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3,32

sur 128 notes
Beau.

Voilà comment je qualifierais au mieux ce court roman. Je ne connaissais pas Ian R. MacLeod (je ne crois pas qu'il soit de la race des highlanders des films mais on ne sait jamais). La courte bio sur le battant du bouquin le décrit comme un « styliste à la sensibilité hors pair », et effectivement il me semble lu une peinture peinte avec des mots.

L'auteur nous plonge tout habillé dans une étrangeté, sans GPS pour se repérer ; un peu à la mode Zelazny en encore plus singulier. On suit le passage d'une fille de l'enfance à l'âge adulte, Jalila. Elle vient probablement d'un lieu exotique en altitude dont on ne saura pas grand-chose et découvre avec nous cette ville portuaire dont l'étrangeté – je vais souvent employer ce mot– échappe malgré les mots à une nette représentation de l'esprit. Mais la beauté des lieux, de la végétation, des animaux est comme palpable. On comprend que l'on se situe sur une autre planète, dans un lointain futur où l'on peut voyager grâce à des Portails, où l'humanité a essaimé, a évolué et s'est adaptée à différents milieux, a rencontré des races extraterrestres.
Pas de conflits, seulement la vie.

Le monde de Jalila est indubitablement d'influence proche orientale ou maghrébine, musulmane. Mais la religion et les traditions remontent à loin et ont évolué aussi. La vie humaine est féminine avant tout. L'homme est quasiment absent, tout au plus une curiosité. La vie suit son cours comme dans toutes les sociétés ; les femmes s'assemblent dans des polygamies et élèvent des filles. L'auteur décide que la dimension féminine a supprimé la violence. Bien sûr les filles peuvent être jalouses, indisciplinées, en colère mais elles maîtrisent toujours tout cela, créant une sorte de société idéale. Des seuls hommes du roman, on s'attend en revanche qu'ils réagissent avec agressivité. On est assez loin du parti pris de Brian K. Vaughan dans sa série comics « Y, le dernier homme », dans laquelle les femmes s'emparent de toutes les niches comportementales laissées libres par les hommes disparus, les plus intellectuels comme les plus violents.

Livre d'ambiance avant tout, il ne conviendra probablement pas à tout le monde. Au début j'ai cru qu'il ne me plairait pas mais je me suis laissé porté par la vague de son étrange beauté. La rémanence qui en restera dans mon esprit sera douce, comme celle d'un beau tableau. Elle perdurera longtemps.
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Découvert grâce à une opération de lecture solidaire pendant le confinement, je m'empresse de remercier les éditions le Belial pour cette chouette initiative.

Alors c'est clair, je pense que je n'aurais jamais lu ce bouquin en temps "normal". du space opéra, genre que je n'ai plus lu depuis l'adolescence. J'ai pourtant apprécié même si j'ai un peu plané pendant ma lecture.

Une mention spéciale pour la splendide couverture que l'on doit à Aurélien Police.

Nous suivons une jeune fille Jalila qui a quitté sa région des hautes plaines de Tabuthal pour s'installer avec ses trois mères dans une ville cotière al Janb très différente de l'endroit où elle a pu vivre.

Jalila vit sur la planète Habara mais il existe des portails et des planétoports qui permettent de voyager dans les dix mille et un mondes.

Beaucoup d'influences arabes dans ce récit qui incitent à la rêverie et au voyage. le monde de Jalila est un monde de femmes. Les hommes ont presque disparu. La vie de famille s'organise dans un haremlek: une cellule qui regroupe plusieurs femmes.

La plume de l'auteur est pleine de sensibilité et de poésie. Il pousse l'expérience féminine jusqu'à changer la grammaire, le féminin l'emportant pour une fois sur le masculin. Ainsi lorsque Jalila se promène avec un des rares garçons de la planète, l'auteur dit "elles". Au début, j'ai cru que j'avais mal compris. Et puis finalement j'ai trouvé ça audacieux et cohérent.

Je regrette par contre que le récit soit aussi court car certains concepts ne sont pas développés. le lecteur est obligé de tâtonner pour deviner ou comprendre de quoi il s'agit. J'aurais aimé qu'il développe davantage.

