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EAN : 9782234046399
192 pages
Stock (01/04/1996)
4.19/5   37 notes
Résumé :

Le journal d'un fou

Des notes dans un cahier, prises pendant sa maladie par un ami narrateur. Petit à petit, le monde révèle son vrai visage. La terre entière n'est peuplée que de "mangeurs d'hommes". Celui qui écrit est le dernier homme véritable. N'y a-t-il aucun espoir?

La véritable histoire de Ah Q

Ah Q est un pauvre bougre de l'un de ces milliers de villages de la chine impériale. Quand rien ne va pour lui, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
deux récits de l'auteur LuXun qui sont considérés comme les premiers textes de la littérature chinoise contemporaine.
Une préface de Jean Guiloineau qui connait son sujet puisqu'il a passé deux ans à Pékin où il travaillait dans une revue littéraire; c'est à son retour de Chine qu'il devient traducteur.

Journal d'un fou: petit récit d'un homme méfiant qui finit par sombrer dans la folie à force de souvenirs d'enfances sur les contes et légendes entendus mais aussi sur des faits réels s'étant déroulés par le passé ; un paysan s'étant fait mangé par ses voisins car c'était un mauvais garçon, il pense qu'il va subir le même sort .

La véritable histoire de Ah Q: un pauvre hère que tous rejettent doit subir les vexations et les corrections de plus nantis mais au lieu de s'en plaindre, il les transforment en une victoire.
Sa vie faite de hauts et de bas finira devant le peloton d'execution... pour l'exemple.
Ces deux textes sont pleins d'humour et de dérision pour raconter l'hitoire de la Chine, ses guerres, ses révolutions, son peuple.
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Deux histoires dans la même veine, truculentes à souhait ; un vrai régal.

Enfin je ne parle pas de la petite histoire du criminel exécuté, et du « tuberculeux qui est allé tremper des petits pains dans son sang pour les sucer ».

Il est vrai que dans la première histoire, le personnage a reçu l'épithète de fou. Est-ce parce qu'il voit des signes que les autres ne voient pas ?

Cette histoire de cannibalisme dure depuis « la plus haute antiquité », et récemment encore :
« - Vieux Tchen m'apporta mon repas : un bol de légumes, un bol de poisson à l'étuvée. le poisson avait des yeux blancs et durs, la bouche entrouverte tout comme cette bande de mangeurs d'hommes. »

(Source wikipedia : « Cette oeuvre est considérée comme un texte fondateur par le Mouvement du 4 mai * »)

La seconde histoire, consacrée à Ah Q, nous plonge dans l'époque mouvementée où on coupe les nattes (entre autres), et où on lit « Jeunesse Nouvelle » en écoutant gronder la révolution.

Ah Q aime prendre des bolées de vin jaune, et se trouve souvent au milieu de querelles et de bagarres, mais on n'ose pas encore le qualifier de fou. C'est seulement pour la petite nonne du Temple du Paisible Perfectionnement, qu'il aurait pu « perdre la tête ».

Dans son état de « griserie continuelle », il lui arrive cependant de se voir lui-même comme une preuve vivante de la « suprématie morale de la Chine sur le reste du monde »…
« On ne sait trop pourquoi il lui sembla tout à coup que le parti révolutionnaire, c'était lui »

Ah Q a perdu la raison, et court à sa chute, sans se rendre compte qu'il est tout seul au monde.

