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EAN : 9782742799503
113 pages
Actes Sud (17/08/2011)
3.11/5   70 notes
Résumé :
Fresque miniature d’un 15 août dans une demeure familiale de la bourgeoisie traditionnelle où transparaît le portrait d’une génération qu’aucune révolte ne consume et qui pose sur le monde un regard lucide et désabusé.

Je reviendrai. Dans un mois ou dans un an, sans raison ou pour un mariage, suppliée par ma mère, contrite ou heureuse d’être là, pour une réunion de famille ou pour un enterrement. Je reviendrai vérifier qui ils sont. Je débarquerai pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,11

sur 70 notes
« le début des vacances résonne dans la gare et dans ma tête ».
La grande maison familiale accueille Mathilde, la narratrice, « de ses trois ailes de pierres chaudes », pour la semaine du 15 Août.
Plusieurs générations s'y côtoient chaque été, pendant les vacances : grands-parents, parents, oncles, tantes, petits-enfants…qui n'ont en commun que cette maison « érigée en symbole et transmise à chacun comme partie de leur identité ».
Cette année, le château est « serti de saphir » ; les corps se font bronzer autour de la piscine nouvellement construite, alimentant encore un peu le vieux rêve des grands-parents d'aménager le lieu, partagé en indivision, en maison de retraite pour toute la famille.
Seule ombre à cette représentation idyllique d'opulence bourgeoise, la vision de la gardienne dans son maillot mauve en « madone ouvrière enivrée d'oisiveté » et sa chair pleine étalée au bord de la piscine.
Rosana et les siens s'occupent du château depuis plus de vingt ans. Certes des liens d'affection se sont forgés au fil du temps… Tout de même, la largesse du grand-père lui permettant de profiter du bassin en l'absence de la famille n'est pas du goût de tout le monde. La contestation couve…et les conventions ont la vie dure…

La faute de goût, c'est celle du grand-père accordant aux gardiens, par pure compassion, un droit qu'ils n'avaient pas même demandé, puis, impuissant à défendre « son initiative quand les siens se sont insurgés » à l'idée que des « inférieurs » puissent se baigner dans leur piscine, est incapable de s'imposer en patriarche et revient alors sur sa décision.
« Finalement, c'est lui qui, par sa bonne volonté pataude mais couarde, a humilié Rosana ».

Mais la faute de goût, elle est aussi dans l'impossibilité de Mathilde à prendre position face au clan, en franchissant les limites de sa classe. On affecte l'indignation dans une bouffée d'aigreur qui retombe aussi vite qu'un soufflet mal cuit et on rentre dans le rang en courbant l'échine devant les aînés, bonne pour aller chercher « le fromage à la cuisine » et tenter de sauver l'honneur en abrégeant son séjour.

La résignation est amère, pourtant le lien familial perdure et perdurera, dans l'attendrissement, dans l'amertume ou la nostalgie. « Je reviendrai » dit Mathilde « dans un mois ou dans un an, sans raison ou pour un mariage, suppliée par ma mère, contrite ou heureuse d'être là, je reviendrai pour les regarder vivre ».

Entre tendresse et agacement, Caroline Lunoir écrit le sentiment de porte-à-faux de la narratrice face à cette tribu bourgeoise bien campée dans les privilèges de sa caste, une situation entre soumission et rébellion, posée en équilibre instable sur le fil inflexible d'une existence dorée que la génération engourdie à laquelle elle appartient ne parvient pas à casser, trop indissociablement rivée à une vie d'aisance pour arriver à déroger aux règles de classes ou aspirer à un semblant de révolte.

Ce premier roman de Caroline Lunoir augure de belles perspectives littéraires pour le futur. Les éditions Actes Sud ne s'y sont pas trompées en décelant chez la jeune écrivaine un joli don d'observation doublé d'une bien belle plume. Caroline Lunoir révèle déjà un univers et un style tout à fait personnels, des mots qu'elle lie avec un soin poétique en un beau bouquet colorée…sans faute de goût.
Avec ce récit qu'on suppose inspiré de son propre vécu, elle peint une fresque minimaliste avec une sensibilité d'aquarelliste. Des petites touches, délavées par ci, assombries par là, qui forment, dans un camaïeu à la fois tendre et incisif, le tableau d'une bourgeoisie encore bien trop empreinte des usages d'un autre temps pour se laisser aller à la clémence.