C'est tout de même une lecture très originale.
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Poumon vert (Breathmoss) est une novella publiée en 2002 par Ian MacLeod récompensée par le prix Asimov's Readers en 2003. D'après ma source (www.isfdb.org) elle fait partie d'une série, « Breathmoss Universe ». Il aura fallu 15 ans pour qu'elle soit traduite en français dans la collection Une Heure Lumière de le Bélial que j'apprécie beaucoup.

Voici une lecture qui m'a laissée perplexe. J'ai eu un peu la même impression quand j'ai lu Terremer d'Ursula le Guin : très belle écriture riche en métaphores mais je ne suis pas parvenue à m'immerger totalement dans l'histoire. Je pense qu'au début j'ai été distraite par les termes inconnus, ensuite je me suis efforcée de lire « sans y penser ».

Jalila vit sur la planète Habara dans les hautes plaines montagnardes de Tabuthal. L'histoire commence quand elle a 12 ans et qu'avec ses trois mères elle « déménage» pour s'installer à al Janb une ville au bord de la mer.

Ian MacLeod décrit une communauté entièrement féminine où les hommes sont considérés comme « d'étranges et malheureuses créatures ». Il explore les relations de Jalila avec son nouvel environnement (ses mères, Kalal, Nayra, la vieille tariqa, …) et comment il va influer sur son passage à l'âge adulte avec ses renoncement nécessaires.

À mon sens, l'ambiance orientale n'est qu'accessoire, au final c'est plus une histoire d'adolescente qui cherche sa place dans l'univers.

Pour terminer, je n'ai pas absolument pas compris cette histoire de « mousse respiratoire verte » ?

Je reste avec l'impression d'être passée à côté de certaines choses et je pense que je vais probablement relire ce livre un jour.




Challenge ATOUT PRIX 2020
Challenge mauvais genres 2020
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"La folie s'empara des fleurs et des insectes. Les couleurs omniprésentes palpitaient en dévalant les falaises jusqu'à la mer étale, frangée de sel, énorme animal vautré au soleil – ou mort, peut-être. Une certaine fraîcheur régnait toujours dans la tentexplo de Jalila, le haremlek était devenu le royaume des hautes tours à vent malqaf, des ventilateurs tournoyants et des profondeurs de puits, mais quitter l'ombre zébrée des moucharabiehs à midi vous donnait l'impression qu'on vous frappait régulièrement sur la tête avec une casserole en fer brûlante. "

Jalila, le personnage principal de ce roman vient de descendre des hauteurs montagneuses et fraîches où elle a toujours vécu en compagnie de ses trois mères pour s'installer dans un petit port. J'ai tout d'abord été très intrigué par ce court roman, au point de relire le premier chapitre. Mon intérêt était grand mais j'avais la sensation de manquer l'essentiel, en partie à cause du vocabulaire inventé qui laissait trop de flou.

Rapidement j'ai pourtant compris que ce monde était décidément bien différent du nôtre : dans la narration le féminin l'emportait sur le masculin. Au point de me demander si le sexe masculin y était présent. En réalité, oui, deux hommes figurent bien dans le récit.Mais je ne souhaite pas en dire plus pour ne pas risquer de gâcher les impressions de lecture des Babélionautes qui liraient cette critique.

L'écriture est vraiment somptueuse. Une grande importance est accordée aux sensations, aux paysages de ce monde étrange. J'ai rarement lu sous une plume masculine un roman si "féminin". Il m'a fait beaucoup penser au meilleur de la SF d'Ursula K. Le Guin, c'est tout dire.
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C'est la critique enthousiaste de JamiK qui m'a fait lire ce roman. Cause partage de beaucoup de BD. SF pas trop mon truc. Avis partagé. J'ai aimé le fait que les femmes soient le 'sexe fort'. D'ailleurs les hommes sont nommés 'elles'. Un feu d'artifice de couleurs et senteurs. Mais pas trop compris ce poumon vert qui s'éjecte de cette jeune fille qui s'installe sur une autre planète avec ses trois mères. Un livre, en tout cas, que je n'oublierai pas.
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En 2003, « Poumon vert » de Ian MacLeod a été finaliste de plusieurs prix prestigieux dans la catégorie « roman court ». Ce n'est guère étonnant au vu de sa qualité, il aurait d'ailleurs mérité de remporter une de ces distinctions mais c'est Neil Gaiman qui lui a été préféré pour le Hugo et le Nebula avec son « Coraline ».

