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Marc de Gouvenain (Traducteur)Lena Grumbach (Traducteur)
EAN : 9782742749263
288 pages
Actes Sud (05/05/2004)
3.48/5   21 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud, Aventure - 05/2002)


Maja Lundgren a imaginé d'improviser une fiction pour mettre en scène sa parfaite connaissance de la vie à Pompéi, à la veille de sa destruction par la catastrophe de l'an 79. Il s'ensuit qu'excepté l'intrigue, tout ici est exact : le plan de la ville, le nom des rues, les patronymes des commerçants et l'emplacement de leurs boutiques, la liste des cabarets et des bord... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Vous en avez marre de livres qui vous donnent le bourdon ? Vous n'avez pas envie que soit évoquées certaines questions épineuses, pour ne pas dire spécieuses et qui vous semblent finalement futiles ? En un mot, vous voulez vous fendre la poire ?
J'ai la réponse : Pompéi, de Maja Lundgren.
Pompéi entre le tremblement de terre de 62 et l'éruption du Vésuve en 79.

A la fois livre historique, livre bourré d'humour, et, je sens votre intérêt croissant, une pointe d'érotisme.
Car Maja Lundgren par exemple, nous parle en latin et je la cite, en latin, c'est plus correct, non ? « Bene fellat n'a aucun rapport avec le bénévolat mais signifie suce bien »
Finalement, non, j'arrête, ce ne serait pas vraiment correct, même en latin.
Maja a vécu à Naples plusieurs années, connaît les rues de Pompéi, a étudié les graffitis de déclarations d'amour, du gladiateur « tachycardie des filles » des esclaves qui ont tagué dans les cuisines, de la maquerelle qui voulait s'appeler « Venus ».
A partir de ces graffitis préservés par le temps, l'auteur invente une petite ville qui s'ébat dans la rue de l'Abondance, dans la ruelle des lupanars, dans les quartiers louches habités par les chrétiens, qui ne mouftent pas trop et les délinquants inévitables. Ils déjeunent au thermopolium, sorte de fast food, travaillent, se bagarrent, boivent, vont aux spectacles, font des mimes, foulent la laine ( dans l'urine, oui, oui) et tombent amoureux ; parfois un problème se pose : quel est le père du futur bébé, mais cela n'a pas grande importance. Les femmes se chuchotent des confidences qui feraient rougir les oreilles de n'importe quel homo sapiens.
Et puis elles s'échangent des commentaires sur Poppée au grand coeur, elle a même essuyé une larme à sa venue dans la ville, c'est dire, elle porte le petit peuple dans son coeur.
Dans les thermes des Stabies, la section femmes ne possède pas d'horloge solaire. Normal, le temps pour les femmes est circulaire, une horloge aurait donc fait double emploi. Elles ne possèdent pas non plus de boussoles et de cartes, les trajet tout proches répétés de très , très nombreuses fois les rendaient inutiles, ce qui contribuait et renforçait la circularité.
Et puis il y a le tigre évadé de l'amphithéâtre. Il en avait assez de devoir bouffer du gladiateur qui ne lui a rien fait, même s'il a reçu un coup de massue cloutée sur la cuisse, quand même. Il en avait assez de voir des foules adorer voir mourir lentement un homme dont il a été obligé de dévorer les entrailles. Alors il médite le long du Vésuve en se rappelant son enfance en Inde avec sa mère.

C'est ça Pompéi, un matin chaud et humide avant sa destruction.
Personne ne se doute qu'il va mourir. Bien sûr ils ne peuvent pas deviner l'avenir dont nous avons connaissance, nous.
Ils vivent dans l'incertitude même, dit Maja Lundgren. Pompéi est son seul livre traduit en français.
LC Thématique octobre : Cap au Nord
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Curieux et fascinant petit livre que nous propose Maja Lundgren… Paru en 2001, ce surprenant récit nous propose de déambuler dans les rues de Pompéi à quelques jours de l'éruption fatale. Dans un style résolument moderne, voire décapant, sans tabous, l'auteur nous fait partager le quotidien de divers personnages : les mimes, les gladiateurs, les prostituées et même… un tigre, échappé de l'arène, qui assiste aux diverses saynètes qui agitent cette petite ville… Je dois dire que j'ai rarement lu un récit évoquant l'antiquité romaine qui soit si humoristique et si captivant à la fois. Les anecdotes croustillantes et l'usage du présent de narration nous rendent les personnages familiers et leurs préoccupations, paradoxalement proches !

C'est un ouvrage particulièrement bien documenté, sous des dehors légers voire impertinents : on reconnaît ici ou là des graffiti (sur Celadus le Thrace par exemple) ou des citations de Pline l'Ancien sur l'art (assez répugnant il faut bien le dire…) de soulager les douleurs dentaires à l'époque, entre autres…A la fin, Maja Lundgren rend hommage aux différents personnages que nous avons côtoyés et qui ont laissé une trace de leur passage, d'une manière ou d'une autre.