Triste morale de cette histoire : quelles que soient l'affection, la connaissance, la reconnaissance que l'on porte aux gens de maison, le constat est toujours le même « on ne mélange pas les torchons et les serviettes »…
La lutte des classes a encore de beaux jours devant elle.
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Caroline Lunoir a 30 ans à peine.
A la première personne, elle raconte quelques jours passés dans sa maison de famille, entre grands-parents et cousins.
Le bon goût est de rigueur : chez les locataires de cette résidence cossue et dans le style, un peu trop appliqué de ce premier roman.
La faute de goût résulte de l'autorisation donnée aux gardiens d'utiliser la piscine qui vient d'être construite. C'est la bonne qui la commet en acceptant cette invitation, alors que la bienséance aurait voulu qu'elle la refuse.
En à peine 100 pages, l'auteur met à nu la bien-pensance des familles bourgeoises, la dureté des rapports de classe, toujours bien réels.
Le propos est subtil, la conclusion ambiguë de cette longue nouvelle laisse planer un doute.
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Mathilde, la narratrice, arrive dans la maison familiale en plein mois d'août. Les vacances auprès des grands-parents et des autres aïeux sont l'occasion d'évènements éculés que chacun prétend rendre inédits. Une piscine, récent fleuron du domaine, devient le centre d'un médiocre drame dont la conclusion tragique avorte sans panache. Dans la maison en indivision, les concessions et les chicanes sont le lot quotidien. Une question se pose alors : qu'est-ce qui fonde une famille ? « En dehors de ces quelques gouttes de sang que nous partageons et de cette maison, érigées en symboles et transmises à chacun comme partie de notre identité, rien ne nous réunirait. Éternel mais irrésistible contrat. La logique de lignée a ses limites. » (p. 28) Alors, « famille, je vous hais » ? Il n'est même pas question de cela. La vie au sein du domaine est nonchalance et passivité, comme la promenade commune qui a « l'ambigüité de la famille, elle est douce et lassante. » (p. 63)

Mais Mathilde ne fuit pas sa famille. Lucide et sans illusion, elle connaît l'histoire des siens, les lâchetés et les petits héroïsmes. Rien de comparable aux soubresauts des existences de ses aïeux n'a secoué ses jeunes années, mais Mathilde s'est construite, entre opposition et continuité, dans la froide sérénité d'une génération sans passion ni combat. le séjour estival dans le domaine familial écrasé de soleil lui permet de se raccrocher à une généalogie solide, de s'inscrire dans une histoire tangible, d'être vivante quelque part. « Je reviendrai. Dans un mois ou dans un an, sans raison ou pour un mariage, suppliée par ma mère, contrite ou heureuse d'être là, pour une réunion de famille ou pour un enterrement. Je reviendrai vérifier qui ils sont. Je débarquerai pour soigner un malaise, une solitude, et en récolter d'autres. Je poserai mes valises, je ne reste pas longtemps, hein, juste quelques jours, pour les écouter, pour les regarder vivre. Et je prendrai mon train, attendrie, agacée ou sombre. Un jour, mon dernier jour ici, je serai confusément atterrée de n'avoir pas su retenir des bribes de leurs vies pour ne pas qu'elles passent, sans bruit. Cette maison deviendra mon paradis perdu, un peu nauséeux, celui que je tresse déjà. Beau, fantasmé et triste. Comme pour tous les vieux cons. » (p. 94) Un sursaut, plein de malaise, la tire de l'indolence dans laquelle elle s'englue. le retour à Paris est une perspective sombre, mais qui la rend à elle-même, qui la redessine en dehors de la famille. Attraction/répulsion, à l'infini.

