Le syndrome de Mac Leod c'est une maladie qui atteint les poumons suite à une bronchiolite mal soignée dans l'enfance. L'un des poumons est petit et sain, l'autre énorme et obstrué.
Le talent de Mac Leod, c'est d'avoir pensé à écrire un space opera vraiment original, peut-être en découvrant cette homonymie ? Quoi qu'il en soit, ce court roman (ou "novella" comme on dit parfois) est proprement enchanteur. Et parle d'un poumon, mais pas que.
Reprenons.
Jalila a douze ans; jusque-là, elle a vécu en altitude grâce à un "
poumon vert" implanté dans son organisme, lui permettant de respirer l'air raréfié de Tabuthal. Avec ses trois mères, elle s'apprête à vivre au bord de la mer, dans la ville d'al Janb. le voyage, pourtant difficile, lui est moins pénible que l'exil. le port qui doit devenir son nouveau foyer lui est totalement étranger, voire hostile, et elle a bien du mal à s'acclimater, même après avoir rejeté son
poumon vert.
Petit à petit, cependant, la société locale lui accorde une place, ainsi qu'à ses trois mères. Elle découvre les saisons de la plaine côtière, elle observe les fusées qui décollent au large, elle voit des choses et des filles, des femmes qui lui plaisent.
Jusqu'au jour où elle rencontre une femme très laide, dont la démarche diffère des autres, et dont la voix lui semble curieusement rauque.
Un homme.
J'ai été admirative de la façon dont l'auteur mène cette histoire; c'est un roman d'éducation qui présente toutes les caractéristiques du genre, mais de façon délicate, en nous entraînant dans le sillage de Jalila et en nous permettant de découvrir son monde avec des descriptions élégantes, sans difficulté malgré le choix de traduction qui veut que le féminin l'emporte dans la construction des phrases .
Un monde qui s'étoffe, et s'élargit petit à petit, comme un plant de
poumon vert, comme l'esprit de l'héroïne.
Une belle découverte.