AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Olivier Girard (Préfacier, etc.)
112 pages
Le Bélial' (05/09/2019)
3.4/5   30 notes
Résumé :
Collection Une Heure Lumière - HS2
Une Heure-Lumière, c'est la distance que parcourt un photon dans le vide en 3600 secondes, soit plus d'un milliard de kilomètres… C'est aussi le nom d'une collection réunissant vingt-deux titres à ce jour, un espace éditorial inédit, unique, tant par le fond que par la forme, qui ambitionne de faire voyager vite et loin le lecteur. C'est enfin l'une des plus belles réussites de ces dernières années dans le champ hyper balisé... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Une Heure-Lumière, Hors-Série 2019 : Isabel des feuilles mortesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 30 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Deuxième texte de Ian MacLeod, encore dans l'univers des Dix Mille et Un Mondes, et encore magnifique.

L'esthétique d'Isabel des Feuilles Mortes est similaire à celle de Poumon Vert. C'est la qualité qui ressort avant tout du récit : une esthétique exotique, nimbée de Moyen-Orient et d'Inde, portée par une plume riche et poétique, qui nous amène ailleurs, dans un endroit où l'on ressent à nouveau le sens du mot « beau ».

A lire cette nouvelle, il semble que les caractéristiques du monde de Jalila découvert dans Poumon Vert – ses racines orientales, sa rareté en hommes – puisse en fait qualifier l'univers humain entier. Nous sommes ici sur Gezira, mégapole insulaire des Dix Mille et Un Mondes, sûrement très loin de Jalila, et pourtant les deux appartiennent clairement à la même culture.
Une différence notable : la prédominance sur Gezira d'Églises qui ont cristallisé dans un essaim de rituels et maintenu actifs les anciens avatars de ce que l'on devait nommer la science. Des Églises tout aussi strictes que celles que l'on connait dans notre réalité. Et c'est l'histoire d'un écart par rapport aux dogmes, sans conséquence à nos yeux, que nous confie l'auteur ; un écart qui multiplie par dix la beauté du tableau qu'il nous dépeint, qui l'anime par la danse et par le chant.
Tout cela est tellement magnifique, utopique, que la réaction des Églises apparaît par contraste d'une violence insoutenable, d'une horreur inouïe. D'une façon que j'ai ressentie comme inique, les Églises vont se réapproprier cet « écart », l'intégrer, le légendifier, me laissant un goût amer, amer mais délicieux, dans la bouche.

En deux textes courts, Ian R. MacLeod se classe parmi les plus belles plumes de mon panthéon personnel. Il est presque dommage qu'il soit estampillé du genre « mauvais » de l'imaginaire. Ce texte paraissant en littérature blanche pourrait attirer un très large public, et ce serait mérité.
Commenter  J’apprécie          403
Une fois de plus, les éditions le Bélial' fête l'anniversaire de la collection Une Heure-Lumière, qui est décidément une franche réussite, plutôt unanimement saluée. À cette occasion, c'est un deuxième hors-série offert pour l'achat de deux opus qui est édité.

Un objet publicitaire de très bonne facture
Comme dans le Hors-Série précédent, celui-ci est, et c'est bien normal, un outil au service de la collection. Cela se passe en deux temps : une préface sous forme d'éditorial de la part de l'éditeur Olivier Girard ; et à la fin, le catalogue entier de la collection afin de faire fonctionner à plein la « collectionnite » aigüe de ces petits objets lisibles en « une heure-lumière ». Dans la préface, Olivier Girard ne nous parle plus de l'intérêt du format court, mais bien de l'intérêt de la collection en elle-même ; on frôle les auto-félicitations, mais en même temps les Une Heure-Lumière ont l'air de fonctionner, de trouver un large public et c'est mérité. le catalogue fait foi, on trouve beaucoup d'anglo-saxons, quelques francophones, mais avant tout beaucoup de textes courts primés de par le monde, et bien peu de déchets. Cela tient inévitablement au choix drastique fait par les éditeurs, mais aussi à « l'enrobage » : l'aspect collection fonctionne d'autant plus quand les couvertures d'Aurélien Police sont toujours cohérentes, signifiantes vis-à-vis du texte et agréables à regarder. C'est une image de marque qui fonctionne encore sur cet opus hors-série.