Mais alors, quelle est-elle cette faute de goût ? Est-ce d'avoir oser penser que les domestiques pouvaient jouir du même plaisir que les maîtres ? Est-ce d'être parisienne et indépendante dans un clan qui cultive l'esprit de famille ? On ne sait pas vraiment. Ce récit à la première personne est porté par une voix désabusée. On voudrait entendre celle de l'auteure, mais ce n'est pas ce qui compte. La mélancolie ensoleillée qui sous-tend les pages est gênante parce qu'elle renvoie à des horizons connus. Les relations familiales ne se ressemblent pas, mais les mêmes passions tièdes sont à l'oeuvre partout. Les grands emportements et les portes qui claquent, c'est finalement assez rare, surtout dans le monde bourgeois dépeint par la narratrice. En cas de conflit, le mieux à faire, c'est de prendre la porte en ménageant l'élégance et les apparences. Et c'est exactement ce qui se passe à la lecture. J'ai refermé le livre comme je quitterais une pièce sur la pointe des pieds, après avoir surpris une scène trop intime. Et surtout, j'ai refermé le livre en me disant que mes tristes guéguerres familiales me suffisent et que celles des autres ne sont en rien plus tragiques. Finalement, la faute de goût, c'est peut-être d'avoir étalé sur quelques 110 pages le morne 15 août d'une famille banale.
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Une très bonne surprise que ce petit livre d'une centaine de pages ! La lecture est fluide et rapide, on se laisse vite emporter dans le monde de la narratrice, dans cette maison familiale où on a tous passé nos vacances, entouré de nos tantes, oncles, cousins, cousines et autres grands-parents. Derrière ce qui semble être un banal récit du quotidien se tisse une satire des moeurs bourgeois et de la famille dans sa forme la plus traditionnelle. du cousin séduisant et séducteur aux grands-tantes commères, en passant par les oncles effacés et la soeur mère-poule, tous les stéréotypes familiaux sont présents, et on est forcé de se reconnaître quelque part.
La faute de goût a été, pour moi, une lecture très agréable. C'est un livre qui s'apprécie avec une tasse de thé ou bien installé dans un fauteuil de bibliothèque par un après-midi neigeux. Même si ce premier roman de Caroline Lunoir semble parfois présenter un style d'écriture un peu trop travaillé, il constitue un roman doux et léger à dévorer pour se transporter, l'espace de quelques heures, dans nos souvenirs des semaines du 15 août.
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L'auteure sait admirablement décrire la torpeur de l'été ... je me suis endormie. Aidée par le zon-zon des premiers bourdons, j'ai tourné les pages en enviant l'héroïne qui, elle, avait eu la bonne idée de prendre un polar. Pour tout vous dire, je n'ai même pas remarqué que Rosanna, la concierge, portait un maillot de bain mauve comme j'ai pu le lire plus bas !
Je donnerai peut-être une autre chance à ce petit livre cet hiver car « Dehors, la lumière de la cour et l'ombre des grands marronniers. Que j'aime ce dépérissement paresseux ! Les arbres s'épuisent à ombrager l'allée centrale. Les pelouses sont veloutées de mousse, vérolées des restes de primevères. Les haies de buis s'amollissent.» Ça recommence, je pique du nez !
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critiques presse (3)
Telerama
14 septembre 2011
D'une composante autobiographique certaine, le livre capte à merveille la torpeur moelleuse des vacances en famille et en dit long sur la difficulté d'exister dans un clan nombreux.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
09 septembre 2011
L'expression est galvaudée, mais on ne saurait mieux dire : La Faute de goût est un véritable petit bijou, un texte bref et poli à point, qui évite l'écueil du bavardage propre aux débutants pour aller à l'essentiel. Zéro faute !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
31 août 2011
[Ce premier roman de Caroline Lunoir] est un sombre constat, un court texte lucide qui décrit une jeunesse molle, incapable de se révolter. L'écriture élégante conforte ce sentiment et permet d'affirmer que cette jeune romancière a une voix singulière.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
« Je reviendrai. Dans un mois ou dans un an, sans raison ou pour un mariage, suppliée par ma mère, contrite ou heureuse d’être là, pour une réunion de famille ou pour un enterrement. Je reviendrai vérifier qui ils sont. Je débarquerai pour soigner un malaise, une solitude, et en récolter d’autres. Je poserai mes valises, je ne reste pas longtemps, hein, juste quelques jours, pour les écouter, pour les regarder vivre. Et je prendrai mon train, attendrie, agacée ou sombre. Un jour, mon dernier jour ici, je serai confusément atterrée de n’avoir pas su retenir des bribes de leurs vies pour ne pas qu’elles passent, sans bruit. Cette maison deviendra mon paradis perdu, un peu nauséeux, celui que je tresse déjà. Beau, fantasmé et triste. Comme pour tous les vieux cons. » (p. 94)
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Aujourd'hui, un corps ciselé et doré à loisir est un pedigree. La condition physique n'est plus la seule chance de salaire, la garantie d'un gagne-pain, l'assurance-vie d'un travailleur. L'aisance n'a plus pour marque la langueur et les chairs abandonnées. Le poids est la nouvelle mesure sociale.
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Je bronze mais j'ai peur. Peur de ce teint hâlé sans labeur. Peur de cette vie sans lutte. Peur du clanisme décomplexé dont je suis un beau produit.Je me chauffe tranquillement au soleil de notre société. Je ne déroge à aucune règle et surtout pas à celle de la révolte conventionnelle de la jeunesse rangée. Je n'ai rien à arracher à la face du monde pour exister. Je n'ai jamais connu que l'aisance. Tout m'a été donné pour perpétuer ma classe. J'aime ma famille et j'en suis aimée. J'étudie , je me cultive, je voyage, je dépense. Quoi que je souhaite entreprendre, trois connaissances de la famille me sont recommandées pour que je sollicite leurs conseils. J'attends seulement l'âge de la légitimité, celui qui permet d'être entendu.

