourtant soulage incroyablement notre univers, lui donne un côté étrange et fantasque. Il y a la maman d'Izzie aussi, qui parle toujours énormément pour remplir les silences que son mari lui renvoie. Et il y a son père, quasi absent, comme transparent, envolé de leur vie.

Parce que, ce que j'aime dans les romans d'Anne Loyer, au delà de ses personnages, et de son écriture, simple, fluide, parfaite pour les romans adolescents, ce que j'aime c'est la façon dont, en quelques pages elle arrive à nous tisser une vie avec un passé, un présent et parfois même un futur pour chaque personnage. Aucun ne paraît lisse parce que chacun a été mûrement réfléchi, construit couche après couche, strate après strate. Et pourtant, si chacun est différent, on arrive aussi à leur trouver des points communs, même entre la riche et la moins riche, la fille et de la garçon, entre les mamans même d'un monde différent. Tout n'est pas tout rose dans ce roman, loin de là, et si la couverture arbore des gouttes de pluie c'est aussi sans doute en regard de la mélancolie et de la dureté qui s'en dégagent parfois à travers l'histoire de Gus mais aussi celle du père d'Izzie. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé aussi la façon dont celle-ci prend fin, entre résolution, sentiment de liberté mais aussi toujours au fond, enfouie, une minuscule note d'espoir qui restera là, humaine.

Je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce roman, mais c'est clairement un récit qui parlera avec justesse aux adolescents et qui mérite d'être lu !

En résumé

Izzie Nobody est un roman extraordinaire une fois de plus servi par la plume d'Anne Loyer. L'autrice se sert avec brio des clichés véhiculés par nos sociétés pour mieux les déconstruire et y découvrir, tout au font, des points communs : la solitude, la tendresse, l'absence, la mémoire. Autant de sujets qu'elle aborde avec brio à travers des personnages bien campés et profonds, et une héroïne au caractère bien trempé qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et apprend à voir au delà des apparences. Un roman court, où il n'est pas question de harcèlement mais de pouvoir devenir quelqu'un dans un monde où l'on est personne.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Izzie issue d'un milieu modeste parvient à intégrer un prestigieux lycée grâce à ses excellents résultats scolaires. Elle comprend immédiatement qu'elle ne correspond pas au profil des élèves qui fréquentent le lycée. Comme le lui dit Pénélope, elle est une Nobody, personne, transparente. Elle rencontre Gustave qu'elle prend d'abord pour un jeune bourgeois. Pourtant lui non plus n'est pas un garçon conformiste, un nobody comme elle. Grâce à lui, grâce à Julie, la Mouette, grâce à d'autres rencontres, une réflexion sur elle-même, Izzie passe du repli à l'ouverture au monde.
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Cela fait longtemps que j'entends parler de la plume d'Anne Loyer sans jamais avoir rien lu d'elle. C'est maintenant chose faite et en effet sa réputation n'est pas usurpée, elle écrit très bien !
Ce roman raconte l'histoire d'Izzie au prénom très (trop?) original et à ce titre pas évident à porter pour elle qui aimerait à la fois se fondre dans la masse et y trouver sa place. Justement elle peine à trouver cette dernière dans le nouveau lycée huppé que ses excellents résultats lui ont permis d'intégrer. Pour la première fois elle sent une différence de classe et même si elle n'a jamais été très populaire, là elle se retrouve complètement esseulée. Et elle a beau faire semblant de s'en accommoder cette solitude et cette mise à l'écart lui pèsent. Notamment quand une petite snobinarde qu'elle avait essayé d'approcher dans les premiers jours lui renvoie qu'elle n'est qu'une « nobody ». Mais sa solitude va rencontrer celle de Gustave qu'elle n'avait même pas remarqué jusqu'à présent, trop préoccupée qu'elle était par son propre cas.
Cette histoire n'était finalement pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais à la lecture du résumé et des différentes critiques. Je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à l'héroïne et je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui m'a bloquée. Les péripéties et les histoires de vie étaient inattendues, mais c'est leur accumulation surtout qui était improbable et a fini de me tenir éloignée du récit au lieu de provoquer chez moi de l'empathie. Au contraire j'ai trouvé le récit un peu « too much », tant au niveau du style que des révélations.
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La difficile intégration d'une élève de milieu populaire dans un lycée d'excellence a déjà été traitée, notamment par Annie Ernaux. Mais ce n'est pas très fréquent dans la littérature jeunesse que je connaissais. le point de départ m'a donc motivée.