Une novelette de qualité
Mais cerise sur le gâteau, cet objet d'abord publicitaire recèle un récit court (un peu plus court que les novellas du reste de la collection, les anglo-saxons parleraient peut-être de novelette ; une nouvelle pour nous, simplifions) : Isabel des feuilles mortes, de Ian McLeod (Isabel of the Fall en VO). C'est un texte qui date de 2001 et qui partage le même univers que la novella Poumon vert, publiée par le même éditeur. Nous y suivons donc Isabel, héroïne d'un conte à la fois beau et triste se déroulant à Gezira. Apprentie au service de l'Église de l'Aube, elle a la chance de devenir « Chanteuse de l'Aube », c'est-à-dire religieuse chargée de « chanter » chaque jour le départ et le retour du Soleil. Petite particularité pour elle : alors que rien ne devrait la différencier de ses consoeurs, le hasard veut que lors de la cérémonie qui doit la rendre aveugle afin qu'elle se concentre sur sa tâche, elle détourne le regard et conserve la vue. Commence donc un nouvel apprentissage : garder secrète sa capacité à distinguer par ses yeux les gens qui l'entourent. Dans ce monde marqué par ces minarets d'où proviennent les chants des religieuses en transe, dans cette société corsetée, dirigée d'une main de fer dans un gant de velours par cette religion, Isabel se rapproche de façon tendancieuse d'une personne qu'elle vient de croiser grâce à sa position dominante, une jeune fille qui danse au pied du minaret. Pour son bonheur ou pour son malheur ? C'est une belle fable sur les interdits que nous propose ici Ian McLeod, les non-dits sont lourds de sens et le vocabulaire utilisé est d'une précision qu'il ne faut pas louper.

Ce deuxième Hors-Série est encore une fois un bel objet doublé d'une belle histoire qui donne envie d'en découvrir bien plus sur l'univers de Ian McLeod.

Commenter  J’apprécie          170
Une laveuse de carreaux, à force de dur labeur, finit par grimper les échelons et devenir gardienne de phare et qui - à cause d'un moucheron collé sur un des réflecteurs - va connaitre l'opprobre.
Tout un programme !

Après un éditorial d'Olivier Girard sur les "craqueurs" - dont j'ai cru qu'il allait chanter les louanges des lecteurs, mais c'est plutôt de celles et ceux qui sont à l'origine du succès de cette collection (on le mesure surtout en voyant le nombre sans cesse grandissant de collections qui fleurissent chez la concurrence) dont il se fera l'écho - nous avons le droit à une nouvelle de Ian R. MacLeod, Isabel des feuilles mortes. Texte qui se déroule dans le même univers que Poumon vert.

Il nous conte l'histoire d'une laveuse de carreaux qui, à force de dur labeur, finit par grimper les échelons et devenir gardienne de phare et qui - à cause d'un moucheron collé sur un des réflecteurs - va connaitre l'opprobre. Mais les légendes étant ce qu'elles sont, son histoire est un peu enjolivé par le talent de l'auteur.

Un monde féminin aux saveurs orientales, où la religion est reine. J'ai beaucoup aimé le fond, critique de la religion, place de la femme, homosexualité, beaucoup moins la forme, très poétique. Cependant, j'ai su apprécier sa manière de rétablir la vérité sur le côté fabuleux du conte, et de nous enchanter en montrant les changements induits par la faute de l'héroïne, le tout en se montrant cruel.

En 2018, nous avions le droit à une interview, pas cette fois, le livre se referme sur le catalogue Une Heure Lumière et laisse entrevoir les futures parutions, et surtout non parution covidienne
Commenter  J’apprécie          153
Par ma barbe de trois jours, j'ai loupé le hors-série de Une heure-lumière de l'année dernière qui s'annonçait tout bonnement incroyable, hors de question de ne pas corriger cette mauvaise habitude. Pour rappel, la célèbre collection de novellas publie chaque année un livre anniversaire offert en quantités limitées pour l'achat de deux autres ouvrages. J'ai donc choisi Retour sur Titan, du cycle des Xeelees (non, ne salivez pas tout de suite, je compte lire d'abord les tomes 2 à 4), et Acadie fraîchement recommandée par le camarade FeydRautha. Voyons donc ce que vaut la cuvée 2019…

Une heure-lumière, ou l'art du craquage

Un court texte qui sert plus d'introduction à la nouvelle qu'autre chose. Ou plus exactement à des remerciements émus, mais sans grande prétention littéraire. Moi qui espérais un making-of de la collection, on dirait que ce n'est pas pour cette fois…