« Poumon vert » est un roman très singulier qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Il faut accepter de se laisser porter sans tout comprendre. Au début de ma lecture, j'ai été déroutée, je me sentais un peu perdue puis j'ai lâché prise, je me suis laissée aller et, là, j'ai apprécié. C'est un texte qui doit être ressenti plus que réfléchi, c'est une lecture sensorielle plus que cérébrale. Quand on accepte cette idée le roman devient véritablement envoûtant.

L'intrigue est très ténue. « Poumon vert » joue davantage sur le registre de l'atmosphère. Cela dit, l'histoire est très bien menée. C'est un beau récit d'apprentissage et aussi une superbe évocation de la découverte de l'amour. de nombreuses thématiques sont abordées, parfois juste effleurées, mais le récit reste avant tout centré sur un personnage, Jalila. C'est un personnage magnifique, très attachant, j'ai aimé la voir évoluer, grandir.
Le contexte SF est finalement peu utilisé et pourtant il ne manque pas de corps. Il façonne le récit, il en est l'ossature, tellement naturelle, tellement intrinsèque qu'il s'efface jusqu'à paraître invisible. Avec la planète Habara, MacLeod créé un monde riche et une société dans laquelle il est très intéressant d'être plongée. C'est un monde étrange et pourtant aussi assez familier avec son inspiration arabisante. L'aspect planet-opera de « poumon vert » est très réussi, très dépaysant.

Mais ce qui frappe le plus dans cette lecture, c'est l'écriture, finement ciselée. Il faut d'ailleurs saluer le travail remarquable du traducteur. « Poumon vert » est un récit très contemplatif mais aussi très vivant. Qu'il s'agisse d'un paysage, d'un personnage ou d'une fête, les descriptions sont superbement immersives. Comme je l'ai dit, c'est une lecture très sensorielle. L'écriture poétique et finement ciselée de MacLeod emmène le lecteur dans un tourbillon de couleurs et de senteurs d'une musicalité ensorcelante. Formellement, c'est absolument superbe, « Poumon vert » est un texte d'une beauté bouleversante.

« Poumon vert » est un peu court et aurait pu être étiré. J'aurais beaucoup aimé parcourir plus longuement les paysages enchanteurs d'Habara et rester davantage dans les pas de Jalila. Mais en l'état, c'est une très belle novella qui mérite vraiment le détour.

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J'ai adoré !
Ce roman démarre dans une ambiance de Fantasy. L'écriture est sensuelle, sensorielle, les couleurs sont mises à l'honneur dans chaque phrase, le roman est court, le style est léché, les mots sont choisis avec délectation. En fait, il s'agit d'un roman de science fiction, un planet opera, mais plus spécialement d'un roman initiatique. L'atmosphère y tient une grande place, on est envoûté dans cette ambiance. C'est aussi un roman féministe, les hommes ont presque disparu, c'est une société essentiellement féminine, la reproduction se fait de manière artificielle. Ian R. MacLeod va imaginer avec une grande crédibilité la découverte de l'amour, la curiosité de la nouveauté, les relations familiales. Il ne cherche pas à tout expliquer, il nous laisse errer et interpréter nous même le passé de ce monde, c'est à nous de construire les allégories selon notre gré (le poumon vert ?). Ceux qui cherchent de la SF bien carrée n'y trouveront pas leur bonheur, pourtant, chaque détail à son rôle, rien n'est laissé au hasard. J'ai remarqué quelques mots superflus dans les phrases, il viennent souvent rajouter un détail visuel qui n'apporte rien à l'histoire, mais tellement à l'atmosphère. Personnellement, j'aime ce genre de roman qui nous emporte sans nous prendre par la main pour autant, il y a une belle place pour la poésie, pour la beauté, pour les sentiments et pour l'émotion. Plusieurs questions restent à notre interprétation, mais pas besoin de plus, l'essentiel est là, celui qui fait de cette lecture un moment d'extase. Un de ces rares romans où l'on se dit en le fermant qu'on le relira certainement un jour.
J'ai lu en début d'année le roman d'Elisabeth Vonarburg, Chronique du pays des mères, le thème est le même, mais j'ai trouvé qu Poumon Vert était spécialement réussi là où l'autre était raté, concision, belle écriture, rythme envoûtant, exaltation des sentiments… Poumon Vert est six fois plus court, et bien plus abouti, pas loin d'obtenir une place sur mon île déserte.
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Un roman court mais on est très vite immergé dans ce beau récit, difficile à résumer d'ailleurs ! On est dans un monde un peu étrange, où les célèbres récits romantiques mettent en avant deux femmes et non pas un homme et une femme car ici c'est la femme qui a toute sa place et l'homme est quasiment absent. Les enfants naissent donc grâce à la technologie, on voyage par des portails sur d'autres planètes, on monte des animaux-robot...Le début est un peu déconcertant, le temps de comprendre le monde dans lequel évolue Jalila, de culture arabe . Mais c'est clairement fascinant et j'aurai aimé en savoir plus car beaucoup de choses restent vagues. C'est un beau récit que je suis contente d'avoir lu grâce à cette opération gratuite pendant le confinement.
Challenge Mauvais genres 2020
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Livre lu en ebook.