En réalité est un prétexte et le roman se noie dans d'autres thèmes, accessoires et bien plus "romanesques". La temporalité du roman y est peut-être pour quelque chose. Sans que ce soit très clair, j'ai l'impression que ce court roman se passe en peu de temps, un mois maximum, peut-être moins. Les difficultés d'intégration d'Izzie pourraient alors être davantage la conséquence d'un déménagement, sujet beaucoup plus banal et universel. Et en un mois, réussir à se trouver un copain est déjà beaucoup surtout pour une ado qui n'a jamais réussi à s'intégrer même dans son ancien collège.

Finalement, le thème principal est celui d'une ado brillante mal dans sa peau comme toute ado ou presque.
Le reste du roman, plus romanesque, n'est pas inintéressant mais ne m'a pas convaincue. Les parcours de Gustave et Izzie sont atypiques. C'est certainement le cas de certaines personnes, mais la rencontre de ces destins brisés semble artificielle. le portrait de Pénélope est bien plus fréquent, adolescente égoïste blessée par le remariage de son père qui transpose son mal-être en classe, comme bien souvent. A ce propos, j'ai été choquée par une phrase de Gustave qui disait en substance "ses problèmes sont ridicules, les nôtres sont plus importants". Cette phrase me semble bien définir le caractère de tous ces personnages qui ne tentent jamais de se mettre à la place des autres. C'est naturel et humain, mais aurait mérité d'être remis en question. Quant aux personnages des mères, impossible de me les représenter réellement. J'ai été "saoulée" par la logorrhée de la mère de Izzie, crispée par le rire de la Mouette et n'ai pas réussi à aller plus loin.
Ça y est, nous avons fait le tour des personnages. Quelques profs, une ou deux silhouettes d'élèves, un père fantôme complètent le tout, dans un brouillard littéraire bien écrit mais bavard.

En conclusion : lecture simple, agréable, qui plaira aux ados car très proche de leurs questionnements. Mais qui a renoncé un thème plus sérieux qui aurait permis de donner plus de fond.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'ai vite compris qu'il allait falloir s'habituer à solitude-là. J'étais sur un îlot au milieu d'un océan d'amitiés qui me coutournerait sans cesse non, c'était encore pire : j'étais l'îlot. Une terre rachitique et déserte où personne, jamais, n'aurait l'idée saugrenue de venir faire un tour.
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Izzie, fille d’une concierge d’immeuble, intègre grâce à un excellent dossier scolaire un lycée prestigieux. Elle est rapidement mise à l’écart par les élèves de sa classe, tous issus du quartier. Seul Gustave lui adresse la parole. Une clocharde lui apprend qu’il est pupille de la nation…Un roman certes sympathique, car se voulant optimiste, mais fouillis et dont les personnages cumulent les difficultés : le père d’Izzie est amnésique depuis un accident, Gustave est aussi appareillé car né sourd. L’utilisation (excessive à mon goût) des / traduit bien ce cumul qui enlève beaucoup de réalisme à l’histoire.
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Parce que derrière les mots qu'elle prononçait en mode express, derrière l'agitation de sa parole, il y avait un stress XXL. J'aurais voulu l'éviter/passer à côté/l'ignorer. Impossible. Elle l'a dervde sur moi, aussi sûrement que si j'étais passée sous une gouttière percée. J'en étais trempée de la tête aux pieds.
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