Isabel des feuilles mortes

La nouvelle en guest de ce numéro nous est offerte par Ian McLeod, qui avait déjà fait paraître dans la collection Poumon Vert, dans le même univers des Dix Mille et Une Portes, une sorte de matriarcat cosmique d'influence arabe (bref, le rêve du FN, quoi). Isabel y est une Chanteuse de l'Aube, prêtresse condamnée à poser des lumignons de partout sous peine d'atroces souffrances. Sauf que voilà qu'elle découvre une jeune femme de l'Église d'à côté, et que le narrateur semble nous indiquer qu'elle est devenue après cette rencontre une légende…
Et disons-le, c'est un texte avec de gros, gros intérêts. D'une part, le cadre dépaysant et sans limites (10 000 planètes, une influence 1001 nuits, des océans qui flottent – pourquoi ? mais j'en sais rien), et d'une autre, en temps que pur objet littéraire, c'est du lourd. le narrateur fait semblant de nous raconter l'histoire à la manière d'un conte, alors qu'il dément toutes les cinq minutes tous les archétypes qu'on aurait pu lui coller : Isabel n'a rien d'une femme forte, ni d'une messie, elle n'est ni belle ni intelligente, mais pas bête et moche, juste comme vous et moi, la parfaite héroïne postmoderne si vous voulez des noms savants. On trouve ainsi presque un côté comique à voir se faire ravaler la façade toutes les idées reçues qui feraient d'Isabel la créature qu'elle n'est pas… jusqu'au moment final où on finit par croire délibérément en la légende.
Pour nous donner un tel attachement, l'auteur emploie un style poétique tout en sachant le mettre en laisse quand il commence à empiéter sur le récit. L'amour entre les deux femmes se fait également chaste et l'on peut penser au final qu'il s'agit d'une grande amitié plutôt que quelque chose de véritablement charnel. Et mes aïeux, que ça fait du bien de temps en temps d'avoir une lecture sans lemon ni baiser fougueux sous un coucher de soleil des tropiques ! À vouloir faire du sexe putaclic quitte à friser le ridicule (oui, c'est à toi que je pense, Haut-Royaume 2, et ses amants qui forniquent couchés sur une tapisserie !), on oublie que quelques regards, quelques dialogues suffisent… quand on les met au bon moment.
Mais petits trolls que vous êtes, vous allez me dire : ouais, bon, univers à la Aladin, avec une romance du premier regard dans l'espace, t'avais pas trop aimé ça, la dernière fois ?! Qu'est-ce qui différencie ce bon texte d'un que je trouve mauvais comme Résonances ? Encore une fois, ce doit être le dosage. Là où McLeod sait se faire subtil en utilisant l'ironie pour critiquer le dogmatisme au sein d'une religion, Pierre Bordage y va comme un bourrin en mode brut de décoffrage. Au-delà de ça, c'est vrai qu'il y a dans ce texte là aussi un peu de sense of wonder improbable, mais nettement moins, et l'histoire laisse nettement plus de temps à ses deux protagonistes pour se rencontrer, tout en n'affirmant pas haut et fort que l'amour triomphe de tout, bien au contraire. Cela dit, je pense à lire éventuellement La Fraternité du Panca ou Les Guerriers du Silence… Il serait temps de redonner une chance à Bordage !

Catalogue Une heure-lumière

Je vous avoue que ça m'a fait un peu croquignole, quand j'ai vu qu'il prenait la moitié des pages de ce petit bouquin… Quand il y aura deux fois plus de livres UHL, il faudra songer à leur trouver quelque chose de plus raisonnable qu'une double page !
Ceci dit, ça m'a fait marrer de voir les extraits des articles des blogopotes en bas de chaque ouvrage pour le recommander, et… Quoi ?! Vigilance va être traduit dans la collection ?! Merci les gars, encore une lecture VO impossible à terminer épargnée !

Conclusion

Eh ben, c'est un tout petit livre mais sacrément chouette, le tout bien sûr avec une superbe couverture d'Aurélien Police (pour l'illustration intérieure de la nouvelle, je me suis demandé s'il y avait pas un clin d'oeil à Rezz…). J'ai passé un agréable moment et je ne peux que vous le recommander si vous avez l'aubaine de tomber sur un des exemplaires déjà tous épuisés. Après, je dis ça, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
Commenter  J’apprécie          40
En conclusion, vous l'aurez compris, j'adore cette collection Heure Lumière! Hormis une ou deux petites déceptions (rien de catastrophique non plus!), la plupart de mes lectures ont été des coups de coeur et souvent un premier aperçu du style littéraire d'un auteur. Par exemple, en ayant découvert Ken Liu avec sa novella, L'homme qui mit fin à l'Histoire, j'ai lu ensuite son recueil de nouvelles La ménagerie de papier et même reçu pour mon anniversaire son nouveau Jardins de poussière! Je suis complètement conquise par la sélection des textes et le visuel d'Aurélien Police au point que la collection Heure-Lumière a été une porte d'entrée pour découvrir les autres publications du Bélial, notamment la collection Parallaxe qui est également excellente.
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          140

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La science-fiction de l'écrivain anglais Ian R. MacLeod est de celles qui constituent la clé de voûte de la collection qui nous occupe (Une Heure-Lumière) : littéraire, dense (et de fait exigeante), porteuse d'un imaginaire à l'exotisme constamment réinventé. Or à ce titre, les Dix Mille et Un Mondes, futur lointain d'une étrangeté aussi effrayante que merveilleuse, constituent une manière de pinacle.
(Olivier Girard - Préface)
Commenter  J’apprécie          150
Isabel trouvait quant à elle l'inactivité facile à vivre. Elle avait le don des quasi-simples d'esprit pour se laisser traverser par le temps qui passait aussi aisément que la lumière ou le vent.
("Isabel des feuilles mortes")
Commenter  J’apprécie          242
La sagesse poussiéreuse des époques révolues rafraîchissait leur visage.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Ian R. MacLeod (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ian R. MacLeod
Lecture animée © Éditions du Rouergue, avril 2024 Voix : Sébastien Joanniez Musique : "Facile" de Kevin MacLeod
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (59) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4876 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}