La prof de latin que je suis s'est régalée en repérant des passages qui pourraient être lus en classe : la description de la cité, l'activité commerciale, l'étymologie de Pompéi, les origines de l'atellane, les Lemuria, et j'en passe.

Malgré tout, j'avoue que j'ai largement préféré les premiers chapitres ("les passages"), plus descriptifs tout en étant passionnants et amusants, aux passages narratifs qui suivent. Je me suis un peu lassée des va-et-vient constants d'un personnage à l'autre. Et je me demandais évidemment quand l'éruption allait se produire, car j'étais persuadée qu'il s'agissait d'une variation sur le thème « le dernier jour de Pompéi ! » Il n'en reste pas moins que c'est une lecture très agréable, qui a le don de dépoussiérer l'antiquité, un petit livre au souffle dynamique et désinvolte qui saure séduire ceux qui sont passionnés ou au contraire, rebutés, par l'antiquité !

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Etrange récit que ce Pompéi de Maja Lundgren. L'autrice y raconte la dernière année de la ville à travers le destin de quelques personnages dont les noms nous sont parvenus grâce aux graffitis et aux inscriptions mises au jour par les fouilles archéologiques. Il y a là quelques acteurs en quête d'engagement, des gladiateurs et des prostituées, un marchand de fruits et des foulons, un édile et ses sept garçons et même une sorcière. Leurs histoires, souvent un peu farfelues, nous emmènent dans les ruelles de Pompéi, elles permettent de faire découvrir la vie quotidienne d'une ville de province romaine du 1er siècle. Maja Lundgren installe une atmosphère onirique, où il est question d'une horloge solaire déréglée, d'une jeune femme qui se transforme en chien ou encore de la mystérieuse disparition de statues de dieux qu'on affirme avoir vus au détour de rues fréquentées de la Cité. Elle n'hésite pas à partager les réflexions d'un vieux tigre évadé du cirque, à faire descendre Vénus parmi les humains et même à donner la parole au Vésuve. Par petites touches successives ces sketches forgent un point de vue à la fois généreux et tendre sur le peuple de Pompéi qui vit ses derniers moments.

L'érudition de l'autrice est précieuse et elle nous en apprend beaucoup sur la vie quotidienne des Pompéiens. C'est parfois un peu décousu, surprenant, le langage est volontiers populaire et anachronique, mais au total, on s'amuse bien.

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J'ai adoré ce livre, je me suis plongée toute entière dans cet univers disparu, cette civilisation perdue.
Oui car on démarre par l'interrogation sur la civilisation de cette cité, en comparant Marseille et Lille, qui vous en conviendrez n'ont ni les mêmes coutumes, ni le même argot ou accent. Toute ville, village ou région possède ses propres caractéristiques, alors l'idée que Pompéi soit un pan de l'histoire romaine à jamais tombé dans l'oubli n'est pas trop aberrant. Que serait devenue cette ville si le Vésuve avait retenu ce mortel éternuement ? Ah, suppositions...
En parallèle de ma lecture, j'ai silloné le net (pas trop les moyens d'acheter des livres... zut!), et j'ai retrouvé tous les indices que Maja Lundgren évoque, on retrouve tous les principaux éléments de la vie de Pompéi, mais elle nous propose tellement de subtilités, de noms, de détails, qu'une vingtaine d'années ne serait pas suffisante pour vérifier tous ses dires!
Comme l'explique la quatrième, elle traverse les derniers jours de Pompéi en inventant une intrigue qui nous permet de nous faufiler dans toutes les maisons, toutes les rues et autres. Mais le plus important pour moi, mais qui pourrait être un obstacle à la lecture pour certains, c'est que l'intrigue ne prend jamais le pas sur l'histoire. Moi qui déteste d'habitude les longues descriptions, là, c'est génial parce que c'est vrai. Enfin, c'était vrai.
Lien : http://angel-caprices.over-b..
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L'auteur semble se délecter des détails scabreux et on a souvent l'impression que la vie dans une cité romaine se résumé à cela...dommage !!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vol à Pompei : Nous qui sommes habitués à ce que des nains de jardins soient volés, et qu’une carte postale ave demande de rançon soit envoyée d ‘Australie au propriétaire du nain. Nous qui sommes habitués à ce que circulent des nains de jardin volés un peu partout dans le monde. Nous pouvons nous interroger quelque peu sur les étranges répétitions temporelles. Par ses actes, et sans le savoir, l’homme fait resurgir le passé.
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Maria était chrétienne, bien qu’elle gagnât sa vie à remplir des verres en vidant des cruches en forme de coq ou de renard, ainsi qu’en pratiquant un peu de symplegma à l’étage. Mais que peut faire une pauvre fille ? Nécessiteuse fait l’oie, se disait Maria.
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Vitruve était l’homme idéal. Il écrivait des livres sur l’architecture et l’art dans lesquels il insistait sur l’aspect que les choses devraient, ou plutôt devaient, avoir. A Pompéi, rien ne correspond à tout cela.
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Elle serait celle qui se transforme en statue de sel.
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Je ne suis pas facho. Mais j'adore le travail.
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