Deuxième livre que je lis dans cette édition. Les couvertures de chacun sont plus belles les unes que les autres et les résumés très intrigants. Nous devons celle-ci à Aurélien Police. J'en ai quelques uns de cette édition qui patientent dans ma liseuse. Je ne connais pas du tout cet auteur, ce roman court de 67p me permettra de le découvrir.

L'auteur a créé une société matriarcale où le féminin prévaut sur le masculin, même dans la façon de parler des femmes. le monde inventé est super intéressant avec tous ces mots inventés et cette société matriarcale où les hommes apparaissent comme des intrus. Mais il ne se passe finalement pas grand-chose. La fatigue n'aidant pas, les vingt premières pages ont été longues à lire tant c'est compact. J'ai hésité à en continuer la lecture mais ce monde m'intriguait et je voulais savoir où l'auteur voulait nous amener. Au final, je n'ai pas très bien compris son histoire ni où il voulait en venir. La nouvelle est courte mais elle est intense en informations diverses et part un peu dans tous les sens. Beaucoup de choses sont peu explicitées : le poumon vert, la tariqa… le monde créé est trop vaste mais en même temps, trop peu abordé. Des idées sont lancées dans tous les sens mais peu sont suivies jusqu'au bout. C'est dommage car il y aurait matière à faire un roman beaucoup plus long où l'auteur irait au fond des choses. Je ne sais si c'est le format de ma liseuse ou la taille d'écriture qui fait ça, mais le texte était très compact et la lecture assez longue. J'ai mis moins de 6h pour le lire mais réellement 3 jours pour le finir car je ne pouvais lire beaucoup en semaine…

Comme vous l'aurez compris, mon avis est assez mitigé pour ce court roman car c'est un monde qui pourrait être super intéressant mais pas assez approfondi pour l'être totalement. Il y a trop d'idées et d'informations mais pas sur les détails importants : raison du poumon vert, société matriarcale, peu d'hommes, … C'est dommage mais cette édition aura eu le mérite de me faire découvrir un nouvel auteur à l'imagination débordante. Si vous êtes amateurs de planet opera, je vous conseille néanmoins de découvrir ce court roman et son auteur pour vous en faire votre propre idée. Pour ma part, je continuerai sans doute à découvrir sa bibliographie dès que je pourrais.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Bienvenue sur Habara.

Jalila a quitté les plaines de Tabuthal. Elle et ses trois mères ont déménagé à al Janb, petite ville côtière. C'est le début de nombreuses découvertes pour Jalila.

Novella agréable à lire. Il s'agit de science-fiction ethnographique, plus précisément de planet opera dans ce cas précis. Nous suivons plusieurs années de la vie de Jalila sur la planète Habara.

L'univers crée par l'auteur est complexe et fascinant. La population est désormais à 99% féminine et les hommes demeurent l'exception. de plus, cette société à une culture d'influence arabico-musulmane, ce qui entraîne l'utilisation de termes arabes et de références aux cultures du Proche-Orient.

L'ensemble est fascinant à suivre. J'ai clairement ressenti l'influence d'Ursula K. Le Guin, l'autrice majeure de la science-fiction ethnographique. Ainsi tous les personnages sont genrés au féminin, société féminine oblige, et une grande importance est accordée à la sexualité.

Bref, j'ai passé un bon moment à découvrir cet univers.
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