Cette promenade a l'ambiguïté de la famille, elle est douce et lassante .
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Je regarde Cécile, surprise. Sa fierté est perceptible. Je ne lui connais pourtant pas de jeunesse oisive. Elle a toujours vécu avec gravité. Tout son être est empreint d'une certaine raideur qui n'est pas dépourvue d'élégance. Mais peut-être veut-elle confusément faire référence à sa violence contenue. Cécile était la seule à tenir tête à son père, Félix. Tenir tête, ça voulait dire ne pas pleurer, ne pas courir s'enfermer dans la salle de bains pendant ses colères et le regarder droit dans les yeux. Sa mère et ses soeurs lui donnaient des bains froids pour apaiser ses brûlures. Ces histoires reviennent à chaque repas de famille. Et elles en rient toutes ensemble. Cécile, dans son bain glacé qui crie de douleur avec éventuellement une autre de ses soeurs qui n'a pas couru assez vite. Ce qui me parait le plus étrange, c'est qu'elles ne se sont jamais considérées comme des enfants battues.... Comme si cette expression, qui sent les corons, salirait la famille.
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« Dans notre tribu, hors la caste bienveillante des grands-tantes, avec leurs maris et sa hiérarchie propre, chacune ici redevient fille de, identifiée par sa classe d’âge, tante, nièce ou cousine. Les prénoms n’ont vraiment d’importance qu’à niveau égal. Petite, je les ai parfois révisés avant d’arriver, dans la voiture. Les réciter, branche par branche, était comme redescendre de l’arbre. » (p.13)
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Videos de Caroline Lunoir (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caroline Lunoir
Émission à retrouver sur : https://www.web-tv-culture.com/emission/caroline-lunoir-premiere-dame-51434.html
Elle s?imaginait travaillant dans l?humanitaire et a d?ailleurs participé à des actions à l?étranger pour diverseses ONG. Finalement, en tant qu?avocate pénaliste, elle a monté son propre cabinet avec deux confrères. Mais lorsqu?elle parle de son métier, on comprend ce qui anime Caroline Lunoir : écouter, comprendre, aider, défendre. Par l?écriture aussi, elle manie ses quatre verbes. Un premier roman « Faute de goût », huis-clos familial paru en 2010, l?installe dans le paysage littéraire. Suit « Au temps pour moi » sur le mécanisme psychologique de la Résistance pendant la Guerre, roman primé et salué par la critique. Après un ouvrage collaboratif avec trois jeunes autres écrivains, voici le nouveau titre de Caroline Lunoir « Première dame » paru chez Actes Sud. A travers ce vocable très français et qui régulièrement fait polémique, la romancière nous présente Marie dont l?époux, Paul, brigue la présidence de la République. A travers un journal intime courant sur les deux années qui précèdent l?élection, Marie raconte son quotidien, entre enthousiasme et résignation, admiration et dégoût. Dans ce milieu bourgeois, au sein de cette famille traditionnelle où seul prévaut le sourire en toutes circonstances, comment Marie va-t-elle affronter cette campagne qui s?annonce brutale ? Tableau de famille, peinture du milieu politique, Caroline Lunoir s?est ouvertement inspirée de faits ayant récemment défrayé la chronique à la fois politique et judiciaire en flirtant avec les pages people des magazines. Au-delà du contexte choisi par l?auteur pour bâtir son intigue, ce roman est surtout un formidable portrait de femme. Une femme humiliée, bafouée, mais aussi amoureuse, battante, prête à tout pour défendre sa famille, une femme qui cherche à se construire, à exister, entre ses aspirations et ses révoltes, le rôle qu?on veut lui faire jouer, le personnage qu?elle est réellement, une femme entourée et terriblement seule. Bien construit, avec une plume efficace qui aura encore beaucoup de choses à nous dire, voilà un roman à la fois féroce et pathétique, une farce contemporaine sur la soif de pouvoir, les mirages de la politique, les illusions de la famille et la fragilité des sentiments. Un livre qui nous fait prendre également du recul sur nos jugements à l?emporte-pièce et résonne fortement avec l?actualité de notre société en pleine ébullition. « Première dame » de Caroline Lunoir est publié chez Actes Sud.
+ Lire la suite
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