* Note : en 1919, à la conférence de paix de Paris qui aboutit au traité de Versailles, les Alliés attribuent des territoires chinois à l'empire du Japon. le 4 mai 1919, 3 000 étudiants se réunissent pour manifester à Pékin, devant la porte Tian'anmen, et diffusent un manifeste.
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Lu Xun (1881-1936) est l'un des premiers écrivains modernes de la Chine. Parti étudier à l'étranger avant la chute de l'empire, il est partisan d'une révolution dans le domaine littéraire: c'est un précurseur dans ce domaine. Par la suite il sera compagnon de route des communistes chinois, non sans quelques divergences avec le parti, avant de mourir à 55 ans d'une tuberculose.
La véridique histoire de Ah Q (1921) est un longue nouvelle en tout points remarquable. Elle sort radicalement du cadre de la littérature traditionnelle, en s'intéressant à un "moins que rien" et en utilisant une langue très proche de la langue parlée. Elle met en scène un homme misérable, apparemment sot, un bouffon à la fois ridicule et presque émouvant, en butte aux conflits avec les autres habitants de son village.
Ce qui surprend le lecteur, c'est qu'il est à la fois "battu et content": il travestit toutes ses humiliations en victoires imaginaires. Ce trait caractéristique a accrédité l'idée que Ah Q serait une représentation de la Chine du début du XXème siècle, qui voulait s'illusionner sur sa puissance, alors qu'elle ne cessait de subir des défaites et de s'enfoncer dans le déclin. En fait, il me semble que le personnage d'Ah Q, tout à fait original, peut se suffire à lui-même. Sa vie chaotique, d'abord obscure, le mènera à un engagement dans la révolution naissante - un thème traité volontairement sur un mode risible - puis à une fin tragique: il finira exécuté. (A noter que, dans le titre chinois, le « Q » est une lettre tiré de l'alphabet occidental, imprononçable en mandarin, mais dont la forme évoque la natte portée par tous les Han en signe de soumission à la dynastie mandchoue, jusqu'à la révolution chinoise).
Avec ce texte, Lu Xun, pourtant encore jeune à l'époque de la parution, démontre son très grand talent d'écrivain. La narration est étonnement moderne, percutante, empreinte d'humour noir, transformant le drame en tragi-comédie aigre-douce. Après cette lecture, on ne peut plus oublier le personnage d'Ah Q.
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Si pour Freud, l'homme est un loup pour l'homme, Lu Xun va plus loin dans l'allégorie animale, biologique, puisque dans "Le journal d'un fou", l'homme en arrive à se nourrir de l'homme, au sens proprement alimentaire.

A travers cette métaphore du cannibalisme, l'auteur nous décrit la révélation d'un homme comprenant soudainement qu'autour de lui la plupart des hommes, sinon tous, se repaissent de leurs congénères, jusqu'à soupçonner son frère d'avoir manger sa petite soeur, se demandant même s'il n'en a pas avaler quelques bouchées à son insu.

En quelques courts chapitres d'une simplicité aussi désarmante que terrifiante, Lu Xun, à travers la folie apparente du narrateur, nous dévoile la cruauté des rapports humains, non seulement en Chine depuis le commencement de la civilisation chinoise, mais au sein de l'humanité toute entière.

Au final, un texte aussi court que fort, subversif même, une peinture sans concession de la véritable nature humaine.
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Inspirée par un épisode dramatique de l'histoire chinoise-l'échec de la révolution 1911-, l'histoire d'AQ est une farce burlesque qui fit la réputation du maître de la littérature chinoise moderne.....
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'ai encore réfléchi ces derniers jours: même si ce vieillard n'était pas un bourreau déguisé, mais un vrai médecin, il n'en serait pas moins un mangeur d'hommes. Dans ce livre sur les plantes écrit par son prédécesseur Li Che-tchen, il est dit clairement que la chair de l'homme peut se consommer bouillie. Comment oserait-il alors prétendre qu'il ne mange pas de l'homme ?
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Je pris le journal et il m'apparut à la lecture que le malade avait souffert d'une sorte de folie de la persécution (...) Certaines parties n'étaient cependant pas tout à fait incohérentes .Quand au titre j'ai gardé celui que l'auteur lui-même avait choisi après sa guérison.
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J'aurais souhaité avoir écrit sur une période du passé, comme disent les gens, mais ce que j'ai vu, je le crains, n'est pas ce qui a engendré le présent mais l'avenir — jusqu'à vingt ou trente ans d'ici. […] J'ai cru à un moment que j'avais exagéré et je ne le crois plus. Si je me mettais à décrire tels quels des événements qui se produisent aujourd'hui en Chine, ils apparaîtraient grotesques aux gens des autres pays ou à ceux d'une Chine à venir, meilleure
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Toute chose, si l'on tient à comprendre, demande réflexion.

p. 49
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J'ai compris. Ils ont dû être dressés par leurs parents.
p. 48
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Vidéo de Lu Xun
Interview with Zhou Lingfei, Lu Xun's grandson
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