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EAN : 9782070353002
256 pages
Gallimard (08/11/1973)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Cet ouvrage n'est pas une nouvelle histoire de la Croisade contre les Albigeois. Il s'efforce plutôt de situer cet événement capital dans son contexte géographique et politique. Au XIIe siècle les nationalités européennes commencent à prendre conscience d'elles-mêmes. Elles se détachent du vaste corps de la Chrétienté sans correspondre toujours à la carte des mouvances féodales. Tel fut le cas de la nébuleuse occitane qui tendait à former autour de Toulouse un Etat ... >Voir plus
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Les relations avec l'Orient sont alors extrêmement nombreuses et l'on s'explique très bien que des missionnaires bulgares, grecs ou bosniaques aient pu porter la bonne parole des bords de la Garonne aux bords du Rhin. Ce sont des hommes et des femmes voués à une vie totalement ascétique. Ils se déplacent deux par deux, à pied, en habit noir, portant sur leurs vêtements, dans un étui de cuir, l’Évangile selon saint Jean, qu'ils mettent au-dessus des trois autres. Ils vivent de la charité des fidèles et, quand ils ne sont pas en mission, ils demeurent dans des maisons d'hommes ou de femmes qui ressemblent à des couvents. Jamais ils ne mangent de viande, d'abord parce que cette nourriture risquerait d'éveiller en eux des passions charnelles et ensuite parce qu'ils croient à la métempsychose et que le meurtre, même d'un animal, leur est formellement interdit. Ils vivent dans une chasteté absolue et condamnent l’œuvre de chair en toute circonstance et spécialement dans le mariage légitime, parce qu'elle risque d'avoir pour conséquence l'emprisonnement de nouvelles âmes dans la geôle que constituent les corps humains. Ils proscrivent toute violence et interdisent le serment, qui est le fondement même de la société médiévale, parce qu'on ne doit pas invoquer le nom de dieu en vain.

2332 - [idées/Gallimard n° 300, p. 62]
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C'est une erreur, ..., de penser que le christianisme ait facilement et rapidement, triomphé des innombrables résistances qu'il rencontrait devant lui. Il en existait dans le Midi autant et plus qu'ailleurs, pour deux raisons en apparence contradictoires : parce que ce pays avait vu passer quantité d'envahisseurs, dont certains, comme les Wisigoths, étaient Ariens, tandis que les Sarrasins étaient Musulmans ; d'autre part les populations des montagnes, surtout, semble-t-il, mais pas uniquement, dans les Pyrénées ariégeoises, avaient conservé le souvenir tenace, et plus que le souvenir, de religions antérieures. Les montagnes sont traditionnellement un conservatoire du passé et il semble bien que le culte mithriaque et même le culte druidique aient conservé des fidèles plus ou moins déclarés jusqu'en plein coeur du Moyen Age. Ajoutez à cela le passage constant de marchands venus d'outre-mer ou des pays musulmans ; le grand nombre de Juifs, hautement considérés et qui avaient à Lunel une de leurs plus florissantes écoles. Il n'en faut pas plus pour expliquer les disparates religieux de ce Midi, si différent à cet égard encore, du Nord...

2253 - [idées/gallimard n° 300, p. 26]
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Nous entrons désormais dans les dernières années de cette guerre de vingt ans. Après une brève et fatale période de découragement, le Midi s'est redressé une fois de plus. Toulouse demeure imprenable, et c'est une ville si étendue que le sénéchal de Carcassonne ne tentera jamais d'en faire vraiment le siège. Mais il adopte une autre tactique, plus lente et plus sûre : les troupes royales s'installent pendant l'été 1227 dans la riche campagne toulousaine et la ravage systématiquement, sans même risquer une bataille. On brûle les moissons, on coupe les vignes, on massacre le bétail, et Guillaume de Puylaurens, confident de l’évêque Foulques, lui prête cette parole : « C'est en fuyant ainsi que nous triomphons de nos ennemis d'une merveilleuse manière. » Il parle de cette armée qui se donne pour tâche unique de ravager le pays sans merci et de ne pas accepter la bataille.

2444 – [idées/Gallimard n° 300, p. 135]
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On ne peut .. aucunement confondre le Catharisme avec les autres mouvements anticléricaux qui ont secoué sporadiquement la chrétienté médiévale.
(Le Catharisme) n'est pas, à proprement parler, … un mouvement populaire et spontané. Il touche les clercs, je veux dire les gens instruits, avant même de toucher les laïcs. Je n'en veux que pour preuve que sa première apparition en Occident. C'était à Orléans, l'une des deux grandes villes du domaine capétien, sous le règne de Robert le Pieux. En 1022, le roi envoya au bûcher comme hérétique un certains nombre de chanoines de Sainte-Croix d'Orléans, parmi lesquels le propre confesseur de la reine, parce qu'ils enseignaient des doctrines hérétiques. (…) Ce ne sont pas les populations ignorantes des campagnes qui sont les plus touchées, mais plutôt le peuple des villes, plus instruit, d'esprit plus actif, qui a des relations multiples avec les hautes classes de la société. Voilà pourquoi sans doute le Midi fut, avec le Nord de l'Italie, la terre du Catharisme : parce que la civilisation urbaine y état plus avancée qu'ailleurs. En fait, c'est presque toute la Chrétienté qui fut atteinte puisque nous trouvons des Cathares aux bords du Rhin et en Champagne, à Montwiner, qui aujourd'hui Mont-Aimé, près de Vertus. On en rencontre aussi à Nevers et ailleurs ; mais enfin, ce sont des villes comme Toulouse ou Florence qui ont été les capitales du Catharisme.

2314 - [idées /Gallimard n° 300, p. 59]
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… le Christ n'est, pour les Cathares, ni le fils de Dieu, la Seconde Personne de la Trinité, ni non plus un homme véritable. C'est un Ange, un Envoyé céleste qui est venu enseigner aux hommes les moyens de la délivrance. Sa passion n'est pas véritable, mais fictive. Elle représente, selon certains Cathares, le supplice qui est infligé, hors de ce monde, au Prévaricateur qui a créé l'Univers matériel. Aussi les Cathares condamnent-ils le culte de la Croix, instrument de supplice infâme. Quant à la Vierge Marie, elle est également pour eux un ange, mais non une femme véritable. Les Cathares nient donc radicalement l'Incarnation et la Résurrection de la chair, qui constituent l'originalité suprême du Christianisme.

2336 - [idées/Gallimard n° 300, p. 64]
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